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Mon frère le Che
Résumé
Juan Martin Guevara est le petit frère du Che, de 15 ans son cadet. Apprenant sa mort dans le maquis bolivien en lisant le journal, Juan Martin, ses frères et sœurs forment en silence un accord tacite : celui de ne jamais dévoiler leurs souvenirs, de ne jamais évoquer ce frère qu’au sein du clan Guevara.
Pendant près de cinquante ans, Juan Martin a gardé le silence même si l’ombre fraternelle le suit fidèlement à Buenos Aires, où il vit, et à La Havane où il séjourne régulièrement depuis 1959. Difficile en effet d’éviter l’image de l’icône révolutionnaire dans les rues des deux capitales et du monde entier.
Est-ce le sentiment du temps qui presse ? Juan Martin a décidé qu’il était de son devoir de « partager ce qu’il sait de son frère ». S’il ne raconte pas, lui, les anecdotes que personne n’a jamais ni lues ni entendues, qui le fera à sa place ? Même les enfants du Che, avec lesquels il a tissé des liens serrés, n’ont pas connu leur père dans sa jeunesse.
C’est ce Che intime dont l’histoire n’a jamais été racontée que Juan Martin nous livre ici. Il fait revivre ce frère aîné attentif et protecteur, complice prompt aux canulars, à l’humour noir et aux escapades. En le découvrant dans son nouveau rôle de chef à Cuba, en 1959, Juan Martin, qui restera 2 mois auprès de lui dans ce moment crucial, se souvient de l’aventurier idéaliste qu’il a adulé, vagabond au pied levé, frénétique courant d’air en quête d’épopée.
Juan Martin raconte aussi les relations du Che avec ses parents, excentriques, érudits et bohèmes, ses frères et sœurs qui, chacun à leur manière, ont participé à l’éveil politique du Comandante.
Détenteur d’un legs spirituel, Juan Martin Guevara témoigne pour la jeune génération afin qu’elle ne connaisse pas seulement son visage mais aussi ses valeurs et qu’elle trouve de l’inspiration dans l’épopée du révolutionnaire : « Le personnage du Che continue de se vendre dans le monde entier. La question de fond est de comprendre pourquoi. Pourquoi continue-t-il d’exercer cette fascination, d’avoir une telle présence? Ils ont essayé de le nier, de le tuer. Pourtant, il réapparaît sans cesse. Il est immortel. »
Formats disponibles
Format GF cartonné
ISBN 9782702159248
Prix 18,00 € (EUR)
Encore une fois chroniquer ce genre de livre reste toujours un exercice difficile , je remercie les Editions Calmann- Levy qui une fois de plus m'ont permis de faire une lecture passionnante, je dois dire que je ne m'y serais pas lancée spontanément
je ne suis pas vraiment friande des autobiographies, ni biblio de personnages publics, mais Che Guevara est un personnage qui n'a laissé personne indifférent, et j'étais très intéressée de découvrir le regard de son frère, découvrir les implications qu'ont pu avoir les engagements de ce personnage sur toute sa famille.
J'ai, grâce à cette lecture découvert, le frère, l'enfant , le père . Un homme ordinaire pétri de valeurs morales inculquées par ses parents. Comme quoi l'histoire familiale, l’éducation, les convictions, le choix du libre arbitre modèlent une âme, enfin du moins c'est ce que je crois intimement.
Juan Martin évoque avec pudeur toute une tranche de vie, à la fois la sienne et celle de ses parents remontant ainsi jusqu’à ses arrières grands parents, issus de familles socialement plutôt bourgeoises. Il évoque parfois avec beaucoup d'humour une famille de toqués, comme il le dit lui même.
Beaucoup d'émotions dans tous ces instants partagés, transparait au fil des pages, beaucoup d'amour , entre tous les membres de la famille et d'admiration pour Ernesto , qu'il faut partager avec le monde entier.
C'est donc au travers de souvenirs familiaux, en parlant de sa famille, que en venons à comprendre concrètement comment ce frère est devenu El commandante
C'est un Che méconnu que veut nous faire découvrir l'auteur à travers Mon frère le Che : un grand frère protecteur, un ado rebelle, espiègle, audacieux. Une belle histoire d'amour fraternel et un superbe hommage rendu à l'homme en dehors de l' homme public Mais c'est aussi l'amour d'une mère, ses peurs, ses joies, son propre engagement, ses propres pensées ,de celles qui d'une certaine manière ont modelé celles de son fils "préféré " comme le dit Juan Martin et ce sans jalousie aucune.
Nous suivons le cheminement de pensée , de celui que le monde entier a dressé sur un piédestal, l'objectif du frère est de nous nous permettre de découvrir d'autres aspects de cet homme capable d'aller jusqu'au bout de ses convictions au péril de sa vie.Aujourd’hui le frère espère que d'autre hommes ou femmes prendront la relève et l'on se persuade aussi à travers ses lignes c'est surement ce qu Le Che lui même aurait souhaité , du moins c'est ce que ce frère lui même engagé veut nous faire passer comme message, il le dit clairement..
On ne peut pas à la lecture de cet ouvrage , laisser de coté tout le contexte politique de l'époque, cette bataille rangée entre communistes et capitalistes et les sanctions sur les personnes engagées dites "subversives". Juan Martin nous raconte les actes de répressions commises par la Junte en Argentine ( dont ses huit années de prison) dont lui et les membres de sa famille firent l'objet.
C'est un livre fort et particulièrement émouvant car il raconte un frère tout simplement et je n'en apprécie que plus le titre Mon frère le Che , un titre empreint de pudeur bien plus approprié que celui qui aurait pu être mon frère ce héros et pas que l'icône de la révolution cubaine. Cependant on peut se demander si ce roman est le reflet de la réalité , ou une image déformée par les liens familiaux qui les unissent, et de ce fait manquant d'objectivité , ses références à Cuba , d'un "Cuba libre " sont un peu gênantes quand on connait la politique que fût celle de Fidel Castro !
Toutefois c'est un énorme coup de cœur pour cette bibliographie dans la quelle on trouve beaucoup d'extraits de correspondance qui confirment que Juan Martin , n'a pas voulu transcender un frère mais offrir un regard de cet homme à travers sa vie de famille.
Mais je pense que ce roman risque de provoquer quelques polémiques entre les pro et anti-guévaristes et castrites ( bientôt bientôt quand il sera traduit dans d'autres langues, uniquement en Français pour l'instant) , puisque l'auteur présente toutefois le héros romantique aux nobles idéologies , en occultant sa participation aux jugements révolutionnaires ou tout au moins les évoquant à peine, comme une partie de dommages collatéraux , de crimes de guerre comme il se dit souvent .Cette facette de ce personnage , le "guérillero" que certains , d’après ce que j'en lu ( et oui ce livre m'a poussé à me documenter , à avoir envie d'en savoir davantage) qualifient aujourd’hui de terroriste, n'est pas du tout évoqué par le frère au contraire celui si nous raconte un un homme qui pansait les prisonniers de guerre avant de les libérer, mais qui disait aussi !
" l'action était parfois le seul remède contre l'injustice"
Je me demande pourquoi cependant , le reste de sa famille ,son frère,sa sœur se refusent de parler du Che
Toutefois cette lecture est particulièrement intéressante et passionnante et l'on se laisse porter nous aussi par de si beaux idéaux et l'on se berce d'espoir.
Lu en e-book, du coup je n'ai pas pu bien apprécier comme il se doit toutes les photos de famille en fin de livre.
Extraits citations
"sur la crête du ravin, je suis abordé par un guide Il ignore mon identité et je ne tiens pas à la révéler Il me réclame de l'argent pour l'accompagner sur le lieu de la capture du Che, premier signe que la mort de mon frère s'est transformée en commerce Je suis indignée Le Che représente précisément le contraire du profit crapuleux"
" Le Che aurait détesté le statut d'idole"
"presque 50 ans après sa mort , mon frère est plus que jamais présent dans la mémoire collective"
"Ernesto luttait pour la libération du continent américain et il y a des types qui exploitent son image pour se faire de l'argent"
"ils sont extrêmement exigeants quant à l'effort Pour nous tout est clair, limpide Nous savons exactement ce qu'ils attendent de nous"
"Ernesto en tira une leçon : l'action était parfois le seul remède contre l'injustice"
" L'uniforme ? très peu pour lui Il détestait le protocole dont mes parents disaient en riant qu'il n'en connaissait même pas le nom"
"on sentait la transformation, les préoccupations humanistes Il constatait l'exploitation des faibles par les puissants: il devenait communiste."
" Au risque de paraitre ridicule, avait il déclaré un jour, j'affirme que le vrai révolutionnaire est avant tout guidé par de grands sentiments d'amour "
"Cuba allait prendre mon père en charge en remerciement de lui avoir sacrifié son fils"
"dans les écoles Cubaine, on enseigne les exploits du Che, on parle de lui comme d'un héros de la patrie, mais sa pensée n'est pas étudiée"
"Le Che était mon frère avant d'être un héros auréolé de gloire Je craignais d'exploiter sa mémoire comme d'autres l'ont fait"
"on ne peut pas lutter contre le crocodile avec de simple mots"
Tags : bibiographie, Che Guévara, famille, idéologie, légende, revolution cubaine, litterature cubaine Juan Martin Guevara
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Commentaires
1GaouletteVendredi 29 Avril 2016 à 20:54J'adore les biographies alors si en plus tu as de l'émotion c'est encore mieux. Tu nous as donné envie â moi et mon mari pour le lire. Moi je lis et après je lui fais son compte rendu. J'irais voir s'il est sorti sur booknode.RépondreJ'avoue que ta chronique m'a donner envie de découvrir ce livre même si comme toi au départ ce n'est pas mon genre de lecture préférée mais l'émotion que tu as ressenti à la lecture de ce livre me donne envie de le lire.
Une lecture qui doit être passionnante et qui doit faire rentrer dans l'intimité de ce personnage si emblématique. Il y a quelques années, j'ai lu Voyage à motocyclette, oeuvre de jeunesse du Che, il m'avait beaucoup plu aussi
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