• Iboga

     

    IbogaPire que la peine de mort : la réclusion à perpétuité…

    28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la « Louisette ».
    Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d’honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
    Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
    Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir…
     
    Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l’avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.
      
    Une fois, Max m’a dit quelque chose que j’ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu’il y aura des incohérences, des trucs qui n’iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
    J’ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J’ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée. 
      
    Ce livre raconte la vérité… La vérité selon Jefferson Petitbois… Un homme trop jeune pour mourir.

    Editeur :  Belfond
    Genre: Suspens Thriller
    Date de sortie: 25/01/2018
    Prix du livre papier : Broché  19,00€  
    Version numérique: 12,99€ 
    ISBN: 2714478344

     

    IbogaJe remercie tout d'abord les #Editions Belfond dont je suis une grande fan et #NetGalleyFrance pour m'avoir permis de lire ce roman en SP.

    La couverture sombre et mystérieuse ainsi que le résumé m'attiraient depuis un petit moment déjà.

    Mon premier sentiment a été la surprise. Je pensais entrer  d'emblée dans l'énigme dans un flash-back immédiat nous plongeant dans les raisons de cette condamnation. Mais très rapidement le lecteur se laisse prendre  et se perd dans un huis-clos saisissant et angoissant, s'interroge, frissonne, s'indigne et s'émeut.

    Jeff, 17 ans condamné à la peine capitale, la mort encore en application dans les années 80 qui s'applique même aux mineurs ? Jugeait-on ainsi les ados de la façon que les adultes ?  La sanction pour un meurtrier sanguinaire est la même quelque soit l'âge semble-t-il, c'est passer par la Louisette un des surnoms donnée à la guillotine.

    C'est à travers cette histoire que le lecteur découvrira, s'il l'ignore encore, que  l'abolition de la peine de mort sera votée en 1981. Pour Jeff cette décision n'a aucune importance puisque le Président entrant la gracié, le condamnant à la réclusion à perpétuité. Est-ce un cadeau ? La mort immédiate n'est pas plus enviable qu'une mort lente et inéluctable ?  

    Jeff 17 ans mérite-t-il son sort fait de conditions indignes d'internement, de brimades, d'humiliations, de provocations, de passages à tabac à la moindre excuse par des matons cruels et racistes ?

    C'est ainsi que dans cette première partie le lecteur toujours ignorant des méfaits du jeune homme , s'insurge devant ces comportements inhumains et indignes de l' Homme, se prend d'affection, s'émeut et éprouve ainsi de l'empathie pour un assassin qui a admis ses crimes. Mais de quels crimes s'agit-il ? C'est en partageant l’introspection de Jeff que nous vivons, ses peurs, son passé et ses rêves. C'est une expérience sensorielle unique qui prend le lecteur aux tripes  vivant comme Jeff dans un sentiment d'urgence particulièrement marqué par le style de l'auteur, par ses phrases courtes et incisives.

    Christian Blanchard nous confronte à un meurtrier dans son univers carcéral, brossant des conditions de ce milieu, impitoyables et inhumaines. Comment un jeune homme peut-il survivre dans un tel univers simplement rythmé par les repas,la douche une fois par semaine et les courtes promenades ?  Rien pour l'occuper ni livres, ni musique, ni TV. Aucun contact avec le monde extérieur. Comment ne pas sombrer, comment vivre avec soi-même pour seule compagnie, hors celle de Germaine la petite souris. Elle et Martin le maton m'ont fait songer à des personnages de La ligne verte. Ici,  Jean, tout comme nous va se pendre d'empathie pour le jeune homme. On se demande comment tout ceci est possible. Peut-on s'attacher à un assassin ? Eh bien c'est ce que l'auteur parvient à faire. Il nous lie à lui dès le début et cette empathie perdurera malgré les révélations par la bouche du jeune sur l'histoire d'un gamin égaré devenu un monstrueux assassin. La rencontre avec Max son mentor et Iboga justifie-t-elle tout ?  Explique-t-elle  la cruauté et l'absence de remords  du jeune Jeff ? Et qui sont Max  et Iboga ?

    C'est suite à la rencontre avec la psychologue que tout va se déclencher ? Qui est-t-elle ? Quels sont ses objectifs ? Son comportement est-il vraiment altruiste comme celui de Jean ? Ou son but ultime est-il simplement de comprendre là ou d'autres ont échoué avec un but plus personnel ?  Questions que je me suis posé suite à son arrivée inattendue.

    Poussée par elle, si on peut dire, Jeff ouvrira pour nous les tiroirs de sa mémoire. Nous ferons connaissance de Max le mentor, la confiance de Jeff envers lui. Mais si tout ceci n'était que  manipulations par l'intermédiaire d' Iboga ?  Iboga et le titre prend tout son sens.

    Dès lors le rythme s’accélère. Le lecteur s'approche du dénouement de tous les possibles ? Mais un possible happy-end est-il envisageable ?

    Christian Blanchard parvient à nous surprendre, bien que l'issue finale soit la plus logique tant elle correspond à Jeff dont le souhait ultime est de pouvoir faire ses propres choix, enfin !

    Quelques questions trouvent réponse après que Jeff est partagé avec sa psy Sa version de la vérité, comme elle se plait à insister, mais  La  Vérité pour Jeff. Quant est-il vraiment ?  Y croirons-nous  ? Penserons-nous aussi qu'elle n'est QUE LA VÉRITÉ  de Jeff ?  

    De ce fait la fin reste, tout au moins pour moi, ouverte, du pourquoi de l’intérêt purement altruiste d'une psy pour un meurtrier. Et quand est-t-il de Max ? Quant à Jeff, meurtrier à 17 ans, Suffisamment grand pour tuer, assez vieux pour mourir ?

    Un thriller psychologique particulièrement addictif, mené de main de maître par Christian Blanchard dont le style incisif ne laisse pas le lecteur indifférent.

    Un coup de cœur pour moi. Et un auteur à suivre.

     

    Iboga

     

    Coups de Coeur

     

     

    Extraits citations

     

    "- laissez-moi décider de ma fin. Je ne sais pas si je mérite cette faveur mais c'est mon souhait le plus cher"

     

    " Elle est en train de me dire que je suis, comme toujours, sous la dépendance ou le joug de quelque chose. Jamais, je n'ai été en capacité de prendre une seule décision."

     

    " Tuer un homme est mal mais le libérer est bien..."

     

    " la souffrance de la chair est une preuve de mon existence. J'ai mal donc je vis."

     

    " Lorsque l'epoir a disparu, que reste-t-il ? Mourir n'était pas vraiment un choix ? Je cherchais à ne plus souffrir.  "

     

    " Connaitre la date de sa mort, est-ce une torture insoutenable ou un soulagement ?"

     

    " J'ai ôté la liberté, la vie à des êtres humains, on va prendre la mienne. Le libre arbitre de la justice. Une forme d'égalité."  

     

    " Trop jeune.

    Pas à 17 ans.

    Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...

    Les jurés en ont décidé ainsi."

     

    © C. Blanchard

     


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 14 Mars 2018 à 14:04
    Surement intéressant, mais je ne sais pas si je lirai ce livre
    2
    Mercredi 14 Mars 2018 à 19:50
    LADY MARIANNE

    ça doit stresser ce roman ??
    merci pour le partage- bisous du soir

    3
    Jeudi 15 Mars 2018 à 06:44

    Pas facile les histoires vraies ! bonne journée

    4
    Jeudi 15 Mars 2018 à 09:59

    c pas une histoire vraie

     

    5
    Gaoulette
    Dimanche 25 Mars 2018 à 21:24

    Rien que les premières phrases où tu parles de huis clos je sais que je veux le lire. Tu rajoutes angoissant et c'est un coup de cœur je fonce. J'ai lu les premières lignes du coup et je reprendrais pour finir ta chronique. Tu m'as conquise avec quelques mots efficaces. 

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