• Nous les filles de nulle part" Scandale, soif de justice, romance, une vision positive et épanouïe de la sexualité, et un coup de poing dans les fondations sexistes de notre société : ce livre est un joyau." Kirkus Reviews

    Grace vient d'entrer au lycée de Prescott après avoir déménagé. Dans la chambre de sa nouvelle maison, elle découvre des mots griffés sur le mur : Aidez-moi. Tuez-moi, je suis déjà morte.
    Ces mots, c'est Lucy, qui les a tracés. Lucy, qui a accusé trois garçons de Prescott de l'avoir violée. Lucy, qui a été traitée de menteuse par le reste du lycée. Lucy, que la police n'a pas écoutée. Lucy, qui a fui la ville avec ses parents.
    Très vite, Grace comprend que cette violence s'exerce à tous les niveaux dans la ville de Prescott : quand les joueurs de l'équipe de foot notent le physique des filles qui passent devant eux ; quand son amie Rosina doit éviter les avances des clients du restaurant où elle travaille ; et surtout sur le blog du moment, « Les vrais mecs de Prescott » dont la ligne éditoriale consiste principalement à considérer les femmes comme des objets.
    Grace, Erin et Rosina sont décidées à agir, mais elles ne peuvent le faire seules.

     Editeur : Albin Michel
    Genre: Romance contemporaine Adolescents
    Date de sortie: 28/3/2018
    Prix du livre papier : 19,00€
    Version numérique: 12,99 
    Nb de pages : 544

     

    Nous les filles de nulle partC'est à ma binôme Gaëlle que je dois la lecture de ce livre dans lequel je me suis plongée sans lire le résumé. J'en savais assez.

    Ceci est une fiction, pour autant on peut considérer que ce n'en est pas une mais une réalité que vivent de nombreuses femmes à Prescott où ailleurs à travers le monde. 

    Erin, Grace et Rosina n'existent que dans l'imagination d' Amy Reed certes, mais elles et les élèves de Prescott, c'est vous, moi, elles toutes ces Filles de nulle part. Toutes ces femmes maltraitées par les hommes, qui se taisent, ne sont pas entendues quand elles tentent de raconter leur histoire, subissent le regard, à minima, indifférent des autres,au pire jugées responsables de ce qui leur est arrivé. Elles sont assujetties au pouvoir des hommes. 

    Des hommes persuadés du bien fondés de leurs actes, confortés par un pouvoir en place. Rappelons nous de cette agression récente dans un avion et dont l'auteur s'est justifié en citant Donald Trump !

    Que faire alors quand on a été victime et dans l'incapacité physique de dire non, ce nom recevable en cas de plainte ? 

    Que faire alors quand la force vous soustrait à tous les moyens de mettre un terme de ce que vous refuser de donner  ? Votre corps ne vous appartient-il pas ?

    À travers ce récit bouleversant qui met en avant 3 marginales du lycée, "la petite grosse","la mexicaine lesbienne" et" l'autiste débile", issues de milieux différents, de familles dysfonctionnelles dans laquelle la communication est rompu, nous suivons le combat de filles abusées, maltraitées, sous la coupe des mâles de Prescott.  

    Ces derniers bien qu'incriminés par une de leurs victimes poursuivent leur vie comme si de rien n'était, protégés par des adultes qui sont sensés représenter l'autorité, rendre la justice. Des hommes, mais des femmes aussi,  à travers la proviseure Slatterly. Ignoble non ? Celle-ci ne devrait-elle pas protéger les lycéennes ? 

    Nous sommes ici dans un jeu de pouvoir machiste. Nos jeunes filles seront-elles assez fortes et unies pour parvenir à se faire entendre ? Ne dit-on pas que l'union fait la force ? C'est ce qu'elles croient. Mais cela ne suffit pas. Il faut que quelqu'un veuille écouter ce que vous avez à dire. Hors le sherrif de Prescott s'y refuse, malgré les témoignages de plusieurs victimes, des preuves indirectes à travers les  textes sur le blog des Mecs de Prescott. Blog à vomir, fictif, mais qui traduit l'idée que ce font les mecs sur leur pouvoir et sur ce qu'ils pensent des femmes.

    L'auteure met en avant l'image stéréotypé qu'ont les hommes sur les femmes, de ce qu'ils s'imaginent avoir le droit de faire, de ce qu'elles désirent. De ces femmes, Amy Reed, brosse le portrait de jeunes filles en quête d'identité, de popularité. Leur position n'est pas enviable, car quoi qu'elles fassent, elles seront, soit des putes, soit des prudes. Dans un cas comme dans l'autre, elles n'auront jamais la reconnaissance des garçons. Mais des autres aussi. De ce fait, elles agissent comme elles s'imaginent devoir le faire, alors que cela ne correspond pas à ce qu'elles sont.  Elles aussi, se persuadent de savoir ce que veulent les hommes. Amber nous prouvera qu'elle se trompe. Dans tous les cas, elles finissent parfois par se convaincre qu'elles sont responsables de ce qui leur arrive. 

    La thématique est très contemporaine et d'actualité avec ce scandale suite au viol d'une actrice et du mouvement qui s'en est suivi avec la création de Time's Up et #Metoo, pour n'en citer que quelques uns. Mais si la parole des adultes commencent à se faire entendre, celles d'ados semble plus difficile, tout au moins c'est que tente de nous dire l'auteure. Parmi ces messages on peut noter celui de l'éducation machiste reçue par les garçons à travers la scène au resto entre Rosina, Eric et sa famille.  Ce qui nous fait nous interroger sur la part de responsabilité des adultes misogynes et du message que les pères et mères font passer à leurs enfants qui seront les adultes de demain et reproduiront les mêmes comportements. Une boucle sans fin. Un autre thème est aussi abordé, c'est celui de la vision de la sexualité chez les jeunes filles et de l'importance de leurs envies,  et du fait que leur corps leur appartient, qu'elles aussi ont droit  d'avoir des besoins et des envies sexuelles. Encore quelque chose qui n'est pas reconnu comme possible.

    Un roman, je le redis, bouleversant. L'auteure nous plonge dans une ambiance stressante tout le long du récit. Les rebondissements ne nous incitent pas à croire en un happy-end. Cette aventure vous donne la boule au ventre et en fin de lecture on n'en ressort pas apaisé, bien au contraire. C'est un livre qui va rester en vous un moment.

    La lecture en est douloureuse et de ce fait, j'ai mis presque 15 jours à le lire, à petits pas. Malgré le coté sombre de cette histoire,  l'auteure instille une note d'espoir à travers le comportement de nos héroïnes, de ces filles de nulle part, un titre on ne peut plus approprié. Elle nous rappelle aussi que la lutte doit être constante, qu'il ne faut pas baisser les bras, et que même si l'union fait la force, il faut parfois une seule voix pour se faire entendre, mais qu'il faut aussi d'une seule personne pour vous écouter. Un message fort à tous les adolescents mais aux femmes en général. Un roman qui vous donne envie d'hurler, pleurer mais aussi espérer.

     

    Nous les filles de nulle part

     

     

     

    Extraits citations

     

    " parce qu'on n'arrête pas les filles. Elle sont une force. Elles de forment qu'un seul corps. "

     

    " Ce sont toutes les filles, toutes leurs voix, se faisant entendre le plus fort possible. Elles flambent dans la pénombre. Elles marquent la nuit au fer rouge"  

     

    " Mais en cet instant, une étincelle de savoir vient de se loger en lui, la prise de  conscience soudaine que son monde est renversé, sens dessus-dessous - que ces filles vont définir sa vie autant qu'il a déjà défini les leurs." 

     

     " Elle sait qu'on s'habitue à la manière dont les autres vous voient, qu'une personne commence et qu'ensuite tout le monde suit, et qu'en moins de temps qu'il n'en faut pour que tout le monde vous voit de cette manière, y compris vous-même" 

     

     " elle est mineure. Elle n'a aucun droit. Ce sont ses parents qui décident de ce qui est bien et mal pour elle, même s'ils ont tort"

     

    " L'agent de l'accueil a mystérieusement disparu. Il n'y a plus au seul responsable en vue. Rien qu'ne salle plein de de filles scandalisées et  un garçon. Ce sont des adolescentes. Des gamines rien de plus. Elles ne sont pas dignes d'être écoutées." 

     

    " Mieux vaut choisir la sécurité. Mieux vaut s’intégrer. Mieux vaut garder ses distances avec l'influence destructrice du désir"

     

    " Détester c'est au moins accorder un peu de pouvoir à l'autre."

     

    " -(...)il doit y avoir plus d'une manière d’être une fille, non ?"

     

    " Quand on n'a déjà rien au départ, on n'a rien à perdre"

     

    " Rosina reste pétrifiée, impuissante. Elle n'est personne, elle n'est rien. Une serveuse, la fille de sa mère, un corps, une meuf."  

     

    " Parfois la seule chose qui soit pire que la mort c'est la survie "

     

    "- qu'est-ce que ça peut foutre, qu'une fille est été violée ? ajoute Rosina  amère et sarcastique. Elle ne comptait pas. Aucune de nous ne compte. Elle est partie. On n'a qu'à l'oublier, c'est tout." 

     

    " les gens ne veulent pas entendre une chose qui va leur rendre la vie encore plus difficile, même si c'est la vérité" 

     

    " Bien souvent la clé de la survie, c'est la mutation, le changement. Et la plupart du temps, ce changement n'est rien de plus qu'un accident. Parfois, ce changement n'est rien de plus qu'un accident. Parfois, ce sont les anomalies de la nature qui se révèlent les plus fortes."

     

     " Ce qu'elle sait, c'est que qu'on qu'on fasse les gens trouvent un moyen de vous coller une étiquette. "

     

    © A. Reed


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    AmerLine prend la vie comme elle vient, avec un air de je-m’en-foutisme presque arrogant. Pourtant, elle garde en elle de profondes blessures.
    Secrètement lesbienne mais médecin estimé dans son petit village de la côte bretonne, elle n’imagine pas en prenant le train pour rentrer ce matin-là que la désinvolture libertine qui orchestre sa vie ces derniers mois est sur le point de voler en éclats.
    Malgré la présence “so british” de Gill dans son quotidien, quels sont les événements qui, en quelques jours, vont fissurer la carapace qu’elle pensait s’être forgée ? Quelles désillusions vont lui laisser ce goût amer qui la poussent à aller au-delà de ses convictions ?

     

    Editeur :  Auto-édition
    Genre:  Romance contemporaine
    Date de sortie: non précisé
    Prix du livre papier :  non 
    Version numérique:  2,99€
    Taille du fichier : 2122 B

     

     

    Je suis, depuis quelques temps, un peu frileuse en lecture d'auto-édités, suite à quelques déceptions livresques avec des points de vue totalement à l'opposé des éloges dithyrambiques postés sur Amazone . Cependant, je suis convaincue que parmi tous ces nouveaux "auteurs", certains sont excellents et méritent d'être lus et reconnus comme tels, pour exemples : Céline Joyce Mitchell et sa saga Agartha, Pierre Guy Laurier et La Colonie de Haute-Terre ... et quelques autres encore comme Théo Lemattre, Marie Dewitte. Pour autant ils sont noyés dans la masse et leurs textes estimés au même niveau que d'autres et leurs auteurs qui sont pour moi, des écrivaillons,  feraient mieux d'en rester à ce qu'ils savent faire bien mieux. Hum je suis sévère. Je sais, mais ça m'horripile de lire des chroniques complaisantes parce qu'on est amis avec l'auteur. 

    Fermons la parenthèse et mon petit coup de gueule.

    Cependant, à force de voir les avis positifs de mon amie auteure Laureline Roy, sur les écrits d' Andrea B Cecil, eh bien, j'étais très très curieuse, d'autant que je fais confiance à son jugement. 

    Ce roman est à la hauteur de mes attentes, tant sur le style (même si quelques expressions m'ont titillée ) que sur le thème d'actualité : les violences faites aux femmes.

    Certes, rien de nouveau sous le soleil, direz vous, le sujet ayant été maintes fois exploité. cependant c'est là où Andrea B. Cecil innove.

    On doit s'y attendre, vu qu'elle donne le ton dans sa préface. Dans la vie, il ne faut pas accepter pour acquis ce que tout le monde affirme. Pour preuve: longtemps on a cru la terre plate. Aujourd'hui, on croit encore que les hommes ont des besoins sexuels incontrôlables,  on  impute à eux seuls tous les actes de violences à l'encontre des femmes. Et pourtant...

    Eh oui, Andrea B Cecil va nous prouver que l'on se trompe à travers cette fiction, qui pourrait ne pas en être une, tant elle semble être inspirée d'un fait divers.

    Line est homosexuelle. À la sexualité débridée, ( et voilà notre personnage avec l'appétit sexuel d'un homme, :) ), ce qui lui a valu sa rupture avec la femme qu'elle aime profondément. Nous verrons en cours de lecture que malgré cet amour qu'elle lui porte, elle ne peut résister à l'attirance physique pour d'autres femmes.  Premier thème soulevé par l'auteure, qui peut surprendre. Normal au vu de nos idées bien ancrées.

    Malgré tout, Line ne tient pas à ce que tout le monde connaisse ses préférences sexuelles, mais elle va commettre un faux pas qui aura un impact sur sa carrière, lorsqu'elles seront étalées au grand jour.  Deuxième thème, l'homophobie et ses conséquence. Comment au XXIe siècle peut-on être aussi intolérants ? Refuser la différence ?

    Si on s’étonne au prime abord qu'une femme à la personnalité si marquée, se complaise à s'inventer une vie plus conforme aux attentes du voisinage, on comprend très vite les raisons de ses mensonges. D'autant plus que la relation avec la famille bourgeoise n'est pas au beau fixe.

    Mais le thème central du roman est la violence conjugale. C'est l'histoire de toutes ces femmes qui rencontrent des tables basses si dangereuses qu'il faudrait sans débarrasser. Facile, il n'y a qu'à la jeter dehors ! Hélas, tout n'est pas si simple ! 

      Il faudra à Hoelen, l'aide de Line pour tenter de s'en éloigner malgré tous les risques encourus. Le danger omniprésent qu'elle représente et pourtant la peur des conséquences prend toute la place dans un raisonnement sensé.

    L'auteure maîtrise son sujet sur la violence, le harcèlement, l'humiliation infligée par, ici, une perverse  narcissique. Il n'y a pas que les hommes qui jouent dans cette cour. La relation bourreau/victime est très bien décrite. Les émotions sont au rendez-vous. 

    L'on se demande comment va terminer cette histoire :  en drame en happy-end avec la réconciliation entre Line et Hoelen ?

    Le dénouement n'en sera que plus déconcertant. Je n'ai pas songé une seconde à cette issue possible. Je reste totalement déroutée.

     Malgré ce final inattendu, j'ai énormément apprécié cette aventure livresque, pour l'intrigue et la plume de l'auteur, pour les personnages bien campés, l'évolution de l'histoire. J’émettrais toutefois un petit bémol, car un petit truc m'a chagriné. Je n'ai pas très bien compris l’intérêt du secret du famille. J'aurais aimé que cela n'en reste pas à : je te l'ai dit et puis voilà. De ce fait, il manque un petit quelque chose, entre la confrontation avec la mère et le dernier chapitre, comme des pensées de notre héroïne qui pourrait expliquer le dénouement que, pour être honnête je n'ai pas bien compris.

     Roman émouvant, bien construit qui interpelle et dénonce les violences conjugales, avec un petit rappel de centres d'aide.

    Une autrice à découvrir.

    PS : La couverture et le titre m'ont intriguée un moment, à la fin de ma lecture le tout prend sons sens.

     

    Amer

     

     

     

     


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  • Un bon parti : Défi octobreLa tension est palpable chez toutes les mères de Cincinnati : Chip Bingley, beau médecin, célèbre participant d'une émission de téléréalité, vient de s'installer en ville et... c'est un cœur à prendre. Elizabeth, de passage pour aider sa mère après l'accident de son père, se fiche bien de tous cette agitation, d'autant que Chip est toujours accompagné de son insupportable et suffisant collègue, Fitzwilliam Darcy. Elle tente de redresser les finances familiales en dépit d'une mère qui utilise le shopping en ligne comme psychothérapie et de ses trois sœurs qui vivent encore au crochet de leurs parents dans une maison qui part à vau-l'eau. Mais elle doit aussi veiller sur son père, qui préférerait s'enfiler un bon steak plutôt que de respecter les recommandations du médecin, et sur sa sœur Jane, en train de succomber au charme, ennuyeux mais certain, de Chip.

     

     Editeur :  Presse de la Cité
    Genre: Littérature 
    Date de sortie: 1/03/2018
    Prix du livre papier :  Broché : 21,00€
    Version numérique:  14,99€
    Nombre de pages: 552

     

     

     Un bon parti : Défi octobreUne couverture accrocheuse, un peu trompeuse aussi. Enfin moi, j'y ai vu une soubrette à la recherche d'un bon parti. Que neni !

    Pour le reste, le fait que l'auteure est décidée de revisiter Orgueil et Préjugés à la sauce contemporaine a aussi joué sur mon envie de découvrir ce roman.

    je n'ai pas été déçue contrairement à l'avis de nombreuses lectrices comme je constate en lisant, ma lecture terminée, quelques avis sur Babelio.

    Cette approche est totalement délirante et pleine d'humour. Les personnages sont très caricaturaux, mais  l'on s'y attache. 5 filles entre 40 et 23 ans toutes aussi déjantées, les unes que les autres. Une mère de famille à coté de la plaque, un père qui laisse tout couler et si les 2 années travaillent, les autres vivent au crochet  de leurs parents dont les finances commencent à décliner.

    Mais pour Mme Bennet, cette Cinccinatienne issue de la classe sociale huppée, une seule chose compte, le statut social et ce quoi qu'il en compte. Ses projets, ses rêves : voir mariées ces filles à un bon parti !

    Au fur et à mesure que l'on avance dans le récit, on s'éloigne du roman culte de Jane Austen. Jane et Liz sont des femmes modernes, aux mœurs libérales.  Toutefois, elles ont beau s'en défendre, elles aspirent à vivre une relation durable. 

    Toutefois sa relation moderne  "plan cul hostile" est un peu alambiquée. Difficile de croire en ce genre de possibilité et de l'évolution vers laquelle tend l'auteure. Et que dire de la relation Jane/Chip ? 

    De nombreuses scènes frisent le burlesque, mais j'avoue avoir souri devant la cascade d’événements qui vont perturber notre très chère Mme Bennet ! Un personnage  d'une grande intolérance  à la limite du mépris et du racisme. Elle est bien pire que son homonyme dans le très célèbre roman dont l'auteure s'inspire. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé ce personnage malgré ses idées rétrogrades.

    Les protagonistes sont toutefois peu visualisables. Cela m'a un peu manqué de me projeter  à partir descriptifs de l'auteure

    Curtis Sittenfeld, réinvente Orgueils et Préjugés et je comprend que les fans ne vont pas adhérer du tout à son interprétation, plutôt satyrique. 

    Désir d'enfant, mariage hors milieu social, fréquentation de jeunes hommes de couleur, la transexaulité , la télé-réalité, nombreux thèmes traitées par l'auteure dans cette approche très peu conventionnelle du roman culte de Jane Austeen !  Une manière de se réapproprier le roman pour en faire une histoire contemporaine.

    Personnellement, après avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, j'ai apprécié ma lecture et trouvé l'intrigue originale.  Après tout il suffit d'oublier que Jane Austen en est l'inspiratrice et on plonge dans un roman contemporain qui tient relativement bien la route. L'auteure y explore la difficulté, contemporaine, des relations sociales et de celle de trouver l'âme sœur. Pour cela tout est envisageable. Sites de rencontres, Télé-réalité avec Elligible, l'équivalent Américain de  notre Bachelor !

    La plume de l'auteure est fluide et plaisante. Ses personnages, certes caricaturaux , sont drôles et attachants. Un bon moment de lecture et mon défi du mois d'Octobre validé. La règle un roman dont le titre comporte 10 lettres ou 10 mots ou avec un 10 dans le titre.

     

    Un bon parti : Défi octobre

      

     

    Un bon parti : Défi octobre

     

     

     

    Extraits citations

     

     

    " Liz avait le sentiment d'être une étudiante  en plein mode d'observation des mœurs d'un autre pays. Pourtant, même si elle n'était pas proche de sa mère, elle n'éprouvait pas à son égard autant de rancœurs que certaines de ses amies envers les leurs"

     

    "- il s'agit peut être d'une illusion due à la sécrétion d'ocytocine pendant le rapport sexuel, mais j'ai l'impression d'être amoureux de toi. Tu n'es ni jolie, ni  aussi drôle que tu l'imagines. Tu est une droguée du ragot qui veut faire passer ça pour un intérêt anthropologique envers la condition humaine. Quant à ta famille,elle est lamentable. C'est un défi au bon sens, mais tu m’obsèdes. Il est temps de renoncer au prétexte ridicule du plan cul hostile et de reconnaître qu'on est ensemble" 

     

    "- il est d'usage de croire que s'occuper d'un autre, ou laisser un autre s’occuper de soi, c'est à l'opposé du féminisme. Je ne suis pas d'accord. Se consacrer à quelqu'un, pour peu , qu'il se consacre à vous, n'a rien de honteux"

     

    "- C'est étrange... Si ton père n'avait pas eu un infarctus, Jane et toi ne seraient jamais venues à Cincinnati cet été, Willie ne vous aurait pas rendu visite et je ne l'aurais pas rencontré. Le rôle du hasard dans nos vies me laisse parfois pantoise."

     

    "Vous êtes 5, reprit Mme Bennet, secouée par une nouvelle crise de larmes. Comment se fait-il qu'aucune n'ait réussi à trouver un homme riche, normal et sympathique ?"

     

     

    © C. Sittenfeld


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    L'enfant de ma tête1933. Un petit garçon naît après la mort de son frère aîné, en Afrique Équatoriale Française. Sera-t-il ce qu’on rêvait pour l’autre : officier de marine, comme son grand-père, puisqu’il adore déjà la mer ? Catholique pratiquant, bon fils et bon enfant, bon père de famille ? Le petit garçon a une grande sœur, elle aussi élevée dans la religion. Ils jouent ensemble. 39-40, le père est mobilisé. La famille fuit Paris. Ira-t-elle en Afrique en passant par l’Espagne ? Gagnera-t-elle l’Angleterre ? La République française, Liberté, Égalité, Fraternité, est abolie. Le maréchal Pétain, en timbres, remplace Marianne. La devise est Travail, Famille, Patrie. La famille revient à Paris. Le père la rejoint. Adolph Hitler perd Stalingrad. El Alamein. De Gaulle en Angleterre, condamné à mort par Pétain, survit encore : la France résiste. Les enfants aussi avec leurs cartes alimentaires. L’horreur plane sur le pays. Le petit garçon grandit. Il adore lire, écrire, dessiner. Il rencontre des maîtres extraordinaires, monsieur Nicolas et monsieur Burnouf. Il sait les évangiles par cœur mais en cachette, ne va plus à la messe. Il voit la mort des autres de très près, dans la rue. Est-ce cela grandir ? Mais rien n’est vrai dans cette histoire, où pourtant tout a été vécu. Pour le moment, c’est un enfant. Il l’est encore.

     

    Editeur :  Editions du Jasmin
    Genre: Litterature française
    Date de sortie: 8/11/2004
    Prix du livre papier :  Broché : 20,00€
    Version numérique:  non
    Nombre de pages: 453

     

    L'enfant de ma têteTout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions du Jasmin pour cette belle découverte.

    À travers ses souvenirs  Philippe de Boissy son vécu sous la deuxième guerre mondiale à travers ses yeux d'enfants. Un enfant tente de décoder le langage des adultes et les événements qui bouleversent la vie  de son entourage.

    Il nous berce de mots, qu'il tourne et retourne, et l'on s'en délecte, comme une friandise, avec ce gamin qui les collectionne dans ses carnets jusqu'à ce qu'il en comprenne le sens. On sent très vite que l'auteur a vécu dans un cadre de vie particulier, dans une ambiance studieuse,  catholique et pratiquante, même s'il n'est pas très bon élève, étant dissipé au possible.

    Nous le suivons lui et sa petite famille, hormis le père médecin militaire en mission, dans son quotidien, dans ses voyages vers le pays basque et Toulon, en ce qui est encore la France Libre.  Au retour du père ils rentreront tous à Paris  et subiront les restrictions de la guerre.  

    L'auteur nous enivre de ses mots, de ce passé, de ses rencontres, de son mode de vie  qui vont conditionner son futur. On le perçoit dans bons nombres de ses allusions.

    C'est avec beaucoup de poésie que Philippe de Boissy , descendant d'un ancêtre littérateur méconnu, nous fait vivre un pan de son histoire avec en toile de fond le contexte historique et social. L'histoire avec un grand H, nous la vivons à travers ses interrogations et ses yeux d'enfant. Une belle aventure avec une pointe de nostalgie qui évoque un grand-père aimant et très aimé qui nous faire rire avec  jugements et ses Zéro.

    Ce récit est ponctué d’événements marquants comme l'attaque de Mers El Kébir, le sabordage de la flotte à Toulon... et les petits riens de la vie collégiale dans des écoles religieuses. Si certains passages sont instructifs et éducatifs, d'autres plus centrées sur le quotidien d'un enfant à l'école, sont plus ennuyeux  et ont plus d’intérêt pour l'auteur que le lecteur qui ne se passionnera pas pour le détails de certains  jeux chers à Philippe de Boissy.

    Dans ce roman, l'on perçoit un hommage à certaines personnes qui l'ont instruit tel que Mr Nicolas et l'on ne peut qu'envier le petit garçon de l'époque d'avoir eu un  tel précepteur à la méthode éducative originale. 

    Ainsi s'étirent les chapitres qui se concluent de manière assez inattendue. Cependant on reste sous le charme de la plume de l'auteur et de sa vision d'une époque révolue, triste et parfois violente de notre histoire de France, perçue par un enfant, mais qui n'en a pas forcement à l'époque compris toutes les atrocités.

     

    L'enfant de ma tête

     

    L'enfant de ma tête

     

     

     

     


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  • La fête continuera sans toi SPLes amis, c’est comme une deuxième famille. Mais que se passe-t-il lorsque l’un de la bande disparaît brutalement ?

    Valentin, Ashley et Puja apprennent la tragique nouvelle par une belle journée d’été.

    Plus rien d’autre ne compte désormais que de rendre un dernier hommage à cette amie disparue. En dépit des lois du pays, en dépit de leurs proches, en dépit même de leurs propres vies, tous les trois vont partir pour un road-trip aussi dangereux qu’improvisé en terre inconnue.

    Quelles relations entretenaient-ils vraiment avec cette amie commune ?

    À travers le doute, l’espoir et le deuil, tous les trois vont comprendre que l’amitié n’est pas seulement une béquille, mais aussi un pansement.

     Editeur : Auto-édition Amazon
    Genre: Litterature contemporaine
    Date de sortie: 5/10/2018
    Prix du livre papier : 
    Version numérique: 0,99 € en promo
    Nombre de pages :  134

     

     

    La fête continuera sans toi SPJe suis très heureuse d'avoir lu ce roman en avant première. Merci Théo Lemattre pour ce SP. J'ai ainsi pu découvrir ta plume avec ce roman, tandis que Prêts à tout dort dans ma PAL depuis le Salon du Livre en attente d'une LC avec ma binôme. Il ne reste plus qu'à espérer que la petite main innocente de son fils le fasse vite sortir de la  Book  Jar très vite maintenant.

    Une chose est sûre, c'est que je vais lire tous tes romans Théo. Tu m'as séduite par ta plume et ta manière de nous raconter des histoires. 

    Dans ce récit, narré par Valentin, l'auteur aborde un thème sérieux et pas très gai, celui de la perte d'un être cher vécu par des adolescents. Comment accepter une disparition que l'on peut qualifier de prématurée ?  Comment des jeunes gens de 18 ans peuvent-ils imaginer que la Faucheuse va frapper  l'un de vous alors que tout leur avenir est devant eux ?   C'est impensable, inimaginable. Pourquoi  ? Comment ? C'est injuste c'est cruel, d'autant plus quand on s'est séparé sans se dire vraiment au revoir.

    Théo Lemattre aborde donc le sujet de la précarité de la vie, quand à 20 ans on se croit intouchable. Qu'a-t-ton raté, que ne sait-on pas dit ? Que l'on s'aime ? Mais ces questions touchent tous et toutes quelque soit l'âge. Ce drame vous pousse aux regrets, vous fait dire qu'il faut revoir ses comportements. Mais on sait bien que ce ne durera qu'un temps, nous dit Valentin. C'est si vrai ! 

    " (...) Je suis l'autre qui dira à ses amis, tous bien en vie, que nous avons perdu un être cher, et qu'il faut profiter de la vie. Ils vont dire ça, sans même n'avoir jamais perdu personne. Ils vont dire ça, mais ils ne vont pas le faire. Car en vérité, on ne profite de la vie que le jour où la Grande Faucheuse passe un peu trop près de notre tête. "

    C'est une magnifique histoire d'amour et d'amitié que nous offre l'auteur à travers se road-trip dans lequel nous entraîne le trio, décidé malgré les épreuves du BAC imminentes à se rendre à l'enterrement de leur amie. Sauf que ce n'est pas à la porte à coté ! Un long périple les attend. Mais ce besoin viscéral de s'y rendre va les pousser aux pires extrémités.  Valentin en a besoin, pour croire à ce décès, pour cheminer et faire son deuil. Accepter autant que possible cette mort inattendue. C'est compréhensible et légitime.

    Ashley, Pujo et  Valentin vont faire un choix qui leur semble juste, plus que juste, important, vital.  Des épreuves ça se repasse. Dire Adieu à une amie, non ! On n’enterre les gens qu'une fois.

    Eh oui, dans la vie certains actes sont importants, mais leur importance n'est que celle que chacun veut bien lui donner. Pour Valentin il n'y a pas à réfléchir. Sa décision est immédiate, spontanée. Ses sentiments influent sur sa décision irrévocable, malgré les difficultés organisationnelles.  Ses amis suivront malgré quelques réticences. Pour Mathilde.

    C'est dans ce road-trip semé d’embûches pour rejoindre le Portugal afin de lui dire adieu que nous cheminerons à leurs cotés entre présent et passé, partageant ainsi leurs souvenirs qui remontent à la cour d'école. Une amitié de longue date, né à la première rencontre, qui a perduré et s'est enrichie au fil des ans.

    " Tout s'est passé très vite : en une journée à peine. Parfois ils faut des années pour bâtir nue amitié solide"

    C'est avec des mots justes que l'auteur nous touche, nous émeut, nous fait rire aussi. Ses personnages sont vivants. En eux, on semble même reconnaître quelques amis, nous, un peu, beaucoup, selon notre propre vécu. Comme Valentin et sa petite bande, nous avons  partagé aussi des moments de joie, de tristesse avec des amis fidèles, certains bien sûr sont sortis de nos vies, mais d'autres sont toujours là. Et les souvenirs perdurent. 

    Le dénouement est étonnant, (enfin presque, si on ne prête pas trop attention aux sentiments de Valentin qu'il partage avec nous). Au bout du chemin il qui va découvrir la différence entre amour et amitié.  L'amitié, une forme d'amour, dans les sentiments qui nous lient aux autres. Mais parfois le prélude à autre chose.

    Un histoire addictive qui se lit d'une traite, entre introspection et rebondissements parfois cocasses. Un roman qui traite de la perte d'un être cher mais qui n'est pas triste pour autant. Un roman très court mais particulièrement bien construit et abouti, très réaliste qui nous fait réfléchir à nos propres comportements . Une belle aventure humaine très bien brossée.

    Coup de cœur. Un roman  sur l'amitié qui m'a fait penser à Danser encore de Julie De Lestrange, ( que j'avais aussi beaucoup aimé), tout en étant différent. Un hymne à la vie de celui qui perdure dans nos souvenirs alors que la fête continuera sans lui.

     

     

     

     

    Extraits citations

     

    "Les  gens qui nous entourent font tellement partie du paysage qu'il y a en a peu  qui existent réellement à nos yeux"

     

    "- Peut-être, mais les amis... ce sont aussi les bandages de la vie, non ?

    - Comment ça ?

    - C'est juste que ... même si les bandages ne referment pas les plaies, ils les empêchent de saigner davantage . On sera tous  bandages entre nous, mutuellement. Puja et toi, vous êtes mes bandages. 

     

    "Mais surtout, un deuil c'est accepter le vide immense que laisse la personne qui s'en va. C'est que ce vide, ce manque au fond de nous ne se remplisse plus jamais "

     

    " Les gens sont irremplaçables. Qu'ils soient simples ou complexes, ils ont tous ce petit quelque chose qui fait qu'ils sont uniques et que quoi qu'il arrive, on ne pourra jamais les remplacer."

     

    " Un amie qui part, c'est une étoile dans le ciel qui s'éteint aussi"

     

    " je sais bien qu'on dit souvent que les morts vivent encore dans nos cœurs mais c'est faux. Ils ne vivent pas, il sont sous respiration artificielle avec  un cordon relié directement à notre  mémoire. Aussitôt que nous cessons d penser à eux, ils disparaissent" 

     

    " Ceux qui n'on jamais connu le départ d'un ami ne peuvent pas comprendre ça. Mais partir loin, c'est comme mourir"

     

    " C'est souvent ça avec les rêves : on aime les garder dans nos têtes pour les chérir, parce qu'on a peur qu'ils ne se réalisent jamais."

     

    " C'est sans doute ça la morale de l'histoire : on n'est jamais là aux bons moments, et ceux sont précisément ces bons  moment-là que choisit e destin pour foutre la merde"

     

    © T. Lemattre

     

     


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