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La voleuse de livres
1939, en Allemagne Nazie, le pays retient son souffle.
la mort n'a jamais été aussi occupée
C'est la mort elle meme qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est temoin de la folie des hommes. Parmi eux une rencontre va éveiller sa curiosité, celle de Liesel Meminger. Trois fois cette fillette a croisée la Mort et trois fois la Mort s'est arrétée.
Est ce son destin d'orpheline dans l' Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bine sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort un bien joli surnom : " La voleuse de livres"
On n’arrêtait pas de parler ce roman surtout au moment de l'adaptation cinématographique et un jour là en tête de rayon il me fait de l'oeil. Avec un titre pareil, moi la "livrophage" ,je n'ai pas pu résister Pour autant je ne savais pas à quoi m'en tenir, enfin pratiquement pas.Mais la 4eme de couverture était tentante en en disant si peu.
Pourtant il est resté de nombreux mois dans ma PAL, ma copinaute de lecture Khanel, l'ayant lu et n'ayant pas été enchantée de cette lecture, j'ai laissé passer le temps et là il colle bien au thème challenge 1 mois = 1 illustration avec le thème bouche alors go.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'aventure, à cause de mode litteraire , une histoire racontée par la mort , un peu sinistre non ?
Mais finalement je me suis laissée prendre ,plus que prendre d'ailleurs . Et pour être honnête, la mort la narratrice est très touchante, elle prend si bien soin des âmes des défunts. car ici ah non la Mort n'est pas cette grande ombre noire avec sa faucheuse. Elle est douceur et compassion.
C'est une manière très originale de conter cette histoire, sans parler des livres écrits par Max pour Liesel glissés dans l'histoire avec ses petites représentations graphiques, tout simple si réel, l'auteur a beaucoup travaillé , ces livres semblent vraiment exister.
Quand aux autres personnages qu'en dire de Liesel à Rudy en passant par Max, Hans et Rosa les parents adoptifs, ils sont tous charismatiques, on ne peut que s'y attacher et trembler pour eux .
Ah et cet hommage au pouvoir des mots, aux livres ! des mots pour des maux.
Et quelle belle façon de montrer l'autre revers de l' histoire, le vécu de petites gens dans l' Allemagne Nazie, les contraintes, les risques encourus pour ne pas s'y tenir. Et il nous fait également voir les dommages subis par les civils suite aux bombardements par nos forces alliées.
La beauté de l’âme de certaines personnes comme Hans et la découverte de la vraie Rosa.
"Son âme m'attendait. elle m'a acceuillie. C'est toujours ainsi que font ces ames là, les meilleures. Elles se lèvent et disent : je sais qui tu es , et je suis prête , ce n'est pas que j'ai envie, bien sur, mais je viens"
" Son corps trapu c'est soulevé au rythme des battements de son cœur. Car il ne faut s'y tromper: cette femme avait un cœur.Un cœur beaucoup plus gros qu'on ne pourrait le penser. Il contenait énormément de choses , bien rangées sur des kilomètres étagères secrètes"
La place de Max dans cette aventure et très importante, il va modeler la personnalité de Leisel, comme personne d'autre n'aurait pu le faire, même pas ses parents adoptifs
Liesel est un personnage complétement fictif pourtant, dans cette histoire placée dans un contexte historique très particulier ,elle semble si réelle, héroïne malgré elle d'une tranche de l' Histoire.
C'est un roman assez déstabilisant, suscitant de nombreuses émotions, et j'ai été émue aux larmes, pas vraiment surprise de l'enchainement des évènements et non , (La Mot nous y prépare des les premières pages) rappel à des événements ou la nature humaine ne se montre pas sous son meilleur jour et pourtant avec une note d'espoir quand on partage la vie de famille de Liesel. Oui l'auteur dépeint un monde ou le pire de l'homme côtoie le meilleur.Un monde ou les monstres sont partout , et où des anges veillent à faire le bien.
J'ai beaucoup aimé Hans, pour ses tous petits riens dans la vie quotidienne, sa patience malgré ses propres difficultés pour apprendre à Liesel à lire, son amour pour cette petite fille abandonnée par sa mère qui ne souhaitait que le meilleur pour elle au prix de sacrifices.
J'ai gouté et partagé ces instants de bonheur simples faits de peu de choses dans cette période de restrictions et de peur
C'est un roman à la fois violent et magnifique. j'en ai aimé autant le fond que le style de l'auteur, agréable poétique , contrebalançant les horreurs de l'histoire.
je ne peux pas dire que j'ai une préférence pour un des protagonistes , pas plus Liesel que les autres qui gravitent autour d'elle , parce qu'ils forment un tout et c'est ce qui permet cette belle histoire possible
Oui j'ai eu un gros coup de cœur pour ce roman et beaucoup mal à quitter Liesel, je l'entend encore lire à mon oreille tous ces livres volés.
En conclusion :
J'ai très envie de voir le film maintenant
Extraits citations
" il y a pire qu'un garçon qui vous déteste ?
un garçon qui vous aime"
"- il est juif
- Je ne savais pas. Il faut payer pour être Juif ? il faut une autorisation ?
"lui c'etait ce fou qui s'était barbouillé de noir et avait vaincu le monde entier. Elle la voleuse de livres dépourvue de mots. mais croyez moi,les mots allaient venir, Liesel les prendrait dans sa main comme les nuages, elle en exprimerait la substance, comme la pluie "
"or cette fillette vivait dans l' Allemagne nazie
Comme il était important alors qu'elle découvre le pouvoir des mots"
" mais Rudy ne put s’empêcher de rire. au cours des années à venir, il ne volerait pas le pain il le donnerait. Preuve à nouveau que la nature humaine est pétrie de contradictions. Le bien et le mal en proportions égales. Ajoutez juste un peu d'eau"
"Vivre
Vivre, c'était vivre.
Au prix de la honte et de la culpabilité"
"imaginez que vous deviez sourire après avoir reçu une gifle. Imaginez que vous deviez le faire 24 h sur 24. Voilà ce que cela impliquait, de cacher un Juif"
" les mots griffons lorsqu'elle apprenait à lire étaient là, sur le mur près de l'escalier ,suaves et tracés d'une main enfantine. Sous leur regard le Juif qui se cachait et la fillette qui avait la main posée sur son épaule dormaient.
Ils respiraient
poumons allemands, poumons Juifs .
Près du mur L'homme qui se penchait, reposait muet et satisfait aux pieds de Liesel Meminger"
"oui je le sais.
Au fond de mon cœur enténébré, je le sais. Il aurait aimé.
Vous voyez ?
Même la Mort a un cœur."
"peut on voler le bonheur , est ce une supercherie humaine de plus ?"
" de voleur de pommes il était devenu donneur de pain (..)Elle entendit l'estomac de Rudy gargouiller, alors qu'il distribuait du pain aux autres.
Étais-ce là l' Allemagne?
Étais-ce là l' Allemagne nazie"
" tu n'es pas du tout une voleuse(...) Cette femme te laisse entrer. Bon sang, elle dépose même des gâteaux pour toi. Moi j’appelle pas çà du vol. le vol, c'est ce que fait l'armée. Elle a pris ton père et le mien"
" je trouve toujours des humains au meilleur et au pire d'eux même. Je vois leur beauté et leur laideur et je me demande comment une même chose peut réunir l'un et l'autre. Reste que je les envie sur un point. Les humains ont au moins l'intelligence de mourir"
" le monde est un affreux ragout pensa-t-elle. Si affreux que je ne peux pas le supporter"
Tags : roman, drame, seconde guerre mondiale, litterature australienne, Markus Zusak, interprétation ciné, challenge 1 mois, 1 illustra, nazisme
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Commentaires
à mon avis je n'ai pas lu ce livre au bon moment ! comme quoi on peut avoir des avis différents ! je verrais volontiers le film ! bonne journée