• Elle(s)

     

    Elle(s)Lorsqu'un couple arrive à un point de non-retour, c'est l'équilibre de toute la famille qui menace de voler en éclats...Depuis toujours, Elle nourrit de grandes ambitions. Sur le point de démarrer une thèse en sociologie, elle rencontre le beau et charismatique Pierre, tout aussi ambitieux qu'elle. Néanmoins, deux ambitieux dans un couple, cela fait un ambitieux de trop. Aujourd'hui mariée et mère de trois enfants, après avoir mis sa vie professionnelle entre parenthèses depuis sept ans, et s'être entièrement donnée à sa famille, la jeune femme aspire à autre chose qu'à sa position de maman et d'épouse. Plus que tout, elle souhaite changer de vie, lassée de ce morne quotidien dans lequel elle se consume peu à peu. Devant la détresse de la jeune femme, Pierre joue les aveugles car pour lui, rien ne doit changer. Sa vie lui convient très bien ainsi. Les relations entre le couple deviennent de plus en plus tendues, le combat se fait de plus en plus acharné jusqu'au jour où l'orage éclate. Une tempête aux dommages irréversibles pour toute la famille.

     Editeur :  Auto-édition
    Genre: Contemporain
    Date de sortie: 12/01/2017
    Prix du livre papier : 
    Version numérique: 2,99 €
    ISBN: 9791023604719  
     
     
     
     
     
     
    Elle(s)Tout d'abord je dois dire que la couverture ne donnait pas particulièrement envie que l'on s'y arrête. J'admets  que c'est un gros défaut défaut chez moi ,que celui  de me laisser tenter par la vitrine. Une fois de plus ce roman va me pousser à admettre qu'il ne faut pas se fier aux apparences. 
     

    "ELLE" n'a pas de prénom, et j'avoue que cela m'a un peu déconcertée. Nous avons un Pierre, un Noé, un Ethan, une Mila, le docteur  Monroe, mais nous avons ELLE. Choix délibéré et si justifié de l'auteure comme le lecteur le comprendra en cours de lecture.

     ELLE, une femme parmi d'autres ELLES, une anonyme avec lequel le lecteur partage ses espoirs ses désillusions. ELLE, l'enfant, l'ado, la jeune femme, celle qui ne veut pas blesser, celle à l'éducation conventionnelle du "soit parfaite", celle qui accepte toujours le choix des autres, la vie que d'autres décident pour elle. 

    N'est-elle pas heureuse ? Elle ne manque de rien pourtant. Un mari travailleur acharné qui subvient à tous ses besoins, qui lui permet d'être femme au foyer, des enfants magnifiques et brillants, de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, la possibilité de passer des vacances dans des lieux de rêve comme Hawai, une belle maison confortable et chaleureuse. La vie rêvée de beaucoup de femmes, non ? Oui, mais alors ?

    Alors, elle a beau aimer ses enfants plus que tout au monde, pouvoir veiller sur eux  sans avoir à les confier à une étrangère, son souhait, vu l'échec de sa tentative de nounou, elle ne satisfait pas de cette vie. Pourquoi ?

    Est-ce que  parce que dans cette vie sur ce sol étranger, elle n'arrive pas à trouver sa place alors que toute la famille s'est adaptée ? 

    Pourquoi tait-elle à son mari que ce mode de vie ne lui convient pas, quelle aspire à autre chose ? 

    Trop encline à vouloir le bonheur des autres, ELLE préfère s'incliner, sans jamais faire valoir ses aspirations. Ainsi au fil du temps, elle accumule les déceptions et les rancœurs, se voyant refuser,par exemple, d'aller en France  et  se voir contrainte de passer des vacances à Hawai, ce  qui comble de plaisir les enfants,  de s'imposer des réceptions dominicales, véritables corvées et durant lesquelles elle ne parvient pas à lier des liens avec la gent féminine qu'elle côtoie pourtant régulièrement. Mais c'est ainsi, c'est sa personnalité, faire le bonheur de sa famille, au détriment du sien. 

    C'est à sa chute dans un gouffre sans fond que nous la voyons tomber. Chaque jour un peu plus. 

    C'est d'une manière originale que commence le récit. Suite à une énième séance avec le Dr Monroe, notre héroïne va  narrer son histoire. Se dévoiler à son médecin, et à cette occasion, à nous lecteurs.

    Nous suivons donc le quotidien triste et monotone, ponctué d’introspection, et de moments de joie. C'est sa vie avant Pierre, avant l' Amérique, puis sa vie d 'expatriée et de mère au foyer, qu'est devenue cette jeune femme, qui ne rêvait que d' une brillante carrière contre-carrée par l'arrivée de Noé. Une arrivée toutefois qui la remplie de bonheur avec cette relation fusionnelle mère/enfant.

    C'est avec beaucoup de finesse et de justesse que Celine De Rosa nous fait partager les émotions de cette héroïne s'enlisant quotidiennement dans des situations qui la dépasse, dans la dépression.

    Comme souvent dans la vraie vie, personne ne s'en aperçoit.  Son comportement déroutant,  avec ses sautes d'humeurs changeantes,donne d'elle un bien piètre, celle d'une  caractérielle insatisfaite.

    Pierre, le mari trop pris par son poste important, préoccupé à subvenir aux besoins de la famille, s'est complètement américanisé, tout comme ses enfants et tout à sa vie ne voit rien, ou fait mine de ne rien voir.

    Isolée, sans amies à qui se confier, ELLE, sombre jour après jour, se repliant davantage sur elle. Aucune de ses relations, ses femmes parfaites ne perçoit sa détresse. Aucune de ces femmes ne peut comprendre ce qui peut bien lui manquer alors qu'elle possède tout, tout pour être heureuse. Mais c'est quoi : tout ? 

    Ce roman est très pertinent et émouvant. Il nous touche en plein cœur.  Parce, qu' ELLE, ce peut-être  moi, vous, ELLES,  qui se reconnaîtront dans le portrait de cette jeune inconnue, cette anonyme, pas si anonyme que ça. 

    Son long et inévitable glissement  dans ce gouffre sans fond, l'auteure le décrit, de manière si réaliste, que pourrait le croire, vécu. C'est puissant, émouvant, douloureux pour le lecteur qui perçoit la souffrance  du personnage principal.

    La toile de fond, ce quartier, la vie des femmes genre Desperates Housewives, renforce  ce sentiment d'isolement et peut paraître un peu trop américain et trop particulier pour être transposable en France, mais pour moi, il ne fait que renforcer ce sentiment d'isolement et d'enferment, dans une vie de mère au foyer à laquelle s'ajoute les difficultés liées à expatriation.

    Que dire de la plume de l'auteure ? Fluide, poétique, addictive, elle vous transporte et vous tient en haleine, et le lecteur se demande comment cette histoire peut se terminer et si un happy-end est envisageable.

    Car rien n'est certain, avec ce rebondissement qui explique le prologue. 

    J'avoue avoir été surprise par le dénouement un peu trop tranché, à mon goût. Quant est-il de Pierre, Noé  Ethan et Mila, comment sommes nous arrivés à ce revirement ?   

    Un coup de cœur pour ce roman qui interpelle sur la souffrance de ces nombreuses femmes qui s'oublient et perdent presque leur identité dans une vie routinière, happées par un quotidien ritualisé. Celine de Rosa nous offre une belle aventure psychologique, certains détracteurs diraient peut-être, que c'est un tantinet exagéré, mais non, il n'en est rien. Bien sûr, n'étant pas dans la peau du personnage, on voudrait bien la faire réagir, l'empêcher d'avoir certains comportements destructeurs, la juger responsable de son isolement avec ce mépris qu'elle a ,quand même, pour toutes ces femmes qu'elle a, à peine côtoyé , qu'elle ne connait pas, ne veut pas connaitre. Mais peut-on se mettre totalement à sa place, alors que son entourage n'y parvient déjà pas lui même. Peut-on en vouloir à Pierre,  alors que tout prouve que le dialogue est plus difficile dans  un couple  que l'on ne croit, (d'ailleurs je dois dire, que j'aurais aimé avoir un petit retour sur sa réaction quant à l'épisode des livres).

    Merci à l'auteure pour ce livre voyageur qui m'a permis de faire cette belle découverte, merci à binôme de m'avoir incité à cette lecture et comme d'habitude s'avère être de bon conseil. Un auteur à suivre avec son autre roman La proie 

     

    Elle(s)

     

     

    Elle(s)

     

     

    Extraits Citations

     

    "La vie est dure pour les passionnés. Il y a bien peu de place dans la société pour pour ces rêveurs uniquement poussés par le coeur"

     

    "Comment un homme si agité par la passion, n'avait pu comprendre la sienne ?"

     

    " - je savais que j'étais une bonne mère. J'avais juste besoin de vous l'entendre dire. Parfois on a besoin de s'entendre dire les choses mais personne ne vous le dit"

     

    "(...) pour beaucoup il était bien plus important d'avoir l'air heureux que de l'être, quitte à s'inventer une vie de toutes pièces"

     

    "elle souffrait terriblement de la situation et ne pouvait s’empêcher de voir sa vie actuelle comme un sacrifice, un douloureux renoncement dont elle n'avait pu faire le deuil pourtant bien des années plus tard"

     

    "elle ne faisait plus que penser à ce qu'elle avait perdu, plutôt qu'a la famille qu'elle avait gagné"

     

    "De quoi donc aurait pu-t-elle souffrir ? Elle avait tout : une famille, une belle maison et beaucoup d'argent. Cela ne suffisait-t-il pas pour être heureux ?   "

     

    "-parfois il faut frouer la mort, pour recommencer à vivre"

     

    © C. De Rosa

     

    Nouvelle couverture qui me plait beaucoup

     

    Elle(s)


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Avril 2018 à 12:04
    LADY MARIANNE

    oui la couverture nous influence souvent--- une vitrine parfois trompeuse-
    bon mercredi- ici sous la pluie-

    2
    Gaelle GUITTON
    Mercredi 11 Avril 2018 à 12:39
    Une très belle critique Maribel. Un roman qui interpelle. Vivement notre prochaine LC sur La proie.
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    3
    Mercredi 11 Avril 2018 à 14:05
    Merci beaucoup pour cette chronique que je trouve magnifique ! Tout comme le choix des citations extraites du roman.
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