• Avec elle/Sans elle

     

    Avec elle/Sans elleUn même point de départ. Deux intrigues. Une expérience littéraire inédite. 
    Il était une fois une famille heureuse et unie. Des jumelles de six ans qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Deux soeurs qui grandissent, inséparables... 
    Le 14 juillet, alors que Coline est punie, Jessica assiste au feu d'artifice. De ce léger accroc à leur amour fusionnel naît la jalousie. Chaque jour plus dévorante et maladive, elle va jusqu'au bout empoisonner leur vie.

    Editeur : Michel Lafon
    Genre: Thriller  
    Date de sortie: 8/11/2018
    Prix du livre papier : 23,95€
    Version numérique: 
    Nombre de pages :  601

     

     

    Avec elle/Sans elleJe me contente assez souvent de survoler les résumés, me fiant à la couverture. Celle de ces 2 petites filles  et quelques commentaires élogieux sur des pages FB titillaient ma curiosité. C'est donc avec grand plaisir que j'ai tenté ma chance sur un concours proposé sur Insta par les auteures, plaisir encore plus grand quand le livre est arrivé. Un format peu commun, une édition recto-verso des 2 versions de l'histoire concoctés par Amélie Antoine et Solène Bakowski. Un défi de taille que se sont lancés ces 2 auteures. Un idée on ne peut plus originale qui me fait penser à celui de U4, mais une série en 4 tomes qui, elle, est vue à travers chaque personnage et narrée par un auteur différent.

    J'ai débuté l'aventure par l'approche de Solène Bakowski tant il me semblait logique de commencer par Avec Elle.

    Résumé : 

    Il était une fois une famille heureuse et unie.
    Des jumelles de six ans qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.
    Des enfants fusionnelles qui grandissaient ensemble et s’adoraient.
    Avant de se jalouser et s’empoisonner.

    Il était une fois deux fillettes inséparables.
    Pour le meilleur, ou pour le pire ?
    Il était une fois une histoire qui n’a rien d’un conte de fées.

     Dans ce tome, on se laisse transporter dans les relations complexes, ambivalentes évoluant entre " je t'aime, moi non plus" que vivent les jumelles. Le contexte est très réaliste, prend ses sources dans la vie quotidienne, celle de Thierry et Patricia qui se délite au fil du temps, la complexité de la vie de couple, l'usure du quotidien que les enfants compliquent, parfois, innocemment. 

    Patricia éprouve des sentiments communs à beaucoup de mères, il suffit de tendre l'oreille, à droite à gauche, de près ou de loin, des Patricia ont en a toutes une dans notre entourage, quant on a pas, soi-même eu quelques fois, ressenti ce sentiment d'étouffement lié à ce quotidien répétitif. N 'explique-t-il pas, parfois, l'adultère, les séparations ? Dans cette ambiance délétère, les enfants saisissent des bribes de conversation, enregistrent, assimilent, interprètent. Tout est là en ces 2 mots, ressenti, interprétation. Face une même situation, chacun le vit à sa manière et quand les non-dits prennent toute la place, eh bien... personne ne sait ce que l'autre éprouve réellement.

    J'ai été happée par la curiosité une grande part du récit, vibrant d'impatience de découvrir les effets et aboutissants d'une telle relation "toxique" toute en ambiguïté entre les 2 sœurs.  Mais l'issue est longue à se mettre en place ,et j'avoue m'être un peu ennuyée, les passages devenant redondants. De plus cette connectivité propre à la relation entre les filles, je ne l'ai pas trouvée spécifique à des jumelles. Elle sert juste à l'intrigue, car l'on peut voir tout aussi bien de tels liens entre sœurs.

    Cependant, l'auteure joue avec nos émotions. Elle sait s'y prendre pour nous faire prendre parti pour l'une des jumelles, celle qui sera responsable du drame qui se trame. Jessica/Coline physiquement semblables, aux personnalités contrastées et si dissonantes. Et quand la mère ne reste pas impartiale dans certaines situations forcement, on s'en agace.

    La plume de l'auteure est fluide et plaisante. Elle sait planter les décors, brosser des portraits vibrants de réalisme, attiser l’intérêt du lecteur et le surprendre par son dénouement. L'approche psychologique choisie par l'auteure est intéressante, prend le pas sur côté thriller et suspens. Peut-être est-ce l'explication au fait que j'ai trouvé, certains passages répétitifs et momentanément ennuyeux ? 

    Résumé de Sans elle :

    Il était une fois une famille heureuse et unie.
    Des jumelles de six ans qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.
    Des enfants fusionnelles qui grandissaient ensemble et s’adoraient.
    Jusqu’à un soir de feu d’artifice où l’une d’elles se volatilise brutalement.

    Il était une fois deux fillettes inséparables.
    Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une.
    Il était une fois une histoire qui n’a rien d’un conte de fées.

    L'approche d'Amélie Antoine dans Sans elle, est toute aussi psychologique, avec le coté thriller en plus. Les auteures suivent une trame commune et les protagonistes prennent des chemins proches et parfois totalement différents. On y retrouve des personnages assez importants de la version de Solène Bakowski avec des variantes plutôt étonnantes.

    Dans cet opus, Amelie Antoine s'attache à traiter les répercussions de la disparition de Jessica sur la famille et développe les sentiments de chaque protagoniste principal. La psychologie de chacun y ait brossée avec justesse, réalisme. Tout comme dans Avec elle, cette soirée du 14 juillet va ébranler les fondations de cette famille unie. Les liens qui les unissent s'y délitent, et ici encore les non-dits auront des conséquences néfastes sur tout un chacun. Cette fois les raisons sont à mille lieux de la précédente version. 

    Les thèmes abordés sont, au vue de cette approche de l'histoire, sensiblement différents, du tome de Solène Bakwoski. Ici la culpabilité y règne pour la plus grande part, avec des multiples raisons. Chaque personnage ayant les siennes. 

    Coline, reste un des protagonistes les plus attachants, mon préféré comme dans le roman précédent. Sa souffrance, sa position dans la famille, la culpabilité du survivant, le sentiment de désamour, nous touche en plein coeur. On aspire à la voir heureuse, faire le deuil de sa sœur disparue,  sans pour autant l'oublier, afin de pouvoir se reconstruire. On espère, on y croit .

    Le roman est particulièrement bien construit, évoluant tout au long des diverses étapes : après le choc, l'espoir que personne ne veut abandonner, et surtout pas Patricia, mais aussi les incertitudes quotidiennes, le mal être que provoque le fait de ne pas savoir. Puis devrait venir la résignation, le besoin d'avancer, mais certains protagonistes n'y parviennent pas, se refusant à cette alternative. Chaque partie de cette histoire suit le cheminement du deuil, selon Elisabeth Kruler-Ross. L'auteure nous y plonge de manière magistrale, au gré de sa belle plume et nous entraîne dans des montagnes russes d'émotions. Le style est addictif, et l'on s'interroge sur la finalité de cette intrigue. Découvrirons nous la vérité sur ce drame familial ? 

    Le dénouement va me clouer sur place. J'envisageais tout et rien, m'interrogeant au fil des chapitres : serait-elle similaire à celle de Solène Bakowski, tant la trame de base semble être suivie, ou différera-t-elle comme parfois en conservant ce tronc commun ?

    Car les auteures ont abordé, chacune, des pistes différentes tout en glissant toutes 2 les mêmes protagonistes secondaires. On retrouve donc : Enis, l'instituteur, Valentin, Loîc qui croisent Patricia et Coline. 

    Dans cette duologie,un véritable challenge littéraire, chacune des auteures nous offre une vie parallèle faite de tous ces ET Si, que nous même envisageons parfois.  Un ET SI qui pourrait dans une version  comme dans l'autre changer le tragique des l’histoires. Car drame il y a. Mais pas forcement celui auquel on s'attend. L'intrigue même n'évolue pas dans ce sens là, certains questions resteront sans réponses dans l'abord d' Amélie Antoine. Ce pourrait être frustrant, mais ne pas les avoir reste logique, car tout est réaliste et que le thème le plus important n'est pas de résoudre le mystère de la disparition de Jessica mais les effets secondaires sur toute la vie d'une famille, de parents suspectés et les effets néfastes à long terme. 

    Je conclurais en remerciant  Amélie Antoine et Solène Bakowski pour ce concours sur Instagram qui m'a permis de découvrir leur plume et donner envie de lire leurs romans. Je rajouterai que j'ai eu une petite préférence pour la version d' Amélie Antoine. 

    Pour infos, je ne pense pas qu'il y ait un ordre de lecture dans ce livre recto-verso.

     

    Avec elle/Sans elle

     

     

    Les auteures : 

    Avec elle/Sans elle  Solène Bakwoski :

    Nationalité : France 
    Né(e) à : Paris , le 22/09/1981

    Biographie : 

    Solène Bakowski est une écrivaine française.
    Titulaire d'une licence de chinois et d'une maîtrise de français langue étrangère, elle a, pendant un temps, partagé sa vie entre la France et la Chine avant d'embrasser la carrière de Professeur des Ecoles. 
    Auteur de « Parfois on tombe » (éditions Favre, janvier 2014, lauréat du Prix de la Chapelle-Montreuil 2015), d' « Un sac » (auto-édition, janvier 2015, Prix spécial du Jury Amazon 2015) et de « Chaînes » (auto-édition, juin 2015).

    Avec elle/Sans elleFrance 
    Biographie : 

    Amélie Antoine est une écrivaine qui vit à Lille.

    Après avoir publié en 2011 un récit autobiographique, "Combien de temps", elle choisit l'autoédition en 2015 pour son premier roman, "Fidèle au poste", qui connaît très vite un immense succès numérique : plus de 250 000 lecteurs plébiscitent ce roman à suspense.
    Il obtient en 2015 le premier Prix Amazon de l'autoédition, avant de sortir aux éditions Michel Lafon en mars 2016 puis aux États-Unis.
    Son second roman, "Au nom de quoi", est d'abord publié sous le pseudonyme de Dorian Meune en mai 2016. Ce texte hommage revient sur la soirée du 13 novembre 2015 au Bataclan, par le biais de personnages fictifs.
    "Raisons obscures" (2019) est son sixième roman.

    son site : www.amelie-antoine.com
    page Facebook : https://www.facebook.com/AmelieAtn/ 

     

    Extraits citations : 

     

     

     

    " C'est ce jour là que Coline,  dans les bras maternels,comprend viscéralement, intimement, à quel point les parents peuvent être démunis, à quel point aucune personne au monde n'est en réalité capable de la protéger de tout, à quel point, dans un sens, elle est seule face au monde." 

     

    " Les mots sont là mais il manque les couleurs, les sons, les émotions."

     

    "papa n'est pas assez fort pour continuer à chercher Jessica et à à croire en son retour.

    Maman n'est pas assez forte pour accepter d'avancer et pour essayer d'être herseuse sans Jessica.

    Coline n'est pas assez forte pour  savoir où se situer entre les parents aux réactions diamétralement opposées."

     

    " Coline aimerait s'autoriser à être heureuse, ne plus être rongée par une sorte de culpabilité écœurante et irrationnelle, la culpabilité d'être celle qui n'a pas disparu, celle qui a continué à respirer, à dormir, à manger depuis plus de 8 ans "

     

    "- je ne chercher pas a prouver quoi que se soit. Je voudrais juste disparaître, moi aussi. Peut-être que tu te soucierais davantage de moi, alors"

     

    " - Moi, je suis vivante, maman ! Je suis vivante depuis toutes ces années, et tu ne me vois pas ! Je suis vivante, je me démène, je fais tout ce que je peux pour que tu m'aimes et tu n'en as rien à foutre ! "

     

    © A.Antoine

     

    "Dans cette historie tout est intiment lié. Le destin des adultes influe sur celui de leurs enfants. On  ne peut comprendre le second sans connaitre le premier. "

     

    "Et l'histoire des jumelles oscille, des haut, des bas, encéphalogramme complique d'un rapport passionnel  dans lequel l'araignée lentement tisse sa toile.. "

     

    "En fin de compte, être seule ne pose pas de problème à Coline. Ce n'est pas la solitude, sa souffrance. Sa souffrance, c'est de perdre sa jumelle."  

     

    "Sous couvert de bonnes intentions, certaines personnes ne savent prendre que de mauvaises décisions."

     

    "Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Si le temps ne se rattrape pas, les cœurs, eux, se recousent. Alors elle tâchera de recoudre celui de ses jumelles chéries. Et peut-être qu'alors, le sien parviendra à se réparer."

     

    © S. Bakwoski

     


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  • Commentaires

    1
    Gaelle
    Samedi 24 Août 2019 à 19:20
    On sent ta préférence pour Amélie Antoine. J’ai entendu beaucoup de bien de cette duologie. Je l’ai je m’y pencherai
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