A trente ans, Marie a un caractère bien trempé et de la ressource. Lorsque Olivier, lieutenant de gendarmerie, débarque chez elle sans prévenir pour une enquête de routine, elle n'hésite pas à le ligoter pour lui faire comprendre qu'il n'est pas le bienvenu.
Mais cette carapace de femme forte dissimule ses fêlures. C'est grâce à Antoine, son meilleur ami, et Suzie, sa fille, que Marie trouve un sens à sa vie. Et contre toute attente, Olivier va rejoindre le trio. Entre lui et Antoine, la guerre est déclarée. L'enjeu? Le coeur de Marie

 

 

 

Une petite LC de notre trio (Patpépette, Gaelle et moi) , une lecture envisagée de longue date, juste qu'il fallait nous caler pour la faire. A savoir que  les deux derniers romans de cette auteure , m'avaient beaucoup remuée , et quelque part j’appréhendais un peu... beaucoup ...énormément.

Parce qu'il faut l'avouer , l'auteur de sa douce plume poétique et métaphorique  ( qui peut déplaire à certains) , trouve  les moyens de nous émouvoir, nous faire passer du rire aux larmes et inversement en nous offrant ce genre de final que toutes les romantiques adorent.

Ce roman n'est toutefois pas tout à fait comme Pars avec lui et Juste avant le bonheur, c'est  un style assez différent, ici nous alternons au cours des chapitres entre les événements vécus par les  protagonistes de cette histoire, Marie, Olivier, Antoine et même la petite Susie.

Susie qui m'a fait fondre comme de la guimauve, Susie cette enfant magnifique, innocente et si mature avec ces tous mignons petits mots et sa logique d'enfant imparable

" Les petites bêtes ne mangent pas les grosses… T’as déjà vu une poule manger un mammouth ? "

Oui j'ai adoré Susie avec sa langue bien pendue pour une enfant de 5 ans parce que j'ai la même à la maison, ma petite fille qui nous laisse parfois sans voix par ses réflexions et ses répliques, alors oui je trouve c personnage réaliste

Ce roman est tout doux, tout chaud, un petit doudou pour moi, qui lit en parallèle Si c'est une femme ( témoignage sur la vie dans le camp de concentrations de Ravensbruck).

Du coup, j'ai ri, mais ri vraiment,  pas juste souri en suivant les scènes assez cocasses présentées par l'auteur.

C'est qu'il faut reconnaitre que son personnage de Marie est plutôt extraordinaire et que cette rencontre avec Olivier qui va évoluer sur une magnifique histoire d'amour est assez improbable tellement ils sont différents, sans parler de la  première rencontre plutôt violente, et que dirais je,  de celle du ligotage qui est assez amusante,avec l'entrée en scène de Susie. Ah comme j'ai visualisé la scène en riant toute seule dans mon coin !

Agnes Ledig une fois de plus nous transporte dans univers tendre et attachant, mais nous ne sommes pas pour autant dans le monde des bisounours, parce que ses personnages traversent la vie avec leur propres blessures et ici , violences, maltraitance, rejet pour homosexualité, abandon....et ces blessures cicatrisant nos protagonistes avancent vaille que vaille, avec les cadeaux que la vie leur fait, tout comme dans nos propres vies

Ici les cadeaux sont les  rencontres de personnes incroyables:

Marie pour Antoine et réciproquement, une amitié indéfectible qui ira jusqu'à un point impensable Mais c'est waouh, quelle belle preuve d'amitié !

Madeleine / Olivier, Olivier pour Marie et inversement, et ainsi de suite tout ce petit groupe, Olivier,Marie, Antoine,  Susie sont étroitement imbriqués au point que tous ne peuvent presque plus fonctionner sans l'autre

Une sublime histoire d'amour et d'amitié qui toutefois se déroule en autarcie, et je regrette un peu que l'auteure n'ait pas partagé le quotidien d' Olivier à la gendarmerie, après tout elle aurait pu nous concocter des moments cocasses

Bref  vous l'aurez compris je suis tombée sous le charme de tous ces personnages charismatiques, et de leçon de vie et d'espoir. Une histoire pleine d'étincelles, de répliques amusantes, émouvantes et savoureuses, dans laquelle transpire l'amour de l'auteure pour les enfants

"les enfants c'est la vie"

Premier roman d' Agnès Ledig , un gros coup de cœur pour moi encore, même si nous sommes dans un registre différent et que l'on sort moins souvent les mouchoirs, l'auteure va nous nous emmener jusqu'à 30 ans plus tard et j'avoue que j'ai un gros faible pour ce genre d'épilogue.

Donc une fois de plus sous le charme de l'auteure, avec des textes ponctués de poèmes, aussi touchants les uns que les autres, et  je crois que je vais devenir une fan inconditionnelle de cette auteure qui croit en la bonté de l’âme humaine.

 

☆☆☆☆☆

 

 

 

 

 

 

 

 

Extraits citations

 

"Mais je suis quelqu'un de totalement binaire Blanc ou noir (...) Gentil ou méchant (...) Une femme  désagréable  ne peut pas être belle Classement réducteur, mais simple Marie Berger, je ne sais pas où la ranger Zero ou un ? Ce premier face à face rend la virgule envisageable"

 

"un parpaing a beau être un parpaing, quand il est fissuré, il ne tient plus grand chose Il y a des gens comme çà qu'on trouve désagréables, rabat joie d'une antipathie rédhibitoire (..) Ils repartent et voilà que vous les trouvez attachants"

 

" Un jouuuuuuuuuuuuuur, mon Prince viendraaaaaaaa. Blanche-Neige et les 27 vaches.C'est d'un romantisme !"

 

"Ces personnes inqualifiables, qui les rendent détestables et qu' l'on arrive  cependant pas à détester Ils vous piègent et vous avez l’impression d'être pris au milieu de la toile, telle une mouche bigleuse, qui n'a pas regardé ou elle allait"

 

"-mais on a de la place pour tout le monde C'est toi qui le dit tout le temps que l'amour , çà se partage pas , çà se multiplie

 

©A.Ledig