-
Le parfum
L'histoire abominable et drolatique de Jean-Baptiste Grenouille a déjà fait rire et frémir, en quelques mois, des centaines de milliers de lecteurs allemands et italiens. La voilà, en somme, réimportée en France, puisque c'est ici qu'elle se passe, à Paris et en Provence, en plein XVIII siècle.
Ce vrai roman, ce roman d'aventures, est aussi un merveilleux conte philosophique à la Voltaire. Il y est d' ailleurs beaucoup question d'essences...
"Car l'odeur était sœur de la respiration. Elle pénétrait dans les hommes en même temps que celle-ci ; ils ne pouvaient se défendre d'elle, s'ils voulaient vivre. Et l'odeur pénétrait en eux jusqu'à leur cœur et elle y décidait catégoriquement de l'inclinaison et du mépris, du dégoût, de l'amour et de la haine. Qui maîtriserait les odeurs maîtrisait le cœur des hommes."Mon avis
Waouh!
Époustouflant
quelle maitrise de l'auteur et du traducteur pour nous maintenir en haleine autour d'une kyrielle de détails , tant bien olfactifs que descriptifs sans jamais
nous ennuyer!
Quelle histoire, que celle de ce Grenouille à la fois si talentueux et si monstrueux dans sa quête pour Le Parfum
Nous en faire suivre la route de ses expériences à la recherche de ce parfum qui peut tout, que nombreux souhaiteraient posséder finalement
mais le prix à payer est bien trop fort
Et ce Grenouille n'est qu’un assassin dénué de scrupules
on peut lui trouver des excuses, du moins ,c'est ce que ferait aujourd'hui au tribunal son avocat : enfant maltraité par la vie etc....
Et serait classé dans les débiles mentaux, bien que malgré tout ,le J Baptiste est très capable de réflexions et roublardises
Si le talent De Grenouille est dans son nez , celui de l'auteur sans contexte dans sa plume déliée, qui malgré force de détails n'est point lourde
Elle est légère , nous entraine dans ce monde olfactif et nous fais prendre conscience que à mieux utiliser sa truffe , nous pouvons le discerner les yeux clos et ce sens s'avère plus fiable que celui de la vue
tant il est vrai que la moindre effluve est si particulièrement ancrée en nous , qu'elle nous renvoi, quand elle nous chatouille à des lieux ou des souvenirs lointains
De plus chacun à sa propre odeur, sa propre maison à son odeur,c'est le constat
que j'ai fait après ma longue absence et les changements fréquents d'habitats ces derniers mois
en rentrant j'ai dit " çà sent chez nous" (avec un plaisir incroyable d'être chez moi ) comme j'avais noté à Toronto l'odeur particulière de note hôtel (pourquoi celui là plus qu'un autre ) que j'aurais pu retrouver oui les yeux fermés
Étrange n'est ce pas ces constats, une bizarre coïncidence cette réflexion, juste avant de lire ce livre auquel je n'aurais pas songé si on ne me l'avait offert
En résumé étude de plusieurs thèmes :
- L'hygiène, la saleté
- La société du XVIIIe siècle
- Les odeurs et les parfums
- Le tueur en série
Alors dans quelle catégorie le ranger ?
- Historique
- Thriller
- Policier
- Certains suggèrent conte philosophique
Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Extraits :
"Un nourrisson n'est pas un être humain, cela n'en est que l'ébauche et son âme n'est pas encore formée"
" le fou voit avec son nez dit on plus qu'avec ses yeux"
" prenez les pieds par exemple et bien là ils sentent le caillou lisse et chaud... Et le reste du corps sent comme une galette qu'on laissé tremper dans du lait... C'est là qu'ils sentent le plus bon. Là ils sentent le caramel, cela sent si bon... quand on les sentis à cet endroit on les aime , que se soient les le siens ou ceux des autres Et c'est comme çà, et pas autrement que doivent sentir les petits enfants."
" A ceci près que l'alphabet des odeurs est incomparablement plus vaste et plus nuancé que celui des notes"
" il lut des odeurs de son enfance, des odeurs d'école, des odeurs des rues,et des recoins de la ville, des odeurs de gens.Et d’agréables frissons le parcouraient, car ce qui était évoqué, c'étaient bien là des odeurs détestées , celles qu'il avait exterminées"
" tout cela il le pouvait.. il en avait le pouvoir.Un pouvoir plus fort que le pouvoir de l'argent, ou que le pouvoir de la terreur, ou que le pouvoir de la mort Il n'y avait qu'une chose que ce pouvoir ne pouvait c'est que Grenouille se sentit une odeur"
Tags : Roman, littérature allemande, adapté au cinema, patrick Suskind, communauté de Khanel, Evasion lecture Facebook
-
Commentaires
Très interessant ! bonne soirée miss