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Par Missnefer13500 le 31 Mai 2018 à 14:54
La loi de Murphy n'est rien comparée à la loi d'Enaid : tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera plus mal encore qu'on aurait humainement pu le prévoir. Après avoir été quittée à Gdansk par téléphone, Enaid se rend à l'évidence : les fées qui se sont penchées sur son berceau ont dû s'emmêler les pinceaux. Comment expliquer, sinon, la sensation qu'elle a depuis l'enfance qu'il lui a toujours manqué quelqu'un ? Il y a de quoi se poser des questions quand les parents adoptifs sont en fait les grands-parents, que la mère est danseuse de nuit, que le père change de religion comme de famille, que les bunkers de l'ETA servent d'école buissonnière. Et que l'accident d'un instant devient la fracture de toute une vie? On peut se laisser choir ou faire le saut de l'ange. Être boiteux ou devenir un flamant rose. Sur ses jambes fragiles, tenir en équilibre avec grâce par pouvoir de l'esprit, un humour décapant et le courage de rester soi.
Editeur : Flammarion
Genre: Romance contemporaine
Date de sortie: 28/03/2018
Prix du livre papier : Broché 19,90€
Version numérique: 13,99 €
ISBN: 2081421690Ce qui semble une banale chick-lit avec son héroïne qui vient une fois de plus de se faire larguer n'en est pas une, contrairement à ce le titre pouvait me le donner à penser
L'histoire commence quand son énième compagnon la quitte avec un message sur son répondeur. On pourrait en rire si aujourd’hui ce n'était pas le mode le plus répandu de rompre. Et moi de m'imaginer que tout le roman va tourner autour de cette rupture avec une Enaid semblable à d'autres personnages féminins en quête de l'amour d'un homme que l'on croise dans de nombreux romans contemporains.
On en est loin, très loin même, malgré le premier chapitre d'apitoiement. C'est dans le passé de la jeune femme que nous allons plonger.
C'est avec beaucoup d'humour et de poésie que l'auteure nous dévoile à travers le récit de l’héroïne l'enfance difficile et solitaire de cette dernière. Voyage dans les années 90, la jeune fille se cherche dans un quête identitaire, accumulant les bêtises, entre fréquentations douteuses et absence de règles ayant en guise de repère des grands parents qui font de leur mieux pétris de règles et de croyances. Les parents sont inexistants, le père jamais là, trempant dans des contrats douteux, changeant de femme et de religion comme de chemise et la mère, éjectée du décor comme nous le découvrirons plus tard, jugée indigne d'élever sa fille avec son train de vie de "trainée".
Malgré le sérieux du sujet, c'est drôle pétillant et triste à la fois, traité avec légèreté alors qu' Enaid s'en prend plein la figure. Le lecteur ressent fortement le besoin de notre héroïne d'être aimée et chacune d'entre nous pourra s'identifier à ce personnage même si la malchance est plus présente dans la vie d' Enaid qu'elle ne l'est chez les autres, C'est sûr, les bonnes fées qui se sont penchées sur son berceau n'ont pas été très efficaces, et les coups du sort s’enchaînent jusqu'à une descente en enfer quand son chemin croise celui d'un pervers narcissique.
Mais la jeune fille telle un roseau plie mais ne rompt pas, après avoir été mise à terre elle trouve moyen de se relever, même sur une seule jambe telle un flamand rose. Elle se construira au fil des épreuves et fera de son passé douloureux une force.
Le roman se termine sur une note d'espoir, il n'est jamais trop tard, Diane Ducret le prouve avec ce passage quand l’héroïne rencontre sa mère après trente ans d'absence de relations. C'est terriblement émouvant et l'on se désole de tout ce temps perdu dont malheureusement ni l'une ni l'autre n'est responsable.
Yvette, la grand mère, nous fait rire avec ses idées bien arrêtées, ses a priori et ses bondieuseries. André est plus terre à terre et distant, cependant ce couple insolite qui joue les parents adoptifs (Enaid ne comprendra pas tout de suite les liens de parenté qui les unit tous les 3) est très attaché et attentif à l'éducation de la gamine qui n'en prendra conscience que bien plus tard. Eh oui c'est ainsi, c'est quand on grandit que nos yeux se dessillent et que l'on touche du doigt la valeur des sentiments. Enaid va le réaliser quand un drame va les frapper avec cette "maladie " qui touche le grand père.
Au fil du récit l'auteure nous fait rire et nous émeut. Elle nous laisse en fin de lecture tout retourné en proie à nos propres questions existentielles, à ce manque enfoui pour certains au fond de lui et qui l’empêche d'avancer , de ce besoin de relation unique avec sa mère quelque soit l'amour quelle nous porte. Est-ce que la vie d' Enaid aurait été différente ? Si tout au moins elle avait su la vérité ?
Je ne connaissais pas l'auteure, et je suis sous le charme de la plume magique de cette dernière. Merci à Babelio aux Masse critiques privilège et aux éditions Flamarion pour cette découverte et de m'avoir permis de lire ce roman en grande part autobiographique écrit avec beaucoup d'humour et de pudeur.
Je n'aime habituellement les titres à allonge prend en fin de lecture il prend tout son sens
Une auteure à suivre
Extraits citations
"il m'a toujours manqué quelqu'un, au plus profond de moi jusqu'au jour où j'ai décidé de plus attendre personne"
"A ce stade, me concernant , une tong estivale m'ira très bien. Niveau attentes je suis passée de l'escarpin de luxe à la sandale, voire à la tatane"
"- (...) si on te traite comme un âne, au lieu de te plaindre, mets toi une selle sur le dos"
"Lui suit les préceptes du tao, il donne vie à la philosophie. Dans le taoïsme, le bonheur est un bateau dont le navigateur sait profiter des courants pour le conduire là ou il veut Mais celui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage."
"Aimer c'est nourrir l'autre corps et âme, l'aider à s’élever, quitte a être dur parfois"
" ce que je m'inflige chaque jour est encore plus difficile a supporter ce que lui m'a fait J'ai refusé d'être une victime, pourquoi à présent être mon propre bourreau ?"
" Soudain je n'ai plus eu peur de gâcher mes jeunes années. Pour la première fois, j'ai décidé de ne plus attendre personne pour être moi"
"moi la fille de personne, je n'arrive pas à m'imaginer devenir un jour la mère de quelqu'un"
"il a fait de moi son élève, ce n'est pas un père, certes, mais c'est plus que tout ce que l'on m'a donné jusqu'alors"
" (...) la loi d' Enaid : tout ce qui est susceptible de tourner mal tournera encore plus mal qu'on aurait humainement pu le prévoir"
"je ne cherche plus à comprendre pourquoi ma vie ressemble à une punition, il y a la vie des autres, puis il y a moi"
"Pourtant ils sont bien là entre mes doigts, les mots que j'attendais, ceux qui me disent que j'ai été aimée;Peut etre pas d'un amour qui sourit ou fait des goûters, mais de l'amour d'un oiseau de nuit battant des ailes prés de moi"
© Diane Ducret
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Par Missnefer13500 le 23 Mai 2018 à 13:35
« Je n’aime pas Lilly. Non, je ne l’aime pas. Je n’ai même pas d’affection pour elle. Je déteste jusqu’ à son nom, et je n’ai aucune envie de passer du temps avec elle. Je m’en veux terriblement de dire des choses pareilles, et même de les penser, mais c’est la stricte vérité. » Et dire que ça aurait dû être un « heureux événement ».
Ceux à qui Jess a annoncé la bonne nouvelle n’ont que ce mot à la bouche. À commencer par sa mère, qui lui assure que, dès le premier regard, elle ressentira pour son enfant un amour si puissant qu’il lui permettra de surmonter tous les obstacles. Les obstacles ? Oui, quelques effets secondaires non souhaités et gênants : l’épuisement, les hormones en chute libre, le découragement. Hélas, à la naissance de sa fille, Jess ne ressent rien. Est-ce à dire qu’elle est une mère indigne ? Comme beaucoup de jeunes femmes, Jess n’était pas prête. Ou plutôt, elle ne s’attendait pas à ça, parce que la société entretient un savant mensonge autour de la maternité. Incapable de tisser un lien avec son enfant, Jess part à la dérive. Seule face à cette épreuve, elle découvre en elle une monstruosité qu’elle ne soupçonnait pas. Fort heureusement, c’est sur un message d’espoir que s’achève ce roman, et sur la poignante éclosion de l’amour maternel.Editeur : Milady
Genre: Romance contemporaine
Date de sortie: 23/09/2016
Prix du livre papier : Broché 18,20€
Version numérique: 9,99€
ISBN: 2811218009Dans les premières pages j'ai songé au roman de Celine De Rosa : Elle(s) qui aborde le mal être d'une femme dans sa famille et qui sombre au point d'être internée. Il en est de même ici et tout comme dans le roman de Celine, on en ignore les raisons, que l'auteure nous fera découvrir de chapitres en chapitres avec un mode narratif particulier.
Dans un premier temps c'est à travers le journal intime de Jess que le lecteur fait la connaissance de la jeune femme et il suspecte que l’héroïne, au vu des réflexions désagréables de certains soignants, l'est pour comportement grave. A-t-elle nuit à la vie de son enfant, à Matthew son mari ? D'emblée Amanda Prowse instille le doute.
Nous passons en alternance du quotidien de Jess à son passé, avec une vie "de rêve" pour cette jeune femme dont est tombée amoureux Matthew. L'histoire n'est pas racontée par Jess, ni par Matt. Elle est à la troisième personne et donne un aperçu de tous les protagonistes. Nous découvrons une personne pétillante, pleine de vie, malgré un deuil passé, avec la perte de son frère. Le thème de la perte d'un enfant est particulièrement bien traitée par l'auteure quand Jess nous fait partager son passé et les réactions de ses parents, sa peine et son combat pour avancer et cette disparition prématurée qui reste douloureuse malgré les années pour tout parent.
Amanda Prowe brosse donc le portrait d'un adorable couple amoureux l'un de l'autre, entouré de parents aimants et d'amis fidèles. Une belle image d’Épinal,et l'arrivée d'un enfant, pas vraiment programmé ne vient pas entacher ce bonheur sans nuages, bien au contraire. Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que un rouage ne se grippe et que tout bascule quand les hormones se mettent de la partie et que l'accouchement se complique. Facteur déclenchant dans ce syndrome post-partum, pour Jess qui s'est trouvée coupée de sa fille, sa fille qui ne porte même le prénom que la jeune femme avait choisi pour elle?
Connait-on aujourd'hui les raisons qui font que certaines femmes souffrent de cette dépression post-partum ? Pourquoi certaines et pas d'autres et ce à divers degré de gravité ?
Avoir choisi de traiter ce thème est particulièrement intéressant, j'aurais aimé en connaitre les raisons. Et l'auteure maîtrise son sujet décrivant de manière particulièrement touchante cette souffrance psychologique, cette lutte de Jess pour se comporter comme il se doit, et cacher à tous son incapacité à aimer la petite Lilly qui séduit tout le monde.
Le style d' Amanda Prowe est plaisant et la lecture addictive, bien que le sujet soit douloureux, le lecteur n'aspire qu'à découvrir l'issue de ce drame familial, l'auteur affublant notre héroïne d'une des forme de dépression des plus sévères, transformant un conte de fée en cauchemar.
Le lecteur assiste, impuissant, à la noyade de la jeune femme, s'étonne et s'insurge parfois ne sachant que penser de ce drame au rebondissements inattendus.
C'est une histoire réaliste. On se sait plus si la fatigue est un signe de dépression, ou s'ajoute a celle-ci. On ne comprend pas toujours les réactions des divers protagonistes et l'on se demande quels sont leur degré de responsabilité dans cette histoire. Matthiew a-t-il minimisé les signes, pourquoi Jess se refuse-t-elle à appeler au secours, se rapprocher de sa mère ? Pourquoi Paz n'a-t-il pas insisté davantage ? Est-ce que quelqu'un aurait pu faire quelque chose afin d'éviter ce drame ?
Le journal de Jessica court sur plusieurs années de l'accident à nos jours. J'ai été un peu déçue par ce volet du récit, je l'ai trouvé bien trop peu approfondi, j'aurais aimé en avoir plus .
Malgré le fait que cette histoire soit émouvante et bouleversante, je sors toutefois avec un avis mitigé de ma lecture à cause de l'épilogue. Et ce pour plusieurs raisons que je vais avoir du mal à expliquer sans spolier. D'abord je ne sais que penser de ce drame et de la part de responsabilité de tout un chacun dans l'issue finale et je sors un peu déroutée par le comportement de Jess qui refuse l'aide de tous, mais surtout par l'histoire de Lilly. Est-ce plausible ? Ne sert-elle pas juste pour instiller cette note d'espoir avec laquelle l'auteure conclut son roman ?
Avec Gaelle
Extraits citations
" ce n'est pas juste de la fatigue, c'est... comme si j'étais enferme dans un endroit sans lumière"
"parfois quel que soit votre désir de faire une chose, vous ne pouvez pas, même si vous le souhaitez de tout cœur"
"-je voudrais ne l'avoir jamais eue, déclara Jessica en serrant les poings. Je ne sais pas qui c'est, ni pourquoi, elle est dans ma vie"
" -j'ai appris le plus important, c'est de rester dans l’instant présent et de profiter de chaque seconde."
"chaque journée paraissait un défi avant d'avoir commencé et ça l'épuisait"
"(...) moi quand je la regarde, je ressens... moins de choses que je ne devrais. Tout ce que je veux c'est dormir"
"nous sommes des parents avant tout, alors qu’autrefois, nous étions surtout des amants"
"Comment on les protège Matt ? J'ai tellement peur de me tromper ."
"- on ne peut savoir à l'avance combien les enfants changeront notre vie, pas vrai ? Je veux dire on se représente seulement le bon, la joie, le bonheur, mais suppose qu'il apportent du malheur de la tristesse, un deuil.. C'est un pari, non ?
- Oui, sans doute. mais le jeu en vaut la chandelle , Jess, répondit-il en lui pressant la jambe."
"inquiétude et la culpabilité que j’éprouve vis- a-vis de ceux que j'aime m’empêchent de considérer leurs visites comme des moments de joie"
" c'est ainsi que va le monde, parfois, il est cruel d'y vivre.
"— Quelles raisons elle aurait de déprimer ? Bordel de merde, tout ce qu'elle a à faire, c'est se balader à travers notre maison hors de prix, donner un biberon à notre bébé de temps à autre, et lui changer ses couches. (...)."
© A. Prowse
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Par Missnefer13500 le 11 Avril 2018 à 11:33Lorsqu'un couple arrive à un point de non-retour, c'est l'équilibre de toute la famille qui menace de voler en éclats...Depuis toujours, Elle nourrit de grandes ambitions. Sur le point de démarrer une thèse en sociologie, elle rencontre le beau et charismatique Pierre, tout aussi ambitieux qu'elle. Néanmoins, deux ambitieux dans un couple, cela fait un ambitieux de trop. Aujourd'hui mariée et mère de trois enfants, après avoir mis sa vie professionnelle entre parenthèses depuis sept ans, et s'être entièrement donnée à sa famille, la jeune femme aspire à autre chose qu'à sa position de maman et d'épouse. Plus que tout, elle souhaite changer de vie, lassée de ce morne quotidien dans lequel elle se consume peu à peu. Devant la détresse de la jeune femme, Pierre joue les aveugles car pour lui, rien ne doit changer. Sa vie lui convient très bien ainsi. Les relations entre le couple deviennent de plus en plus tendues, le combat se fait de plus en plus acharné jusqu'au jour où l'orage éclate. Une tempête aux dommages irréversibles pour toute la famille.Editeur : Auto-édition
Genre: Contemporain
Date de sortie: 12/01/2017
Prix du livre papier :
Version numérique: 2,99 €
ISBN: 9791023604719Tout d'abord je dois dire que la couverture ne donnait pas particulièrement envie que l'on s'y arrête. J'admets que c'est un gros défaut défaut chez moi ,que celui de me laisser tenter par la vitrine. Une fois de plus ce roman va me pousser à admettre qu'il ne faut pas se fier aux apparences."ELLE" n'a pas de prénom, et j'avoue que cela m'a un peu déconcertée. Nous avons un Pierre, un Noé, un Ethan, une Mila, le docteur Monroe, mais nous avons ELLE. Choix délibéré et si justifié de l'auteure comme le lecteur le comprendra en cours de lecture.
ELLE, une femme parmi d'autres ELLES, une anonyme avec lequel le lecteur partage ses espoirs ses désillusions. ELLE, l'enfant, l'ado, la jeune femme, celle qui ne veut pas blesser, celle à l'éducation conventionnelle du "soit parfaite", celle qui accepte toujours le choix des autres, la vie que d'autres décident pour elle.
N'est-elle pas heureuse ? Elle ne manque de rien pourtant. Un mari travailleur acharné qui subvient à tous ses besoins, qui lui permet d'être femme au foyer, des enfants magnifiques et brillants, de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, la possibilité de passer des vacances dans des lieux de rêve comme Hawai, une belle maison confortable et chaleureuse. La vie rêvée de beaucoup de femmes, non ? Oui, mais alors ?
Alors, elle a beau aimer ses enfants plus que tout au monde, pouvoir veiller sur eux sans avoir à les confier à une étrangère, son souhait, vu l'échec de sa tentative de nounou, elle ne satisfait pas de cette vie. Pourquoi ?
Est-ce que parce que dans cette vie sur ce sol étranger, elle n'arrive pas à trouver sa place alors que toute la famille s'est adaptée ?
Pourquoi tait-elle à son mari que ce mode de vie ne lui convient pas, quelle aspire à autre chose ?
Trop encline à vouloir le bonheur des autres, ELLE préfère s'incliner, sans jamais faire valoir ses aspirations. Ainsi au fil du temps, elle accumule les déceptions et les rancœurs, se voyant refuser,par exemple, d'aller en France et se voir contrainte de passer des vacances à Hawai, ce qui comble de plaisir les enfants, de s'imposer des réceptions dominicales, véritables corvées et durant lesquelles elle ne parvient pas à lier des liens avec la gent féminine qu'elle côtoie pourtant régulièrement. Mais c'est ainsi, c'est sa personnalité, faire le bonheur de sa famille, au détriment du sien.
C'est à sa chute dans un gouffre sans fond que nous la voyons tomber. Chaque jour un peu plus.
C'est d'une manière originale que commence le récit. Suite à une énième séance avec le Dr Monroe, notre héroïne va narrer son histoire. Se dévoiler à son médecin, et à cette occasion, à nous lecteurs.
Nous suivons donc le quotidien triste et monotone, ponctué d’introspection, et de moments de joie. C'est sa vie avant Pierre, avant l' Amérique, puis sa vie d 'expatriée et de mère au foyer, qu'est devenue cette jeune femme, qui ne rêvait que d' une brillante carrière contre-carrée par l'arrivée de Noé. Une arrivée toutefois qui la remplie de bonheur avec cette relation fusionnelle mère/enfant.C'est avec beaucoup de finesse et de justesse que Celine De Rosa nous fait partager les émotions de cette héroïne s'enlisant quotidiennement dans des situations qui la dépasse, dans la dépression.
Comme souvent dans la vraie vie, personne ne s'en aperçoit. Son comportement déroutant, avec ses sautes d'humeurs changeantes,donne d'elle un bien piètre, celle d'une caractérielle insatisfaite.
Pierre, le mari trop pris par son poste important, préoccupé à subvenir aux besoins de la famille, s'est complètement américanisé, tout comme ses enfants et tout à sa vie ne voit rien, ou fait mine de ne rien voir.
Isolée, sans amies à qui se confier, ELLE, sombre jour après jour, se repliant davantage sur elle. Aucune de ses relations, ses femmes parfaites ne perçoit sa détresse. Aucune de ces femmes ne peut comprendre ce qui peut bien lui manquer alors qu'elle possède tout, tout pour être heureuse. Mais c'est quoi : tout ?
Ce roman est très pertinent et émouvant. Il nous touche en plein cœur. Parce, qu' ELLE, ce peut-être moi, vous, ELLES, qui se reconnaîtront dans le portrait de cette jeune inconnue, cette anonyme, pas si anonyme que ça.
Son long et inévitable glissement dans ce gouffre sans fond, l'auteure le décrit, de manière si réaliste, que pourrait le croire, vécu. C'est puissant, émouvant, douloureux pour le lecteur qui perçoit la souffrance du personnage principal.
La toile de fond, ce quartier, la vie des femmes genre Desperates Housewives, renforce ce sentiment d'isolement et peut paraître un peu trop américain et trop particulier pour être transposable en France, mais pour moi, il ne fait que renforcer ce sentiment d'isolement et d'enferment, dans une vie de mère au foyer à laquelle s'ajoute les difficultés liées à expatriation.
Que dire de la plume de l'auteure ? Fluide, poétique, addictive, elle vous transporte et vous tient en haleine, et le lecteur se demande comment cette histoire peut se terminer et si un happy-end est envisageable.
Car rien n'est certain, avec ce rebondissement qui explique le prologue.
J'avoue avoir été surprise par le dénouement un peu trop tranché, à mon goût. Quant est-il de Pierre, Noé Ethan et Mila, comment sommes nous arrivés à ce revirement ?
Un coup de cœur pour ce roman qui interpelle sur la souffrance de ces nombreuses femmes qui s'oublient et perdent presque leur identité dans une vie routinière, happées par un quotidien ritualisé. Celine de Rosa nous offre une belle aventure psychologique, certains détracteurs diraient peut-être, que c'est un tantinet exagéré, mais non, il n'en est rien. Bien sûr, n'étant pas dans la peau du personnage, on voudrait bien la faire réagir, l'empêcher d'avoir certains comportements destructeurs, la juger responsable de son isolement avec ce mépris qu'elle a ,quand même, pour toutes ces femmes qu'elle a, à peine côtoyé , qu'elle ne connait pas, ne veut pas connaitre. Mais peut-on se mettre totalement à sa place, alors que son entourage n'y parvient déjà pas lui même. Peut-on en vouloir à Pierre, alors que tout prouve que le dialogue est plus difficile dans un couple que l'on ne croit, (d'ailleurs je dois dire, que j'aurais aimé avoir un petit retour sur sa réaction quant à l'épisode des livres).
Merci à l'auteure pour ce livre voyageur qui m'a permis de faire cette belle découverte, merci à binôme de m'avoir incité à cette lecture et comme d'habitude s'avère être de bon conseil. Un auteur à suivre avec son autre roman La proie
Extraits Citations
"La vie est dure pour les passionnés. Il y a bien peu de place dans la société pour pour ces rêveurs uniquement poussés par le coeur"
"Comment un homme si agité par la passion, n'avait pu comprendre la sienne ?"
" - je savais que j'étais une bonne mère. J'avais juste besoin de vous l'entendre dire. Parfois on a besoin de s'entendre dire les choses mais personne ne vous le dit"
"(...) pour beaucoup il était bien plus important d'avoir l'air heureux que de l'être, quitte à s'inventer une vie de toutes pièces"
"elle souffrait terriblement de la situation et ne pouvait s’empêcher de voir sa vie actuelle comme un sacrifice, un douloureux renoncement dont elle n'avait pu faire le deuil pourtant bien des années plus tard"
"elle ne faisait plus que penser à ce qu'elle avait perdu, plutôt qu'a la famille qu'elle avait gagné"
"De quoi donc aurait pu-t-elle souffrir ? Elle avait tout : une famille, une belle maison et beaucoup d'argent. Cela ne suffisait-t-il pas pour être heureux ? "
"-parfois il faut frouer la mort, pour recommencer à vivre"
© C. De Rosa
Nouvelle couverture qui me plait beaucoup
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Par Missnefer13500 le 21 Mars 2018 à 11:53
1832 : tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l'épidémie et de la guerre des rues, Adélaïde s'ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s'émerveille en recluse des oiseaux du Jardin des Plantes où elle vit, loin des barricades (où Gavroche meurt). Emilie la saint-simonienne se bat du côté de Ménilmontant pour faire entendre la cause féministe.
Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra et soupçonnée d'avoir participé à l'insurrection, est soumise à l'interrogatoire du commissaire, du juge et du médecin. Lucie, la mystique en extase, jouit du corps de Jésus, derrière les murs d'un couvent puis le choléra l'emporte. Comment situer ce texte inclassable ? " Tout est vrai, mais rien n'est vrai " nous dit Thomas Bouchet, historien talentueux du sensible et amoureux rigoureux de littérature.
Ces femmes sont fictives, mais leur incarnation aux accents hyperréalistes se développe à travers l'usage minutieux des archives. Ce sont le corps et ses humeurs, l'expérience sexuelle, les maux de dents, le goût du chocolat ou celui de l'eau de vie dans les estaminets. La girafe du Jardin des Plantes, les indigènes qui traversent le paysage ou la rubrique des faits divers sont autant d'éclats de réel.Editeur : anamosa
Genre: Histoire/Histoire de femmes
Date de sortie: 8/03/2018
Prix du livre papier : Broché 18,00€ (176 pages)
Version numérique: 12,99€
ISBN: 9791095772378Tout d'abord je remercie Masse Critique Babelio et les éditions anamosa pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
L'auteur, historien a recours à la fiction pour mettre en scène quatre femmes de conditions sociales différentes : la bourgeoise Adelaïde, la saint-simonienne Emilie, la marchande ambulante Louise et la mystique Lucie. Une approche originale, des personnages fictifs mais qui pour autant ont bien pu exister sous d'autres noms dans ce Paris des années 1832, tant tout semble si crédible.
C'est à travers leurs voix que nous partageons une histoire sociale et sensible, et en tout premier lieu la condition féminine durant le XIXe siècle.
4 femmes donc et 4 univers différents. Pour autant leur isolement est identique.
Adélaïde épouse d'un scientifique du Jardin des Plantes vivant dans un univers protégé s'ennuie. A travers sa correspondance épistolaire nous partageons son quotidien monotone, rythmé par ses promenades dans les allées du jardin, ses visites à la girafe, la lecture de la Gazette qui la tient informée des événements lointains (pour elle qui vit dans un lieu protégé ), et pourtant si proches, il n'y a qu'à pousser le portail, de l'avancée du choléra, des traitements et recommandations possibles et de l'insurrection républicaine. Nous la suivrons à travers ses lettres à son amie sur toute l'année 1832 et découvrirons ainsi les éléments majeurs de cette période. C'est instructif pour qui méconnaît ce contexte historique. Le texte est typiquement écrit dans le style littéraire de l'époque, tenant compte de la condition sociale des intervenants.
En effet, celui de Louise notre vendeuse des 4 saisons est plus coloré et typique de son statut. Louise suspectée et condamnée, victime d'engagements passés sur un simple concours de circonstance, au mauvais endroit au mauvais moment, délit de faciès ? Ou doute raisonnable, Louise est-elle vraiment celle qu'elle veut laisser croire ?
A travers les actions d’Emilie, notre engagée Saint-Simonienne, notre avant-gardiste, notre féministe qui se bat pour le droit des femmes, j'ai découvert une communauté et ses actions dont j'ignorais l'existence. Ainsi j'ai fait la connaissance du Père Enfantin réformateur social et créateur d'une sorte de mouvement religieux. Emilie est une jeune femme qui se bat pour son idéologie victime du mépris des femmes et manipulée par les hommes. Née trop tôt pour être entendue et soutenue.
Quant à Lucie la mystique, j'ai eu bien du mal à suivre ses pensées et ses sentiments dans son journal intime. Ces interventions sont courtes et peu fréquentes. C'est un personnage qui ne m'a rien fait éprouver ni rien appris, m'ennuyant même à la lecture de ses passages, malgré des textes courts et poétiques.
Portraits de femmes donc de milieux différents toutes liées cependant entre-elles, enchaînées de manière diverses dans ce statut de femme, consenti pour certaines, imposé pour d'autres et contre lequel certaines se rebellent entre colère et ennui.
De beaux portrait brossés par notre auteur historien, Thomas Bouchet qui nous offre ici de manière ludique un petit cours d'histoire et de mœurs, le tout dans un emballage original tout aussi ludique entre cartes de Paris de l'époque, situant nos personnages avec en appui un récapitulatif chronologique de l'année en cours, de dessins de lieux en rapport avec ces chroniques . Un livret éducatif et culturel pour les amoureux d'histoire et de volet social.
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Par Missnefer13500 le 29 Novembre 2017 à 12:08
"Billie, ma Billie, cette petite princesse à l’enfance fracassée qui se fraye un chemin dans la vie avec un fusil de chasse dans une main et On ne badine pas avec l’amour dans l’autre est la plus jolie chose qui me soit arrivée depuis que j’écris".
Editeur : Le dilettante
Genre: Romance contemporaine
Date de sortie: 02/10/2037
Prix du livre papier : Broché : 15;00€ Amazone
Version numérique: 4,99€ ( existe en audio)
ISBN: 2842637909Ce roman est dans ma PAl depuis...
Ce n'est pas moi qui l'ait choisi,il y est tombé je ne sais plus comment, ma soeur ? une amie ?
Bref, après avoir lu La consolante et découvert la plume d' Anna Gavalda, je m'étais promis de le lire... un jour
C'est que la couverte n'est pas attirante, que le résumé succinct que je partage avec vous ne laisse rien deviner du contenu, et que je suis une addict aux couvertures, elles déterminent souvent mes choix, enfin très très souvent.
Eh hop petit challenge sur Au fil des livres : Pour novembre lire un livre à la couverture moche.
Bon Ok moche c'est quoi ? C'est très subjectif, je cherche donc dans ma PAL et bing le voilà le livre pour mon challenge.
Bon tout cela pourrait être du bla-bla mais non parce que ça a du sens.
Ne vous fiez jamais à une couverture ! La preuve !
Ce roman c'est une pépite !
Bon Ok, même enfin de lecture, bien que je comprenne maintenant la présence de ce bourriquet qui n'est pas cependant l'élément essentiel de cette histoire, je reste persuadée que l'on aurait pu faire plus attractif et pas que jouer sur la popularité de l'auteur.
Cette histoire est assez déconcertante et ne fera peut-être pas l'unanimité des lecteurs, en fait, elle ne le fait pas vu les notes sur Babelio et son petit 2,5 et pourtant...
D'abord je suis le charme de la plume de l'auteure, qui surfe entre un langage vulgaire, celui de la rue, enfin de la campagne, celui de notre héroïne Billie la narratrice, d'ou ce langage (ben oui ce n'est pas l’âne qui s'appelle Billie) et poétique, nous renvoie à des musiques, des chefs d'oeuvre littéraires avec comme fil conducteur On ne badine pas avec l'amour. C'est talentueux !
Nous suivons donc Billie ,cette jeune fille atypique, sa rencontre avec Franck et l'évolution de leur relation qui va leur permettre dans un premier temps de survivre puis de vivre une histoire d'amour hors du commun. Oui oui j'ai dit amour, parce que cette amitié là qui lie nos 2 protagonistes est tellement puissante qu'elle se rapproche de l'amour et d'abord dans l'amitié il y a de l'amour aussi entre 2 personnes de sexe diffèrent, j'y crois.
D'ailleurs c'est ce que met en avant Anna Gavalda et sur quoi elle conclue cette histoire (qui pourra peut-être déconcerter) mais en effet l'amour entre deux personnes se justifie-il par le sexe ? Je ne parle pas, et l'auteur non plus, d'homosexualité, quoiqu'il soit un des thèmes de ce roman, non c'est quelque chose de plus subtil.
Anna Gavalda nous offre un personnage haut en couleur avec Billie, une Cosette version campagne et Franck bien sur, sa béquille, celui qui veille sur elle, ne juge pas, pour lequel elle se battra bec et ongle pour être à la hauteur alors que le jeune homme ne demande rien, ne critique rien.
C'est toute la beauté de cette relation, de cette amitié indéfectible, alors que tout les oppose et les attirent. Ils vivent une relation chaotique dans laquelle l'amour et le respect réciproque ne cesse de croitre et de les réunir au fil des ans.
C'est une histoire drôle et émouvante avec des scènes parfois cocasses et d'autres tristes, c'est une histoire de vie, une bouffée d'espoir pour ceux qui luttent et tentent de sortir de leur vie de misère. On y croit.
Une fois commencée cette lecture, on ne peut s’arrêter, outre connaitre la vie de nos protagonistes et bien le lecteur désire savoir comment vont s'en sortir nos héros blessés au fond d'un ravine, perdus au fin fond des Cevennes.
Je conclurais donc en disant que sous l'emballage pas toujours de paillettes se cachent les plus cadeaux.
Merci donc à celle qui m'a offert ce livre, une pépite dans un papier journal.
Extraits citations
"Comme à l’école, je laissais mes défenses à la porte et changeas de dimensions
La campagne, quand t 'es pas comme toute le monde, c'est encore pire que l’indifférence"
"C’était qui la fille déjà, qui m'avait expliqué un jour que le vrai amour, ça n'avait rien à voir avec la planche anatomique ? "
"Les mots qu'on employait n'étaient pas les bons, mais ils faisaient bien leur boulot de mots quand même..."
"ils ont travaillés comme des chiens, ils se sont nourris, pansés, beurrés, dégrisés, engueulés, quittés, gavés, gâtés, pourris, détesté, sevrés, réinitialisés, déçus, adorés, retrouvés et épaulés tout au long et surtout, ils ont appris à lever la tête ensemble.
Ce sont eux qui ont vécu.
Ce sont eux."©A.Gavalda
Bon surprise il existe une couverture plus sympa mais pas en VO
4 commentaires
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