• Au fond de l'eau LCLa veille de sa mort, Nel a appelé sa sœur, Julia. Qui n'a pas voulu lui répondre. Alors que le corps de Nel vient d'être retrouvé dans la rivière qui traverse Beckford, leur ville natale, Julia est effrayée à l'idée de revenir sur les lieux de son enfance. De quoi a-t-elle le plus peur ? D'affronter le prétendu suicide de sa sœur ? De s'occuper de Lena, sa nièce de quinze ans, qu'elle ne connaît pas ? Ou de faire face à un passé qu'elle a toujours fui ? Plus que tout encore, c'est peut-être la rivière qui la terrifie, ces eaux à la fois enchanteresses et mortelles, où, depuis toujours, les tragédies se succèdent.

     

    Editeur : Pocket
    Genre: Thriller
    Date de sortie: 14/06/2018
    Prix du livre papier : Broché 22,00€; Poche : 8,10 €
    Version numérique: 9,99 € 
    Nombre de pages : 504

     

     

     

    Au fond de l'eau LCPaula Hawkins vient encore nous surprendre avec un deuxième roman. Un roman très  déroutant avec un mode de construction déconcertant qui fait que l'on peine un peu à entrer dans l'histoire tant elle est sinueuse, comme la rivière qui coule à Beckfort avec son bassin aux noyées et ses eaux sombres et mystérieuses, dans lesquelles se sont noyées tant de femmes de leur plein gré où pas.

    Nel y a disparue à son tour. Suicide assure sa fille Lena. Impossible pense Jules/Julia la sœur. Mais comment peut-elle savoir vu que Nel et elle sont brouillées depuis des années ?  Connaissait-elle vraiment sa sœur ? Les souvenirs qu'elle possède de cette dernière ne sont-ils pas altérés par le temps ? Nel était-elle celle que Jules décrit ?  

    C'est un des thèmes qu'aborde l'auteure dans cette intrigue. Connait-on vraiment nos proches, nos parents, nos frères, nos sœurs, nos filles ?

    Kathie, 15 ans ou 17 ans, je ne sais pas, s'est jetée dans le bassin aux noyées, sac à dos et poche lestées de pierre. Il n'y a pas de doute sur son suicide, mais pour tous et surtout ses parents c'est l’incompréhension la plus totale. La jeune ado respirait la joie de vivre. Rien dans son comportement ne laissait présager cette décision, même pas la veille de sa mort. Soirée que sa mère décortique à l'infini. Comment a-t-elle pu ne pas voir la détresse de sa fille ? Et surtout l’éternelle question qui tourne en boucle dans sa tête : le Pourquoi. 

    Et nous voilà embarqués dans  un autre thème, le deuil d'une enfant, la méconnaissance de la vie qu'elle mène en dehors de nous, les secrets. Tandis que certains cherchent à comprendre pour pouvoir avancer, d'autres tiennent des promesses. Taisent la vérité. Car la vérité n'est pas toujours bonne à dire, elle peut détruire des vies. Mais la vérité finit toujours par éclater, car on est souvent plusieurs à la détenir.

    Et hop, un nouveau thème central dans cette énigme :  existe-t-il une seule vérité ? La vérité vraie, comme disent les enfants. N'existe-t-il pas, parfois, plusieurs interprétations à des événements vécus par des personnes différentes et chacun, de fait, pense détenir la vérité. SA vérité.

    C'est ce que découvrira Jules, un peu trop tard pour se réconcilier avec sa sœur, quand elle prend conscience qu'elle a interprétée à sa manière, certaines paroles suite à un événement fort de son passé. Et à partir de là, chacune d'elle a détenue, la vérité sur un même événement.

    " Mais que savait-elle de la vérité au juste ? Les gens ne font que raconter leur version de l'histoire " 

    Mais la vérité est aussi manipulable. La preuve avec l'histoire de Lauren, la femme de Patrick et la mère de Sean. Il faudra que l'eau coule sous le pont avant que Sean comprenne que ses souvenirs ont étés manipulés pour coller à  ce que son père Patrick veut qu'il se souvienne.

     Dans cette intrigue à plusieurs voix donc, beaucoup même, les sujets sont donc particulièrement forts et contemporains dans une aventure impliquant donc de nombreux personnages avec leurs histoires propres. Et on se demande quel en est le lien.  On avance à petits pas  en prenant garde de ne pas se laisser submerger par l'eau au risque de nous noyer dans ce flot continu d'informations de toutes sortes.

    L'eau, tout tourne autour d'elle avec toute sa symbolique. Elle tient donc une grande place dans le roman avec son sinistre bassin aux noyées. le mysticisme aussi, avec le personnage de Nikkie qui détient elle aussi des vérités transmises par les défuntes. Vieille folle, ou observatrice née ? Après tout c'est un petit village, de sa place à la fenêtre, n'est-elle pas bien placée pour suivre les va et vient de ses voisins ? Mais peut-être est-elle tout simplement détentrice de secrets ?  Car comme partout dans le monde, les gens ne sont pas toujours ceux qu'ils paraissent. 

    L'intrigue est complexe tant l'auteure aborde des événements sans liens apparents entre eux. La mort de  Libby, au siècle dernier pour sorcellerie, ayant séduit un homme marié, Kathie la jeune fille parfaite qui cache un lourd secret par amour,  Anna qui a assassiné son mari avant de se noyer, Lauren la mère  de notre enquêteur qui s'est, semble-t-il, suicidée, et pour finir Nel et son obsession pour cette rivière et ses femmes disparues. 

    Nous suivons donc chaque personnage dans ses pensées, ses actions.  L'auteure instille les informations au compte goutte, mais au fur et à mesure que l'on avance dans le récit tout ce met en place, et nous parvenons au dénouement, logique, pas vraiment inattendu.

    En conclusion un thriller haletant et passionnant passé le cap des premiers chapitres et l’alternance de voix dans le récit. L'intrigue est bien ficelée, la plume de l'auteure plaisante et fluide.  Presque un coup de cœur.

     Car petit hic, eh oui, il y a en a un. C'est encore mon besoin de crédibilité qui parle. Elle concerne le chapitre Lena/Mark ( oups j'avais fait une erreur de prénom) et une mystérieuse disparition. Étonnant non ? Je suis curieuse d'avoir l'avis de mes copines de lecture sur d'autres questions sans réponses. 

     

    Au fond de l'eau LC

     

     Avec Gaelle, Marie et Anne qui nous abandonnées en cours de route.

     

    Extraits citations

     

    "- (...) je n'ai aucune envie d'aller mieux. Comment le pourrais-je ? Mon chagrin me semble tout à fait approprié. Il... pèse juste ce qu'il faut, il m'crase pile comme j'en ai besoin. Ma colère est saine, elle m'aide à tenir"

     

    " Et au milieu, il y a cette rivière, et c'est cette rivière qui est le plus étrange, parce qu'on a l'impression que quelque coté qu'on se tourne, quelle que soit la direction vers laquelle on se dirige, on finit toujours par  tomber dessus"

     

    © P. Hauwkins

     


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  • Au feu les pompiers LCSix incendies en vingt-quatre heures, deux morts, plusieurs blessés. Helen Grace n'a jamais vu ça. Comme si quelqu'un tentait de réduire la ville en cendres... 
    Accompagnée de son équipe et bien décidée à arrêter le pyromane acharné, Helen sait qu'elle ne peut se permettre le moindre faux pas : non seulement cela aurait de lourdes conséquences sur la survie des habitants, mais sa carrière serait également finie. Pourtant, alors que Southampton s'embrase et que de plus en plus d'immeubles partent en fumée, les sombres penchants de la détective prennent le pas sur sa raison...

    Editeur :  Escales éditions
    Genre: Thriller Collection Les Escales Noires
    Date de sortie: 1/03/2018
    Prix du livre papier : Broché 21,90€ 
    Version numérique: 14,99€ 
    Nombre de pages: 448

     

     

     

    Au feu les pompiers LCEncore un tome de M.J Arlidge magistral !

    D'un opus à l'autre, et ce depuis Am Stram Gram, mon préféré à ce jour, l'auteur ne cesse de surprendre par ces thrillers variés. Certes la trame est identique de l'un à l'autre avec son assassin, plutot sériel killer et dont on ne découvrira l'identité que dans les derniers chapitres. Je défi quelqu'un de dire  qu'il  a des soupçons en cours de lecture.

    Tout comme Helen, le lecteur n' a pas beaucoup de pistes à suivre, tant les liens entre ces incendies semblent inexistants.

    Quelles sont les motivations de ce pyromane ? Le plaisir de voir le feu tout consumer, vibrer devant le spectacle des flammes dévastatrices ?  Où des incendies pour cacher un meurtre ?  À chaque attaque des lieux ciblés, entreprises florissantes et une maison dans des quartiers tout autant aisés que populaires. Alors quel rapport entre les victimes ?

    Notre cerveau turbine, mais ne trouve aucune réponse, tout comme Helen Grace et son équipe.

    Encore une fois l'auteure nous rappelle qu'il ne faut pas se fier aux apparences, que les blessures secrètes engendrent souvent des désirs de vengeance, pas toujours envers les présumés coupables de leurs tourments.

    M.J Artlige nous envoie sur des fausses au pistes au fur et à mesure que l'enquête progresse, comme dans la vraie vie. J'apprécie son cheminement.

    Comme dans les autres tomes, l' histoire personnelle de notre personnage récurant est au centre du roman, ainsi que celle d'autres personnages secondaires comme Charlie. la seule personne avec qui Helen entretient des relations normales comme tout un chacun.

    Helen est très particulière. L'auteure développe son addiction, celle qui lui permet d'avancer, d'oublier dans sa propre doulour, les horreurs de son métier  qu'elle ne partage avec personne tant Helen est une solitaire. Cette addiction très déconcertante et peut être choquante pour certains, est dans l'air du temps. C'est quelque chose dont on parle plus ouvertement de nos jours et traité dans de nombreux romans contemporains.

    Dans ce tome nous ferons la connaissance du nouveau superieur hiérarchique de notre héroïne. Une personnalité aux comportements intriguant. Et quelque chose dans le dénouement nous laissera perplexe et c'est là qu'on peut admirer le talent de M.J Arlidge pour le cliffhanger. La disparition d'un objet appartenant à Helen, m'avait titillé, j'imaginais que l’insistance de l'auteur sur le sujet n'était pas anodine. mais je n'ai pas songé une minute à une telle sortie !

    Comme à son habitude l'auteur nos brosse des aventures dans un contexte réaliste, abordant des problématiques sensées, contemporaines, qu'elles soient sociales, ou comportementales. Il peint des décors, loin  d'être idéalisés, du mode de fonctionnement de la police britannique, nous plongeant dans des ambiances sordides, dans les affres de culpabilité de nos héros, les rendant  ainsi humains et plus vrais que nature. Il s'attache à dépeindre avec quelle rapidité démarre la vindicte populaire, avec ou sans preuve de culpabilité confirmée, simplement exacerbée par des infos journalistiques dont l'objectif est de faire le buzz.

    Nous retrouvons donc l'horrible peste de Granita. Peut importe à cette journaliste de détruire  des vies, d'inciter à des actes répréhensibles, de provoquer des drames. De ce fait on se demande ce que l'auteur réserve à ce personnage dans les prochains tomes.

    Je suis, donc, une nouvelle fois sous le charme de la plume de l'auteur dans toute son intégralité, le style, la trame, la construction de l'intrigue, les personnages qui se dévoilent de plus en plus en plus au fil des tomes. L'auteur maîtrise son sujet sur les incendies criminels, la passion de certains pour le feu.

    Mon seul bémol, un petite incohérence s'est glissé pour moi dans cette intrigue. Je ne peux croire en une telle issue. Les agressions sur agent passant aux oubliettes au profit de l'intrigue. pas vraiment crédible de mon point de vue pour qu'on en reste là !

    Pour le reste, je dis chapeau bas Mr Arlidge. Une fois encore vous nous offrez des assassins  hors du commun, une trame  haletante,du suspens, des rebondissements et des personnages aux comportements adaptés aux circonstances.  Une intrigue particulièrement bien ficelée, parfaitement construite qui passionne le lecteur jusqu'à la dernière ligne. 

    Coup de coeur ! Mais le premier opus de l'auteur reste mon préféré par son coté angoissant que l'on a pas aussi puissant ici. 

    Rdv pris l'année prochaine avec l'auteur pour les prochaines aventures du Commandant Helen Grace. Un peu frustrant d'attendre en sachant que plusieurs tomes sont déjà publiés en Angleterre. 

     

    Au feu les pompiers LC

     

     

     

     

     

    Avec Gaelle

     

    Extraits citations 

     

    " Thomas compris pourquoi sa carte et bien d'autres comme la sienne lui apportaient autant de réconfort. Elle lui rappelaient qu'en dépit de la noirceur qui régnait en ce bas  monde, la bonté existait aussi "

     

    " Ensemble nous sommes plus que la somme de nos parties "

     

    " Helen Grace était la pierre angulaire  du commissariat central de Southampton ; si elle se brisait tous s'effondreraient "

     

    " la façon qu'avait le feu de changer les gens provoquait toujours  une réaction physique sur lui"

     

    " Il parait que les femmes aiment  les hommes en uniforme mais l'inverse n'est pas vrai. Ces messieurs seraient-ils intimidés par les femmes policières ?  "

     

    © M.J Arlidge

     


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  • La jeune fille sur la falaise LCEn plein chaos sentimental, Grania Ryan quitte New York pour aller se ressourcer en Irlande, dans la ferme familiale. C'est là, au bord d'une falaise, qu'elle rencontre Aurora Lisle, une petite fille étrange et attirante qui va changer sa vie... En trouvant de vieilles lettres datant de 1914, Grania va découvrir le lien qui unit leurs deux familles depuis des années. D'une histoire d'amour incroyable à Londres en temps de guerre à une relation compliquée dans le New York d'aujourd'hui, les destins des Ryan et des Lisle s'entremêlent tragiquement depuis un siècle. Mais quel est ce secret qui est à l'origine de presque cent ans de chagrins ? Obsédante, exaltante et bouleversante, l'histoire d'Aurora raconte le triomphe de l'amour sur la mort. 

    Editeur :  Charleston
    Genre: Litterature contemporaine
    Date de sortie: 6/11/2015
    Prix du livre papier :  Broché : 24,75€ Poche : 9,50€
    Version numérique:  7,49€
    Nombre de pages: 629

     

     

     

    La jeune fille sur la falaise LC Tout comme Aurora, je vais tout d'abord vous raconter une histoire.  Celle de ce livre. Eh oui, le lire a été compliqué.

    Salon du Livre 2017. Une couverture accrocheuse attire notre attention. Gaëlle et moi ne connaissons pas l'auteure présente sur le stand  Charleston. C'est l'occasion de le faire. Le résumé et tentant. Et notre credo : n'acheter que des livres dédicacés. Malheureusement par un fâcheux concours de circonstances, j'égare un de mes nombreux sachets dans lequel  se trouve La jeune fille sur la falaise. Un an plus tard le Bookjar a parlé.  Alors  est-ce que je regrette de me l'être procuré à nouveau ?

    Depuis tout ce temps, il est clair que je ne me souvenais plus du thème du roman ! Et j'ai décidé de me plonger dans la lecture sans lire le résumé.

    Ce fut donc une agréable surprise d'y découvrir des thèmes que j'affectionne, comme les sagas familiales, les secrets. En toile de fonds, deux périodes  : la contemporaine et celle de la deuxième guerre mondiale, le contexte social du milieu de XXe siècle, le statut social, le tout se déroulant entre 3 pays : L'Irlande, l' Angleterre et les Etats-Unis sur trois générations. 

    L'entrée en matière choisie par Lucinda Riley est déroutant. J'avoue n'avoir pas apprécié l'introduction avec la présentation d' Aurora, qui viendra à plusieurs reprises mettre son grain de sel dans ce récit. 
    Mais une fois plongée dans l’histoire  de ces 2 familles et de leurs secrets, on n'a pas envie d'en sortir. 

    Nous suivons donc le quotidien de Grania venue se ressourcer sur la terre de ses ancêtres, après un choc terrible qui va l'éloigner de son compagnon, Matt. Pourtant les 2 jeunes gens semblent s'aimer toujours. Elle nous entraînera dans une histoire étonnante et nous fera partager son passé familial qu'elle découvre soudain.

     C'est ainsi qu'après s'être attachée à la petite fille sur la falaise et à son père, elle va découvrir que leurs familles sont étroitement liées depuis plus de 100 ans. C'est sa relation avec Aurora qui va pousser la mère de Grania a faire des révélations sur la vie de son ancêtre et dévoiler le destin tragique cause de la brouille entre les 2 familles.

    Faut-il croire aux anges, au karma, aux événements qui se répètent de génération en génération ?  Faut-il croire aux missions de certaines personnes, afin de faire pardonner,  un jour, les péchés de leurs aïeux ? 

    La romance est passionnante et addictive. Le fait que nous oscillons entre présent et passé n 'est pas perturbant.

    L'auteure nous émeut au fil des pages en traitant de sujets éternellement d'actualité, le deuil, la perte d'un enfant, d'un parent, la solitude, le suicide, la maladie, les blessures secrètes, la difficulté à communiquer, le sentiment de rejet, l'ingratitude des enfants envers leurs parents qui ont tout sacrifié pour eux, l'évolution des mœurs, du mode de vie.

    Tous ces thèmes font de ce roman une histoire réaliste et crédible.

    Enfin presque.

    Le bémol pour moi, c'est la relation Alexander/ Grania avec la naissance de ce lien affectif, qui les lie si vite, alors qu'ils croisent à peine. De  même je ne suis pas parvenue à donner un âge à ce personnage. Encore moins quand Kathleen nous fait ses révélations sur son lien avec Lily, la femme d' Alexander. Je suis sortie déroutée. Et quel âge a donc la mère de Grania en sachant que celle dernière a 31 ans  ?

    Je sais, je sais, certains diront : ce ne sont que des détails. Mais moi, ils m'ont perturbée.  

    Pour le reste, c'est le genre de saga familiale que j'affectionne, une saga historico-familiale dirais-je !

    L'auteure sait nous surprendre tout au long de cette aventure avec des rebondissements et situations inattendues, mais surtout avec son dénouement étonnant auquel on est loin de songer et qui rend cette aventure encore plus émouvante.  Les personnages touchants, aux  personnalités bien campées vous font vibrer, trembler, espérer, et certains vous émeuvent  plus que d'autres que l'on trouvera détestables.

    Aurora, personnage central du roman, s 'exprime dans un langage très adulte et l'on peut s’en étonner, jusqu'à ce l'on comprenne que c'est un choix de l’auteure de brosser le portrait d' une enfant très mature, marquée par les drames de sa vie, et un coté un peu mystique.

    J'ai été parfois un peu déroutée par l'emploi de certains mots, comme assoyez vous et magasiner, avant que je comprenne que mon exemplaire avait été traduit par un canadien.

    Arrivée au terme de ma lecture, je suis encore sous le charme de ses deux familles  et des personnages qui m'ont accompagnée tout au long du chemin, sur cette falaise frappée par le vent dans le comté de Cork en Irlande.

     

    La jeune fille sur la falaise LC

     

    Avec Gaëlle

     

    Extraits citations

     

    " maman essaie de croire que rien n'a de fin, surtout pas l'amour"

     

    " tu sais, tout le monde est confronté, à des situations merdiques dans la vie. C'est ces moment-là qui peuvent renforcer une relation. Ça et les compromis.   "

     

    " Pourtant, son cœur lui disait tout autre chose, parce que son mariage était une imposture, le triomphe du conformisme"

     

    "(...) Je préfère penser que chaque nouveau-né est doté de son propre esprit et que, quelle que soit son éducation, il  deviendra ce qu'il est prédestiné à devenir."

     

    " -Ce n'est pas parce que quelqu'un  ne se trouve pas dans la même pièce que toi, ou qu'il n'est pas avec toi en ce moment qu'il ne t'aime pas"

     

    " Et comment saurions-nous que nous sommes heureux si nous n'étions pas tristes parfois ?"

     

    " Et si la mort de Sean, la perte de ses rêves et de ses espoirs lui avaient appris quelque chose, c'était bien qu'il fallait vivre l'instant présent"

     

    "- (...) Tu sais aussi bien que moi qu'on ne peut pas reprocher à la nouvelle génération les péchés commis par la précédente "

     

    " À présent, on exige d'être heureux. On pense qu'on le mérite" 

     

    "(...)les couples modernes étaient devenus trop exigeants. la hiérarchie des besoins avait évolué. Un couple n'avait plus les même priorités"

     

    © L. Riley

     

     

     

     

     

     


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    L'enfant de ma tête1933. Un petit garçon naît après la mort de son frère aîné, en Afrique Équatoriale Française. Sera-t-il ce qu’on rêvait pour l’autre : officier de marine, comme son grand-père, puisqu’il adore déjà la mer ? Catholique pratiquant, bon fils et bon enfant, bon père de famille ? Le petit garçon a une grande sœur, elle aussi élevée dans la religion. Ils jouent ensemble. 39-40, le père est mobilisé. La famille fuit Paris. Ira-t-elle en Afrique en passant par l’Espagne ? Gagnera-t-elle l’Angleterre ? La République française, Liberté, Égalité, Fraternité, est abolie. Le maréchal Pétain, en timbres, remplace Marianne. La devise est Travail, Famille, Patrie. La famille revient à Paris. Le père la rejoint. Adolph Hitler perd Stalingrad. El Alamein. De Gaulle en Angleterre, condamné à mort par Pétain, survit encore : la France résiste. Les enfants aussi avec leurs cartes alimentaires. L’horreur plane sur le pays. Le petit garçon grandit. Il adore lire, écrire, dessiner. Il rencontre des maîtres extraordinaires, monsieur Nicolas et monsieur Burnouf. Il sait les évangiles par cœur mais en cachette, ne va plus à la messe. Il voit la mort des autres de très près, dans la rue. Est-ce cela grandir ? Mais rien n’est vrai dans cette histoire, où pourtant tout a été vécu. Pour le moment, c’est un enfant. Il l’est encore.

     

    Editeur :  Editions du Jasmin
    Genre: Litterature française
    Date de sortie: 8/11/2004
    Prix du livre papier :  Broché : 20,00€
    Version numérique:  non
    Nombre de pages: 453

     

    L'enfant de ma têteTout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions du Jasmin pour cette belle découverte.

    À travers ses souvenirs  Philippe de Boissy son vécu sous la deuxième guerre mondiale à travers ses yeux d'enfants. Un enfant tente de décoder le langage des adultes et les événements qui bouleversent la vie  de son entourage.

    Il nous berce de mots, qu'il tourne et retourne, et l'on s'en délecte, comme une friandise, avec ce gamin qui les collectionne dans ses carnets jusqu'à ce qu'il en comprenne le sens. On sent très vite que l'auteur a vécu dans un cadre de vie particulier, dans une ambiance studieuse,  catholique et pratiquante, même s'il n'est pas très bon élève, étant dissipé au possible.

    Nous le suivons lui et sa petite famille, hormis le père médecin militaire en mission, dans son quotidien, dans ses voyages vers le pays basque et Toulon, en ce qui est encore la France Libre.  Au retour du père ils rentreront tous à Paris  et subiront les restrictions de la guerre.  

    L'auteur nous enivre de ses mots, de ce passé, de ses rencontres, de son mode de vie  qui vont conditionner son futur. On le perçoit dans bons nombres de ses allusions.

    C'est avec beaucoup de poésie que Philippe de Boissy , descendant d'un ancêtre littérateur méconnu, nous fait vivre un pan de son histoire avec en toile de fond le contexte historique et social. L'histoire avec un grand H, nous la vivons à travers ses interrogations et ses yeux d'enfant. Une belle aventure avec une pointe de nostalgie qui évoque un grand-père aimant et très aimé qui nous faire rire avec  jugements et ses Zéro.

    Ce récit est ponctué d’événements marquants comme l'attaque de Mers El Kébir, le sabordage de la flotte à Toulon... et les petits riens de la vie collégiale dans des écoles religieuses. Si certains passages sont instructifs et éducatifs, d'autres plus centrées sur le quotidien d'un enfant à l'école, sont plus ennuyeux  et ont plus d’intérêt pour l'auteur que le lecteur qui ne se passionnera pas pour le détails de certains  jeux chers à Philippe de Boissy.

    Dans ce roman, l'on perçoit un hommage à certaines personnes qui l'ont instruit tel que Mr Nicolas et l'on ne peut qu'envier le petit garçon de l'époque d'avoir eu un  tel précepteur à la méthode éducative originale. 

    Ainsi s'étirent les chapitres qui se concluent de manière assez inattendue. Cependant on reste sous le charme de la plume de l'auteur et de sa vision d'une époque révolue, triste et parfois violente de notre histoire de France, perçue par un enfant, mais qui n'en a pas forcement à l'époque compris toutes les atrocités.

     

    L'enfant de ma tête

     

    L'enfant de ma tête

     

     

     

     


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  • La fête continuera sans toi SPLes amis, c’est comme une deuxième famille. Mais que se passe-t-il lorsque l’un de la bande disparaît brutalement ?

    Valentin, Ashley et Puja apprennent la tragique nouvelle par une belle journée d’été.

    Plus rien d’autre ne compte désormais que de rendre un dernier hommage à cette amie disparue. En dépit des lois du pays, en dépit de leurs proches, en dépit même de leurs propres vies, tous les trois vont partir pour un road-trip aussi dangereux qu’improvisé en terre inconnue.

    Quelles relations entretenaient-ils vraiment avec cette amie commune ?

    À travers le doute, l’espoir et le deuil, tous les trois vont comprendre que l’amitié n’est pas seulement une béquille, mais aussi un pansement.

     Editeur : Auto-édition Amazon
    Genre: Litterature contemporaine
    Date de sortie: 5/10/2018
    Prix du livre papier : 
    Version numérique: 0,99 € en promo
    Nombre de pages :  134

     

     

    La fête continuera sans toi SPJe suis très heureuse d'avoir lu ce roman en avant première. Merci Théo Lemattre pour ce SP. J'ai ainsi pu découvrir ta plume avec ce roman, tandis que Prêts à tout dort dans ma PAL depuis le Salon du Livre en attente d'une LC avec ma binôme. Il ne reste plus qu'à espérer que la petite main innocente de son fils le fasse vite sortir de la  Book  Jar très vite maintenant.

    Une chose est sûre, c'est que je vais lire tous tes romans Théo. Tu m'as séduite par ta plume et ta manière de nous raconter des histoires. 

    Dans ce récit, narré par Valentin, l'auteur aborde un thème sérieux et pas très gai, celui de la perte d'un être cher vécu par des adolescents. Comment accepter une disparition que l'on peut qualifier de prématurée ?  Comment des jeunes gens de 18 ans peuvent-ils imaginer que la Faucheuse va frapper  l'un de vous alors que tout leur avenir est devant eux ?   C'est impensable, inimaginable. Pourquoi  ? Comment ? C'est injuste c'est cruel, d'autant plus quand on s'est séparé sans se dire vraiment au revoir.

    Théo Lemattre aborde donc le sujet de la précarité de la vie, quand à 20 ans on se croit intouchable. Qu'a-t-ton raté, que ne sait-on pas dit ? Que l'on s'aime ? Mais ces questions touchent tous et toutes quelque soit l'âge. Ce drame vous pousse aux regrets, vous fait dire qu'il faut revoir ses comportements. Mais on sait bien que ce ne durera qu'un temps, nous dit Valentin. C'est si vrai ! 

    " (...) Je suis l'autre qui dira à ses amis, tous bien en vie, que nous avons perdu un être cher, et qu'il faut profiter de la vie. Ils vont dire ça, sans même n'avoir jamais perdu personne. Ils vont dire ça, mais ils ne vont pas le faire. Car en vérité, on ne profite de la vie que le jour où la Grande Faucheuse passe un peu trop près de notre tête. "

    C'est une magnifique histoire d'amour et d'amitié que nous offre l'auteur à travers se road-trip dans lequel nous entraîne le trio, décidé malgré les épreuves du BAC imminentes à se rendre à l'enterrement de leur amie. Sauf que ce n'est pas à la porte à coté ! Un long périple les attend. Mais ce besoin viscéral de s'y rendre va les pousser aux pires extrémités.  Valentin en a besoin, pour croire à ce décès, pour cheminer et faire son deuil. Accepter autant que possible cette mort inattendue. C'est compréhensible et légitime.

    Ashley, Pujo et  Valentin vont faire un choix qui leur semble juste, plus que juste, important, vital.  Des épreuves ça se repasse. Dire Adieu à une amie, non ! On n’enterre les gens qu'une fois.

    Eh oui, dans la vie certains actes sont importants, mais leur importance n'est que celle que chacun veut bien lui donner. Pour Valentin il n'y a pas à réfléchir. Sa décision est immédiate, spontanée. Ses sentiments influent sur sa décision irrévocable, malgré les difficultés organisationnelles.  Ses amis suivront malgré quelques réticences. Pour Mathilde.

    C'est dans ce road-trip semé d’embûches pour rejoindre le Portugal afin de lui dire adieu que nous cheminerons à leurs cotés entre présent et passé, partageant ainsi leurs souvenirs qui remontent à la cour d'école. Une amitié de longue date, né à la première rencontre, qui a perduré et s'est enrichie au fil des ans.

    " Tout s'est passé très vite : en une journée à peine. Parfois ils faut des années pour bâtir nue amitié solide"

    C'est avec des mots justes que l'auteur nous touche, nous émeut, nous fait rire aussi. Ses personnages sont vivants. En eux, on semble même reconnaître quelques amis, nous, un peu, beaucoup, selon notre propre vécu. Comme Valentin et sa petite bande, nous avons  partagé aussi des moments de joie, de tristesse avec des amis fidèles, certains bien sûr sont sortis de nos vies, mais d'autres sont toujours là. Et les souvenirs perdurent. 

    Le dénouement est étonnant, (enfin presque, si on ne prête pas trop attention aux sentiments de Valentin qu'il partage avec nous). Au bout du chemin il qui va découvrir la différence entre amour et amitié.  L'amitié, une forme d'amour, dans les sentiments qui nous lient aux autres. Mais parfois le prélude à autre chose.

    Un histoire addictive qui se lit d'une traite, entre introspection et rebondissements parfois cocasses. Un roman qui traite de la perte d'un être cher mais qui n'est pas triste pour autant. Un roman très court mais particulièrement bien construit et abouti, très réaliste qui nous fait réfléchir à nos propres comportements . Une belle aventure humaine très bien brossée.

    Coup de cœur. Un roman  sur l'amitié qui m'a fait penser à Danser encore de Julie De Lestrange, ( que j'avais aussi beaucoup aimé), tout en étant différent. Un hymne à la vie de celui qui perdure dans nos souvenirs alors que la fête continuera sans lui.

     

     

     

     

    Extraits citations

     

    "Les  gens qui nous entourent font tellement partie du paysage qu'il y a en a peu  qui existent réellement à nos yeux"

     

    "- Peut-être, mais les amis... ce sont aussi les bandages de la vie, non ?

    - Comment ça ?

    - C'est juste que ... même si les bandages ne referment pas les plaies, ils les empêchent de saigner davantage . On sera tous  bandages entre nous, mutuellement. Puja et toi, vous êtes mes bandages. 

     

    "Mais surtout, un deuil c'est accepter le vide immense que laisse la personne qui s'en va. C'est que ce vide, ce manque au fond de nous ne se remplisse plus jamais "

     

    " Les gens sont irremplaçables. Qu'ils soient simples ou complexes, ils ont tous ce petit quelque chose qui fait qu'ils sont uniques et que quoi qu'il arrive, on ne pourra jamais les remplacer."

     

    " Un amie qui part, c'est une étoile dans le ciel qui s'éteint aussi"

     

    " je sais bien qu'on dit souvent que les morts vivent encore dans nos cœurs mais c'est faux. Ils ne vivent pas, il sont sous respiration artificielle avec  un cordon relié directement à notre  mémoire. Aussitôt que nous cessons d penser à eux, ils disparaissent" 

     

    " Ceux qui n'on jamais connu le départ d'un ami ne peuvent pas comprendre ça. Mais partir loin, c'est comme mourir"

     

    " C'est souvent ça avec les rêves : on aime les garder dans nos têtes pour les chérir, parce qu'on a peur qu'ils ne se réalisent jamais."

     

    " C'est sans doute ça la morale de l'histoire : on n'est jamais là aux bons moments, et ceux sont précisément ces bons  moment-là que choisit e destin pour foutre la merde"

     

    © T. Lemattre

     

     


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