« Je n'ai pas eu le choix. Tout le monde aurait fait pareil à ma place. En revanche, ce que tout le monde n'aurait pas fait, c'est ce que la famille de mon donneur ou de ma donneuse a fait. Eux avaient le choix. Et ils ont choisi de me donner la vie. »Pierre Ménès a subi une double greffe du rein et du foie. Sans elle, il était condamné. Dans ce livre bouleversant, il raconte pour la première fois l'insupportable attente, la dégradation de son état, la lourde opération et la douleur de ses proches. Mais il partage aussi l'espoir, le soutien indéfectible de l'amour de sa vie Mélissa, la solidarité de son entourage, les visites de grands joueurs de football et les mots d'anonymes, qui l'ont aidé à tenir bon dans les moments les plus durs.Pierre Ménès témoigne aujourd'hui pour rappeler l'importance du don d'organes ? 21 000 personnes sont dans l'attente d'une greffe ? dans un hymne à l'amour et à la vie.
Je ne suis pas du tout foot, donc imaginez bien que je ne peux être fan de ses commentateurs sportifs et animateurs et journalistes.
Pour autant je suis curieuse, ceux et celles qui me suivent le savent, et je suis éclectique.
Sur ce coup-ci c'est ma fille qui m'a incité à faire cette découverte, parce qu'elle, elle l'est fan de football et d'autres sports d'ailleurs, elle connait les joueurs des différents clubs outre un des plus populaires d'entre tous le notre, l' OM, les commentateurs les journalistes sportifs. L'histoire de Pierre Menes l'a touchée et elle qui ne lit pas, contrairement à moi a souhaité découvrir et comprendre comment un homme qui assure haut et fort qu'il ne boit pas peut être cirrhotique et manquer mourir s'il ne parvient pas à être greffé à temps.
Comprendre, ce n'est pas ce qui m'a motivé, pour la simple raison que je connais parfaitement cette pathologie, parce que c'est dans mon domaine, des cas comme celui-ci j'en vois souvent dans mon service de gastro-entérologie ou je travaille.
Non ce qui m’intéressais, c'est de savoir ce que Pierre Menes souhaitait faire passer comme message en racontant son parcours, utilisant sa notoriété pour toucher le plus grand nombre.
L'homme public je le connais un peu, et j'avoue que l'image qu'il renvoie est bien en corrélation avec ce qu'il dévoile de lui dans son livre. Une personne sympathique, joviale aimant la vie et que cette pathologie a facteurs génétiques va chambouler.
Il raconte donc sa descente aux enfers, cette attente et son quotidien tout en nous faisant partager son parcours d'homme public et d'homme tout court. Il rend hommage aux personnes qui lui ont offert une autre chance, vante bien sûr le don d'organes
"Sans vous, c'est simple, je serais mort, écrit Pierre Ménès dès les premières pages de son livre. Sans vous et surtout, avant tout, sans mon donneur anonyme, et sans sa famille. Je ne serai pas là sans sa générosité, son éthique, son geste d'amour"
Il nous parle de ses proches, de l'amour qui les unit, des amitiés indéfectibles dans ce monde qu'est le foot si décrié, de tout le soutien qu'il a reçu , comment ils l'ont maintenu en vie et l'ont accompagné dans sa phase :résurrection
Le journaliste n'oublie pas de les remercier, c'est un peu à postériori qu'il a réalisé combien de personnes l'ont soutenu pendant cette période critique, foule d'anonyme, footballeurs, amis plus ou moins proches... qui lui ont rendu visite dès qu'il est allé mieux.
Pierre Menes aborde avec humour parfois des moment dramatiques de se vie, nous fait part de l’humiliation ressentie dans unedépendance totale aux autres ,proches et soignants.
Soignants à qui il rend hommage reconnaissant les difficultés du système de soins et la charge de ces équipes médicales et paramédicales. Dans son parcours tout le monde n'est pas parfait loin sans faut, certains soignants manquent d'empathie dont sa "Castafiore", j'ai ri mais j'étais très peinée aussi, parce-que je suis plus que consciente de la véracité de ses propos et que j'ai du mal à tolérer moi-même de tels débordements. Mon âme soignante se révolte à chaque fois que l'on me raconte de tels comportements. Ce milieu je le connais parfaitement c'est le mien, donc je comprends ce qu'il a ressenti.
mais il nous parle aussi de ses belles rencontres avec des personnes qui l'ont tiré vers le haut alors qu'il tombait dans un gouffre sans fond.
C'est un magnifique témoignage sans tomber dans le pathos, émouvant et drôle parfois, une hymne à la vie.
Un coup de cœur
Extraits citations
" J'ai traversé un moment dans ma vie où vous n'êtes plus éperonne Seulement un corps en attente"
"mon père m'a appris une chose très douloureuse en "partant" quand j'avais 26 ans: qu'on pouvait crever demain Donc je vis. Je dépense Ça ne m’intéressè pas d'être raisonnable. De crever raisonnable. Les 2 dernières années m'ont prouvées que j'avais raison"
"Dr il y a erreur, je ne bois pas même pas un verre de vin. Mais non. La NASH c'est la cirrhose des buveurs d'eau"
"je n'avais jamais réfléchi à l'attente de greffés, au fait qu'il fallait que quelqu’un meure pour qu’un autre vive"
"je me disais comme elle 53 ans c'est la date limite pour les Menes mâles"
" dans la vie il faut se laisser faire, surtout quand vous n'y connaissez rien"
"les pauvres kinés sont débordés, à peu près autant que les infirmières à qui je tire mon chapeau. On les voyait cavaler d'un bout de l'étage à l'autre entre les malades que des cas lourds en "rea" et quand on les appelait elles arrivaient aussi vite que possibles et toujours aimables.Merci !"
"je les regardais travailler en trouvant leur sort un peu rude surtout pour un salaire minimal. Je les soutiendrais toujours à fond dans leur combat pour leurs conditions de travail, encore une cause à laquelle j'ai été sensibilisé par mon expérience"
©P.Menes