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Meurtriers sans visage
En pleine campagne, près de la petite ville d'Ystad, au sud de la Suède, un fermier découvre le corps sans vie de son voisin, atrocement massacré.
La femme du malheureux ne vaut guère mieux: étranglée par un curieux nœud coulant, elle n'aura que le temps de murmurer "étrangers," avant de décéder à son tour à l'hôpital. Qui peut bien avoir commis pareille horreur et dans quel but ?
Et pourquoi le ou les assassins ont-ils nourri la jument du vieux couple ?
L'inspecteur de police Kurt Wallander se serait bien passé de cette enquête alors qu'il regrette le départ de sa femme, que sa fille refuse de le voir et que son père l'inquiète.
Évidemment, les médias n'arrangent pas les choses. Mais faut-il vraiment suivre la piste des étrangers ? De nouvelles révélations faites par le frère de la vieille dame assassinée vont orienter et compliquer la tâche de la petite équipe de Wallander.C' est le troisième auteur Suédois que je découvre, et il faut reconnaitre que le style et leurs héros sont plutôt comme ici des anti héros.
Kurt Wallanger , dont nous suivons la première enquête ici et va devenir le personnage récurrent de Henning Menkele, n 'a pas le physique d'une star de cinéma, ne parvient pas à résoudre ses enquêtes en un claquement de doigts, a de fortes tendances à l'alcoolisme mais cependant est un bon enquêteur assez anticonformiste.
Et oui une approche des plus réalistes de la vie des policiers sur le terrain et dans leur vie personnelle. Cette vie personnelle que nous devons, en principe laissez à la porte de notre lieu de travail.
Nous ne sommes donc pas transportés dans des décors de cartons pâte ,mais le quotidien des enquêteurs, manque d'effectifs, monstruosité des meurtres, évolution de la société.
Une société, dans laquelle les implications politiques ,perturbe l'ordre préétabli, qui découvre la xénophobie, le racisme face à l'arrivée des migrants en recherche d'asile, comme chez nous non ?
Et de notre inspecteur , en fait est ce son statut ? de s'interroger sur ces changements, sur cette nouvelle violence, sur les crimes qui évoluent vers quelque chose de différent de par le passé Mais ne s'illusionne-t-on pas , notre regard sur hier, est il vraiment juste ou flouté avec cette idée qu'avant comme nous le disons souvent c'etait différent? Mieux en quelque sorte ?
Nous avançons donc dans cette enquête avec un Kurt désabusé , tourmenté mais persévérant, un flic ordinaire brossé par l'auteur. Un homme qui avance chaque matin alors qu'il s'enivre souvent dans ses nuits solitaires pour oublier sa solitude justement, une femme qui l 'a quitté, une fille qui erre Dieu ne sait où, un père exigeant qui devient sénile.
Ce flic malgré tous ses defauts , on s'y attache, on éprouve de l 'empathie pour lui, il accumule les ennuis, il nous fait sourire parfois par son coté Pierre Richard maladroit, mais bon c'est un flic que ne sort pas indemne de ses courses poursuites comme dans la vraie vie.
Autour de lui toute une équipe, vivante, une vraie diversité d'opinion, avec un personnage secondaire qui prend un peu de place , Rydberg, le pendant de Wallanger en quelque sorte, qui le pousse à plus de réflexions.
Une enquête oui, mais surtout la mise en place des personnages par l'auteur pour les opus suivant avec Wallanger comme protagoniste principal
Étrangement , j'ai , à la fois trouvé ce roman addictif et ennuyeux par moments. Kurt Wallanger dérange un peu, peut être son coté plus vrai que nature, tellement aux antipodes de les héros de polars Américains
C'est vrai qu'on est loin des courses poursuites, bien davantage d'une approche psychologique et plus particulièrement de celle de l'inspecteur, des modes de vie en Suède, de dysfonctionnements réels ou supposés évoqués par l'auteur.
Cette lecture reste assez plaisante, de part le style de l'auteur et donne l'envie de suivre un peu ce flic sur d'autres enquêtes.
Un auteur à découvrir.
Extraits citations
"il observa ensemble du camp
il aurait suffit de l'entourer d'une clôture de fil barbelé et il aurait fait un magnifique camp de prisonniers, se dit il"
"La justice, ce n'est pas seulement le fait que les gens qui commettent des crimes soient punis. Pour nous, c'est aussi le fait de ne jamais renoncer."
"Vieillir, c'est être en proie à l'inquiétude. L'inquiétude envers tout ce qui vous faisait peur quand on était enfant revient quand on est vieux..."
© M.Mankell
Tags : poliicier, immigration, racisme, xenophobie, litterature suedois, sagaa wallanger, Henning mankell
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Commentaires
Merci pour ton avis.
Pas de cadavres en ce moment dans mes lectures je ne supporte pas.
Bisous et bonne soirée3PatpepetteSamedi 9 Juillet 2016 à 18:55
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merci pour ce résumé !
je te souhaite un excellent week-end- bisous-