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    Elle(s)Lorsqu'un couple arrive à un point de non-retour, c'est l'équilibre de toute la famille qui menace de voler en éclats...Depuis toujours, Elle nourrit de grandes ambitions. Sur le point de démarrer une thèse en sociologie, elle rencontre le beau et charismatique Pierre, tout aussi ambitieux qu'elle. Néanmoins, deux ambitieux dans un couple, cela fait un ambitieux de trop. Aujourd'hui mariée et mère de trois enfants, après avoir mis sa vie professionnelle entre parenthèses depuis sept ans, et s'être entièrement donnée à sa famille, la jeune femme aspire à autre chose qu'à sa position de maman et d'épouse. Plus que tout, elle souhaite changer de vie, lassée de ce morne quotidien dans lequel elle se consume peu à peu. Devant la détresse de la jeune femme, Pierre joue les aveugles car pour lui, rien ne doit changer. Sa vie lui convient très bien ainsi. Les relations entre le couple deviennent de plus en plus tendues, le combat se fait de plus en plus acharné jusqu'au jour où l'orage éclate. Une tempête aux dommages irréversibles pour toute la famille.

     Editeur :  Auto-édition
    Genre: Contemporain
    Date de sortie: 12/01/2017
    Prix du livre papier : 
    Version numérique: 2,99 €
    ISBN: 9791023604719  
     
     
     
     
     
     
    Elle(s)Tout d'abord je dois dire que la couverture ne donnait pas particulièrement envie que l'on s'y arrête. J'admets  que c'est un gros défaut défaut chez moi ,que celui  de me laisser tenter par la vitrine. Une fois de plus ce roman va me pousser à admettre qu'il ne faut pas se fier aux apparences. 
     

    "ELLE" n'a pas de prénom, et j'avoue que cela m'a un peu déconcertée. Nous avons un Pierre, un Noé, un Ethan, une Mila, le docteur  Monroe, mais nous avons ELLE. Choix délibéré et si justifié de l'auteure comme le lecteur le comprendra en cours de lecture.

     ELLE, une femme parmi d'autres ELLES, une anonyme avec lequel le lecteur partage ses espoirs ses désillusions. ELLE, l'enfant, l'ado, la jeune femme, celle qui ne veut pas blesser, celle à l'éducation conventionnelle du "soit parfaite", celle qui accepte toujours le choix des autres, la vie que d'autres décident pour elle. 

    N'est-elle pas heureuse ? Elle ne manque de rien pourtant. Un mari travailleur acharné qui subvient à tous ses besoins, qui lui permet d'être femme au foyer, des enfants magnifiques et brillants, de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, la possibilité de passer des vacances dans des lieux de rêve comme Hawai, une belle maison confortable et chaleureuse. La vie rêvée de beaucoup de femmes, non ? Oui, mais alors ?

    Alors, elle a beau aimer ses enfants plus que tout au monde, pouvoir veiller sur eux  sans avoir à les confier à une étrangère, son souhait, vu l'échec de sa tentative de nounou, elle ne satisfait pas de cette vie. Pourquoi ?

    Est-ce que  parce que dans cette vie sur ce sol étranger, elle n'arrive pas à trouver sa place alors que toute la famille s'est adaptée ? 

    Pourquoi tait-elle à son mari que ce mode de vie ne lui convient pas, quelle aspire à autre chose ? 

    Trop encline à vouloir le bonheur des autres, ELLE préfère s'incliner, sans jamais faire valoir ses aspirations. Ainsi au fil du temps, elle accumule les déceptions et les rancœurs, se voyant refuser,par exemple, d'aller en France  et  se voir contrainte de passer des vacances à Hawai, ce  qui comble de plaisir les enfants,  de s'imposer des réceptions dominicales, véritables corvées et durant lesquelles elle ne parvient pas à lier des liens avec la gent féminine qu'elle côtoie pourtant régulièrement. Mais c'est ainsi, c'est sa personnalité, faire le bonheur de sa famille, au détriment du sien. 

    C'est à sa chute dans un gouffre sans fond que nous la voyons tomber. Chaque jour un peu plus. 

    C'est d'une manière originale que commence le récit. Suite à une énième séance avec le Dr Monroe, notre héroïne va  narrer son histoire. Se dévoiler à son médecin, et à cette occasion, à nous lecteurs.

    Nous suivons donc le quotidien triste et monotone, ponctué d’introspection, et de moments de joie. C'est sa vie avant Pierre, avant l' Amérique, puis sa vie d 'expatriée et de mère au foyer, qu'est devenue cette jeune femme, qui ne rêvait que d' une brillante carrière contre-carrée par l'arrivée de Noé. Une arrivée toutefois qui la remplie de bonheur avec cette relation fusionnelle mère/enfant.

    C'est avec beaucoup de finesse et de justesse que Celine De Rosa nous fait partager les émotions de cette héroïne s'enlisant quotidiennement dans des situations qui la dépasse, dans la dépression.

    Comme souvent dans la vraie vie, personne ne s'en aperçoit.  Son comportement déroutant,  avec ses sautes d'humeurs changeantes,donne d'elle un bien piètre, celle d'une  caractérielle insatisfaite.

    Pierre, le mari trop pris par son poste important, préoccupé à subvenir aux besoins de la famille, s'est complètement américanisé, tout comme ses enfants et tout à sa vie ne voit rien, ou fait mine de ne rien voir.

    Isolée, sans amies à qui se confier, ELLE, sombre jour après jour, se repliant davantage sur elle. Aucune de ses relations, ses femmes parfaites ne perçoit sa détresse. Aucune de ces femmes ne peut comprendre ce qui peut bien lui manquer alors qu'elle possède tout, tout pour être heureuse. Mais c'est quoi : tout ? 

    Ce roman est très pertinent et émouvant. Il nous touche en plein cœur.  Parce, qu' ELLE, ce peut-être  moi, vous, ELLES,  qui se reconnaîtront dans le portrait de cette jeune inconnue, cette anonyme, pas si anonyme que ça. 

    Son long et inévitable glissement  dans ce gouffre sans fond, l'auteure le décrit, de manière si réaliste, que pourrait le croire, vécu. C'est puissant, émouvant, douloureux pour le lecteur qui perçoit la souffrance  du personnage principal.

    La toile de fond, ce quartier, la vie des femmes genre Desperates Housewives, renforce  ce sentiment d'isolement et peut paraître un peu trop américain et trop particulier pour être transposable en France, mais pour moi, il ne fait que renforcer ce sentiment d'isolement et d'enferment, dans une vie de mère au foyer à laquelle s'ajoute les difficultés liées à expatriation.

    Que dire de la plume de l'auteure ? Fluide, poétique, addictive, elle vous transporte et vous tient en haleine, et le lecteur se demande comment cette histoire peut se terminer et si un happy-end est envisageable.

    Car rien n'est certain, avec ce rebondissement qui explique le prologue. 

    J'avoue avoir été surprise par le dénouement un peu trop tranché, à mon goût. Quant est-il de Pierre, Noé  Ethan et Mila, comment sommes nous arrivés à ce revirement ?   

    Un coup de cœur pour ce roman qui interpelle sur la souffrance de ces nombreuses femmes qui s'oublient et perdent presque leur identité dans une vie routinière, happées par un quotidien ritualisé. Celine de Rosa nous offre une belle aventure psychologique, certains détracteurs diraient peut-être, que c'est un tantinet exagéré, mais non, il n'en est rien. Bien sûr, n'étant pas dans la peau du personnage, on voudrait bien la faire réagir, l'empêcher d'avoir certains comportements destructeurs, la juger responsable de son isolement avec ce mépris qu'elle a ,quand même, pour toutes ces femmes qu'elle a, à peine côtoyé , qu'elle ne connait pas, ne veut pas connaitre. Mais peut-on se mettre totalement à sa place, alors que son entourage n'y parvient déjà pas lui même. Peut-on en vouloir à Pierre,  alors que tout prouve que le dialogue est plus difficile dans  un couple  que l'on ne croit, (d'ailleurs je dois dire, que j'aurais aimé avoir un petit retour sur sa réaction quant à l'épisode des livres).

    Merci à l'auteure pour ce livre voyageur qui m'a permis de faire cette belle découverte, merci à binôme de m'avoir incité à cette lecture et comme d'habitude s'avère être de bon conseil. Un auteur à suivre avec son autre roman La proie 

     

    Elle(s)

     

     

    Elle(s)

     

     

    Extraits Citations

     

    "La vie est dure pour les passionnés. Il y a bien peu de place dans la société pour pour ces rêveurs uniquement poussés par le coeur"

     

    "Comment un homme si agité par la passion, n'avait pu comprendre la sienne ?"

     

    " - je savais que j'étais une bonne mère. J'avais juste besoin de vous l'entendre dire. Parfois on a besoin de s'entendre dire les choses mais personne ne vous le dit"

     

    "(...) pour beaucoup il était bien plus important d'avoir l'air heureux que de l'être, quitte à s'inventer une vie de toutes pièces"

     

    "elle souffrait terriblement de la situation et ne pouvait s’empêcher de voir sa vie actuelle comme un sacrifice, un douloureux renoncement dont elle n'avait pu faire le deuil pourtant bien des années plus tard"

     

    "elle ne faisait plus que penser à ce qu'elle avait perdu, plutôt qu'a la famille qu'elle avait gagné"

     

    "De quoi donc aurait pu-t-elle souffrir ? Elle avait tout : une famille, une belle maison et beaucoup d'argent. Cela ne suffisait-t-il pas pour être heureux ?   "

     

    "-parfois il faut frouer la mort, pour recommencer à vivre"

     

    © C. De Rosa

     

    Nouvelle couverture qui me plait beaucoup

     

    Elle(s)


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    Qui je suis Hattie Hoffman a passé sa vie à jouer de nombreux rôles  : la bonne élève, la bonne fille, la bonne petite amie. Mais Hattie rêve d’autre chose, quelque chose de plus intense… et qui se révèle extrêmement périlleux. Lorsqu’on découvre son corps sauvagement poignardé, une redoutable onde de choc traverse la ville de Pine Valley.
    Très vite, il apparaît que Hattie entretenait une relation secrète, hautement compromettante et potentiellement explosive. Quelqu’un d’autre était-il au courant  ? Et dans ce cas, jusqu’où cette personne était-elle prête à aller pour mettre fin à cette relation ?
    Riche en rebondissements, Qui je suis  retrace une année de la vie d’une jeune femme dangereusement fascinante, au cours de laquelle surgissent les secrets les plus sombres d’une petite ville, tandis que Hattie se rapproche peu à peu de sa mort.
    Suggestif et tranchant, ce roman examine la frontière entre l’innocence et la culpabilité, l’identité et la duperie. L’amour conduit-il à la découverte de soi… ou à la destruction  ?

    Editeur :  Mazarine
    Genre: Thriller
    Date de sortie: 21/03/2018
    Prix du livre papier : Broché 20,00€
    Version numérique: 15,99 €
    ISBN: 286374359

     

     

     

    Qui je suis Qui je suis ? 

    Comment répondre à cette question face à une Hattie aux mille visages ? Alors que la jeune femme ne le sait pas elle-même.

    Qui est-t-elle vraiment au point d'avoir mis son existence en péril et finir sauvagement assassinée et mutilée ? Victime ou responsable d'un enchaînement d 'événements qui pousseront,  un individu, un proche, un inconnu dont elle a croisé la route  à l'assassiner ?  Hattie est-elle victime d'un crime lié au hasard ou d'une vengeance personnelle ?

    C'est ce que le lecteur découvrira au fil des chapitres dans ce récit à plusieurs voix, et tout au long de l'année qui précédera sa mort.

    Del, le shériff et ami de la famille connait Hattie depuis toujours, tout le monde connait Hattie dans ce petit village de Pine Valley au fin fond du Minnesota. Pourtant il doit mener cette enquête avec toute l'objectivité possible , en ignorant ses sentiments envers Bud et Mona les parents et Hattie elle même.  

    Hattie la jeune fille sage de 18 ans, que le sherrif a vu grandir, Hattie la jeune fille qui rêve de New-York et de gloire, Hattie la brillante étudiante particulièrement douée pour la comédie,  Hattie la comédienne qui endosse des rôles mais pas que sur scène. Hattie c'est la jeune fille aimante  que voit ses parents, l'amie fidèle de Portia, la petite amie parfaite de Tommy et l'amante passionnée qui sait ce qu'elle veut, capable de tout pour celui qu'elle  aime et qui l'aime en retour malgré les risques d'une relation compromettante qui le détruirait.

    "-Je t'observe, Hattie. Tu cancanes avec Portia avant les cours, tu encourages toutes ses idées ridicules, tu lui racontes  des bobards. tu laisses Tommy te tripoter à la cafétéria (...) Tu joues à l'élève parfaite avec tous les profs avec qui j'ai parlé "

    Ce récit psychologique est narré à plusieurs voix, celle des personnages principaux engagés dans cette aventure, c'est entre présent et passé que le lecteur découvrira la vérité. Ainsi il fera la connaissance de la vraie  Hattie, mais en existe-t-il une seule et unique ?  N'est-elle pas une somme de plusieurs facettes ? Hattie déroute son public et plus particulièrement celui a qui elle en montre le plus.

    "je ne sais toujours pas comment t'appeler. Avec tous tes noms . Toutes tes identités. 

    C'est à travers les révélations de la jeune fille que nous appréhenderons la personnalité complexe d'une adolescente a plusieurs visages, qui s'adapte et joue le rôle que l'on attend d'elle , la fifille à ses parents, l'amie complaisante, la petite amie ... en fonction de critères sociaux, de codes et de règles auxquels nous devons tous nous plier pour ne pas être marginalisés, ce qui rend cette histoire crédible.   Cependant à trop jouer ne risque-t-on pas de perdre son identité et que pourront être les conséquences quand certains découvrirons qu'ils ont été dupés, comme c'est le cas ici ?

    C'est pour moi un des messages forts de l'auteure. De nos comportements et nos interactions avec d'autres peuvent naître des conflits ou tout au contraire, nos actions pourront les éviter. De ce fait la question que se pose le lecteur tout au long de cette intrigue c'est celle-ci :  Hattie est-elle victime ou coupable ? De part ses actes n'est-elle pas responsable  de sa propre mort et de l'effet boule de neige qui en découle ?  Certains vont s'en convaincre mais l'avouer est difficile. 

    "- Je pense que Hattie est responsable (...) J'aimais cette fille, j'en aimais chaque parcelle d'effronterie et d’impertinence"

    Pour d'autres le coupable n'est pas forcement celui qui a tenu le couteau, mais celui qui l'a séduite compromettant son avenir, le sien et celui de sa propre famille.

    Cette vision des choses que nous propose Mindy Mejia est déroutante et effrayante. Comment peut-on incriminer une jeune fille assassinée, la juger responsable de sa propre mort ?  Tout ceci nous prouve que rien n'est simple, ni tout blanc ni tout noir, mais Hattie est-elle la seule coupable, qu'en est-il de la responsabilité de son amant, adulte sensé et responsable qui aurait pu mettre un terme a cette relation destructrice et éviter ce drame ? Mais peut-on lutter contre l'amour qui fait perdre toute raison ? Efface-t-il les sacrifices, les mensonge et les trahisons ?

    A chaque lecteur de trouver en lui les réponses à ses questions.

    Le style de l'auteur est fluide, plaisant et addictif. Mindy Mejia instille le doute en nous et le lecteur se persuade de connaitre le meurtrier et ses motivations, cependant l'auteure va nous scotcher avec un dernier rebondissement inattendu alors que le coupable ayant avoué son crime est condamné.

     Je remercie Net Galley et les Editions Mazarine pour m'avoir permis de découvrir la plume et l'imagination de  Mindy Mejia avec ses personnages bien campés qui suscitent chez le lecteur de multiples émotions.  Presque un coup de cœur pour ce premier roman de cette auteure que je conseille de découvrir et que je vais suivre.

    Une belle couverture et un titre intriguant avec un résumé qui tient ses promesses.

     

    Qui je suis

     

     

    Extraits citations

     

    "voilà ce que vous allez montrer au public ce week-end : les conséquences des penchants les plus laids d'un homme"

     

    "quelque soit le  personnage que j'endosse, aucun ne peut combler le vide que je ressens au plus profond de moi quand je ne suis pas avec toi"

     

     "Tu dis que c'est de la comédie, mais en réalité, tu te fractures en mille pièces, et chaque fois que j'en découvre une nouvelle, tu es delà ailleurs "

     

    "- Non. Les actions d'une personne façonne ce qu'elle est. (...)  dans ton cas, tes actions additionnent pour former une personne unique. "

     

     "Mon désir était ma perte, je le savais et malgré cela, je ne pouvais lui tourner le dos. Nous nous désirions au-delà toute prudence, quelques que soient les conséquences."

     

    © M. Mejia


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    Rue des Fantasques"Les perles du collier, entraînées dans un sillon de sang et d'eau de pluie, englouties par la bouche d'égout, seront vomies dans le fleuve purificateur après un voyage dans les entrailles de la ville." Par une nuit pluvieuse, le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, se penche sur le cadavre d'une femme tuée par balle et qui a apparemment fait le saut de l'ange depuis le 7ème étage d'un immeuble de la rue des Fantasques. 
    En remontant La piste de ce qui semble être un contrat, Farel fait sortir du bois quelques personnages sulfureux dont une redoutable femme d'affaires, quelques uns de ses nombreux amants, plusieurs mafieux géorgiens et, entre autres, un ministre en exercice... Grand banditisme, arnaque à la taxe carbone, banques maltaises et réseaux criminels, qui tire les ficelles de tout ce beau monde ? Des comparses abattus, des serments trahis et une course poursuite dans le gigantesque réseau souterrain de la ville obligeront Farel à révéler au grand jour les dérives de ceux qui nous gouvernent

    Editeur :  Jigal
    Genre:  Polar
    Date de sortie: 8/02/2018
    Prix du livre papier : Broché  19,00€ (264 pages)
    pas de version numérique: 
    ISBN: 2377220320  

     

     

    Rue des FantasquesVous ne connaissez pas encore le commandant Farel de la PJ de Lyon ? Non ? J'avoue que  moi aussi j'ignorais l'existence de ce personnage récurrent, jusqu'à ce que je fasse sa connaissance à travers cette série policière d' André Blanc.

    Je le découvre donc à travers ce tome, 4e d'une série qui commence en 2013 avec Tortuga'Bank, si j'ai bien compris. Pour autant bien qu'il soit préférable de commencer par le 1e tome, rien n'empêche le lecteur de faire connaissance de ce policier hors norme, par celui-ci. Quelques références aux aventures précédentes n'alourdissent pas l'intrigue, ni ne gênent à la compréhension de l'histoire.

    André Blanc brosse le portrait d'un flic à l'autorité naturelle, un homme de convictions, obstiné, un flic talentueux, un ex-commando dont les actions du passé viennent parfois le titiller un peu trop pour son bien être personnel. Un flic comme les fans de polar les aiment, moi la première.

    Des personnages donc bien campés, un groupe d'amis et une équipe auxquels le lecteur s'attache tellement c'est réaliste.

    Quant à l'intrigue particulièrement bien ficelée, elle fait assez froid dans le dos, fait travailler votre petite cervelle et instruit le lecteur sur un volet très particulier, celui des arnaques financières via la toile.

    Tous les ingrédients sont là, argent, pouvoir, manipulation, rêve d'ascension sociale, crime organisé,et sexe, pour une mayonnaise qui prend particulièrement bien.

    Quel lien donc entre une femme défenestrée, des hommes de pouvoir de la sphère ministérielle, la loi Carbone et la mafia russe ?

    Dans ce polar somme toute assez classique dans sa construction, avec un style assez factuel, le lecteur cherche plutôt à comprendre les tenants et aboutissants, les motivations de Mara Tessador, sa personnalité. Un jeu de questions réponses qui me laissera un peu insatisfaite.

    Outre l'enquête, le lecteur plonge avec Farel dans son introspection personnelle.

    Si le démarrage semble assez poussif au début alors que tout se met en place, le rythme s’accélère et le lecteur se laisse séduire et surprendre par les rebondissements à point nommés.

    Un polar passionnant, bien documenté, méthodique et semble si pro que l'on se demande dans quel univers l'auteur évolue dans la vie. Mais non André Blanc, n'est ni flic, ni juge... juste un auteur qui s'applique à rendre son roman réaliste avec des personnages  aux personnalités travaillés, des ambiances bien brossés avec des interrogatoires, des scènes d'actions vivantes qui donnent au lecteur l'impression d'y participer. Quant au plan diabolique avec ses malversations,  ses histoires de commanditaires, sa fraude à la TVA (basée sur des faits réels ), il n'est que plus effrayant encore tant il est crédible et mettant à mal les représentants de l' Etat que l'auteur égratigne au passage dans une mise en scène, reflet d'un quotidien bien réel.

    Un opus qui donne envie de suivre le commandant Farel dans ses enquêtes à venir, avec cette fin ouverte et les précédentes aussi qui me permettront d'en apprendre d'avantage sur ce personnage récurrent d' André Blanc.

    Merci à Masse Critique Babelio et aux Editions Jigal pour ce SP qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur Français de polar. Je conseille aux fans du genre de lire les aventures du Commandant Farel.

     

    Rue des Fantasques

     

    Rue des Fantasques

     

    Extraits citations

     

    "tu es malade de  cette femme Samir, tu hais la France, tout le monde, sans savoir pourquoi. Tu respectes rein, alors comment veux-tu que les autres te respectent ? Soigne toi. et guéris. si tu en ai capable, je t'attendrai et te donnerais de beaux enfants"

     

    "- je n'ai jamais dit ça. J'ai dit tout le monde... Vous connaissez le postulat policier : tout le monde à quelque chose à cacher."

     

    "-  je devrais parce que vous êtes flic, c'est le jeu... Mon père disait que le pouvoir d'un homme ne se mesure pas à ses muscles ou sa fonction, mais à son respect... Je n'attends rien de la vie, seulement aider mon fils. Alors soyez réglo avec mon fils, commandant et je le serai"

     

    "- bien je vois que vous avancez, mais je suis comme vous. Je doute. On commence par un crime lambda et tout doucement vous et moi on tire sur un fil et détricotons un pull-over..."

     

    "- (...) On a deux cadavres, des arnaques, un contrat non terminé. donc oui, nous prenons des précautions. l'Expérience  a prouvé qu'il est impossible d’arrêter des hommes déterminés. On le voit bien avec les attentats actuellement. le mec résolu, fou furieux, qu'il soit psychiatrique ou religieux arrive toujours à passer"

     

    "- (..) Mauvaise journée : tout le monde aime la police et j'ai rencontré Judas."

     

    © A. Blanc

     


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    La traversée du paradis

    1920. A l’heure où Lénine et les Bolcheviks font régner la Terreur rouge, l’espion français Charles Hirscheim, devenu l’espion allemand Gustav Lerner, est envoyé en mission en Russie. Il s’y fait passer pour un communiste. Il est en réalité à la recherche de la femme qu’il aime, Tamara, jeune danseuse de cabaret qu’il a rencontrée à Berlin et qui a mystérieusement disparu du jour au lendemain…
    Dans ce grand roman d’amour et d’aventures, Antoine Rault raconte le destin de personnages inoubliables, Allemands, Russes et Français, à travers lesquels il dresse le portrait de toute une époque : celle de l’Europe des années vingt bouleversée par la guerre et la Révolution communiste. 

    Editeur :  Albin Michel
    Genre:  Romance Historique
    Date de sortie: 28/03/2018
    Prix du livre papier : Broché  22,90€ (574 pages)
    Version numérique: 15,99€ 
    ISBN: 2226435719 

     

     

     

     

    La traversée du paradisQuelle agréable surprise de se voir proposer en Masse Critique privilège ce tome suite de La danse des vivants et pour couronner le tout l’édition épreuves non corrigées. Merci donc à Babelio et les Editions Albin Michel pour ce cadeau.

    J'ai ainsi pu suivre les aventures de Charles, ce jeune homme amnésique que son père a refusé de reconnaître comme son fils , préférant laisser croire à sa femme que son enfant chéri est mort à la guerre.  

    Charles ignore tout de son passé et joue un rôle d'agent double qui ne lui correspond pas, manipulé par les Français et les Allemands il recherche une paix intérieure qu'il va trouver un temps auprès de Mona la mère du vrai Gustav Lener.  

    Comment la pauvre femme peut-elle  consentir à ce jeu de dupe et faire passer aux yeux de tous Charles pour son fils ? Que cherche-t-elle dans cette relation complexe, combler sa solitude ? aider un jeune homme victime de la guerre qui lui a pris ses fils et que la  vraie mère doit pleurer quelque part en France.

     Charles est un jeune homme perdu, mais sa conscience et ses valeurs morales en font un jeune homme juste et sans a priori ce qui va compromettre son identité à cause des ses accointances avec les juifs allemands.

    Rattrapée par ses chefs de missions, il va tomber sur la coupe de  Werner Coquelis mandaté par le General Von Seeckt pour une mission en Russie.

    Si certains personnages sont totalement fictifs d'autres ont réellement existé et tous les événements historiques qui émaillent la romance se sont malheureusement produit. Le lecteur suit donc le quotidien d'une population russe à travers le portrait brossé de manière très réaliste  de toute une sombre période de l' Histoire de la révolution Russe, ainsi que des effets secondaire sur l' Europe des années 20 d'après guerre avec une Allemagne qui refuse la défaite et les contraintes imposées par les Alliés comme le désarmement.

    Charles pris dans la tourmente  se refuse de participer à de nouvelles missions, mais à nouveau manipulé il se retrouve au nom de l'amour  à rejoindre la communauté Russe en jouant le rôle d'un communiste dans l'unique but de retrouver Tamara. Mais dans cette quête n’est-t-elle pas une folie  ? quelles sont les chances de retrouver la jeune femme dans un Pétrograd dévasté sous la coupe des  Tchékistes (police politique russe). C'est dans ce contexte historique et politique qu'évolue la romance. 

    Le lecteur vit le quotidien, les décisions politiques drastiques, les restrictions, les arrestations les condamnations, les révoltes étouffées. A travers les propos de Lenine et de ses partenaires révolutionnaires qui croient au bien fondé de leurs actions, le lecteur revit l' Histoire. Un roman très enrichissant culturellement basé sur des événements réel de cette époque. Une aventure humaine émouvante et glaçante faites de croyances et de convictions, de résignation, de camaraderie  mais aussi d'amitié. Une aventure qui  fait frémir, émeut et révolte.

    Je me suis un perdue dans tous ces noms à consonance russe sans compter que parfois le même acteur est désigné sous un autre patronyme. Cependant je me suis laissée séduire par cette romance après toutefois un démarrage un peu ennuyeux  durant l'introspection de Charles/Gustav durant son séjour chez Mona. Puis l'aventure s'accélère et devient passionnante pour devenir un cours d'Histoire ludique qui séduira les fans de fresque historique.

    La plume de l'auteure reste poétique et contrebalance les horreurs  qu' Alain Rault nous fait partager. Une belle histoire d'amour et d'amitié dans un contexte politico-historique  dans laquelle la morale et les convictions sont mises à mal lorsqu'on s'interroge trop sur la légitimité de nos actions comme le fait Igor. Sa prise de conscience et le rebondissement final lui permettra-t-il de se pardonner lui même de ses exactions par une noble action ? Un dénouement qui laisse encore une fois une porte ouverte sur une possible suite.

     

    La traversée du paradis

    La traversée du paradis

     

    La traversée du paradis

     

    Extraits citations

     

    "pourquoi s'attache-t-elle a lui ? On ne sait pas pourquoi on s'attache, pourquoi on aime. Ce qui nous rend proche de l'autre ou attirant, en fait on ne le sait pas vraiment. On aime soudain et on ne sait pas pourquoi"

     

    " -  tu sais, il n'y a qu'au fond que deux formes de relations dans la vie : celles qu'on reçoit et celles qu'on choisit. Dans une amitié, dans un amour, il s'agit toujours d'un choix. Au départ on est 2 étrangers et à chaque instant, la relation qu'on vit s'invente. Il s'agit  chaque fois de 'histoire de 2 inconnus qui se découvrent et découvrent qu'ils ont du plaisir à être ensemble"  

     

     " Charles se demanda s'il n'idéalisait pas Tamara pour la même raison que  que Clara avait idéalisé Gustav ( au point d'oublier celui qu'il était véritablement et de ne pas voir qu'un autre avait pris sa place) : parce l'absence rend l'amour idéal, parce que, par la magie de l'absence, ce n'est plus un être qu'on aime mais le souvenir de l'amour "   

     

    "Quand on a bien compris son adversaire, on a  déjà à moitié gagné"

     

    "on ne voit l'autre qu'à travers ses propres yeux. On n'est jamais pour l'autre que la représentation qu'il s'en fait"

     

    " tendre l'autre joue c'est dire : tu ne peux rien contre moi"

     

    "(...) on ne crée pas le bonheur de l'humanité future sur le sang humain. Son père était vieux. Son père ne pouvait pas comprendre. Son père se trompe. Un homme ne compte pas. Je ne compte pas. Seul  compte le but"

     

    "- (...) le Paradis mes enfants ça n'existe pas. Enfin moi je dis ça, je m'en fous. Deux cents marks. Vous voulez y aller ? On y va." 

     

    "Le décalage était si grand entre ce qu'elles lisaient et ce quelle voyaient ! La plupart des gens passaient tête basse, le regard fuyant au point de paraître hostiles Étais-ce parce qu'ils supportaient en se résignant leur vie misérable ou bien parce qu'ils avaient peur ?"

     

    " - C'est une magnifique leçon de vie, non ? On découvre enfin la condition de nos semblables. Tous ensemble dans la merde : C'est ça la véritable égalité entre les hommes "

     

    "(..) alors on ne s'est pas libéré, jamais, on passe juste d'un tyran à l'autre. (...) ce n'est pas de l'égalité qu'on a besoin. (...), c'est de la liberté. si la Russie doit nitre un jour, Çà sera par la liberté"

     

    "-on ne sait si on a un ami que le jour  où il vous donne quelque chose sans rein demander en retour"

     

    © A. Rault

     

     


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    La planète aux mille questions : L'égide 2 SPGort a été sélectionné pour devenir Ambassadeur et a été confié aux bons soins d’ADAM, l’Intelligence Artificielle qui règne en maître sur la planète Terre. Livré à lui-même, déchiré par la disparition de sa seule amie, il va devoir à nouveau s’adapter une fois de plus à un univers totalement différent, régi par des lois qu’il devra apprendre par lui-même. L’Ambassade semble être désormais l’unique voie qu’il puisse suivre. Va-t-il s’y plier ? Et s’il existait une faille dans la machinerie si bien rodée de l’Oculus ?

     

     Editeur :  Lune Ecarlate
    Genre: SF
    Date de sortie: 1/02/2018
    Version numérique: 1,45€ (34 p)
    ISBN: 9782369762881

     

     

     

     

     

    La planète aux mille questions : L'égide 2 SPQue dire de ce tome toute aussi court et passionnant que le précédent et qui laisse encore le lecteur frustré arrivé à la dernière ligne.

    Gort est envoyé sur une  terre  désertée, sur La Terre, avec  pour tout compagnon , ADAM une IA qui ne le lâche pas d'une semelle et est sensé répondre à toutes ses questions avec une limite : après 1000 questions Gort sera livré à lui même.

    Durant cette 2e partie de sa formation en vu de son futur statut d' Ambassadeur, Gort le petit génie à l'esprit combatif, tout à sa haine pour l' Olocus et Carl Edas, n'a qu'un seul but, se venger.

    Le lecteur s'interroge toujours sur la mission des Ambassadeurs et en jusqu’où une puce électronique peut faire perdre à un individu sa personnalité. D'autres questions interpellent le lecteur qui trouvera quelques réponses en cours de lecture, mais pas toutes.

     Gott s'instruit donc, analyse, cherche la faille dans le système sur cette planète abandonnée loin de tous. Mais que pourra parvenir à faire le jeune ado, seul et épié constamment par ADAM  ? 

    Mais Gott est talentueux, cependant parviendra-t-il à dépasser le maître ? Tout à sa haine de Carl, il va cependant devoir jouer d'ingéniosité , trouver les réponses grâce aux 1000 questions qu'il peut poser à l' IA. Pourquoi une limite de 1000 questions ?  s'interroge le lecteur qui n'aura pas sa réponse, ici.

    Gort, le petit génie à la mémoire phénoménale, va quant à lui mener un combat quotidien pour atteindre son but. Mais ne risque-t-il pas d'y avoir des conséquences qui pourraient être fâcheuses ?

    Une fois encore je suis sous le charme de la plume de l'auteur et sa trame, de son imagination. Je suis séduite pas Gort et m'inquiète de son devenir.  Le petit ado est attachant.

    Oui, ce tome est  encore une petite réussite et c'est encore un coup de cœur pour ce mini opus et une fois   de plus j'en aurais voulu plus, (Eh oui je suis de ce genre là, j'en veux toujours plus ), comme par exemple, revenir sur Mars et partager le quotidien de Carl Edas, connaitre les objectifs de l'Oculus.  Alors je croise les doigts en espérant qu'il a encore de nombreux épisodes qui répondront à toutes les questions que je me pose, et ce sans limite aucune. 

     Un grand merci aux Editions Lune Ecarlate et à l'auteur pour ce SP.

    La planète aux mille questions : L'égide 2 SP

     

    Extraits citations 

     

    " - Il y a une chose que je voudrais que  tu dises à l' Oculus : vous n'auriez jamais dû me laisser autant de liberté "

     

    "- NON ! J'en ai marre des mystères. Je veux savoir pourquoi tu lis dans ma tête. Je veux savoir pourquoi tu connais Edo. Je veux savoir pourquoi je suis là."

     

    "-Pourquoi L'Oculus me confie-t-il à une baby-sitter ultra-perfectionnée qui se contente de me faire survivivre dans une yourte mongole ? Je vais devenir un Ambassadeur, que je sache. Une puce me sera implantée dans le crâne. Je ne  devrais pas plutôt être préparé à ça ?"

     

    © S. Lasjuilliarias

     

     

     


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