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    Prospérités éphémères, famines, guerres cruelles, ravages féroces de la peste noire... Appuyée sur une documentation historique remarquable, cette fresque épique dépeint avec virtuosité toutes les émotions humaines, à travers un demi-siècle d'histoire mouvementée...

     

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    Un pavé de 1000 pages mais quelle importance!

    Il se lit avec une telle facilité

     

    J'ai beaucoup aimé les personnages

    de nombreux rebondissements

    moins nombreux que dans

     

    Les piliers de la terre

    On en est moins essoufflés

    par contre on s'interroge sur l'issue

    des amours tumultueux de Caris et Merthin

     

    Une approche intéressante du milieu médical,

    des croyances et superstitions en matières de traitement

     

    Le coté batisseur est toujours présent

    mais  Caris est plus sur le devant de la scène,

    permettant de découvrir la place de la femme à cette époque

     

    Lu en 2012


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    Danser encore   Alexandre, Marco et Sophie connaissent une amitié de trente ans et autant d'amour, de blessures, de déceptions et de joies. Désormais adultes, confrontés au poids du quotidien et des responsabilités, à l'existence et ses tourments, sonne l'heure de faire des choix.
    Mais qu'advient-il dès lors qu'il n'y a plus de guide?
    Que reste-t-il des certitudes lorsque le sort frappe au hasard?
    Juste un vertige, profond et déroutant, des liens indéfectibles, et parfois comme la nécessité de respirer, le besoin de danser et celui de s'aimer.
    Découvrez la bande de copains drôles et attachants qui a fait le succès de Hier encore, c'était l'été, et plongez dans une magnifique histoire d'amour, un hymne à l'entraide, qui fait la part belle à la vie et à notre humanité. 

    Editeur : Mazarine
    Genre: litterature française
    Date de sortie: 04/10/2017
    Prix du livre papier : Broché : 16,50€
    ISBN: 286374464X

    Disponible en e-book: 3,99 €

     

        

    Danser encore

     

    Quand une auteure  vous demande si vous êtes intéressée pour recevoir en avant première son dernier roman la livreaddict que je suis ne peux que répondre présente. Quand ce tome arrive chez vous version papier, vous souriez comme une débile, tellement heureuse d'en apprécier la texture, la couverture etc.. et vous frissonner d'impatience à l’idée de retrouver la petite bande d'amis du premier tome Hier encore c'était l'été de laquelle  j 'étais tombée sous le charme et qu'il m'avait fallu quitter à regret

    Pour autant je ne me suis pas précipitée pour cette lecture, d'autres romans dans ma PAL en attente dont des LC en cours

    Mais une fois lancée....

    Eh bien commencé l’après-midi terminé dans la soirée. Je l'ai dévoré  !

    Que dire ! Tout est dit au presque

    Julie de Lestrange nous plonge dans un univers dans lequel chacun d'entre nous peut se projeter tellement son décor et les thèmes  sont contemporains, crédibles. Les personnages , leurs quêtes, questions existentielles, leurs chemins semés d'embuches, les routes sineuses qu'ils empruntent, leurs instants de  joie, Tout est plus vrai que nature. Marco, Sophie, Alexandre, Anouk ... nous ressemblent.

    Ils se débattent dans le quotidien, font face aux aléas de la vie, la vie de couple avec enfants, le temps qui passe, les deuils, la maladie, les séparations...

    L'auteur nous fait partager toutes les tranches de vie de nos protagonistes principaux, les même que dans Hier encore c'était l’été, toujours aussi centré sur Alexandre et  Marco

    J'ai  adoré les retrouver dans leur vie d'adulte, les suivre dans les épreuves, m'interroger comme eux sur  l'importance de saisir l'immédiateté de la vie

    Julie  de Lestrange est particulièrement habile à susciter de l'émotion, son style est imparable. Phrases courtes, incisives, concises, qui restituent les ambiances, nous plongeant  dans l'aventure pas qu'en simple spectateur

    Non, le lecteur ressent profondément les atmosphères, vit l'aventure comme s'il était dans le livre, suit les rebondissements  inattendus laissant le lecteur  haletant, inquiet pour la suite, puis c'est une chute fracassante et du soulagement parfois.

    Oui , cette  histoire on ne la lit pas, on la vit, tellement elle est ancrée dans la réalité avec ces évènement qui ont jalonné nos propres vies.

    Une fois encore dans ce tome, l'auteur nous fait aimer cette petite bande, une fois encore, l'on rêverais de faire partie de ce groupe, d'être l'épaule réconfortante de Marco, de prendre le relai de Sophie auprès des enfants pour qu'elle et Alexandre puissent souffler un peu, les soutenir dans leurs moments difficiles, soulager leurs angoisses, être l'ami indéfectible, le frère la sœur...

    Oui l'on aimerait être un de ces personnages secondaires.

    Un roman qui fait réfléchir , sur nos choix, nos routes, l'amitié, la famille, l'amour

    Tout ce qui donne un sens à la vie dans la joie et les épreuves. Epreuves qu'il faut comme Marco par exemple traverser pour grandir encore et se reconstruire

    Un roman hymne à la vie qui nous dit qu'il faut savoir lâcher prise et quelque soit l'instant, triste ou heureux, danser encore....

    Ps Une découverte pour moi de cette chanson de  Calogero que je ne connaissais pas

    Merci à Julie de Lestrange, aux Editions Mazarine pour ce magnifique cadeau, et  un coup de coeur pour ce roman et cette auteure talentueuse à suivre absolument !

    Une suite peut-être ?

     

     

     

     

     

     

     

    Extraits citations

     

    " Depuis quelques années, il avait contracté cette habitude. Au moins la maladie de son fils lui avait-elle appris l'immédiateté de la vie son caractère  insaisissable, le fait que chaque seconde s'échappait dans le temps et que rien  finalement n'est plus concret que  le présent."

     

    "au plus profond de s on être, il ressent le lien invisible et indestructible qui les unit, eux les membres de cette famille Et il photographie. CLIC. Tant que tout cela existe"

     

    "mème dans la mort certains ne s'appartiennent plus Ils sont à la postérité Et encore... Wilde décide du lieu où il est enterré mais qu'en est-il de Voltaire, Zola, Hugo ? Prisonniers du  Panthéon... a choisir, si toutefois cela a une quelconque incidence,ils préfèrent reposer  ensemble, et ,si possible dans un village de montagne avec le ciel au dessus de la tête "

     

    "Quand le cancer battait le rappel, que les culs se dévoilaient à arrière des blouses, alors on devenait patient, alors on redevenait homme les tempéraments se trouvaient irrémédiablement révélés par la maladie, la vérité et son sérum"

     

    "_ tu sais les parents sont ce qu'ils sont, mais il t'ont quand même donné  beaucoup de choses. Un toit, une éducation, de l'affection peut-être  pas de la manière dont tu l'aurais souhaité, mais ils n'ont pas rien fait"

     

    "les gens heureux ne s'adressent pas au vide, ne s'épuisent pas dans des luttes invisibles. Ils dorment d'un sommeil paisible"

     

    "partir ne sert à rie, renchérit son acolyte Sinon à manquer sa vie "

     

    "-ce que je veux dire, c'est que si tu ne comprends pas  que la vie ne tient qu'à un fil, alors tu passes à coté de la leçon. Chaque seconde est un sursis Dans soixante ans, grand maximum, tu retrouveras ton frère au tas de sable"

     

    "-le principal n'est pas le lieu, mais ce que l'on vit Il ne faut pas trop accorder trop d'importance au matériel"

     

    "depuis le décès de Guillaume, depuis les attentats, elle réfléchissait beaucoup Si la vie devait être courte, il fallait faire en sorte d'en optimiser chaque seconde Tous deux le savaient, en parlaient mais la plupart du temps ils n'en faisaient pas la priorité Ils se laissaient happer par un rythme fou ...

     

     

    " alors tout doucement Marco se mit à fredonner

    Et danser, encore..."

     

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    1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
    Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie. 

     

     

     

    Une suite à 1000 femmes blanches, un roman lu à sa sortie et dont je n'avais pas fait la chronique à l'époque, un coup de cœur comme  de nombreuses lectrices, je ne pouvais donc pas passer à coté. Et pour ce faire une LC avec ma binomette de lecture Gaelle, pour changer.

    Jim Fergus a pris son temps pour écrire un deuxième volet à sa saga et vient donc nous surprendre quand on ne l'attendait plus.

    J'avoue qu'il m'a fallu me ré-imprégner de l'ambiance initiale, me remettre en mémoire les divers personnages du premier tome pas évident au bout de 17 ans, mais tout est revenu très vite.

    Grace à la belle plume de l'auteur je suis à nouveau tombée sous le charme de cette tribu cheyenne.

    Jim Fergus reste fidèle à une méthode qui marche.  Deux narratrices se succèdent au cours de ce page-turner alternant scènes  de vie quotidienne et tableaux guerriers:  Les soeurs  Kelly, seules survivantes du massacre de leur village; et Molly McGill, toute dernière recrue du programme, institutrice d'origine écossaise passée par la prison. 3 femmes dont les histoires personnelles m'ont émue au point d'avoir la larme à l'oeil.

    Comme dans le précédent tome l'auteur dénonce la politique gouvernementale de l'époque et avec quelle application il a traqué tout un peuple de natifs dans le but de les exterminer afin de pouvoir offrir les terres ancestrales aux colons américains.

    Jim Fergus nous offre une épopée fabuleuse dans laquelle il rend un vibrant hommage à la culture indienne, tout en dénonçant les effets pervers du système économique contemporain qui pousse tout un peuple fragilisé par un cantonnement dans des réserves (oserons nous dire ghetto ?) à des addictions nocives et en perd ce qui faisait sa force.

    Ce tome est particulièrement émouvant, avec d'inoubliables héroïnes, les sœurs Kelly, Molly McGill, Lady Hall, Martha, Lulu la française... D'autres personnages masculins nous toucherons également comme Hawk,  Christian l’aumônier pacifiste et le capitaine Bourke. Nous retrouvons Gertie et d'autres personnages du tome précèdent.

     Une histoire donc à plusieurs voix, (avec celle du narrateur J.W Dodd ) mais une seule écriture, légère, énergique, à la fois enjouée et grave, avec de sublimes portraits de femmes. 

    Un nouveau coup de cœur pour cette épopée romanesque , un chant d'amour pour la culture indienne et les femmes.

    Petite remarque, un coquille dans le résumé, nos protagonistes se mêlent à plusieurs  tribus indiennes mais en aucun cas il n'est fait mention de prisonnières de Sioux

     

     

     

     

    Extraits citations

     

     "Quand un jeune enfant meurt... (...) Tout ce qu'il y avait avant, ce que nous étions, ce qu'il était, tout ce qu'il aurait pu devenir, et nous avec, tout cela disparait, effacé comme un  coup de craie sur le tableau noir"

     

    "-non ils continuent à se battre parce qu'ils préfèrent mourrir que de renoncer à leur mode de vie"

    (.) Parce que qu'on gagne ou qu'on perde, on se bat pour la bonne cause ...

    -(..)vous êtes prêtes a mourir pour un peuple qui n'est pas le votre ?"

     

    "la captivité vous réduit à l'impuissance et toute résistance devient inutile"

     

    "ils massacrent des animaux sauvages  pour mettre leurs vaches à la place... exactement comme ils massacrent les sauvages tout court pour s'installer eux-mêmes"

     

    " ceux sont les mères et non les guerriers qui créent un peuple et forgent sa déstinée" Luther Standing Bear, chef oglala lakota

     

    ©J.Fergus

     

     

     

    8.Un livre qui raconte l'histoire d'une vengeance

     

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    Boomerang

     

    Sa soeur était sur le point de lui révéler un secret ... et c'est l'accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l'angoisse au ventre, alors qu'il attend qu'elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence : sa femme l'a quitté, ses ados lui échappent, son métier l'ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là?
    Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s'apprêtait-elle à lui faire?
    Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d'un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le coeur

     

     

     

    Un livre dans ma PAL  depuis un petit moment gagné grâce à Babelio que remercie au passage.Il m'a semblé que les vacances étaient le moment idéal pour me trimbaler ce livre dans  mon sac de plage. Bonne pioche.

    L'auteur nous livre une belle aventure, en nous faisant partager le passé d ' Antoine, quarantenaire mal dans sa peau, depuis son divorce mais visiblement depuis la mort de sa mère.

    Une mère dont les souvenirs s'estompent, une mère dont on ne parle jamais dans cette famille où les sentiments sont tenus en laisse.  Un voyage sur les lieux de vacances de leur enfance, cette presque révélation avant l'accident et  va faire ressurgir un passé nostalgique, qui nous touche et nous émeut.

    J'ai souri parfois, en me re-memorrant mes propres souvenirs de vacances, d'autant que le contexte s'y prêtait, retrouvailles entre sœurettes et évocation de nos  propres souvenirs, des consignes de baignades etc.. C'est drôle parfois la vie!

    J'ai donc avancé doucement entre deux plongeons dans  l'eau turquoise de la piscine ou de la plage ou j'ai trimballé ce livre.

    Je me suis doucettement attachée à cette famille et chercher assez impatiemment à connaitre  et découvrir le secret qui l'entoure.

    Une chose est sure c'est qu'une fois de plus, pour des raisons étranges nous devenons nostalgiques de notre passé  à un moment de notre vie . Et nous éprouvons tout comme Antoine se besoin de nous retrouver sur ces lieux  Les souvenirs  heureux et tristes refluent en masse . Et Tatiana de Rosnay de nous rappeler que  les enfants  voient beaucoup plus de choses que les adultes ne pensent, et c'est plus tard qu'ils  prendront  tout leur sens pour les adultes que nous sommes devenus.

     Oui Tatiana de Rosnay brosse ,comme elle sait si bien le faire , le portrait de toute une famille,  nous partageons  les difficultés  d' Antoine  dans l'éducation de ses enfants adolescents,  Antoine nous émeut, parce qu'il se débat dans un quotidien des plus réalistes, avec ses peines et ses joies, ses difficultés à communiquer, c'est déjà pas facile avec des enfants en pleine crise, mais encore plus quand nos parents nous appris que le silence.

     Ce roman est un peu conçu comme un polar, l'auteur sème des indices et nous suivons notre protagoniste principal pas à pas  dans sa quête de la vérité, sur la mort de cette  mère , dont personne ne parle jamais, depuis son décès presque effacée des mémoires

     Ainsi au fil des pages nous découvrirons Clarisse, elle va prendre vie pour nous  et les révélations vont nous surprendre.

    L'auteure aborde des sujets touchants et émouvants homosexualité, perte brutale d'un être cher, d'un enfant, des relations  paternelles compliquées, des non-dits, des mensonges, du suicide.

    Pourtant ce n'est pas une histoire triste , bien au contraire  car c'est aussi l'histoire d'une reconstruction, celle d' Antoine et de sa fratrie, une histoire qui nous émeut , des personnages que l'on peut reconnaitre et auxquels on peut s'identifier, tellement  réalistes

    Une magnifique histoire , mais pas jusqu'au  coup de cœur,  parce qu' j'aurais vraiment aimé savoir ce que ce que ce père rigide ,qui semblait avoir changé à la mort de Clarisse, connaissait le mystère qui entourait sa mort et le reste .

    J'aimerais découvrir la version cinématographique maintenant.

     

     

     

    Extraits citations

     

    "parce que Noirmoutier symbolisait l'enfance, ce temps de l’insouciance, ces grandes vacances que l'on croit éternelles"

     

    "je n'ai pas eu le cœur de discuter avec lui La coupe "tait pleine Mais le moment viendrait Non je ne serais pas comme mon père, à mettre un couvercle sur tout"

     

    (...)

    "Arrêter les pendules, couper le téléphone,
    Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne.
    Faire taire les pianos, et sans roulements de tambours,
    Sortir le cercueil avant la fin du jour.

    (...)

    Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
    Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
    Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
    Je croyais que l'amour jamais ne finirait, j'avais tort.

    Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye,

    Démonter la lune et le soleil,
    Vider l'océan, arracher la forêt,
    Car rien de bon ne peut advenir désormais.

     W.H Auden

    Le poème entier  ICI

     

    "je suis heureux, si heureux soulagé d'être un homme de n’être qu’un homme qui, fac à la mort, rêve de tripoter les de cette magnifique inconnue plutôt que de fondre en larmes"

     

     "je me sens protégé, à l'abri comme cet après midi Parce que je sais que cette femme, avec qui je vais passer le restant, ou qui peut me mette à la-porte demain matin ou me garder à jamais, cette femme extraordinaire vient de m'offrir le baiser de ma vie. 

     ©T. De Rosnay

     

     

     

     

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    Même le pêcheurs ont le mal de mer

     

    C’est une petite île de sable et de volcans, aux couleurs méditerranéennes. Là, trois hommes d’une même famille, trois pêcheurs, doivent affronter le passé, les regrets, le silence.
    Il y a Valente Orozco, le père, sauvage et taciturne, qui n’a jamais pu surmonter la mort de sa femme Rocio. Il y a Rafa, le grand-père, ce géant au regard d’acier, inflexible avec Valente, et qui, inexplicablement, s’est métamorphosé un beau matin pour ne plus jamais cesser de sourire. Et puis il y a Salvi, le fils, qui a quitté l’île pour le continent, fuyant un destin tout tracé. Salvi qui déteste la mer, les éternels filets, l’odeur des poissons et les valeurs patriarcales d’une société dans laquelle il ne se reconnaît pas.
    Derrière ces trois hommes, surtout, il y a des secrets, des non-dits portés de génération en génération comme un fardeau, et bien sûr des femmes – qui sont des soleils ou des poignards.
    Voici, tissées délicatement, les trajectoires émouvantes de trois fils en quête d’un père.

     

     

     

     

     En premier lieu c'est la couverture, qui m'a tentée, lumineuse, une invitation au voyage sur une île méditerranéenne,  Je ne connaissais pas l'auteure, et le résumé évoquait une histoire familiale, tout pour me plaire

    Pour autant, j'avoue que malgré la magnifique plume de Diane Pevlin, j'ai eu assez de mal à rentrer dans l'histoire. Puis tout a basculé et je suis tombée sous le charme de cette histoire poignante, émouvante et les personnages de Rafa et de Valente plus spécialment.

     Trois hommes,  le fils,  le père et  le grand-père,  Trois histoires.  Chacun à son tour va  nous faire partager son fardeau silencieux Nous verrons comment les secrets et les non-dits vont faire que l'histoire se répète de père fils.  

     Dans cette ile aride et battue par les vents ( à vrai dire , on ne saura jamais si elle existe vraiment, mais après tout ce n'est pas si important) on devient pêcheur par obligation, ( où l'on s'enfuit  )les femmes  quant à elles gèrent le quotidien.

    De génération en génération , tout n'est que répétition

    "On a beau faire, les choses se répètent, se transmettent, qu'on le veuille, ou non"

    Une histoire familiale racontée par les hommes, c'est plus qu'original, nous découvrons ici leur  face cachée , leur sensibilité , une part d'eux qui ne doit pas se montrer , qu'ils se doivent de garder au fond d'eux meme. Oui les hommes se taisent, cachent leurs émotions, leur amour  et leur peine.

    A travers ce roman l'auteure nous fait nous interroger sur l'héritage  que les pères transmettent à leurs fils, sur la part de chagrin, de culpabilité et d'amour.

    L'absence de mots, de gestes affectueux nous conditionnent, donnant parfois de nous même une vision erronée, car comment deviner l'amour que les pères nous portent devant des comportements , distants, froids voire glaciaux.

    L'auteure nous brosse un portrait réaliste des relations humaines, et nous rappelle qu'un mot un tout petit mot, un geste ,peut tout changer. Qu’il ne faut pas attendre pour dire à ses enfants qu'on les aime et vice versa , parce qu’ensuite c'est trop tard et que les regrets  nous rongeront  jusqu'à notre dernier souffle

     Ce roman m'a émue aux larmes.  Rafa  est le personnage qui m'a le plus  touchée,  un peu parce qu' à travers lui  j'ai revu mon grand père pêcheur, un homme taciturne et silencieux pour lequel nous avions beaucoup d'affection, comme Salvi pour Rafa. Mais aussi parce que tout commence avec lui.

    Un coup de cœur, pour cette histoire intense et captivante, une histoire d'hommes où la place des femmes est également prépondérante.

    Oui ce roman est une pépite, la plume de l'auteure est sublime, des images magnifiques , des mots justes, un vocabulaire riche et poétique, merci aux Editions  Escales et Netgalley pour m'avoir permis de découvrir cette auteure.

     

    Coups de Coeur

     

     

     

     

    Badge Lecteur professionnel

     

     

     

    Extrait citations

     

    " on s’agrippe, on se penche, on se replie, c'est pour çà que tous nos vieux sont rabougris"

     

    " Un homme peut être poète, mais il doit posséder une armure d'os robuste et des mains calleuses"

     

    " j'avais du respect pour eux, pour leur travail éreintant, pour cette existence de misère, mais je ne voulais pas de cette vie-là"

     

    "au fond de mon être je savais que je n'étais pas un pêcheur en dépit de ma lignée et de mon héritage"

     

    " à partir de là c'est tout qui s'échafaude, peu importe si les piliers sont bancals et vermoulus, il faut bien que l'enfant devienne homme. Il grandit, e, équilibre sur ces soubassement fissurés, et se réveille un jour au bord du gouffre, conscient que, de toute façon, il était voué à s'effondrer"

     

    " l'enfant que j'étais a été le maitre de ma vie Toute ma vie s'est construite autour de cet enfant, de ses doutes, ses mémoires, ses manques"

     

    " J'ai 77 ans et je regarde mon fils mourir, Il n'a jamais rien su de moi ,et moi je ne sais rien de lui"

     

    "- Monsieur ! Hé monsieur!

     Salvi se retourne et se penche

    - Dis monsieur, c'est quoi ce truc accroché à ton sac ?

    - C'est un leurre pour attraper les poissons

    - Ah ? Tu fais la pêche ?

    - Oui je suis Salvi Orozco, pêcheur de sourires"

     

    © D. Peylin

     

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