• 28 jours

     

    28 jours     Mira, seize ans, passe de la nourriture en fraude pour survivre dans le ghetto. Lorsqu'elle apprend que toute la population juive est condamnée, elle décide de rejoindre les combattants de la Résistance. Aux côtés de Daniel, Ben, Amos, et tous ces jeunes gens assoiffés de vivre, elle tiendra longtemps tête aux SS, bien plus longtemps que quiconque aurait pu l'imaginer. En tout, 28 jours. 28 jours pendant lesquels Mira connaîtra des moments de trahison, de détresse et de bonheur. 28 jours pendant lesquels elle devra décider à qui appartient son coeur. 28 jours pour vivre toute une vie. 28 jours pour écrire son histoire.
    Fils de déportés juifs, David Safier revient sur la pire tragédie du xxe siècle en mêlant la petite à la grande histoire. Si l'auteur de comédies désopilantes a changé de registre, il n'a rien perdu de son ambition : confronter le lecteur aux grands questionnements de l'existence en l'arrachant au confort de son quotidien. Avec ce roman d'initiation bouleversant et humaniste, basé sur des événements authentiques, c'est chose faite.

     

    Editeur :  Presse de la Cité
    Genre: Litterature contemporaine
    Date de sortie: 12/10/2017
    Prix du livre papier : Broché : 21,50€
    Version numérique  : 14,99€
    ISBN: 2258116856 

     

     

    28 jours . C'est le temps que les résistants du ghetto  de Varsovie ont tenu tête aux Allemands avant que les derniers résidents ne soient exterminés et le ghetto détruit.

    C'est le nombre de jours qu'il a fallu à Mira pour parvenir au terme de sa quête initiatique : Quel sorte d'humain voulait-elle être :  combattante,  vengeresse, celle qui veut simplement vivre ? Une jeune fille de 15 ans devrait-elle se poser de telles questions, en débattre

    "_ et en nous défendant nous rendons la lignite à notre peuple

    _ Il y a des choses plus importantes que la dignité

    _ Ah oui ? Et quoi ?

    _ la survie"

    au lieu d’être juste une jeune fille de 15 ans ?

    Nous aussi nous interrogeons ce que nous voudrions être sans conditions de vie extrêmes A 15 ans nos questions existentielles sont ou ont été bien différentes de celle de Mira, faites en toute liberté de choix. . Mais dans ce ghetto, les conditions de vie et la crainte de mourir ne faussent-elles pas la donne ? le libre arbitre existe-il vraiment ?

    Dans cette ville fantôme tout s'achète et tout se vend même la vie d'un autre si celle-ci peut sauver la sienne ou simplement obtenir un bout de pain. C'est condamnable non ?

     Mais peut-on être juge quand la barbarie et la cruauté de certains individus vous poussent à de telles extrémités ?

    Chaque individu est différent et le seuil de tolérance propre à chacun. Peut-on condamner ou élever au rang de héros telle ou telle personne suivant nos valeurs, alors que nous n'avons rien vécu de toute cette souffrance  ?

    Peut-on comprendre que l'on attente à la vie d'un enfant que l'on suspecte de trahison ? Peut-on condamner une mère qui sacrifie son bébé persuadée qu'elle pourra en avoir d'autres, comme si un bébé pouvait remplacer l'enfant sacrifié ?

    Doit-on accepter les dommages collatéraux au nom de la survie d'un groupe ?

    Qu'est-ce qui est légitime : sacrifier les autres dans le combat ou dans celui de la survie personnelle ?

    J'ai pleuré à chaque sacrifice de vie humaine au nom de la survie, j'ai pleuré pour Mira, Daniel, Amos,  et tous les autres, les personnages réels de cette histoire, les anonymes auquel David Safier rend hommage avec vibrante et émouvante histoire.

    Une histoire authentique romancée sombre mais pas que; Mira nous fait partager ses espoirs et ses rêves, elle nous fait rire car même si la mort rode elle vit des moments intenses de joie et d’amour. C'est Mira qui nous conte son histoire, le quotidien du ghetto, les humiliations, la faim, la peur..

    L'amour, l'amitié, les valeurs n'ont pas disparues totalement dans cet univers ou chaque jour vécu de plus est un jour de gagné, chaque minute est importante et il ne faut pas gaspiller les précieuses secondes de bonheur grappillé. Hannah le comprend vite. La petite sœur s'invente des histoires pour embellir sa triste vie, un moyen de tolérer un  quotidien insupportable, Hannah  encore une enfant dans son corps mais une adulte dans sa tête qui cherche à être transparente, son mode de  survie.

    " Hannah préférait devenir invisible. Dans le ghetto les invisibles  survivaient plus longtemps que les plus fors"

    Un roman poignant et magnifique, qui nous pousse à nous interroger sur la valeur de la vie, sur la personne que nous sommes, sur celle que nous voulons être. Sur ce que je serais capable de faire dans une telle situation . Serais-je capable de tuer quelques en soient les raisons ? Sauverais-je des vies ? Mettrais-je la mienne en jeu pour en sauver d’autres ? Serais-je un Korczak ? Ou au contraire un Simon ?

    Au terme de cette lecture je voudrais ressembler à Mira, Amos et Daniel. Je voudrais avoir en moi la force de caractère de chacun, parce que tout n'est pas simple ni tout noir ni tout blanc.

    28 jours est un roman initiatique bouleversant et humaniste, qui nous bascule dans une des pire tragédie de l' histoire,  nous  confronte  aux grands questionnements de l'existence, nous pousse dans nos retranchements en nous bousculant en cette période contemporaine où les ghettos et la ségrégation existent toujours

    David Safier m'avait fait rire avec son roman loufoque et désopilant  Maudit Karma, ici il nous prouve que son talent ne s'arrête pas à la comédie et qu'il peut nous toucher en plein cœur.

    Quel que soit le genre, sa plume frappe fort et vous accroche au point que une fois lus les premiers chapitres lus, le lecteur ne peut plus abandonner les héros jusqu'à l'issue finale, et nous tient haletants et tremblants pour les protagonistes, espérant un happy-end.

    Une pépite à lire absolument.

    Merci à Masse Critique Privilège, Babelio, les Editions Presse de la Cité  pour m'avoir permis de faire cette magnifique lecture et à  l'auteur Mr David Safier pour cet hommage aux anonymes du Ghetto, le Mira, Daniel,Amos et autres, ainsi qu'aux plus connus Janus Korczak, Mordechaj Anielewicz,deux  personnes luttant à leur manière. Un livre à lire quel que soit l'âge.

     

     

     

     

     

    Pour en savoir plus sur certains personnages réels de cette tranche d'histoire

     

    28 jours

     

    Janusz Korczak

     

    28 jours

     

    Mordechaj Anielewicz

     

    28 jours

    Ghetto de Varsovie

     

     

    Extraits citations

     

    "je faisais souvent ça quand la peur me submergeait, toucher une surface  quelconque (...) l'essentiel était de savoir qu'il existait autre chose que ma peur"

     

    "les hommes étant tous égaux dans la mort -mème si les religions prétendent le contraire -les cimetières catholiques et juif étaient voisins.."

     

    "moi aussi j'avais compris quelque chose en marchant pieds nus dans l'eau glacée (...) tandis que mon père me regardait rempli de honte. Les adultes ne pouvaient plus me protéger.

     

    "_ tout être humain a ses faiblesse, surtout dans  le monde où nous vivons, reprit-elle. Tu ne devrais pas  nous juger"

     

    "je croyais plus à la survie qu'à la fierté

     

    "Daniel regrettait de ne pas être allé à la mort avec ses frères et sœurs orphelins, et mon frère  y envoyait les autres pour sauver sa propre peau"

     

    " (...) et ma mort devait avoir un sens. C'était la seule façon d'en donner un à la mort d ... Et à sa vie. Et  à ce qu'il restait de la mienne"

     

    'le vainqueur est celui qui a le moins peur. Voilà ce que j'avais compris. Voilà pourquoi les Allemands avaient gagné contre nous les Juifs.  Jusqu'à présent. Parce que maintenant nous n'avions plus peur. Parce que nous étions déjà morts"

     

    " tant que nous pensons à elle, elle n'est pas morte"

     

    "dans ce cinéma avec ce garçon qui me tenait la main, je sus quelle sorte d'humain je désirais le plus être : quelqu'un de tout à fait normal, menant une vie ordinaire"

     

    "il mourrait heureux, parce que, dans les derniers instants de sa vie nous lui avions rendu sa dignité"

     

    "face à la mort ce qui est important pour les être humains n'est pas toujours logique"

     

    "_la deuxième arme la plus puissante des tyrans est le mensonge ...

    _ Et la première ? demanda Hannah

    _ la peur"

     

    © D. Safier

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 23 Novembre 2017 à 06:47

    un livre fort c'est certain ! bonne journée

    2
    Gaoulette
    Jeudi 23 Novembre 2017 à 14:15
    Purée les boules j’ai participé à cette masse critique et je ne l’ai pas eu. J’adore ce genre de roman.
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