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On en parle
Nous voue avions promis une mensuelle, mais prises par nos occupations diverses, ce projet est un peu passé aux oubliettes. Cependant Pierre-Guy Laurier a répondu rapidement à notre interview que je partage, enfin avec vous.
J'attends d'autres retours.
Pour commencer voici une petite présentation de cet auteur plutôt discret, mais talenteux.
Pierre-Guy Laurier est originaire du Sud-Charente où il vit entre étangs, vignes, bois et prairies. Passionné de lecture, tout petit déjà, il dévorait les livres qui tombaient entre ses mains. Sa catégorie favorite était alors la SF sous toutes ses formes.
La Longue Nuit est son premier roman. Sur plusieurs tomes, il y explore et joue avec un thème qui lui est cher, celui d’un monde dans lequel les barrières, les règles, les lois n’existeraient plus, remplacées par le règne du chacun pour soi.
Le site officiel :
https://pierreguylaurier.wixsite.com/la-longue-nuit************
qui s'est gentiment prêté aux jeux des questions réponses
Toi :
Parle-nous de toi!
Qui es-tu ? Quel est ton parcours ? Ton métier, si tu en as un en dehors de celui d’écrivain ? Ton lieu de vie ?Je vis à la campagne !
Qui t’as donné le goût de l’écriture ?
C’est la lecture. Je crois que quand on est passionné de lecture depuis tout petit, on se pose forcément un jour la question de sa propre capacité à aligner des mots qui aient du sens et qui font rêver les lecteurs.
Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?
Houla !
Je suis une éponge. Je suis curieux de tout. Mon métier me permet de bosser en écoutant la radio et je suis friand de débats, d’idées, de sciences, de politique, de sociologie... J’ai plein de centres d’intérêt. J’aime le voyage, les ballades, la nature, la découverte, les bon restau.
Quels sont tes auteurs préférés ? Celui qui t’as marqué le plus
C’est vraiment dur d’un sortir un. Disons Bordage, pour sa capacité à faire réfléchir sans tomber dans le compliqué. Si tu me reposes la même question demain, je te donnerai peut-être une autre réponse.
Si tu devais choisir 3 romans à emporter sur une île déserte ?
La bible.
Du Proust
Voyage au bout de la nuit.
Quel est ton dernier coup de cœur littéraire ?
C’est pour un texte lu sur scribay : « 5 minutes de calme »
Ça a peut être changé depuis l'interview
Le dernier roman que tu as lu ?
Le témoignage de Marc Lavoine sur son père. Ce n’est pas un roman, mais ça se lit comme tel. J’ai bien aimé.
Idem
Ton activité :
Depuis combien de temps écris-tu ?
Depuis toujours. Disons, depuis le CM1 ou je rédigeais des petites poésies. J’avais découvert les allitérations sans savoir que ça s’appelait comme ça. En 5ième, je me souviens d’un poème que j’avais écrit pour une fille de la classe voisine et que j’avais glissé dans son casier…
As-tu des rituels d'écriture?
Non, sinon être au calme, sans musique. Le moment le plus propice est pour moi le matin, quand on a la tête « lavée » par une bonne nuit de sommeil. Et si c’est le soir, j’aime bien siroter un vieil XO de 30 ans d’âge.
As- tu des visages en tête pour incarner tes personnages ?
J’imagine vaguement leur physique, parfois à partir de personne que je connais.
Pour la Longue Nuit, ils sont tellement nombreux que je me suis créé un trombinoscope afin de les « fixer » et d’éviter les incohérences de personnages qui virent du blond au brun.
Quel support d’écriture préfères-tu ?
Pour la Longue Nuit, j’ai écrit le premier jet sur des cahiers de brouillon petit format.
Aujourd’hui, j’écris directement sur ordinateur portable, sur Libre-Ofice. Parfois sur Google-doc qui est pratique pour l’écriture à quatre mains, la béta-lecture, etc.
Quel est ton genre littéraire de prédilection ? Envisages-tu d’en essayer d’autres ?
Je n’en ai pas. Je me suis essayé à différents genres, différents styles, sous d’autres pseudos. J’ai même écrit du cul. À une époque, ça m’amusait beaucoup de penser que mes bêtises partaient via les fils du téléphone vers un serveur inconnu à pétaouchnok, puis étaient distribué chez des lecteurs/lectrices inconnus.ues et, peut-être, alimentaient leurs fantasmes. J
Combien de temps consacre-tu à l’écriture dans la journée ? Des moments privilégiés ?
Comme je l’ai écrit plus haut, je préfère le matin. Le temps que j’y passe est très variable. Il m’est arrivé de ne rien écrire pendant des mois, des années parfois. Et puis, quand une idée m’emporte, je peux y passer 5 heures par jour, voire plus. Ça va paraitre peu pour certains, mais mon boulot m’occupe vraiment beaucoup, et ces 5 heures d’écriture, c’est vraiment du temps volé sur le sommeil, les repas, etc.
Quand j’ai le feu aux méninges et si mon amoureuse travaille, je peux rester devant mon ordi tout un week-end.
As-tu une méthode particulière pour écrire un livre ? des ficelles, des trucs, des manies, des objets fétiches, etc. ?
Hélas non. De toute façon, je n’en ai écrit qu’un, même si c’est une série en quatre volets.
Que préfères-tu dans ton activité d’auteur ? Avant, pendant, après l’écriture ? D’autres moments ?
Pendant.
Pour le « après », la pub, la promo, tout ça, j’ai vraiment du mal. Je ne sais pas me vendre.
Envisages-tu l’écriture comme une activité professionnelle à temps plein ?
Ah non ! sûrement pas ! C’est trop difficile, trop long, trop astreignant ! Et puis ça coûte cher. Si j’avais passé les heures consacrées à l’écriture à un travail rémunérateur, je roulerais en Mercedes de dix mètres de long !!!
Dans ta bibliographie, quel livre préfères-tu et pourquoi ?
Dans ma biblio personnelle ? Je n’ai écrit que la Longue Nuit, donc le choix est vite fait J. Mais j’ai une grosse tendresse pour certaines nouvelles qui correspondent à des périodes de ma vie.
Racontes-nous l’aventure de ta première édition et comment s’est-elle passée ?
Ah ah ! accroche-toi, c’est long !
La Longue Nuit est en fait un vieux truc que j’ai commencé bien avant que le post-apo devienne autant à la mode. En 2005, je l’ai présenté à des maisons d’édition. Trois je crois. Refus polis. « Ceci n’entre pas dans le cadre de nos publications, et patati et patata… ». La réponse d’Albin-Michel était plus circonstanciée et disait : « il faut raccourcir, c’est trop long ».
Je me suis remis au travail, encouragé. J’ai relu, corrigé, modifié, amélioré, fignolé, peaufiné. À la fin, je me suis retrouvé avec 10 ou 15 000 mots de plus. Et là, je me suis dit « cette fois, c’est bien mort, c’est impubliable ». Mais comment faire autrement ? Moi, ce que je voulais, c’était développer une saga, un truc dans lequel le lecteur lambda puisse se plonger entier, s’identifier aux personnages, et qu’il en sorte à regret en ayant l’impression d’abandonner des amis et en se disant, mince, c’est déjà terminé.
La Longue Nuit a dormi une dizaine d’années dans un coin de mon disque dur. En 2015, je me suis dit qu’il faudrait que je me décide à en faire quelque chose. J’ai à nouveau relu, modifié, apporté des détails pour moderniser le contexte. Il fallait tenir compte de l’évolution des technologies, des réseaux sociaux, etc. Adèle, par exemple, est censée être une gamine de son temps, donc elle possède un smartphone, elle est sur Facebook, insta, etc…
En 2015, également, je me suis inscrit sur Atramenta, un site d’écriture. J’y ai publié quelques poèmes et nouvelles. Pour moi, ce fourmillement d’auteurs et de textes, a été à l’origine d’une période assez prolifique. En mars 2016, j’ai commencé à publier la Longue Nuit sur Atra au rythme d’un chapitre par semaine. Certains et surtout certaines, (parce que sur les sites aussi le lecteur moyen est une lectrice) ont soulevé les points obscurs, relevé quelques coquilles, proposé des idées.
Je me suis arrêté en octobre 2016, à bout de souffle. J’étais arrivé au bout de la partie 2, celle que tu connais, et j’avais du mal à concilier écriture et vie professionnelle. La Longue Nuit me sortait par les yeux.
C’est en juillet 2017 que je me suis décidé à relancer mon idée de publication via une ME. J’avais besoin que quelqu’un croie à cette histoire et s’engage financièrement dessus. En plus, dans mon esprit, ne pas me coltiner la promo me permettait de rester dans l’ombre. J’ai sélectionné des maisons, envoyé trois manuscrits papier, d’autres en format PDF. Que des réponses négatives. Je me suis dit alors que j’allais me débrouiller seul.
Je voulais commencer par le projet papier. J’ai travaillé une couverture, demandé un ISBN et tout le tintouin. Une grande émotion a été de recevoir le BAT, un vrai bouquin avec mes mots, le pseudo que je m’étais choisi, etc. Un second moment fort a été la présentation du bébé à la famille à la fin d’un dîner, en mai 2018, où les convives se demandaient pourquoi je les avais réunis. Parce que si certains savaient que j’avais rédigé une ou deux nouvelles, personne, sinon ma chérie et ma filleule, ne soupçonnait qu’il y avait un roman en quatre tomes qui dormait quelque part. Bref, ce soir-là, ça les a bien soufflé et ils sont tous repartis avec leur exemplaire dédicacé.
Ensuite il y a eu la mise en ligne sur Amazon et la recherche de chroniqueuses, l’inscription sur différents réseaux sociaux. Et là, je trouve vraiment mes limites parce que je manque de temps. En ce moment, tout ça est un peu au point mort tellement je suis débordé par le boulot…
Quels sont tes prochains projets?
Au point mort faute de temps
Ton PORTRAIT CHINOIS EN 10 QUESTIONS
Si tu étais..
■ Un animal ? Un bonobo !
■ Une couleur ? Le bleu roi
■ Le titre d’un film ?
■ Une devise ? cent fois sur le métier, remets ton ouvrage
■ Un(e) acteur(trice) ? Vanessa Paradis
■ Un personnage historique ? Mendès-France
■ Un paysage naturel ? Le canyon d’Anisclo
■ Un héros de littérature ou BD ? Don Quichotte
■ Une chanson ? Je veux être un homme heureux
■ Une œuvre d’art ? « the impossible figure » de ReutersvardMerci d’avoir bien voulu répondre à ce questionnaire
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Pour retrouver nos avis sur les différents tomes de la saga c'est par ici
Gaëlle :
La longue nuit : La colonie de Haute-Terre
La longue nuit : Les filles du Rocher
La longue nuit :La guerre des ombres
Missnefer
Et on attend bien évidement la conclusion de cette super saga d'un auteur auto-édité.
Tags : interview, auto-édition, littérature Française, chroniques, Pierre-Guy Laurier, Gaoulette
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