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Juste avant le bonheur
Julie, 20 ans, qui élève seule son fils Lulu est caissière dans un supermarché. Elle attire l'attention d'un client, quinquagénaire aisé à nouveau célibataire.
Généreux et désintéressé, Paul invite Julie à passer quelques jours dans sa belle villa de bord de mer en Bretagne. Ils y retrouvent Jérôme, le fils de Paul, qui se remet mal du suicide de sa jeune femme. Gaieté et optimisme reviennent grâce à l'attachante présence du petit Lulu. Mais au retour, c'est le tragique accident de voiture et Lulu meurt après un long coma. Une chaîne de soutien, d'affection et de tendresse se forme autour de Julie. Avec elle, à travers elle, des êtres désemparés tentent de réapprendre à vivre et de saisir une deuxième chance. La force des épreuves surmontées, l'espoir d'un nouvel amour, ainsi qu'une bonne dose d'intelligence et d'humour peuvent réussir ce miracle.Dans ma Pal depuis un petit moment deja, j'en avais lu quelques pages mais au vu du résumé, je n'arrivais pas à me décider à lire cette histoire que je pressentais dramatique. Ce n'était pas le bon moment.
Je l'y ai donc laissé, et pourtant je souhaitais bien découvrir le style d Agnes Ledig auteur ayant participé à 13 à table.
Et bizarrement c'est Pars avec lui que j'ai lu en premier, et j'ai vraiment été séduite par le style litteraire de l'auteur, ses messages d'espoir , son style poétique. Et bien sur tout le monde me conseillait donc de lire Juste avant le bonheur récompensé par
Et je reconnais que ce livre est merveilleux , il vous chamboule,vous bouscule, vous émeut aux larmes et noue le ventre et la gorge. C'est très bouleversant Une belle histoire de résilience Il ne vous laisse pas insensible, vous êtes en colère révoltés , avec ce sentiment d’injustice pour cette innocence volée , d'un petit ange. Des événements contre lequel nul ne peut rien. Une réalité quotidienne, juste un accident, un alcoolique au volant, ne lit-on pas çà presque tous les jours ?
C'est donc si réel, que s'en est douloureux, c'est comme çà quand çà touche les enfants.
L'auteur bien évidemment , sait mettre tous les mots justes sur cette peine immense qui vous submerge quand on perd son enfant ( elle l'a vécu elle même, ais je lu quelque part, donc forcement elle sait de quoi elle parle) Elle nous confronte à toutes les étapes du deuil.
Les personnages sont attachants , ici comme dans Pars avec lui, A Ledig nous présente des protagonistes que l'on ne peut qu'aimer, des âmes blessées, qu'on a envie forcement de consoler ,d’accompagner. ( ah je t'entends d'ici : normal ton âme soignante qui ressort) Et je ne parle pas que de Lulu le merveilleux petit bonhomme,mais de Paul , Jérome, Caroline, Manon, Romain et bien sur Julie.
Chère petite Julie malmenée par la vie, rejetée par ses parents, pour avoir "fauté" ,qui se bat bec et ongles pour offrir le mieux à Lulu, Lulu qui illumine sa vie. Et l'auteur sait si bien dépeindre les relations mère/ enfant.Comment survivre , se reconstruire quand vous perdez votre raison de vivre. Une partie de vous même.
malgré tout ce roman est une bouffée d'oxygène, les notes d'espoir résonnent aux oreilles comme une douce mélodie, contrebalançant le drame. Des bonnes rencontres au bon moment peuvent illuminer votre vie et la changer complètement. Ici d'un coté Julie , Lulu et Manon, de l'autre Paul, Jérôme et Caroline vont se guérir mutuellement. Puis il y a Romain.
Je reconnais que le début de l'histoire peut paraitre improbable, qui de nos jours tend une main charitable sans arrière pensées, juste après une simple rencontre au supermarché ? Personne? Si peu, et dans la vie tout ne va pas si vite.
Donc Paul généreux,touchant va le faire et leur vie à tous va en être profondément changée. Donc çà démarre vite , cette confiance s'installe très rapidement entre Paul et Julie. Mais c'est une fiction n'est ce pas ?
Et à partir de là,il m'a été impossible de lâcher ce livre, c'était très intense,l'auteur nous renvoie à des propres questionnements, comme entre autres: mes actions reflètent elle le meilleur de moi. même ? comment régirais je dans un contexte similaire, mon enfant dans le coma, quelles décisions serais je capable de prendre ? Accepterais je de le laisser partir ?
Je me suis posée ces questions car l'auteur crée des personnages avec des valeurs qui me sont chères, qui se perdent un peu, et j'aime à croire qu'il reste encore quelque part des belles âmes, (pas que dans les livres) et que je mets en application, moi même certains préceptes qui m'ont été inculqués.
Et presque vers la fin, tout allait trop vite, bien qu'il ne s'y passe grand chose, (si ce n'est que Julie avance un pas après l'autre, il n'y a pas beaucoup d'action, tout est dans les ressentis) je savais que je serais triste de quitter toute la petite bande, alors j'ai éteint ma tablette,vous savez comme quand on était enfant et qu'on remballait le bonbon pour le re-déguster plus tard ?
Et bien voilà c'est exactement ce que j'ai fais, je l'ai gardé pour plus tard pour que le plaisir dure encore un peu.
Comme dans Pars avec lui , les dialogues sont savoureux , avec de belles petites notes d'humour.
J'apprécie beaucoup le style de l'auteur, Elle mêle avec brio épisodes dramatiques, l'humour et la tendresse. Reflet de la vraie vie .Et j'aime la symbolique derrière de nombreuses phrases qui parsèment le récit
Extraits citations
" les gens que nous avons aimés, ne seront plus jamais où ils étaient mais ils sont partout où nous sommes " A Dumas
" quand c'est une question de survie, on range au placard les grands idéaux qu'on s’était fabriqués gamine, Et on encaisse, on se tait, on liasse dire ,on subit"
"on a tous droit au bonheur sur cette terre et un des miens est de n offrir un peu à cette gamine et à son gosse"
" Aider une personne en difficulté a traverser la rue met du baume au cœur pour l'heure qui sut Bizarrement Paul a l'intuition qu'avec Julie, ce sera pour un bout de vie"
"- la vie est légère comme une plume quand le souffle qui la porte est animé d'amour et de tendresse, alors je veux bien me délester de quelques plumes"
" dans les jolies histoires, les femmes sont belles, les hommes sont forts, ils s'aiment et la leur vie est douce et bienveillante. C'est nul les contes de fées"
"- Prête lui Ludovic pour la traction verticale je suis sur que ce petit est très eficace
-Il ne peut pas relever tout le monde non plus , du haut de ses 3 ans
-Pourquoi il tire qui d'autre vers le haut ?
-Moi.Il m'aide à me lever le matin, à supporter mon travail, à esperer des jours meilleurs "
"- tu me réchauffés le cœur
-je ne vois pas comment
-moi non plus, Je constate, c'est tout. On est pas obligé de tout comprendre"
" l'empathie c'est tendre la main à celui qui est dans le trou, ce n'est pas sauter dedans pour l'aider à remonter"
" vous devriez vous méfier des profils , ça vous enferme dans une vision stéréotypée des gens"
" tu peux tendre la main à quelqu'un mais tu ne peux pas le sortir du trou dans lequel il s'enfonce s'il ne prends pas la main que tu lui tends"
" je crois de plus en plus que c'etait ma mission en venant ici. l'éplucher jusqu'au cœur. je sers au moins à quelque chose"
" tu as mis du baume sur notre vie comme on en met sur la peau pour l'aider à cicatriser"
" ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle: ce proverbe Arabe je l'applique depuis des années"
" quand on s'attend au pire, le moins pire a une saveur toute particulière, que vous dégusterez avec plaisir, même si ce n'est pas le meilleur
" Un proverbe japonais dit ; le bonheur va vers ceux qui savent rire"
"- toutes les plaies cicatrisent ,plus ou moins vite, plus ou moins bien, mais la peau se referme. On garde une trace, mais la vie est plus forte"
"- qu'appelez vous les petites chose de la vie ?
-Les tout petits riens du quotidien, dont on ne se rend même plus compte mais qui font que selon la façon dont on les vit
"le lit de Ludovic ressemble à un champ de bataille, qu'ils ont gagnés pour l'instant. mais la guerre ? Et Julie n'a d'autre arme qu'une fleur au bout du fusil. dérisoire,Pitoyable, Insignifiante, Une fleur de rien du touté
"elles savent que ce moment ne dure jamais trop longtemps, le corps finit par se calmer, même si le cœur est toujours à vif ,coupé en deux. Non ce moment ou les cris s'entendent dans tout le service, elles ne s'y habitueront jamais"
" Ludovic est relié à la vie comme un astronaute dans l'espace, relié à son vaisseau par une simple corde. On coupe la corde, et il s'en va en apesanteur.
Difficile de couper la corde. Difficile"
"on souffre individuellement et collectivement. On souffre d’être triste et de voir les autres tristes On souffre doublement On n'y peut rien"
"mon Petit prince
quand le silence s'installe on dit qu'un ange passe... Toi tu es passé en jouant une jolie petite mélodie i Il y a donc des anges volubiles"
" Mais chers amis
O combien est ma peine
J'ai perdu un ami
Pas un Roi, pas une Reine
N'étaient plus grands que lui
Il portait sur ses ailes
Le soleil et la pluie
Les feleurs comme des ombrelles
Se sont ermées depuis
Mon ami papillon
A rejoint un jardin
Trop loin des horizons
Et deja ce matin
Mes yeux remplis de larmes...
... contemplent son souvenirs
devant deux petites flammes
Allumées pour lui dire
Qu'il a marqué mon ame
A jamais d'un sourire"
"- vous savez dans un jeu de Légo, on peut faire toutes sortes de constructions, même quand on a perdu quelques pièces, c'est l'imagination qui fait son travail
-A quoi bon imaginer une construction quand on a perdu la pièce principale , celle qui faisait tout le charme de la maison?
- En bricolant et en cherchant d'autres pièces ailleurs dans la vie
" elle qui était leur baume sans paraben (...) s'est transformée en plaie béante et Paul n'a pas l'impression d'avoir la même chaleur au fond de lui pour la réchauffer"
" aucun champ de bataille ne reste stérile. Il faut parfois des années, mais toujours, toujours la nature reprend le dessus et les fleurs repoussent de sous les cendres"
" je voulais vous remercier Romain, (...) J'ai quelques lanternes dans mon brouillard, et vous en faites partie"
" parce que la vie est moins douloureuse quand on y joue comme dans une cour de récré, et quand on se raccroche à des réconforts simples"
" le périnée féminin est le chœur des femmes. Un lieu sacré dans la cathédrale. c'est le chœur que sa mort a touché. Accordez lui le droit d'en souffrir aussi, il va se remettre"
"si vous jeter une grosse pierre dans la mare, elle va faire des remous à la surface. Des gros remous d'abord, qui qui vont gifler les rives, et puis des remous plus petits qui vont finir par disparaitre. Peu à peu la surface devient lise et paisible. mais la grosse pierre est quand même au fond.
la grosse pierre est quand même au fond"
" la vie s’apparente à la mer. Il y a le bruit des vagues, et puis le silence après quand elles se retirent. Deux mouvements qui se croisent et s' entrecroisent sans discontinuer"
" ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse que l'on construit les châteaux de sable, c'est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez a construire votre château de vie, parce que la tempête vous a rendue solide. Et ce château vous les construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont connu les déferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide"
" tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort est la seule option. C'est Bob Marley qui le dit"
" Ainsi va la vie, elle se nourrit d'impermanence, et c'est l’impermanence qui fait que la vie est la vie."
" mais nous prendrons le temps. En vivant l'instant présent. Rien ne presse. Sauf l’urgence d'être heureux"
"le temps passe et panse
la vie grouille et débrouille"
"la vie suit son cours et nous ne sommes que quelque bouts de bois qui flottent au gré des courants"
" Lulu c'est le barrage qui s'est rompu, qui a tout emporté sur son passage, mais nous ne nous sommes pas noyés, parce que nous nous sommes tenus les uns aux autres. Les plus solides ont soutenus les plus faibles"
" il y a peut être bien quelques âmes qui s'y sont mises en orbite et qui leur donnent une autre lumière"
"Lulu est passé dans l'existence, comme le souffle d'un ange et reste désormais dans la mémoire de ceux qu'il a touchés de ses ailes légères"
Tags : drame, deuil, amour, resilience, litterature française, Agnes Ledig
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Commentaires
2patpepetteDimanche 9 Août 2015 à 23:02Très bonne analyse de ce roman qui chamboule ! Et qui nous fait nous poser des questions sur les fondement de l existence. Finalement j ai encore des progrès à faire mais on retrouve le même ressenti. pourquoi après avoir connu le bonheur doivent-ils être frapper par un si grand malheur ? Et l on a ce sentiment d injustice de la vie.
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Coucou !!
Tout comme toi, ce livre est dans ma pal depuis un petit moment déjà et j'ai voulu le lire pour cette semaine. Finalement, je l'ai mis de côté pour autre chose. Mais quand je lis ta chronique, je pense que je vais me laisser tenter.
Je sais que ça ne va pas être évident à lire surtout en tant que maman mais voilà, la plume de l'auteure m’intéresse beaucoup.
Merci pour ce partage !!
Bises