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    "Le temps : tout était là, dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J'allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l'ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j'allais devenir un milliardaire du temps, plonger mes mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J'allais me gaver d'heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer."

    De l'inaccessible Tombouctou à la mélancolique Tallinn, entre une partie d'échecs fatale quelque part dans un hôtel russe et un barbecue incongru à Kaboul, des clameurs de la place Tahrir au fond d'un trou, dans l'Aveyron... C'est le roman d'une vie et de notre monde que raconte Nicolas Delesalle, le temps d'une croisière en cargo.

     

     

     

    Ce n'est pas facile de chroniquer ce genre de lecture. je ne connaissais pas du tout cet auteur qui s’avère être un grand reporter pour Telerama.

    Cette fois il nous raconte sa croisière sur un porte conteneur le MS Cordoba, amusant  ce nom de cargo qui sonne comme les plus rutilants  de nos navires contemporains de la flotte Costa, insolite aussi comme choix j'ignorais jusqu'à cette heure que ce fut possible. Car Nicolas Delesalle n 'est pas le seul passager , nous y croiserons la très discrète Maïté jeune retraitée. Un navire et son réfectoire VIP ( sourires ), sa salle de sport avec jacuzzi aussi et son équipage Philippins aux prénoms à consonance le plus étonnement espagnole, Dino, Alvaro... 

    Donc pendant 9 jours d' Anvers à Istambul, l'auteur  s’enivrera du gout du large, pas de téléphone, ni internet et surtout du temps. 

    Du temps pour écrire, se souvenir , ouvrir les conteneurs de sa mémoire et étaler sous nos yeux des moments intenses stockés dans ses boites de couleurs.

    Chaque journée est l'occasion de nous faire partager des souvenirs de voyages,  de missions dans des pays en conflits et de ses belles rencontres.

    Car tout tourne autour de l'humain et ainsi l'auteur va nous offrir le plus beau des voyages.

    Intensité, émotion, un kaléidoscopique de couleurs locales, des hommes et des femmes dans des situations difficiles qui dans des zones de  conflits vont vous remuer les tripes. Car l'auteur nous livre des tranches de vie, d'un univers de guerre ( Intifada, génocide au  Rwanda, conflit en Afganistan entre autres) sous un angle différent de celui des médias qui pour autant nous bombardent sans cesse de toutes  ces atrocités vécues à travers le monde. Oui,  parce que c'est vraiment sur le coté humain de personnes ordinaires qu'il met l'accent dans ces contextes géo-politique, la relation humaine donne aux conflits une toute autre dimension, explique beaucoup de choses.

    En parallèle, nous assistons à des échanges avec les membres d'équipage, et une fois encore nous découvrons que l'auteur s'attache aux autres, que l'individu compte énormément pour lui, il écoute ,raconte et ne juge pas, on devine un homme de cœur .

    J'ai beaucoup apprécié cette lecture, un récit  sous forme de carnet voyage, l'ouverte de toutes ses boites mystérieuses , ces conteners  de couleurs rangées tout au fond de chacun de nous, dont les autres  ignorent le contenu .

    Un beau partage , un auteur , dont le style m' a conquis ( phrasés, traduction des horreurs et humour parfois)  et une lecture addictive, bien qu'à l'issue du voyage il n'y ait rien à attendre, mais j'ai particulièrement aimé rencontrer tous les personnages croisés par le journaliste alors qu'il sillonnait la planète, oui j'étais là suspendue à ses lèvres , enfin ses mots.

    Le récit qui m'a le plus remué : la rencontre avec Sari, beaucoup d'émotions,les yeux aux bord des larmes. l'auteur croit en l'humanité, et a travers toutes ces rencontres dans des situations effroyables, l'espoir pointe le bout de son nez. Nous oscillons donc entre désespoir face à toutes ces atrocités commises  à travers le monde et foi en un avenir meilleur, les hommes et les femmes  de ces zones de conflits y croient pourquoi pas nous ?

    Mais par ailleurs,  je suis restée assez surprise parce que je m'attendais à plus de moments et d’émotions décrites sur le voyage en cargo lui même, sentir davantage l'odeur des embruns, découvrir le volet croisière cargo, connaitre les raisons d'un tel voyage, ressentir davantage le goût du large

     Merci aux éditions Prélude set à NetGalley pour m'avoir permis de faire cette belle découverte

    Un auteur a découvrir ma prochaine lecture : Un parfum d'herbe coupée

     

     
     
     

     

    Le saviez vous ?

    L'agence Mer & Voyages, spécialisée dans les voyages en cargo, propose un voyage vers Ambarli, en Turquie, en passant par Anvers (Belgique)et Gebze. Environ neuf jours à bord du porte-conteneurs MSC Cordoba, à partir de 1 210 €, base chambre double. Un départ par mois toute l'année.
    Renseignements au 01 49 26 93 33 ou sur www.mer-et-voyages.info

     

     Extraits citations

     

    "il meurt lentement celui qui ne voyage pas" Pablo Neruda

     

    "je me sens proche de ce cargo, je devine qu'il est vivant, à sa manière; il cache une âme sous cet acier rongé par le ciel marin et repeint mille fois Moi aussi, je suis rongé et repeint mille fois Et moi aussi, je suis venu avec mes boîtes Le chargement a duré toute une vie"

     

    "... on croque la vie de toutes ses dents  et puis un jour on se réveille et çà y est , on est vieux, comme l'hiver qui vient un matin, on ouvre la fenêtre et tout est blanc"

     

    "les membres de Daesh devraient profiter de leurs vacances pour voyager en cargo. Le monde est plus beau vu de l'eau"

     

    "-Savent ils que les Hazaras existent ? que nous vivons en paix ?(..) je n'ai pas osé lui dire qu'avant de venir dans son pays,moi même, j'ignorais l’existence des Hazaras. J'avais honte  -"non, désolé peu de français le savent. (..) -Comment peut on faire pour s'en sortir si personne sait que nous existons ?"

     

    " je comprendrais plus tard que les dieux disent la vérité: tout est normal et c'est la catastrophe"

     

    "j'ai compris que la vie ne valait pas grand grand chose par ici. Qu'en Afrique, les petits idéaux d' Occidental fondaient en flasques de sueurs ou de larmes et s’évaporaient aussitot"

     

    "- tu vois, dans la vie, il faut accomplir ses rêves malgré tout; il a toujours une bonne raison de ne pas se lancer, il faut aller au-delà"

     

    Presque

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    A Mont-Ephraim, petite ville de l'Etat de New York, tout le monde connaît les Mulvaney, leur bonheur et leur réussite.
    Michael, le père, d'origine modeste, a su à force de travail se faire accepter par la bonne société de la ville. Grâce à sa femme qu'il adore, la ferme qu'ils habitent est un coin de paradis, une maison de contes de fées où, au milieu d'une nature splendide, entourés de chiens, de chats, d'oiseaux, de chevaux - et immensément d'amour -, leurs trois fils et leur fille Marianne vivent une enfance inoubliable.
    Jusqu'au drame de la Saint-Valentin 1976, qui vient mettre un terme à cette existence idyllique, fait voler la famille en éclats et marque à jamais chacun de ses membres 

     

     

     

     

    Tout est dans le titre, en quelques mots tout est dit. Le narrateur Judd dernier de la fratrie nous conte l'histoire de sa famille, enfin par intermittence . Une famille, un nom dans le comté reconnue, admirée enviée, jusqu'au jour... du drame.

    Les chroniques de ce roman sont très élogieuses, pour autant contrairement a  la majorité des lecteurs, je n'abonderais pas dans ce sens. Serais je passée à coté de l'essentiel ?

    De belles images de carte postale, une maison de conte de fées ( titre d'un des chapitres)  des photos de tranches de vie toutes douces avant " çà " comme  en parle cette belle famille parfaite,  tous ces membres aimants et plus qu'aimés, jusqu'à la chute, la dislocation du clan , lié au drame ou à l'évolution de la cellule familiale, les enfants devenant adolescents avec leur propres pensées, rêves, puis adultes . Je m'interroge sur cet aspect comme sur le suivant, l'amour est il insuffisant face à l'adversité ,aux embuches de la vie ?

    j'ai eu un mal fou à ne pas m'ennuyer et suivre cette tragique histoire, jusqu'à ce qu'au 3/4 du roman je sombre complétement,et que cette lecture devienne une corvée et que pour parvenir aux dernières lignes de cette LC avec Pat et Gaoulette, je saute de ci, de là , lignes et  paragraphes ,malgré mes bonnes résolutions pour comprendre l'engouement pour ce roman. Comment est ce possible ?

    Parce que vraiment non je n'y suis par parvenue du tout, mon avis mitigé en début  de lecture, se termine par : seigneur c'est une catastrophe !

    Personnellement j'ai trouvé la construction de l’histoire un peu décousue et par moment c'était  Bébé/ ranger/ Judd  le narrateur ( passages les plus faciles à lire et les plus plaisants) et à d'autres par je ne sais qui : l'auteur? Judd toujours ?  ( ces parties là traitants des émotions et moments vécus par les autres  protagonistes )

    Nous assistons  donc à des  aller retour  dans leur vie avec des petites chroniques, instants bonheur ,  il est vrai tous simples (pause repas familiale, distribution des corvées,..) comme quoi à cette époque il ne fallait pas grand chose pour être  heureux, encore plus quand on est enfant.  Mais c'est redondant avec des descriptions interminables de lieux, pensées, sentiments...

    Le plus de ce roman,  c'est cette vison du monde à travers le regard de Judd enfant, ses émotions qu'ils nous fait partager. Je pense que c'est ce qui fait le charme de cette aventure. Et si Judd nous avait narré toute cette histoire à travers sa vision d'enfant, je serais parvenue à me prendre au jeu. 

    On baigne dans une ambiance particulière, amour du prochain,la religion est  très prégnante , croyances en ce que l'on mérite au point qu'au moment du drame Marianne bascule complètement dans le mystique, s'en est perturbant, avec ce sentiment de culpabilité, de victimologie trop présent.

    "mon Dieu, je t'en prie, pas çà Je ne suis pas assez jeune, pas assez forte, cette fois"

    Cette famille idéale, en totale immersion avec la nature, ce clan des Mulvaney n'est finalement pas ce qu'il parait , on note très vite  un manque  de communication, une  volonté de ne pas faire de vagues et de taire l'indicible pour l'effacer complètement, comme pour se dire , non ceci n'est jamais arrivé (au point d’éloigner la responsable ,par amour? une manière de se déculpabiliser de n'avoir pu protéger cet enfant ?)

    Malgré le travail de l'auteure qui s'efforce de développer la psychologie des personnages , je dois avouer, que malgré des personnalités très hautes en couleurs particulièrement Corinne, qui m'a fait assez souvent sourire (un temps, j'ai beaucoup aimé ce personnage loufoque)  je n'ai pas vraiment réussi à adhérer  à cette histoire, ni m’émouvoir pour cette famille, trop parfaite au prime abord qui finalement n'offre qu'une belle façade, parce malgré tous ces parfaits liens qui semblent  indéfectibles , Marianne se retrouve totalement isolée, rejetée, subissant les décisions arbitraires de ces parents, et les acceptant, attendant l'heure du pardon.

    Quel pardon bon sang ?

    De ce fait ces parents m'ont un peu inspiré du dégout, (peut être autant que les  vrais responsables )est-ce comme çà que se traduit l'amour que l'on porte à ses enfants ?

    Oui l'auteur nous conte le délitement d'un clan, d'un esprit de famille dans une petite communauté rurale, régie par ses propres règles , dans le contexte social d'une époque, mise à ban d'un groupe, (à moins que ce ne soit le groupe lui même qui s'y soit mis ?) au point de  le détruire  et ce  jusqu'à ce que bien des années plus tard il rebondisse. Pourra-t-il un jour relever la tête et ses membres et descendants se reconnaitre et dire:  nous sommes les Mulvaney ?

    C'est le final de cette histoire, un sujet très intéressant,  tout comme ce besoin d'appartenance à un clan ... ce besoin de se reconnaitre dans une une même fratrie

    Un résumé prometteur et une superbe couverture, mais  pour autant ce fut une lecture laborieuse et chaotique, à laquelle j'ai pris peu de plaisir.

     

     

     
    Pour les thèmes très intéressants
     
     
    Extraits citations
     
    " Le passé n'était pas urgent, le présent , si. Le présent est en train de se faire"
     
    " Il avait banni Marianne de la maison et de sa vie pour pouvoir la  bannir de ses pensées"
     
    "quand une lumière s’éteint, c'est aussitot comme si elle n'avait jamais existé l'obscurité s'installe de nouveau, totale"
     
    " Garder sa dignité, quoiqu'il arrive Tu es une Mulvaney, tu seras jugée selon des critères différents"
     
    " Nous les Mulvaney, nous sommes unis par le cœur"
     

    ©J.C Oates

     

    Notation

     

     

     

     

     

     

     


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    La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà l'été dernier, une enfant avait été enlevée. On l'avait retrouvée peu après, étranglée, les dents arrachées... La jeune journaliste Camille Preaker est envoyée sur les lieux pour couvrir l'affaire. Elle a grandi à Wind Gap et elle sera la mieux placée pour enquêter, selon le directeur de son journal.
    Mais pour Camille, retourner sur les lieux de son enfance, c'est réveiller des souvenirs douloureux.
    Adolescente, incapable de faire face à la folie de sa mère et traumatisée par la mort inexpliquée de sa sœur cadette, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu'elle n'a pu exprimer. Son corps n'est qu'un entrelacs de cicatrices...
    Le cadavre de l'enfant disparue est bientôt retrouvé et, très vite, les soupçons de la police se portent sur le frère d'une des fillettes. II semble le coupable idéal, mais Camille a des doutes.
    Hantée par la tragédie de son enfance, elle comprend très vite qu'elle devra pourtant trouver la force de l'affronter si elle veut découvrir la vérité

     

     

    Merci à ma copinaute  Anne pour cet envoi dans le cadre "échanges de livres entre copinautes"

    Un résumé accrocheur, un auteur connu avec lecture des Lieux sombres, une une très grande envie de le  lire , et répondre au challenge 1 mois/1 illustration,  avec celui ci c'est donc chose faite

     

    Une fois  encore l'auteure signe son thriller de sa touche personnelle, ses personnages sont  torturés, victimes de vies de misère .  Oui une  fois de plus Gillian Flynn nous entraine dans une Amérique loin des flonflons et des strass

    Ici l'ambiance des lycées et des soirées sont glauques et malsaines. Les pestes mènent la danse , une danse faite d'une  violence effrayante, bien loin des petits jeux mesquins d'adolescentes. Tant et si bien qu'on en vient à douter de la crédibilité des personnages vu leur âge. Je pense à Amma 13 ans, cette gosse à 2 facettes , d'une intelligence terrifiante. Mi ange -mi démon ?

    ce thriller est très centré sur la psychologie des personnages, la base de  cette intrigue C'est un travail très soigné,  l'auteure a peaufiné ses protagoniste, tous autant  les uns que les autres. Du personnage torturé , écorché, alcoolique de Camille ( tous les moyens sont bons pour elle pour oublier sa grande souffrance, celle de n'être pas aimée) , à Amma la demi-sœur manipulatrice et perverse , en passant par celui d' Adora La Mère! Égoïste, adorable (c'est selon) glaciale, inquiétante.

    Un thriller avec cette enquête sur les meurtres des petites filles, mais une histoire d'amour et de haine, de dégout de soi,  que nous découvrons par l’intermédiaire de la narratrice Camille, présent et passé racontés en alternance.

    Pas à pas nous avançons avec Camille, cette jeune femme qui n'a toujours pas résolu ses problèmes relationnels avec sa mère. Y parviendra-t-elle ? Nouera-t-elle des liens avec sa demi sœur Amma ? Réussira-t-elle à guérir de son passé et faire le deuil de Marian ? Trouvera-t-elle sa place dans cette dynamique familiale assez étrange ?

    Ceux sont les questions que l'on se pose, et on espère que Camille aux comportements parfois adolescents  , guérira de ces blessures et ne sortira pas ,de son passage chez sa mère ,encore plus meurtrie.

    Aucun des protagonistes de cette histoire ne vous laisse indifférents, des fillettes assassinées à Camille bien sur Certains  sont attachants, d'autres haïssables. Quoiqu'il en soi ,  Gillian Flynn, maitrise son sujet et même si elle laisse planer le doute, il faudra parvenir aux dernier chapitre pour s'apercevoir qu'elle mène la danse.

    C'est une fin épouvantable et monstrueuse ,et malgré que tout le long de la lecture l'auteur nous ait maintenus dans un climat angoissant et malsain, alors que nous pensons que tout se termine comme il se doit, en quelque sorte, elle nous en sort une de son chapeau, celle que nous attendions toutefois. Un peu comme au spectacle, quand  l'artiste quitte la scène, vous restez là suspendus aux dernières notes de musique ,en attente de la dernière chanson, et bien  quoi il la chante pas ce soir ? et puis le revoilà et c'est vraiment la fin que l'on attendait.

    En conclusion je dirai que c'est un très bon thriller psychologique, avec des thèmes d'actualités contemporains, automutilation, comportements  inadaptés des adolescents , maltraitance (qui n'est pas besoin d'être physique ), troubles psychologiques et des questions, comme qu'elle est la part de l'inné et de l'induit ? quelles conséquences les comportements de nos parents peuvent ils avoir  sur leurs enfants ?

    Un roman addictif et je dois avouer que j'avais eu beaucoup de mal pour Les Lieux sombres et de ce fait j'ai été ici très agréablement surprise.

    Une auteure  que je suivrais même si ses romans sont très très sombres.

     

     
     
     
     
     
     
    Challenge 1 mois/1 illustration : gris
     
     
    Extraits citations
     
     
    "un enfant nourri au poison considère  que faire mal contribue au bien être"
     
    "- parfois tu laisses des gens te faire du mal ,mais en réalité c'est toi qui leur fait du mal"
     
    " A son âge quand j'étais triste , je me faisais du mal Amma, elle, faisait du mal aux autres Quand je voulais qu'on fasse attention à moi, je me soumettais de moi même aux garçons : fais moi ce que tu veux mais apprécie moi  les avances sexuelles d' Amma prenaient la forme d'une agression"
     
    "on dit toujours quand on est déprimé qu'on a le blues,mais j'aurais été heureuse de me réveiller devant un horizon bleu pervenche. Pour moi la dépression est jaune, jaune pisseux. C'est un interminable filet de pisse décoloré, exténué.
     
     

     

     

     

     


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    La Réunion. Un couple de Parisiens en vacances avec leur petite fille. Un après-midi de farniente, la femme, Liane, disparaît dans l'enceinte même de l'hôtel. Introuvable. Alertée, la police découvre une chambre mise à sac, avec des traces de sang partout. Mais pas de corps. Le mari, Martial, principal suspect, a une attitude des plus équivoques. D'abord coopératif avec les autorités, il disparaît à son tour et se fond dans la nature avec Sofa, leur petite fille de six ans. Le plan Papangue, équivalent insulaire du plan Epervier, est déclenché. S'engage une traque infernale jonchée de cadavres. Et, dans la tête du fugitif à bout de nerfs, résonne sans cesse un prénom, Alex, six ans 

     


     

    Un roman policier de Michel Bussi très couleur locale avec pour toile de fond la Réunion, ile à priori paradisiaque. 

    Pour autant  vivre outre mer n'est pas si idyllique que nous pouvons le penser,  et l'auteur nous présente une image bien differente de celle perçue par les touristes

     C'est sur un fond de  réalité quotidienne que l'auteur va tisser la toile de son intrigue, vie des autochtones confrontés au chômage, à l' alcoolisme, aux  drogues.

    il nous confronte à la mixité des populations, la locale et celle de la métropole , aux choc des cultures , aux  différences sociales

    L'accent est porté sur les paysages et le vocabulaire local. Voici pour le contexte

    Quand à l'intrigue, elle est habillement menée et même si quelques doutes sur la culpabilité de notre personnage principal viennent nous perturber en cours de lecture, l'issue est assez surprenante.

    Michel Bussi nous mène par le bout du nez et il ne faut surtout pas lâcher sa main au risque de se perdre.

    Un polar au suspens haletant, une intrigue particulièrement addictive, un style qui désormais tient la route , et oui je suis sous le charme de cet auteur une fois encore.

    Certains personnages sont atypiques , des anti héros  incroyables  qui malgré tout nous séduisent, de l'équipe d’enquêteurs avec un Christos (un zoreille) on ne peut plus anticonformiste et d'un nonchalance incroyable, à l'équipe de cowboys made in France ( le colonel Laroche et  son équipe  ComGend) en passant par notre capitaine (Aja notre autochtone)  qui ne veut pas lâcher son enquête , à notre présumé assassin Martial et notre petite Sofa.

    Nous assistons à une bagarre de pouvoir inter services,  des comportements plus ou moins macho sont dénoncés, petites querelles intestines qui ne font que nuire au bien de l’enquête ( fiction sur base de réalité ?).

    Pendant ce temps,  Martial court, une petite  Sofa à la main, je ne connais pas la Réunion , pour autant à partir des descriptions des sites et des distances  j'émettrais un petit bémol sur la crédibilité de la fuite , pour une homme seul mais une  gamine de cet âge parcourant une telle distance , mouais !

    Vous me trouvez tatillon ? j’admets, j’admets.

    Pour conclure je dirais que le personnage secondaire de Christos m'a le plus touché, ce n'est pas que je sois restée indifférente à Martial, ni Sofa, mais Christos possède un petit je ne sais quoi, peut être est il tout simplement si vrai, tout en  défauts, faiblesses et qualités.

    Une intrigue au dépaysement garanti, quelques longueurs parfois dans cette course poursuite (beaucoup de descriptions, le vocabulaire local et le renvoi aux traductions) ,une ambiance particulière, et encore une fois avec Michel Bussi  ne pas se fier aux apparences avec des pièces de puzzle qui s'imbriqueront pour  une solution si évidente , une fois dévoilée,  et comme dans les 5 cinq dernières minutes,  bon sang mais c'est ...bien sur !

    Un très bon moment de lecture mais pas toutefois  pas un coup de cœur, mais du progrès vu que je  n'avais pas aimé : N'oublier jamais  et Gravé dans le sable

     

     

     
     
    Extraits citations
     
     
    "il nous faut trouver des coupables, toujours à tous les malheurs de l'univers Même quand il n'y en a pas, notre esprit les invente."
     
     
    "la violence ne nait pas par hasard, il y a toujours un terrain pour la faire pousser"
     
    "sa religion personnelle, c'est qu'il n'existe qu'un seul lieu sur l'ile où toutes les races se mélangent : La plage ! Tous à poil , tous égaux  Curieusement, plus les couleurs de peau s'exhibent et plus on les oublie  "
     
    "comme s'il fallait vieillir pour apprécier le temps qui passe, s'imposer une semaine de régime pour mieux apprécier un bon reps se priver pour mériter le plaisir Vieille morale judéo-chrétienne Ou musulmane ou bouddhiste"
     
    © Michel Bussi
     
     
     
     
     
     
     
     

     

     


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    Où se situe notre conscience ?
    Est-ce qu’on peut la transférer et la sauvegarder ?
    Hope, Josh et Luke, étudiants en neurosciences, forment un trio inséparable, lié par une amitié inconditionnelle et une idée de génie. Lorsque l’un des trois est confronté à une mort imminente, ils décident d’explorer l’impossible et de mettre en oeuvre leur incroyable projet.
    Émouvante, mystérieuse, pleine d’humour aussi… une histoire d’amour hors du temps, au dénouement inoubliable, et si originale qu’il serait dommage d’en dévoiler plus.
    Un roman sur la vie, l’amour et la mort… parce que, après, plus rien n’est pareil.

     

     

     

     

    Une très belle couverture pour un titre on ne peut plus original, un Levy. Pour autant j'y suis un peu allée un peu à reculons, en fait non c'est pas très juste de le dire comme çà , j'en avais envie et à la fois pas. . Pourquoi ?

    Et bien il faut dire que le dernier roman Elle & Lui m'avait plutôt déçue et de fait, je me demandais si l'auteur parviendrait encore à nous surprendre.

    La LC  a  fait pencher la balance, mais pour autant, je n'étais pas très enthousiaste en début de lecture, la romance entre 2 jeunes étudiants, se trouvant tellement banale et si cliché. Les travaux de Josh et Luke,un petit plus, qui toutefois se trouvent à mes  yeux d'une telle complexité , que je me suis perdue un moment dans toutes ses descriptions  (références scientifiques super documentées à l'appui pour prouver la cohérence d'une telle aventure) , puis Josh avec ses expériences m'a permis de bien comprendre l'étendue et le fonctionnement du projet.

    Toutefois c'est  Hope qui est parvenue  à me maintenir suffisamment intéressée pour que je puisse avancer et parvenir enfin à m'accrocher aux wagons.

    Hope magnifique personnage, son humour, sa soif de  vivre , celle qui se bat contre Bart, et ne veut pas le laisser gagner.

    Oui dans cette histoire  nous suivons Hope , Josh et Luke dans leur quotidien, leurs travaux avec une finalité  hautement improbable, ( mais qui sait ne dit on pas que : "Rien n’est plus imminent que l’impossible") celle de défier la mort , en conservant nos mémoires, notre âme. Ne suffirait il pas de sauvegarder le tout sur un disque externe ?

    Notre petit duo  qui travaille pour un grand centre de recherche va se trouver  très motivé pour des raisons très personnelles.

    L'idée est d'un grande originalité et très cohérente( maintenant aux scientifiques de mettre en place cette idée révolutionnaire qui soulèverait  quand même des questions d'éthique), tout comme la cryogénie comme moyen de conserver nos corps.

    En tant que soignante toutefois, j'ai toujours émis des réserves sur l’intérêt d'une telle pratique, quand le corps s’arrête de fonctionner parce que la machine est cassée, comme la réveiller un jour , quand on est mort, on est mort, et Hope à pétard  ! que j'ai apprécié son raisonnement,  incroyablement sensé

     Hope, Hope mon personnage préféré , qui m'a fait rire et pleurer.ma petite âme sensible n'a pu rester indifférente à son sort

    Parce Marc Levy, nous conte ici une bouleversante histoire d'amour  qui défie le temps et l'espace,un horizon à l'envers.

    Oui l'auteur a su me surprendre au fil des pages, m’émouvoir m'étourdir et m’emmener vers une seconde partie à laquelle je ne m'attendais pas du tout , donner une dimension incroyable à  la relation Hope/ Josh à laquelle il ne faut pas oublier d'inclure Luke, un trio charismatique et attachant.

    "Les trios sont toujours source de rivalités.
    Un contre deux, deux contre un, chacun pour soi,
    mais rarement trois cœurs battant à l'unisson et encore moins trois esprits.
    La rivalité est rageuse, source de créativité, d'énergie augmentée"

    Vous pensez peut être que Josh  m'a laissée indifférente parce que je ne parle que d'Hope ?  Absolument pas Hope sans Josh ce n'est pas  Hope n'est ce pas  ?

    "1+2=1"

    Et l'amour de Josh  pour Hope prend toute sa dimension dans la deuxième partie. L'auteur  laisse ouvert en grand le champ des possibles , et pourtant je n'avais pas  envisagé totalement cette éventualité. Alors je dois dire que c'est dans cette dernière partie que Josh m'a toute retournée , avec sa lettre émouvante, bouleversante, et tout ce qu'il a ensuite organisé, afin de défier la mort,   donner une deuxième chance à  celle qu'il aime plus que tout, à leur amour infini tout simplement.

    Pour autant ces projets, et je crois qu'ils existent, sont effrayants,avec ce désir d'immortalité aussi vieux que le monde,  suscitent  beaucoup de questionnements. Ils mettent également en avant le pouvoir de  l'argent, tout comme la cryogénisation, le stockage des données,  ne touchait il pas  qu'une certaine élite , avec des critères financiers ou autres? Tout le monde pourrait il en bénéficier ? je n'y crois guère.

    Il met également sur le tapis la place secondaire de l'enveloppe corporelle et fait la part belle à celle qui fait de nous ce que nous sommes, notre âme, notre conscience, la somme de notre vécu à travers nos mémoires.

    C'est pourquoi , ce roman fantastique qui se termine 40 ans plus tard, avec l'entrée en scène du personnage de Melly, primordial il faut le dire , est à la fois un conte féerique , et un roman de  science fiction.

    Oui Mr Levy est parvenu à me surprendre, m'émouvoir en faisant rire et pleurer, m’interroger sur l'avenir , parce qui si un jour  dans un monde des possibles ce rêve se réalise, il m'effraie quelque peu.

     

     
     
    Extraits citations
     
     
    "-quand un garçon dit d'une fille qu'elle est drôle c'est en général qu'elle est moche"
     
    "comment accepter la précarité de la vie si nous devons totalement disparaitre avec la mort.La technologie pourrait offrir un jour à l'homme la possibilité que la mémoire de son vécu ne soit plus transmise par les seuls descendants,  mais par lui-même.
     
    "-on as tous des fêlures, c'est par elles que la lumière entre"
     
    "- je te crois, puisque aimer, c'est ne jamais douter de l'autre"
     
    "- jette moi à la mer mon Josh. moi aussi je voudrais avoir une seconde chance.
     
    "-on élève nos enfants en leur donnant tout notre amour, sachant qu'un jour viendra où ils vous quitteront, qu'il faudra les laisser partir et se réjouir qu'ils fassent d'autres choix que les vôtres.
     
    "Il parait que le sens de la vie est fait des ses, que la vie nous donne"
     
    ©Marc Levy
     
     
     
     
     

     

     pour

     

     

     

     

     


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