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Retour sur l’île LC
Le lendemain de Noël, alors qu'une tempête de neige fait rage sur l'île de Sandhamm, le cadavre de la correspondante de guerre Jeanette Thiels, connue pour ses prises de position virulentes contre certaines personnalités d'un parti conservateur, est retrouvé sur la plage. Le meurtre pourrait être politique, mais il pourrait aussi avoir été commis pour des raisons plus personnelles.
Editeur : Albin Michel
Genre: Polar
Date de sortie: 30/05/2018
Prix du livre papier : Broché : 22,00€
Version numérique: 14,99€
Nombre de pages: 448Me voilà de retour sur l'île de Sandhamm ! C'est un plaisir toujours renouvelé de tome en tome d'y retrouver les personnages récurrents de Vivica Sten. Dépaysement assuré avec ce décor hivernal de -18 degrés dans lequel on risque la mort sous ces températures polaires.
Brr ! C'est beau. Le décor est bien brossé, mais je préfère découvrir l'archipel Suédois sous des températures plus clémentes et son flots de couleurs dont et le rouge de Falun ! Et à 15 h il fait presque nuit ! Très peu pour moi. Un vrai choc culturel, renforcé par l’ambiance festive des fêtes de Noël, de ses gourmandises etc...
D'emblée l'histoire est intrigante. Comment Jeanette a-t-elle pu mourir assassinée sur le bord de plage Sandhamm ? Sa décision de s'y rendre ayant été prise sur un coup de tête. De plus rien ne laisse supposer au prime abord qu'elle a été victime d'un meurtrier impitoyable. Et pourtant à la découverte de son corps, enfoui sous la neige, une enquête est diligentée.
Ignorant les modes de fonctionnements suédois on peut pas savoir si ceci est cohérent. Il faut prendre probablement en compte le statut de la victime : journaliste d'investigation qui a dénoncé des crimes graves. Jeanette parcourt la planète et rencontre les victimes de tortures dans n'importe quel pays du monde. Une de ses futures révélations est-elle la raison de son assassinat ?
Une fois encore, l'auteure nous entraîne sur différentes pistes probables. Toutes aussi plausibles les unes que les autres. Cependant le mobile va nous surprendre. L'identité du coupable se profile doucement et l'on n'est pas vraiment étonné quand éclate la vérité.
Contrairement aux auteurs anglo-saxons l'intrigue n'est pas menée tambour battant. Viveca Sten prend son temps, développe certains sujets contemporains et des problématiques propres à son pays ( mais du notre aussi) tels que la xénophobie, la montée du parti d' extrême droite, l' immigration. Elle nous dépeint le contexte social de son pays, ce qui rend ce récit un peu intimiste, tant on perçoit à travers ces lignes ses propres inquiétudes pour l'avenir de son lieu de vie, et des relations humaines, qu'elle aime à développer dans ses romans.
Elle s'attache, donc, à nous faire partager l'intimité des protagonistes. Nous retrouvons donc Nora en proie à ses problèmes personnels, professionnels et familiaux. Cette fois-ci Nora n'est pas impliquée dans l'intrigue. Mais c'est un plaisir de la retrouver. Sa présence donne un autre sens à l'aventure policière avec ces personnages récurrents auxquels je me suis attachée au fil de leurs aventures. Ici, encore ses traits de caractère sont mis en avant, avec son sens de l' éthique et son intégrité dans son métier. Son devenir semble incertain. Mais l'on devine qu'elle va agir en fonction de ce qu'elle pense juste. À travers Nora, l'auteure soulève des thèmes en lien avec les affaires, l'évasion fiscale, la corruption, etc..
De la même manière, elle nous fait partager la vie de Thomas, ses questionnements intérieurs, sa relation familiale, ces interactions avec les membres de son équipe. L'auteur dévoile un pan de vie personnel de certains d'entre eux, en particulier celui d' Aram, qui de par ses origines et par la couleur de sa peau va se trouver lié à cette intrigue et en devenir une victime collatérale.
Et j'apprécie la plume et le mode narratif de Viveca Sten, avec cette ambiance un peu feutrée, ses sujets, ses personnages auxquels l'on peut s'identifier avec leurs problèmes personnels qui ressemblent aux nôtres. Et l'on réalise que n'importe où sur la planète, nos préoccupations sont les mêmes.
C'est ce que j'aime dans cette approche qui donne un sentiment de crédibilité avec ces personnages fictifs qui semblent si réels.
Cet opus date de 2013, nous sommes donc bien en retard par rapport à la publication suédoise, j'ai lu dans sa biblio que 3 autres tomes sont parus, hâte de les découvrir, car c'est toujours un très agréable moment de lecture, même si ce tome n'est pas un coup de cœur. J'ai vu aussi que Viveca Sten et sa fille se sont lancé dans l'écriture d'une saga fantastique jeunesse : L'île des disparus.
Je pense que ma binôme et moi allons nous pencher bientôt sur ce roman.
Avec Gaelle
Extraits citations
- " Pourquoi as-tu décidé de devenir policier ? " avait-il plutôt demandé.
Aram avait baissé les yeux, l'air gêné.
" Je crois que c'était par gratitude, avait-il fini par dire. Pas pour me faire remarquer ou quoi… je n'essaie pas de jouer les héros. Mais je voulais en somme… remercier d'avoir pu venir ici, que ma famille ait trouvé un havre de paix.""Elle entendit par la fenêtre le bruit de l'Audi qui sortait du garage. Il faisait déjà nuit noire, alors qu'il était à peine trois heures de l'après-midi."
" Pourvu qu'elle arrive à Sandhamm, tout irait bien. Nulle part elle ne sentait plus en sécurité"
© V. Sten
Tags : polar, meurtre, xénophobie, scandale, révélations, Suède, série policière, littérature scandinave, Albin Michel, Viveca Sten
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Commentaires
ce n'est pas donné le prix - à la fin de l'année oups-
enfin tu dois en recevoir des éditeurs et c'est tant mieux- c'est mérité-
bises-
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Je valide sur la LC mère/fille. Je partage beaucoup ton avis sur cette chronique. J'adore son approche ses personnages qui sont censés être des héros pour résoudre une affaire, et elle en fait des hommes normaux qui ont aussi des faiblesses.