• Moi, on ne m'a jamais demandé comment j'allais

     

     

    Lorsque, en 2002, Laurette Fugain est morte d'une leucémie à vingt-deux ans, tout le monde a compati à la douleur de ses parents, et au désarroi de son petit frère Alexis... Mais elle, Marie, l'aînée, la belle fiancée si chanceuse, personne ne lui a demandé comment elle allait.

    Beaucoup d'enfants « adultes » qui ont perdu un frère ou une soeur se retrouveront dans cette injustice. Ils sont majeurs, ils ont « leur vie », on oublie parfois leur souffrance. Et pourtant, comme Marie, ils sont bien souvent dévastés.

    Dévastée, Marie, par les ravages d'un chagrin que chacun garde pour soi et compense comme il peut. Sa mère ne vit plus que pour son association et le don de plaquettes aux malades, son père s'enferme dans la musique, le couple mythique des Fugain éclate, la « tribu » se délite... Marie oscille entre colère et désespoir, et craint d'en faire pâtir son mari comme ses enfants.

    Mais Laurette veille sans doute sur elle. Témoin ce livre où, pour raconter ses années de reconstruction, la grande soeur retrouve leur sens commun de la provocation, leurs rires d'antan, et finalement la joie de vivre.

     

     

     

     

    A vrai dire je ne suis pas une accro aux autobiographies et encore moins de celles des people, mais j'avoue avoir , par le hasard des échanges de livres , fait de belles découvertes. Merci Annie pour ce cadeau, sans toi je n'aurais jamais lu ce livre.

    Ceci est le témoignage émouvant  de la fille de Michel et Stéphanie Fugain sur les bouleversements engendrés par la mort de Laurette sa sœur en 2002, dans sa propre vie de femme et au sein la cellule familiale des Fugain.

    C'est avec beaucoup de pudeur que Marie Fugain nous fait partager son chagrin, dévastée par la mort de sa sœur,sa souffrance ignorée par tous comme si seuls les parents avaient besoin que l'on compatisse à leur peine et qu'on les accompagnent. Quelle place  dans la hiérarchie de la douleur pour une sœur deja adulte qui plus est ?

    " Cette manie d'établir une hiérarchie dans la douleur :dis moi qui tu est par rapport à la disparue et je te dirais à quel point tu peux souffrir et combien de temps"

     

    Enfants oubliés, elle et son frère, tandis que sa mère ne vit plus que pour son association et  que son père se réfugie dans la musique, elle tente vaille que vaille, entre colère et désespoir d'avancer sans faire trop souffrir son entourage.

    "il existe une catégorie d'endeuillés qui demeurent invisibles aux yeux des autres : les oubliés de la douleur

    A cette perte terrible s'ajoute le délitement de sa structure familiale et les non dit qui la tiendront éloignée un temps de son père

    On sens beaucoup d'amour pour eux, ainsi que pour tous les autres membres de la tribu Fugain, de son attachement pour la Corse (ou la famille Fugain était très appréciée pour sa gentillesse et sa simplicité, une de  mes connaissances qui vivait pas très loin de chez eux a bien connu Laurette m'en avait parlé un jour alors que nous passions devant chez eux, et j'avoue que çà laisse une drôle d’impression de suivre  Marie évoquant I' Ile Rousse, Pina et Corbara)

    Ce témoignage est  touchant, c'est entre rire et larmes, c'est une histoire qui peut être celle de n'importe qui, parce qu'on est tous la sœur de quelqu'un.

    Entre confessions intimes, mais avec beaucoup de respect pour ses proches, et thérapie, Marie Fugain fait vivre pour elle et pour nous sa sœur adorée, nous sensibilise à la Leucemie et ses ravages et aux dons de plaquettes, un si petit geste.

    C'est poignant et drôle, la plume de Marie Fugain est fluide et agréable malgré le sujet, un témoignage qui fait beaucoup réfléchir, enfant de star, ou anonyme face à des drames personnels nous sommes tous les meme.

    Bon ceci dit vu que j'enchaine les lectures avec comme thème principal le deuil, il va falloir que je prenne un virage  à gauche complet et varier mes lectures parce qu' Après toi , Les bottes rouges (chronique en cours) et celui ci, je crois que je vais finir par déprimer. Donc le prochain sera léger, je me le promets

     

     

     

    Et parce que forcement c'est un sujet qui me touche en tant que soignante suivez le lien ci dessous découvrez l'association  Laurette Fugain 

     

     

     

    Extraits citations

     

    "les biens portants sont  souvent de piètres acteurs face aux gens qu'ils aiment et qu'ils voient souffrir C'est la nature humaine qui veut çà "

     

    " (..) Que c'était fini ... mais que Laurette venait de me faire un cadeau Un  ou quoi ? Un cadeau ? Elle se foutait de moi Non, non! Un cadeau, il y a un nœud autour du bolduc et une étiquette Et c'est toujours  inscrit sur les petits cartons "plaisir d'offrir. Là y a rien"

     

    "le cancer est un double combat : contre la maladie et contre les préjugés"

     

    "elle a remis le civisme au gout du jour Parce que c'est un devoir civique que de donner  pour quelqu'un qui souffre quand on peut le faire Au meme titre que d'aider une personne âgée à traverser la rue"

     

    "si ma sœur m'avait demandé de l'aider je l'aurais fait, par amour Parce que lui donner la mort , c'etait aussi lui rendre la vie Une vie meilleure , ailleurs"

     

    "maman s'est jetée corps et âme dans ce combat C'est ainsi que la maladie après m'avoir arrachée ma sœur... m'a volé ma mère"

     

    "on ne peut pas prévoir les aléas et drames de l'existence, mais on doit essayer de préserver sa capacité à être heureux"

     

    " ce que je voudrais c'est restituer sa vérité  J'ai aimé un être humain pas un icône Pas un emblème d’association, de plaquettes sanguines et (...)  Laurette était devenue un symbole, (..) mais celle que j'ai adorée était ma sieur Une fille qui sortait, qui dansait, qui buvait, qui vivait"

     

    © M.Fugain

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Patpepette
    Dimanche 19 Juin 2016 à 20:56

    Très belle chronique comme d habitude et moi aussi j avais eu un coup de coeur

      • fabie
        Dimanche 19 Juin 2016 à 21:07

        j 'aime ce genre de livre j'ai lu ceux de Charlotte Vallandrey sur sa maladie et sa greffe cardiaque. Trés bon résumé !!

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    2
    Lundi 20 Juin 2016 à 10:50
    LADY MARIANNE

    en effet , c'est bien d'avoir couché sa souffrance sur papier, ça libère aussi-
    merci pour cette présentation !

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