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    Entre Renaud et son fils Tom, c’est l’incompréhension. À 17 ans, l’adolescent semble glisser sur une mauvaise pente : échec scolaire, violence, drogue… Une crise que traversent de nombreux parents. Convaincu que son fils doit rompre avec son environnement toxique, Renaud lui propose une aventure extraordinaire : la traversée à cheval et à deux des steppes d’Asie centrale, aux confins du Kirghizstan. Pendant trois mois, le père et le fils vont franchir des montagnes, traverser des déserts, rencontrer des personnages insolites, reproduire les gestes simples des nomades… Surtout ils vont vivre une incroyable aventure humaine au cours de laquelle ils seront obligés de compter l’un sur l’autre. Chacun avec un objectif : pour Renaud, aller à la rencontre de son fils ; pour Tom, découvrir un père pour, à son tour, devenir un homme

     


     

    D'avoir je souhaite dire un énorme merci à Masse critique de Babelio et aux éditions Kero pour m'avoir permis de faire cette découverte.

    Par  quoi commencer ?

    Parce que je viens à peine de tourner la dernière page et je suis sous le choc de toutes ces émotions et que je me demande  comment je vais les ordonner  et réussir à retranscrire le plus fidèlement possible, tout ce "waouh"que j'ai en tête.

    D'abord sachez qu'une fois la première ligne lue, il m'a fallu aller jusqu'au dernier mot, assez facile au demeurant ce qui m'a pris juste 3 petites heures. Oui impossible à lâcher!

    Cette histoire n'est pas une fiction, c'est un voyage initiatique entrepris par un père et un fils , au bout du monde au milieu de nulle part , dans un pays qui ne ressemble absolument pas à chez nous, les modes de vie  y sont on ne peut plus diamétralement opposés comme le découvrira Tom qui s’étonnera du travail  effectué par de  très jeunes enfants et des femmes dans des conditions austères. C'est sur quand on a la chance de vivre dans notre société, dans laquelle il faut une dérogation pour qu'un gamin puisse travailler l'été à 16 ans c'est assez déroutant, et quand nos gamins se contentent juste de se lever pour aller au lycée sans autre préoccupation ,  faire tout  juste son lit , et encore, çà l'est encore plus!

    Denis Labayle rend cette lecture facile, il nous fait partager alternativement cette aventure en alternant les pensées et le déroulement de road-trip , par  Renaud et Tom.

    J'ai trouvé formidable et super émouvant que le père et le fils dévoilent autant de leur intimité, c'est partagé avec beaucoup de pudeur mais j'avoue en avoir été très émue. Ils m'ont aussi,par moments, fait sourire et jusqu'à rire  parfois avec certaines scènes de la vie quotidienne

    Partager avec eux ce voyage est fabuleux, parce vraiment j'avais l'impression d'y être, de les connaitre même. C'est intense, puissant.Je vous assure que l'on tremble parfois au vue de certaines situations, et il faut croire qu'un ange veillait sur eux.

    Avec Renaud et Tom nous rencontrons des personnages insolites, un peuple généreux  dans un pays ou la population est assez démunie et l'idée de Renaud ,que certains pourrait trouver assez radicale ,pour trouver une solution , restait osée avant de s’avérer payante.

    J'ai toujours entendu dire que dans certaines thérapies pour enfants et adolescents , les animaux , dauphins, chevaux ,  étaient très utilisés J'ignore ce qu'en savait Renaud François , mais l'on voit bien qu'il s'est énormément démené pour tirer son fils du gouffre dans lequel il s’enfonçait (drogue, alcool,échec scolaire) et sa propre remise en  question sur propre inexistante relation filiale. 

    Je dois reconnaitre que beaucoup de parents sont confrontés a cette problématique, plus ou moins importante et plus ou moins longtemps, et quoique l'on fasse  sanctionner sévèrement ou laisse passer , rien ne marche. mais cette idée est assez surprenante, un face à face quotidien sans alternative d'évitement  possible en cas de dispute, fallait l'oser et y croire.

    Vu de l’extérieur , c'est assez drôle j'avoue, parce qu'en suivant les clashs entre nos protagonistes , je trouvais que les deux avaient tort (alors que je sais que je me suis comportée comme çà dans des clashs avec mon fils ado, bon juste le mauvais passage, celui qu'il nous faut franchir parfois) et j'ai compris et aimé Hélène, ( quelle chance ils ont eu de faire ces rencontres )  sa  manière d' aider.  Ici en tant que lectrice , on ne prend  partie  ni pour l'un ni pour l'autre. On ne peut que compatir, espérant qu'ils vont trouver un moyen de se parler, de se comprendre et de s’entendre.

    C'est sur que le coté violent de Tom m'a dérangé , vu que dans ma vie je n'y ai jamais été confrontée, et je comprend le dénuement de Renaud , comment agir ? Une fois encore il  a eu la chance de faire de belles rencontres dont Pierre qui donne ce conseil:

    "Quand un cheval ne veut pas obéir, qu'il refuse, par exemple, de franchir un obstacle, ne t'entête pas, tu n'y réussiras pas, change d'attitude : mets-le en situation d'inconfort. Par exemple, tire sur l'une des rênes et fais-le tourner sur lui-même. Au bout d'un certain temps, pour fuir cette situation désagréable, il acceptera de franchir l'obstacle. Sinon, tu recommences. Avec ton fils, fais de même, ne te bute pas, mets-le en situation d'inconfort. Il sera bien obligé de répondre à la nécessité.

    que je trouve tellement approprié.

    Ce roman est une magnifique et merveilleuse aventure humaine, oui une sorte de  rite de passage qui peut être manque de nos jours , faite de belles rencontres  dans des contrées dans lesquelles malgré ma passion pour les voyages , je n'irais jamais et même si....le voyage ne serait pas le même , comment vivre une telle aventure , sans les chevaux. (perso j'en ai une peur bleue et je ne suis pas sportive pour deux sous) Je me demande comment Tom est parvenu à laisser Djungo.

    En conclusion je dirais que j'ai un mal fou, à quitter ce père et ce fils, qui m'ont fait vivre une superbe aventure, partager leur intimité et visiter des contrées lointaines ou le sens de la vie est tellement différent du notre, et de me dire que obligatoirement , la leur devait prendre un chemin différent à l'issue de ce voyage. Renaud et Tom, personnages attachants que l'on aurait envie de connaitre, comme bien d'autres croisés au cours de leur chevauchée initiatique.

    Et comme je suis d'une curiosité incroyable , et qu'a de nombreuses reprises il est fait allusion à leur site, à Facebook, (et oui même au  fin fond du Kirghizstan ) j'ai fait des recherches et pu suivre le magnifique reportage photo qui a mon sens manquait dans le livre

    C'est  dans

     

    © Step by Steppe

     

    cliquer sur l'image  Pour suivre le reportage photo

     

     


    Kirghizstan : la chevauchée initiatique d'un... par lemondefr

     

     

     

    ☆....

     

    Extraits citations

     

    " ce voyage est fait pour accompagner le présent et mieux voir le futur"

     

    "j'ai honte de mes crises quand je  les vois accepter sans rechigner les travaux que les parents  leur demandent Ici les jeunes respectent énormément les adultes"

     

    "j ai l'impression d’être à l’école de la montagne avec un moniteur de  douze ans"

     

    " dans les familles les vérités cachées, çà ne manque pas Nous sommes nombreux à porter nos masques, face à nos parents ou à  nos enfants , par crainte qu'ils ne voient nos souffrances, nos peurs et nos culpabilités"

     

    "un paysan à cheval s’arrête, me regarde et m'expliquer l'objectif: faire en sorte que les morts profitent confortablement de leur vie Quand on voit la dureté du quotidien ici, on comprend le besoin de rêver à l'au-delà"

     

    "je n'imaginais pas a quel point cette épreuve allait le transformer et, par la même occasion me changer et m'apaiser Tom m'a beaucoup appris sur moi même Avec le recul j'ai le sentiment qu'ayant aide mon fils, j'ai soigné mon enfant antérieur"

     

    ©R. et T.François

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • À l’unité des Affaires non résolues du LAPD, les victimes meurent rarement une décennie après le crime. C’est pourtant ce qui arrive au mariachi Orlando Merced : le musicien succombe à ses blessures dix ans après avoir reçu une balle lors d’une fusillade apparemment sans autre but que celui de faire respecter la loi des gangs et de terroriser la population. L’inspecteur Harry Bosch hérite donc d’une affaire avec un cadavre certes encore frais, mais aux pistes quasi inexistantes. Rien de mieux pour un vieux de la vieille comme lui qui doit enseigner le métier à sa nouvelle coéquipière Lucia Soto. Étoile montante du service après s’être comportée de façon héroïque au cours d’une fusillade, elle n’a néanmoins aucune expérience véritable du travail d’enquête et c’est à Bosch qu’on demande de la former avant de prendre sa retraite. Décision de la hiérarchie. Mais l’affaire se révèle politiquement très « sensible » : la balle qui a mis tant de temps à tuer le joueur de vihuela n’aurait pas été tirée au hasard.

    Sans même parler du fait que ce crime en cache un autre aux enjeux encore plus importants : la mort de plusieurs enfants lors d’un incendie qui, lui, s’est déclenché vingt ans plus tôt.

    Tout risquer pour trouver la solution ou, plus sûrement, laisser dormir des secrets bien compromettants, tel est le choix qui s’offre à ces deux inspecteurs aux destins bouleversants.

    Titre VO: The Burning room

     

     

    Formats disponibles

     

    Format GF cartonné

    ISBN 9782702156537

    Prix 21,90 €

     

     

    http://ekladata.com/kuJNOFVjdf9-QHZfcL6BXGyO5-E@400x100.png

     

    Une couverture sublime pour ce dernier roman de  Michael Connelly avec pour personnage principal notre incontournable  Harry Bosch

    Alors comment résister  ?

    Merci donc à NetGalley et encore une fois aux Éditions Calmann-Levy ( qui devient au fil de toutes ces propositions ma maison d’Éditions préférée par la diversité de ses publications) 

    Comme de coutume quand on est fan du héros et de l'auteur , on ne peut être déçu.

    Une intrigue et déroulement assez classique pour qui connait Connelly, une plume agréable,fluide, addictive, une approche des fonctionnements de la police,du déroulement de l'enquête et de l'influence politique avec ses enjeux.  Ce besoin de marcher parfois sur les œufs, bien ficeler le dossier pour le procureur afin de s'assurer que les coupables  soient jugés comme il se doit.

    Pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur , il ne faut pas s'attendre à un  policier haletant, c'est bien plus une approche psychologique , des personnages y compris les inspecteurs.

    Mais on se laisse prendre par cette énigme : Orlando Merced personne visée  ? (mais qui pourrait en vouloir à un simple musicien mariachi?) ou victime collatérale d'un gang , ou autre ? 

    En parallèle nous suivons les enquêteurs sur 2 autres affaires des Cold cases, en lien ?

    Personnellement j'aime beaucoup ce style de roman , tout autant qu'un thriller haletant dans lequel tout se passe bien trop vite Ici c'est le monde réel et Michael Connelly maitrise son sujet c'est évident, il connait bien toutes les arcanes du pouvoir , ses implications au sein de la police avec ce coté frustrant pour les enquêteurs  pour qui "tout le monde compte ou personne" et les implications sur les fonctionnements des divers groupes d'investigation policière qui se chamaille parfois les affaires  (mais ou est donc l’intérêt de la victime dans tout çà ?).  C'est un peu ce que dénonce finalement l'auteur dans tous ces romans avec cette politique et police étroitement mêlés, nous sommes en Amérique et les organisations ne ressemblent pas vraiment aux nôtres.

    L'auteur s'attache à nous dépeindre des personnages droits et honnêtes, pour  ceux qui suivent les enquêtes de Connelly , nous retrouvons un Harry Bosh toujours  sur le fil rouge avec sa hiérarchie. Ses méthodes et ses propos dérangent alors qu'ils respectent  juste une ligne de conduite en lien avec ses valeurs morales.

    Nous rencontrons ici Lucia Soto jeune inspectrice, que l’inspecteur Harry coache, le vétéran et la petit nouvelle, un duo de choc investi, qui croit en leur mission punir les coupables, rendre justice aux victimes

    Personnages attachants, charismatiques qui donnent envie que l'on suive d'autres de leurs aventures. Un classique du genre avec lequel on passe un bon moment, pas de violence , ni trop d’hémoglobine, une aventure bien ficelée pour les fans du genre .

    je viens de découvrir qu'une série télé a commencé à être diffusé  à partir du 22 mai. intéressant !

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    "Une vie sans amour vaut-elle la peine d être vécue ? »

    Un mari aimant, de beaux enfants, un métier gratifiant; sur le papier, Linda a tout pour être heureuse. Et pourtant, elle n'est qu'apathie et indifférence. Puis vient la rencontre avec un ancien petit ami. Jacob est un homme politique de premier plan et réveille en elle un sentiment perdu depuis longtemps : la passion. Mais pour conquérir cet amour impossible, elle devra puiser jusqu'au plus profond d'elle-même

     

    http://ekladata.com/kuJNOFVjdf9-QHZfcL6BXGyO5-E@400x100.png

     

    j'ai trouvé amusante la page de couverture,  oui parce que perso j'aurais associé  : tromperie avec pommes dans le sens , j'ai croqué le fruit défendu, mais non ici le choix s'est porté sur de  belles cerises, à vrai dire super tentantes dois je reconnaitre

    Après avoir découvert l'auteur avec l'Alchimiste ( un excellent souvenir de lecture) , je dois dire que je ne me suis lancée  depuis dans aucune autre , bien que plusieurs de ses romans soient dans ma PAL e-books depuis un moment

    C'est l'idée d'une LC proposée par Khanel qui m'en a fait sortir celui ci.

    Amis lecteurs , je vous le dis tout de suite si vous pensez suivre une histoire d'amour "adultère" avec quelques scènes croustillantes genre des New Adult (quoiqu'on en  trouve quand même) , passez votre chemin.

    Nous suivons Linda, une jeune femme vivant en Suisse (oui c'est important) menant une vie bien rangée jusqu'à ses retrouvailles avec Jacob , un flirt de jeunesse, aujourd’hui sur un poste politique important.

    L'auteur va nous entrainer dans les errances psychologiques et sexuelles de l'héroïne en tentant de nous expliquer les raisons qui poussent l'Homme à  de tels comportements

    Dépression , ennui, solitude, volet philosophique débattu à l'infini jusqu'à ........... l'ennui. Vous ne connaissez pas le mode de vie sociale et politique de nos voisins les Suisses ? Et bien aucune crainte vous en serez gavé aussi, tout comme de religion.

    Bref qu'en est-il de l'adultère dans tout çà ? 

    Je dois avouer que pendant pratiquement la moitié du roman je me demandais si , outre le fait que Linda ne cessait de pleurnicher sur son triste sort, (et je dois reconnaitre que j'ai eu assez pitié d'elle parce que jusque là , Paulo Coelho dépeignait bien les prémices d'une dépression, qu'il traitait parfaitement du fait que le bonheur ne tient pas forcement  à : " elle a tout pour être heureuse" avec confort financier,affection familiale , situation professionnelle) , oui je me demandais si Jacob et elle allaient franchir ce pas et commettre ce fameux adultère.

    Mais oui elle les croque les cerises , après moultes introspections à n'en plus finir, de plus en plus ennuyeuses quoique des plus philosophiques et  nous poussant à nous questionner sur la sens de l'existence et du bonheur. Du Coelho quoi !

    Cependant trop c'est trop et malgré le fait que l'intrigue reprend un peu le pas sur toute cette étude et questionnements, sur le fait que l'auteur veut mettre l'accent sur son Dr Jeckyll et Mr Hyde ,sur ses besoins sombres que Jacob fait resurgir, il est assez difficile de reprendre le fil de l'histoire de Linda qui veut vivre son spleen pour mieux le combattre à travers ses fantasmes qui permettrait son épanouissement ce que beaucoup de femmes , suggère l'auteur, ne tenterons pas car elle parviennent  pour diverses raisons  (interdit, culture, croyances) à conserver le contrôle de la situation

    Comme de coutume donc et sans nulle surprise l'auteur nous offre un nouveau conte philosophique ou la spiritualité a encore une grande place, avec beaucoup ,voire trop de références religieuses, exotériques... si chères à l'auteur.

    Que dire des personnages  ? Jacob est un goujat, de ces mecs qui n'ont qu'un objectif en tête, lâche et malhonnête comme pas possible à la recherche de son seul plaisir, et encore  de l'auteur de nous expliquer les différences de comportement entre hommes et femmes. Merci Mr Coelho nous n'avions pas encore saisi , que les femmes cherchent toujours plus dans une relation ! De fait les personnages ne sont pas sympathiques  (je n'irais pas jusqu’à dire antipathiques) ne suscitant aucune empathie, je dirais même ne suscitant aucune émotions (peut être un petit chouia de pitié au début pour Linda qui n'a guère duré)

    Et cette question me taraude :  l'adultère donne t il un sens à la vie et permet il de retrouver l’équilibre en faisant apprécier sa petite vie bien tranquille et rebooster sa relation de couple?

    Cette approche de l'auteur m'interpelle,un peu beaucoup, énormément, parce qu'il existe aussi une autre possibilité plus douloureuse.

    Après avoir eu un coup de cœur pour  l'Alchimiste , je suis assez déçue de ce roman et de son approche , certes très intéressante, et bien que je sois parvenue à suivre dans la première partie, la comprendre  et voire y adhérer ( je pense que selon le vécu de chaque lecteur et ses propres attentes le ressenti pour cette histoire sera tout au rien), j'ai totalement décroché au fur et à mesure, je me suis accrochée toutefois aux wagons malgré une forte envie d'abandonner le train en route pour retrouver Mariachi Plaza un roman d'un tout autre style .

    En résumé je me demande si je relirais du Coelho un jour.

     

    Notation

     

    Extraits citations

     

    "Parce que vivre c'est aimer"

     

    "Celui qui dit que  l'amour est suffisant ment"

     

    "et nous avons toujours un sourire aux lèvres et un mot d'encouragement, parce qu'on ne peut pas expliquer aux autres  la solitude surtout quand on est toujours accompagné"

     

    "Aimer c'est transformer l'esclavage en liberté"

     

    " Le message d' Amour est dans la manière dont je mène ma vie, et non dans mes mots ou dans mes actes"

     

    "les bouddhistes disent qu'un sourire accroché sur le visage, aussi mensonger soit il finit par illuminer l’âme"

     

    "vous ne choisissez pas votre vie, c'est elle qui vous choisit"

     

    "le bonheur n'est pas une valeur qui peut être mesurée avec précision, discutée lors des votations, analysée par des spécialistes"

     

    "tout le monde n'a pas besoin d'être heureux en permanence D'ailleurs personne n'y parvient"

     

    "je suis aujourd’hui une femme partagée entre la terreur que tout change et la terreur que tout reste toujours pareil jusqu’à la fin de mes jours"

     

    " en quoi donc la routine et l'ennui sont ils un problème ?"

     

    © P. Coelho

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    En Alsace, en 1920. Dans la nuit de Noël, deux bébés sont abandonnés dans l’église du petit village de Wingen. Lisa Klein, une jeune paysanne qui vient de perdre son nouveau né, s’offre pour les nourrir. Personne ne venant les réclamer, elle obtient des autorités de pouvoir les adopter.
    Grâce à l’amour de Lisa et de son mari, les deux orphelins grandissent sans trop souffrir des incertitudes entourant leurs naissances. D’autant que les personnalités les plus en vue du village, le curé, le comte, la Mère supérieure du couvent, multiplient les attentions à leur égard. Mais ceux-ci sont-ils si désintéressés ? Les uns comme les autres semblent avoir de redoutables secrets à cacher…

     

     

     

    Pour comprendre et apprécier cette histoire il faut avant tout s’imprégner de l'ambiance et du contexte historique, l'après guerre, la "re-annexion" de l' Alsace à la France, du pouvoir de l'église, de la foi des hommes  à cette époque, parce que la religion est omniprésente dans ce roman.

    A partir de là toute cette sombre histoire qui tourne autour de l'abandon, des secrets, du pouvoir, de la stigmatisation des jeunes femmes coupables de relation hors mariage prend tout son sens.

    Très vite , l'auteure fait allusion aux secrets de leur naissance ,juste de quoi nous titiller nous faire prendre à l'hameçon et une fois  harponnés et bien nous sommes cuits. Très rapidement l'auteure s'attache  par l’intermédiaire de la petite  Émilie et ses prédictions, à nous faire découvrir les jumeaux Adam et Gaspard, le yin et le yang , l'ange et le diable , c'est ce qu'on nous prédit.

    Mais malheureusement après  un début prometteur alors que  Geneviève Senger nous brosse le tableau idyllique d'un petit village enfoui sous la neige  dans une ambiance cotonneuse que l'on ne peut qu’associer à Noel ,qu'elle nous présente toute la tribu de cette petite commune dans laquelle les catégories sociales sont bien marquées , le maire comte de  Wigen depuis  toujours , le curé et ses "bonnes sœurs" avec en tête Mère Marie Albane  , la boulangère,le forgeron,le maitre d'école.... les petits paysans qui triment sur  morceau de terre  et la famille d'adoption Lisele et Antonin (bien trop de personnages de fait)  et Mr Lalique, je suis déjà perdue en cours de route et je m'ennuie.

    je m'ennuie parce que je m'attendais  à ce que  cette histoire tourne essentiellement  autour de ces jumeaux ,autour de cette dualité, et rivalité. Mais non , nous nous trouvons à suivre l'histoire de tout un village , de  l'affreux Jean Wigen, et des autres membres de sa famille  de Mr Lalique (patron d'une très célèbre usine que tout le monde connait de nos jours) et j'ai beau admettre que certaines interactions avec les personnages secondaires sont importants ,je suis restée sur ma faim car tout et rien n'est vraiment développé et suivi à mon goût.

    Il y avait de quoi faire ,cependant bien que que l'auteure glisse des mots particulièrement Alsaciens (gastronomie et paysage), que l'entreprise Lalique à Wigen a réellement existé, je ne suis pas parvenue à m’imprégner de l'ambiance.

     J'ai suivi Gaspard ,  petit chanteur de la croix de bois, promu à un avenir ecclésiastique à une époque , ou entrer en religion était  un métier. Et si j'ai apprécié la référence à cette chorale mondialement connue qui a réellement existé, je n'ai pu cerner la personnalité de Gaspard, certes l'auteur le rend peu sympathique ,mais j'étais déçue , de part les prédictions d' Emilie , de son comportement relationnel odieux aux idéaux égoïstes , l'on pouvait s'attendre à quelques coups d'éclats mais non, bien au contraire,  pas du tout en adéquation avec l'évolution du personnage,

    Quant à Adam le "jumeau" personnage des plus insignifiants possible, il va ,disons,  assez bien tirer son épingle du jeu, si l'on peut dire. Mais que sait on de lui ? Il aime dessiner et n'est pas très brillant à l'école mais encore ?

    Que dire de l'aventure de Juliette , la fille d'Antonin et Lisele, les parents adoptifs de nos jumeaux ? Et bien encore une fois, un dénouement tellement improbable que s'en était presque risible!

     A mon sens cette intrigue cours sur beaucoup trop d'années et de fait tous les personnages de cette aventure sont à mon gout trop superficiellement traités, personnalités  effleurées, alors qu'elles auraient pu être  bien plus intéressantes

    Et de fait je n'ai éprouvé aucune empathie pour aucun des personnages même pas pour Adam et  parvenue au bout de l'histoire ,je suis restée totalement scotchée par ce dénouement qui ne correspondait pas du tout à mes attentes

    Je reste donc assez déçue par cette lecture, je remercie néanmoins NetGalley et les éditions Calmann-Levy qui m'ont permis  jusqu’à ce jour de faire de belles lectures, et ressentir beaucoup d'émotions, à vrai dire le résumé était assez prometteur mais pour moi la mayonnaise n'a pas pris du tout.

    Peut être qu'après la lecture d'un livre témoignage fort comme Si c'est une femme ais-je eu du mal à m’accommoder d'une lecture somme toute assez légère.

    Néanmoins , cette saga familiale de terroir  plaira très certainement  à certains. Et comme je le dis toujours, il pourra réserver une belle surprise à quel qu’autre lecteur

     

     

    Extraits citations

     

    "Mère Marie Albane en sait au moins autant que le docteur, même si elle n'est qu'infirmière Elle reçoit ses conseils du ciel, alors que le docteur a seulement appris dans des  livres"

     

    "quand on l'alliance au doigt, on n'avait plus le droit de rire"

     

    " Et puis nous sommes en Alsace, pas à Paris! En Alsace, la laïcité  ne signifie rien Nous croyons que Dieu a le droit de pénétrer partout." 

     

    " a l’école  vous n’êtes ni catholiques ni protestants ni juifs Vous êtes des élèves point"

     

    © G Senger

     

    Badge Lecteur professionnel

     

     

     

     

     

     

     


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    Elles étaient, pour les nazis, des déclassées, des « bouches inutiles » : résistantes, Tziganes, Témoins de Jéhova, malades, handicapées physiques et mentales, prostituées ou juives bien entendu. Venues de trente pays différents, de plus en plus nombreuses au fil des conquêtes allemandes, ces femmes endurèrent la brutalité et la perversité des nazis dans le camp de Ravensbrück.

    Ouvert en 1939, le camp, situé à 80 kilomètres au nord de Berlin, est le seul camp à avoir été construit dans le but d’y enfermer des femmes. Elles y étaient battues, affamées, torturées, exécutées par balles, gazées, empoisonnées, mordues par des chiens, elles servirent de cobayes pour des expériences pseudo-médicales, subirent des avortements forcés, étaient assommées et tuées par le travail forcé (notamment pour l’usine Siemens).

    La journaliste britannique Sarah Helm a mené un travail d’enquête minutieux pour retrouver les familles des déportées, en Pologne, en France, en Hollande, en Israël, elle a même rencontré les dernières rescapées encore en vie, dispersées partout dans le monde. De ce babel géographique et social, naissent des portraits de femmes qui ont, toute leur vie durant, gardé le silence. Pourquoi ? Par peur de ne pas être crues, mais aussi, disent-elles, parce qu’il fallait vivre et que se rappeler la terreur et les souffrances aurait été de trop. Arrivées au crépuscule de leur vie, leur parole se libère.

    Entre 1939 et 1945, 132 000 femmes– dont 8 000 Françaises – et enfants ont séjourné à Ravensbrück, et jusqu’à 50 000 ont été exterminés. Pourtant, pendant plusieurs décennies, l’histoire du camp de Ravensbrück est restée plutôt marginale. Cet ouvrage vient aujourd’hui combler ce vide et compléter les travaux pionniers de Germaine Tillion.

    En écho à Si c’est un homme de Primo Levi, Sarah Helm interroge l’indicible, cette impossibilité de raconter l’horreur, mais elle tente surtout de répondre à l’exhortation de

    Primo Levi, celle de ne « jamais oublier ce qui s’est passé ».

     

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    il y a quelques années  j'avais lu  Si c'est un homme de Primo Levi. Mon fils l'avait étudié en cours. Ce livre autobiographique m'avait remué aussi, tout comme lui. Les années ont passé et pourtant tout est dit et plus que dit, alors que rechercher dans ce documentaire? 

    Enfin je pensais en apprendre un peu plus sur la conditions des femmes , si ce n'est qu'au fil des pages je me suis aperçue que je ne savais finalement bien peu de choses , voire  pratiquement rien ! Et se plonger dans cette lecture c'est pour moi quelque part rendre hommage à ces oubliées. Ici à travers ce documentaire  l'auteur veut mettre  en avant que  la machine de destruction infernale ne touchait pas que les  Juifs mais toute personne jugée impure, tziganes, témoins de Jéhovah , handicapées, résistantes .. toutes  nationalités confondues y compris les Allemandes pour diverses raisons .Elle lève le voile sur un pan de l'histoire de ce camp et de toutes ses femmes,et ce n'est pas le nombre qui compte , mais plutôt qui elles sont, mettant en avant ces anonymes en les nommant , leur rendant vie . Que Ravensbruck soit enfin reconnu comme un camp de la mort au même titre que les autres.

    Une enquête particulièrement bien ficelée, sur les conditions de vie des femmes dans ce camp, l’auteure donne voix à ces héroïnes inconnues. Elle rend compte avec justesse, et sans excès, de la terreur quotidienne et des ­effroyables tortures infligées aux détenues. Mais, aussi, de la solidarité et du courage dont elles firent preuve.

    La vie du  camp y est disséquée,  l'auteure nous fait suivre , gardiens, prisonnières, collaboratrices, mouchardes et résistantes. Nous suivons leur histoire mais aussi les évènements parallèles, l'évolution de la guerre, les actions d'aide de la Croix Rouge quand celle ci se manifeste enfin jusqu'à l’épilogue jusqu'au procès de Nuremberg , et même jusqu'à aujourd'hui C'est émouvant, douloureux.

    Un constat sur la nature humaine à la fois effrayante avec toutefois une note d'espoir, devant la solidarité entre ses femmes et leur volonté inébranlable de croire, esperer, survivre, rendre compte, se battre à leur manière avec leur pauvres moyens. et surtout résister

    Des témoignages qui nous font nous questionner sur nous même, que serions nous demain dans de telles circonstances ? Mon âme,mes convictions, mes valeurs humaines seraient elles brisées par la machine infernale? Accepterais-je de fermer les yeux, ne ne pas tendre la main de crainte d'en subir les conséquences, jusqu'à degré de résistance physique et psychologique pourrais je aller ? Deviendrais-je lâche ? Vendrais-je mon âme pour un morceau de pain ? Deviendrais-je un monstre ? Ou  au contraire le meilleur de moi même serait transcendé ?

    Ce témoignage est bouleversant devant la cruauté de certaines femmes, parce qu'on a beau dire devant les atrocités commises par les hommes, qu'une femme ne ferait jamais de telles choses et pourtant ... Idées préconçues de fait, les monstres sont partout, on le voit bien aujourd’hui le pouvoir sur les autres ouvre la porte à bien des horreurs, les enfants eux même que l'on considère comme des êtres innocents et purs se rendent parfois coupables d'horreurs sans nom.

    Ce documentaire ne peut se lire que sur un temps assez long, d'abord parce que c'est terrible,   et que c'est un pavé , tellement il est riche d’événements  renvoyant à de nombreuses références historiques. De plus il frappe bien plus fort , oui parce que je suis une femme donc forcement, c'est une lecture viscérale qui vous tord le ventre quand vous ne pleurez pas.

    Une lecture donc particulièrement éprouvante qu'il faut alterner avec quelque chose de plus léger, après tout il n'y a pas d'intrigue donc on ne craint pas d'en perdre le fil. Certaines âmes sensibles auront peut-être du mal à en venir à bout

     Je remercie Netgalley et les Éditions  Calmann-Levy pour m'avoir permis (une fois de plus) de faire cette magnifique enrichissante lecture , douloureuse certes, mais combien riche de sens en faisant  revivre certaines de ces détenues. Un livre mémoire qui leur rend un magnifique et vibrant hommage Bravo à l'auteure à son travail d'investigation qui a du être  incroyable car retrouver des femmes si longtemps après ne devait pas être simple , d'autant que certaines suite à ces épreuves les avaient enfouies profondément en elles ,au point de parfois de refuser d'évoquer ses souvenirs du camp.

    Un livre fort, terriblement poignant,qui vous remue aux tripes et qui n'est que le témoignage de la brutalité humaine,de la méchanceté , de la soif de pouvoir et de profit et de suffisance au point de se croire d'une race de Seigneur.Mais c'est aussi une leçon de vie et d'espoir et de d'une capacité de résistance aux tortures physiques et psychologiques Un livre écrit pour ne jamais oublier .

     

     

    Extraits citations

     

    "quelqu'un attrape le voleuse, une  Russe, qui répond Nie Ponimayou, nie ponimayou Une  Française se jette à bras raccourcis sur elle en criant  Ni-pou-ni maille toi- même, espèce de brute ! mais quelqu'un lui explique que Nie pounimayou,veut dire  Je ne comprend pas "

     

    "L'abomination n'était pas le seul pan de l'histoire de Ravensbruck qu'on était en train d'oublier Il y avait aussi la lutte pour survivre"

     

    "Ravensbruck est souvent décrit comme un camp de travail   Une expression qui amoindrit l'horreur de ce qui s'y s'est passé

     

    "quand je lui demandais comment elle avait survécu elle répondit  Parce nous croyions en la victoire. J'aurais du le savoir"

     

    "si la famille est la source de vigueur de la nation la femme en est le cœur , le noyau dur"

     

    "bien que des milliers d'asociales fussent mortes à Ravensbruck pas une seule rescapée (..) ne fut invitée à témoigner aux procès pour crimes de guerre de Hambourg.."

     

    "le camp semblait dirigé par les détenues et l'une d'elle cette anglaise portait matraque et cravache  Et pourtant Julia Barry voulait manifestement aider"

     

    " dans les derniers mois de la guerre, les gazages de Ravensbruck avaient pour objectif de gagner de la place et d’économiser de la nourriture mais aussi de réduire le nombre de détenues susceptibles de tomber dans les mains ennemies"

     

    " les gens ne savaient rien de nous Il ne savaient même pas  où nous étions"

     

    "(..) leur souhaitant bon voyage Il espérait qu'elles ne conserveraient pas 'un souvenir désagréable" de leur séjour au camp"

     

    " les camps de la mort juifs montrent  ce que l'humanité a été capable de faire à tout un peuple Ravensbruck montre ce qu'elle a  été capable d'infliger aux femmes"

     

    ©S Helm

     

     

     

     

     

     

     

     


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