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    Hate listLorsque Valérie franchit le seuil du lycée, elle sait que rien ne sera plus jamais pareil. Cinq mois plus tôt, Nick, son petit ami, a ouvert le feu dans la cafétéria de l’école, tuant une dizaine d’élèves avant de se suicider. Des élèves agaçants, pénibles et arrogants qui figuraient sur la liste que Valérie et Nick ont tenue pour se défouler. Pourquoi ce qui n’était qu’un jeu est devenu un drame ? Comment va-t-on accueillir son retour au lycée ? Est-elle aussi coupable que Nick ? 

     

    Editeur : Albin Michel
    Genre: Adolescents
    Date de sortie: 10/04/2018
    Prix du livre papier : Broché 15,00€  Poche : 8,45
    Version numérique: 6,99 €
    ISBN:  1980536031 

     

     

     

     

      

    Hate listHate list ou le poids des mots. De tous ces mots que l'on lance parfois à tort et à travers. Je te hais, je le déteste ! Des mots rien que des mots. Des mots et des noms qui répétés inlassablement viennent titiller l'esprit fragile d'un jeune malmené par ses collègues de  lycée parce que ces derniers vous trouvent différent et qu'eux aussi lancent des mots qui peuvent blesser, qui sont encore que des mots mais qui font mal. Jusqu'au jour  au tout par en vrille.

     Valerie a bien dressé une liste, inscrit sur un cahier les noms de tous ceux qui la bouscule, l'insulte, la tienne à l'écart.  A 15 ans on est parfois fragile, l'avenir est parfois incertain, on se sent dévalorisé mal aimé. Jusqu'à ce que vous rencontriez quelqu'un qui vous ressemble,  une âme sœur qui vous comprenne. Et vous n'êtes plus seul au monde vous êtes Nick et Val jusqu'au drame.

    Dans cette histoire dans laquelle nous suivons Val toute à sa culpabilité qui cherche à se reconstruire, Nick passe au deuxième plan et je reste frustrée, car j'aurais voulu quelques réponses. Quelle place tient Jeremy dans ce drame ?  A quoi bon l'évoquer ? 

    Comment Nick a -t-il pu se persuader que réellement Valérie souhaitait la mort de  tous ces gens qu'elle déteste et qui lui pourrissent la vie ? On ne le saura pas. ¨Parce qu'à ses questions là personnes ne peut répondre. Cependant ne voit-on rien venir ? 

     Nous suivrons Valerie et ses déboires avec son retour au lycée. Le rejet, le regard des autres, de ces survivants qui doivent faire face à cette lycéenne en  partie responsable du massacre  de pauvres innocents. Malgré son geste,- héroïque-, elle reste stigmatisée ce qui ne fera que renforcer sa culpabilité. Que dire des réactions de ses propres parents  ?  De ses amis ? De  notre propre regard et notre sentiment ? 

    C'est une histoire complexe qui soulève beaucoup d’interrogations. D'autant quand  une des élèves fait tout ce qu'elle peut pour intégrer Valerie dans son groupe. Ce fameux groupe tant critiqué par le couple Nick/Val et dans lequel elle n'a jamais été admise. 

    Nous suivons le récit de Valérie entre présent et passé. Elle nous renvoie au jour du drame.  C'est assez confus pour moi.

    Elle nous fait partager ses pensées, ses sentiments, sa culpabilité, sa méfiance face aux comportements des autres envers elle. Nous suivons ses séances de thérapie, partageons sa vie familiale qui nous surprendra tout comme l’accueil que lui réserve  Jessica.

     J'avoue avoir été septique devant ce revirement de situation, je cherchais le piège. Et je me suis également demandé comme Valerie pourrait s'en sortir tant la situation est complexe. Comment des survivants peuvent-ils faire face à cette fille, celle-là même qui a inscrit leurs noms sur la liste et dont le petit ami est un meurtrier ? Peut-on pardonner ?   Ne voir en elle que celle qui a mis fin au massacre ? Une victime ?

    Une histoire complexe aux thèmes contemporains et inquiétants qui prennent  la source dans des drames similaires  bien réels, des fusillades tristement célèbres dans des écoles pour ne citer que la fusillade de Columbine, mais on dénombre  de bien plus récentes. Pour autant cette approche  de reconstruction et de pardon envers soi même et envers les autres me semble difficile et peu convaincante.  Encore moins le message d'espoir  (enfin tout au moins aussi près du drame, tout juste un an après) avec cette fin convenue aux sentiments très modèle américain. A ce propos je note un grosse incohérence chronologique,on a droit à deux événements sur le même mois de mai, d'abord le recueil jour anniversaire, puis les mois passent et hop toujours en mai la remise des diplômes - petite parenthèse-.

    Je ressors avec des sentiments mitigés de cette lecture, et peu d'attachement à  l’héroïne malgré les épreuves qu'elle subit. Je n'ai pas vraiment accroché et j'ai eu du mal d'ailleurs au début à entrer dans l'histoire. Le style quand à lui m'a moyennent plu. 

    Un livre conseillé par ma binôme Gaelle et je n'en sors pas aussi enthousiasmée qu'elle l'a été.

     

    Hate list

     

     

    Extraits citations

     

     

    Bea se trompait. J'était à la fois le monstre et la petite fille éplorée. Je ne pouvais dissocier les deux"

     

    "- J'ai tendance à oublier que tu t'es comportée avec un courage exceptionnel ce jour là. Je ne vois que la fille qui a rédigé cette longue liste  de gens à abattre."

     

    " A sa façon, il était lui aussi victime de la tuerie. Interdit de liberté"

     

    " La tuerie avait tout remis en question. Pour chacun"

     

    " Au début c’était pour rire. Une façon  d'évacuer ma frustration. Sauf que c'est devenu autre chose, qui m'a échappé"

     

    "  Que j'avais joué un rôle, mais  qu'en même temps je n'avais jamais cherché à jouer ce rôle"

     

    "Ça me faisait du bien de sentir qu'avec lui j'appartenais à un nous, qu'il partageait mes sentiments, mes pensées, mes problèmes"

     

    © J. Brown

     

     


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    Juste avant l'oubliIl règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement, il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l'île n'a d'autre habitant qu'un gardien taciturne ni d'autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l'oeuvre de l'écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d'organiser les Journées d'études consacrées à l'auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l'occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui. Mais sur l'île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu'il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s'immiscer dans l'intimité du couple.

    Editeur :  Flammarion
    Genre: Litterature Française
    Date de sortie: 19/05/2015
    Prix du livre papier : Broché 19,00€  Poche :7,10€
    Version numérique:  3,49 €
    ISBN: 2081363097 

     

     

     

    Juste avant l'oubliUn auteur qui n'existe pas et pourtant je me suis laissée prendre tellement  Alice Zeniter qui en fait un personnage central de son roman, le rend crédible à travers faux articles de presse, fausses citations prétendument de Galwin, fausse biographie sur wikipédia. Et elle va encore plus loin:  extraits des livres de cet auteur factice, titres de roman, personnages, et surtout analyse de l'Oeuvre de  ce grand homme par une équipe d'experts en littérature via échanges, conférence.

    Pour une bonne part tout tourne autour de ce personnage dans les Journées d' Etudes sur une île perdue des Hébrides. 

    C'est dans ce huit clos à l'ambiance froide et ventée que se joue l'avenir de Franck, le seul protagoniste auquel le lecteur peut s'accrocher. Franck et Emilie, en couple depuis 8 ans, plus vraiment sur la même longueur d'onde. Mais l'ont-ils été un jour ? 

    Franck est infirmier, profession surement pas assez  honorable pour ce groupe d'experts puisque Emilie en travestie la vérité en le présentera comme "docteur". Franck est un jeune homme peu sur de lui, au prénom peu avantageur, comme si un prénom déterminait votre personnalité. Un prénom nous définit-il ? Il ne se trouve pas à sa place dans cet univers de mandarins  érudits.

    Emilie est obnubilée par Galwin Dowell, jusqu'à trouver un ressemble entre Franck et l'auteur décédé. Est-ce ce qui a déterminé cette relation qui semble très bancale ?

    L'histoire s'étire entre analyses détaillées ( trés détaillées) et compte rendu de conférences et de débats autour des romans de Galwin Donnell, de ses personnages, de sa personnalité, de son influence dans ses écrits. Bref pas particulièrement passionnant et  c'est ainsi que Alice Zeniter trompe son lecteur. IL me faudra quelques recherches pour comprendre la mystification.

    En second plan donc l'avenir du couple. Tellement en retrait qu'on a du mal à s'attacher aux personnages. Je n'ai éprouvé que de la curiosité pour leur devenir. Aucune émotion d'aucune sorte. Je n'ai ni ri, ni été émue.  Je n'ai rien éprouvé. Juste l'impression de lire  un compte rendu froid et analytique d'une histoire. Et il y a Jock, le gardien avec lequel Franck va passer le plus clair de son temps. Un relation étrange va se nouer entre les 2 hommes. 

    Arrivée au terme du roman il m'a fallu le digérer, ressentant le sentiment que je n'avais pas tout compris. C'était comme regarder un tableau d'art moderne  dont il faut deviner la symbolique. J'avoue que je suis peu douée et plutôt hermétique à cet exercice.

    Je ressors donc avec un avis mitigé. Mitigé car je dois admettre que je n'ai pas peiné à lire ce roman. Hormis sur la fin dans les chapitres analytiques de l'oeuvre de cet auteur fictif, et que j'ai sauté allègrement. Mais je  tire mon chapeau à l'auteure pour pour cette histoire montée de toute pièce. Cependant  j'aurais préféré une aventure plus basée sur Franck et Emilie.

    La couverture et le résumé m'avaient tentée tout comme le fait qu'il est été primé : Prix Renaudot des lycéens. Je pense que  vais désormais oublier les romans primés, j'en sors souvent déçue, certainement pas sur la même longueur d'onde.

    Pour tout dire j'ignorais à quoi m'attendre, n'ayant lu que le synopsis qui ne résume que trop bien tout ce qui se passe. Alors que j'espérais du suspens  dans cette réunion sur cette île perdue au milieu de nulle part, je me suis retrouvée dans un roman sur des réflexions existentielles,  sur la fin d'une relation, sur son délitement progressif  et qui devient brusquement une évidence pour les 2 partenaires. 

    Un roman à tiroirs  dont il me semble n'avoir pas su apprécier toutes les subtilités. 

     

     

    Juste avant l'oubli

     

    Extraits citations

     

    "Ici c'est bien le silence qui parle le plus, c'est par l'absence que l'on mesure l'intensité e la douleur " 

     

    "- ce qui fait tenir une maison, ce ne sont pas les pierres, la maçonnerie. C'est la présence humaine à l’intérieur."

     

    " (...) Emilie  avait  toujours pensé qu'elle n'exercerait un métier  que si elle pouvait en tirer du plaisir. Or ce n'était plus le cas"

     

    " elle voulait qu'il la voie dans ce qu'il était pour elle la pleine  réalisation de son être et qu'il l'en aime d'un amour accru"

     

    " - l'amour c'est compliqué quand on est jeune, dit-il, parce  on est encore plein d’espérances et d'idéaux. (...) S'il y a une chose que les années m'ont apprises (...) c'est qu'on ne comprend jamais la personne avec qui on est "

     

    " la mort par convention, confère aux disparus une certaine dignité qui empêche de les haïr"

     

    "tous leurs derniers   instants avaient été une suite de séparations minuscules qu'ils avaient fait semblant  de ne pas pouvoir interpréter. Ça ne rendait pas les choses plus faciles. "

     

    "on ne peut pas exister dans ces propres yeux. On ne peut pas  arriver seul à la fin de sa vie et se dire à soit même : oui tu l'as vécue. Il faut  d'autres yeux pour ça"

     

    © A. Zeniter


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