•  La psychopathie est-elle génétique ?

     

    A même la peau

    Synopsis :

    Fille d’un tueur en série et sœur d’une meurtrière à 14 ans, Adeline est devenue médecin, comme son père adoptif. Sa spécialité : la douleur, qu’une anomalie génétique l’empêche pourtant de ressentir. C’est dans son cabinet qu’elle rencontre l’inspectrice DD Warren, blessée à l’épaule sur une scène de crime. Alors qu’elle se laisse doucement séduire par les méthodes de sa thérapeute, DD Warren découvre que les meurtres sur lesquels elle enquête, des jeunes femmes écorchées, ressemblent étrangement à ceux commis par le père d’Adeline il y a plus de vingt ans.

     Editeur : Albin Michel
    Genre: Thriller 
    Date de sortie: 2/01/2019
    Prix du livre papier :  Broché : 22,90€ 
    Version numérique: 15,99 €
    Nb de pages : 512

     

     

      Mon avis :

     Un roman à la couverte sublime.

    Qu'en est-t-il de l'intrigue elle même ?

    Elle peine un peu à se mettre en route. L'auteure s'attarde sur de nombreuses explications sur l'analgésie congénitale, plus communément absence de ressenti de la douleur. On pourrait en rêver ? Imaginer que c'est une bénédiction, mais c'est tout le contraire. Le Dr Glen, médecin de notre inspectrice D.D en est atteinte. De ce fait comment peut-elle traiter les patients qui en souffrent ?

    Nous retrouvons un des personnages récurrents de Lisa Gardner pour ceux qui suivent cette auteure. On se demande quel chemin étrange l' auteure nous fait prendre. Les routes de nos protagonistes vont se croiser bien au delà du cabinet médical, créant un lien particulier entre les personnages.

    L'intrigue est complexe, très centrée sur le coté psychologique et devient, après un début un peu alambiquée, très addictif et angoissant et nous promet bien des surprises. Tout n' est pas ce qu'il parait.

    Nous suivons D.D dans une enquête peu orthodoxe, à laquelle elle ne devrait pas participer, blessée sur une scène de crime, ayant  fait usage de son arme pour une raison qu'elle ignore, sujette à une perte de mémoire de l'incident.

    Des liens très rapides sont mis en avant entre un tueur qui mutile ses victimes post mortem et les descendantes d' Henry Day le serial killer, père de Shana et Adeline Glen le médecin.

    Si Adeline, de part son anomalie génétique, a eu la chance d'être élevée dans un contexte serein, sa sœur aînée, Shana est une meurtrière jugée à 14 ans pour un crime ignoble.  Shana digne fille de son père ? Mais tandis qu'elle est en isolement de nouveaux assassinats  sont commis, oeuvre d'un copycat ? Ou bien est-ce que Shana, du fin fond de sa cellule commandite ces meurtres ? Dans quel but ?  Quant au Dr Glen est-elle vraiment ce qu'elle parait ? A-t-elle pu hériter la part sombre de son père ? Ce qui la pousse à conserver des liens avec sa meurtrière de sœur. Quelles peuvent-être alors ses motivations ?

    La relation entre les 2 femmes est particulièrement intrigante.  Si l' on ignore les motivations d' Adeline, on n'en sait pas davantage sur celles de Shana. Que cherche-t-elle ? A se venger ? A lui nuire ? 

     De part toutes ces questions le dénouement viendra quand même nous surprendre.  Tandis qu' Adeline nous fais partager ses sentiments et les événements en cours, nous suivons le narrateur pas à pas dans l'avancée de l'enquête avec D.D et ses collègues, les propres émotions et le quotidien de ce personne récurrent de Lisa Gardner. 

    Le lecteur n'est pas vraiment surpris de l'identité du tueur. L'intrigue reste cependant bien ficelée et le volet psychologique fascinant en ce qui concerne la relation fraternelle et de ce fait l'issue fracassante est une évidence. Néanmoins il reste quelques zones d'ombres, concernant l'assassin, pour le lecteur tatillon. Je ne développerais par ne pas spolier l'intrigue.

    Thriller psychologique fascinant qui nous tient en haleine, des thèmes maîtrisés, une plume fluide et une intrigue addictive, malgré les quelques longueurs du début. 

    L'auteur :

     Écrivaine américaine, Lisa Gardner a grandi à Hillsboro, dans l’Oregon. Autrice de plusieurs thrillers, elle a également écrit des romans sous le pseudonyme d’Alicia Scott. 

    Plusieurs de ses romans ont fait l’objet d'une adaptation au cinéma ou à la télévision.

    Elle a reçu le Grand prix des lectrices du magazine Elle en 2011 dans la catégorie policier pour son roman "La Maison d'à côté". Lisa Gardner publie des one shots ainsi que des séries avec un ou plusieurs personnages récurrents (D. D Warren, Tessa Leoni)

    Le détail  :

     Par l'intermédiaire de notre protagoniste principale, le Dr Adeline Glen, spécialiste de la douleur, alors qu'étonnement elle n'en ressent aucune, nous allons découvrir des méthodes particulières pour lutter contre en elle en l’acceptant, c'est ce qu'on appelle la méthode IFS. De même l'auteure s'attache à nous faire connaitre la complexité de vivre avec une pathologie méconnue. Tout le monde rêverait de ne pas être sensible à la douleur. Cependant Lisa Gardner va très vite nous faire déchanter en développant un sujet méconnu du public.

    Dans son thriller elle s'attache également à évoquer d'autres thèmes importants. Sommes nous conditionnés par la génétique, ou par l'environnement dans lequel l'on vit, par les relations avec ceux qui jouent le rôle de parents ? 

    Existe-t-il une autre issue possible pour celui qui n'a connu que la violence comme acte d'amour ? Comment peuvent évoluer les relations fraternelles dans une famille dysfonctionnelle ? Jusqu'au est-on capable d'aller par amour, pour recevoir un peu d'affection ? Les liens du sang sont-ils plus fort que tout ?

    La parenthèse :

    Exemplaire reçu en avant première, une version épreuves non corrigés.  Je remercie Masse Critique privilège et les Editions Albin Michel pour m'avoir permis de lire ce thriller qui ne sera disponible qu'en Janvier 2019. J'espère que cette couverture sera conservée, elle est très attractive.

     

    A même la peau

     

    A même la peau

     

    Extraits citations 

     

    " -  (...)  Mais si on ne ressent pas la douleur, comment savoir de  quoi  avoir peur ? La plupart de nos peurs  ne trouvent-elles pas leur origine dans la douleur ?" 

     

    " La douleur , ce n'est pas ce qu'on voit ou ce qu'on ressent. La douleur, c'est ce qu'on peut seulement entendre dans le noir " 

     

    "la douleur es très utile. C'es un signal d'alarme qui vous prendre conscience des conséquences de vos actes. Sans elle sauter dut toit peut paraître une excellente idée" 

     

    " les familles biologiques sont données pour la vie. Les familles adoptives sont crées. C'est de ce point là du raisonnement que la plupart des parents adoptifs se lancent dans le boniment enthousiastes pour vanter l'avantage de la famille qu'on se crée. "  

     

    "- la question du jour commandant : est-ce qu'on pervers de naissance ou le devient-on ?"

     

    "- Et quoi que nous aimerions en penser, l’hérédité joue un rôle essentiel  dans la psychologie. L'amour ne peut pas changer le monde à lui tout seul "

     

     "Quiconque pense pouvoir contrôler Shana se fourre le doigt dans l’œil. Cette femme est trop intelligente pour son propre bien. Et elle s'ennuie trop  pour le bien des autres "

     

    " Mon père avait raison, ce n'est pas parce que j'étais insensible à la douleur que ma famille ne  ne pouvait pas me faire souffrir "

     

    " Vivre en prison, vivre avec la peur  : apparemment  cela produisait les même effets "

     

    © L. Gardner

     


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    A jamais tu obéiras LCJulie a tout pour elle : jeune, jolie et brillante, sa vie est une réussite sur toute la ligne. Jusqu’au jour où elle se fait kidnapper sur le parking de la gare. 
    Son ravisseur est le type même de psychopathe dont on découvre régulièrement les exploits macabres dans les journaux. Mais il n’agit pas seul. 
    À côté de lui, solide comme un roc, il y a sa femme, Cora. 
    Celle dont la vie ressemble à un cauchemar depuis toujours : un père alcoolique, un mari violent et un terrible secret. Sauf que Cora n’est pas là pour apporter du réconfort aux victimes de celui qu’elle ne quitte pas des yeux. La fonction de Cora est tout autre... 
    Soumises toutes les deux aux abus d’un homme machiavélique et pervers, Julie et Cora deviennent l’une pour l’autre un objet de haine et de fascination. Mais parviendront-elles pour autant à s’unir contre le mal ?

    Editeur : Fleuve Noir Pocket
    Genre: Thriller psychologique
    Date de sortie: 14/09/2017
    Prix du livre papier : Broché 19,90€   Poche :  7,50
    Version numérique: 13,99 €  ??
    Nombre de pages version papier :  448

     

    A jamais tu obéiras LCThriller psychologique déconcertant. Alors que l'on s'imagine que Julie, la jeune fille kidnappée, sera au centre de l'histoire, il n'en est rien.

    Certes, la jeune fille est la victime dans cette intrigue et pourtant elle n'est pas la seule. C'est ce que va nous démontrer l'auteure dans ce récit dans lequel nous découvrons la vie de sa geôlière. Si celle-ci ne fait pas subir de sévices à Julie, son consentement tacite est impardonnable. Néanmoins Koethi Zan va tenter de retourner le lecteur dans son idée de départ.

    Je craignais en début de lecture de tomber dans un roman rassemblant au dernier tome que j'ai lu de cette auteure La liste de nos interdits. Si, ici encore, l'auteure ne s’étend pas sur les violences physiques infligées à Julie, que nous sommes encore dans une histoire de séquestration, ce roman n'a rien à voir avec le premier. Même si le thème de la survie, à tout prix, pour notre kidnappée, est un élément principal de cette intrigue. 

    Koéthi Zan, s’intéresse plutôt au mode de pensée et à l'influence des manipulations psychologiques chez une jeune fille ayant vécu un  événement traumatisant. 

    Ceci expliquerait-il le comportement dépendant de Cora envers James qui fait d'elle son esclave tout autant que l'est Julie ?

    Cette dernière va-t-elle découvrir le point faible chez sa geôlière ?Pourra-t-elle l'utiliser pour parvenir à s'enfuir ?

    L'histoire semble complexe avec ses flash-backs et l'entrée en scène d' Adam, flic rétrogradé, qui mène une quête personnelle. À vrai dire, on ne comprend  pas vraiment sa place dans cette intrigue, ses motivations, son obsession sur le cas de Lauren/ Cora  qu'il se focalise. Hormis le fait que cela serve à l'intrigue bien sur. On comprend encore moi son comportement lors du dénouement.

    L'auteure parvient à brosser parfaitement le portrait psychologique de nos protagonistes, cependant il est difficile de donner un âge précis ( hormis pour Julie ) aux personnages.

    De même, on note quelques incohérences   en ce qui est de celui de Cora, dépeinte bien plus mature par rapport à l'âge qui lui attribué dans son passé aux moment des faits dramatiques de sa vie. Je ne suis pas certaine que son comportement soit en adéquation avec ses 13/14 ans. De plus on ignore l'âge de Read et de sa bande.

    Malgré ses bémols l'histoire est addictive et le lecteur est intrigué par l'issue de cette aventure. Aura-t-elle une fin heureuse ? Les rebondissements nous font douter.

    Arrivée à la dernière page je suis déconcertée par cette fin abrupte. D'abord je déteste ce style de final. Mais surtout je le trouve bien trop improbable. Je ne m'explique pas totalement la réaction de Julie au vu des sévices infligés par ses geôliers. De plus trop de questions restent sans réponses en ce qui concerne le mari invisible, la propriétaire de la ferme, la victime précédente, le traitement que subit Julie vu la mission qui lui est allouée. Au lecteur de se faire ses propres idées. Cependant les éléments du puzzle sont bien trop peu nombres, ce qui donne une impression d'inachevé.. 

    Je ressors donc avec un avis mitigé, alors que j'ai énormément apprécié l’approche psychologique de l'auteure, du portrait de ses protagonistes blessés, fragiles et perturbés par des drames du passé. L'auteure s'est penchée sur les choix de l'individu, nous incitant à cette question : peut-on échapper à notre destin ? 

    En effet, qu'elle aurait été la vie de Cora avec des Si ? Si son père n'avait pas bousculé sa vie, entraînant toute une série de choix déplorables ? De ce fait Cora n'est-elle pas elle même une victime qu'il faut protéger, à qui il faut donner une deuxième chance ? Mais celle-ci n'est-t-elle pas trop endoctrinée, au point qu'il soit trop tard pour elle ? 

    L'étude choisie par Koétie Zan est intéressante, mais en arriver à s'interroger sur la possibilité de considérer Cora comme une victime et lui donner une chance  comme le souhaite Adam est très déconcertant. 

    Malgré la démonstration de l'auteure à travers tout un cheminement, je reste dubitative sur l'issue possible de ce roman.

    En fin d'analyse de mes sentiments je reste encore avec un avis mitigé sur ce roman, remarquablement écrit et argumenté. Mais je ne suis toujours pas convaincue sur la crédibilité du dénouement et une intrigue traité superficiellement dans certains domaines.

     

    A jamais tu obéiras LC

     

     

    Avec Gaelle et Anne


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    Retour sur l’île LCLe lendemain de Noël, alors qu'une tempête de neige fait rage sur l'île de Sandhamm, le cadavre de la correspondante de guerre Jeanette Thiels, connue pour ses prises de position virulentes contre certaines personnalités d'un parti conservateur, est retrouvé sur la plage. Le meurtre pourrait être politique, mais il pourrait aussi avoir été commis pour des raisons plus personnelles.

     

    Editeur :  Albin Michel
    Genre: Polar
    Date de sortie: 30/05/2018
    Prix du livre papier :  Broché : 22,00€ 
    Version numérique:  14,99€
    Nombre de pages: 448

     

     

     

     

    Retour sur l’île LCMe voilà de retour sur l'île de Sandhamm ! C'est un plaisir toujours renouvelé de tome en tome d'y retrouver les personnages récurrents de Vivica Sten. Dépaysement assuré avec ce décor hivernal de -18 degrés dans lequel on risque la mort sous ces températures polaires.

    Brr ! C'est beau. Le décor est bien brossé, mais je préfère découvrir l'archipel Suédois sous des températures plus clémentes et son flots de couleurs dont et le rouge de Falun ! Et à 15 h il fait presque nuit ! Très peu pour moi. Un vrai choc culturel, renforcé par l’ambiance festive des fêtes de Noël, de ses gourmandises etc...

    D'emblée l'histoire est intrigante. Comment Jeanette a-t-elle pu mourir assassinée sur le bord de plage Sandhamm ? Sa décision de s'y rendre ayant été prise sur un coup de tête. De plus rien ne laisse supposer au prime abord qu'elle a été victime d'un meurtrier impitoyable. Et pourtant à la découverte de son corps, enfoui sous la neige, une enquête est diligentée.

    Ignorant les modes de fonctionnements suédois on peut pas savoir si ceci est cohérent. Il faut prendre probablement en compte le statut de la victime : journaliste d'investigation qui a dénoncé des crimes graves. Jeanette parcourt la planète et rencontre les victimes de tortures dans n'importe quel pays du monde. Une de ses futures révélations est-elle la raison de son assassinat ?

    Une fois encore, l'auteure nous entraîne sur différentes pistes probables. Toutes aussi plausibles les unes que les autres. Cependant le mobile va nous surprendre. L'identité du coupable se profile doucement et l'on n'est pas vraiment étonné quand éclate la vérité.

    Contrairement aux auteurs anglo-saxons l'intrigue n'est pas menée tambour battant. Viveca Sten prend son temps, développe certains sujets contemporains et des problématiques propres à son pays ( mais du notre aussi) tels que la xénophobie, la montée du parti d' extrême droite, l' immigration.  Elle nous dépeint le contexte social de son pays, ce qui rend ce récit un peu intimiste, tant on perçoit à travers ces lignes ses propres inquiétudes pour l'avenir de son lieu de vie, et des relations humaines, qu'elle aime à développer dans ses romans. 

    Elle s'attache, donc,  à nous faire partager l'intimité des protagonistes. Nous retrouvons donc Nora en proie à ses problèmes personnels, professionnels et familiaux. Cette fois-ci Nora n'est pas impliquée dans l'intrigue. Mais c'est un plaisir de la retrouver. Sa présence donne un autre sens à l'aventure policière avec ces personnages récurrents auxquels je me suis attachée au fil de leurs aventures. Ici, encore ses traits de caractère sont mis en avant, avec son sens de l' éthique et son intégrité dans son métier. Son devenir semble incertain. Mais l'on devine  qu'elle va agir en fonction de ce qu'elle pense juste. À travers Nora, l'auteure soulève des thèmes en lien avec les affaires, l'évasion fiscale, la corruption, etc..

    De la même manière, elle nous fait partager la vie de Thomas, ses questionnements intérieurs, sa relation familiale, ces interactions avec les membres de son équipe. L'auteur dévoile un pan de vie personnel de certains d'entre eux, en  particulier celui d' Aram, qui de par ses origines et par la couleur de sa peau va se trouver lié à cette intrigue et en devenir une victime collatérale.  

    Et j'apprécie la plume et le mode narratif de Viveca Sten, avec cette ambiance un peu feutrée, ses sujets, ses personnages auxquels l'on peut s'identifier avec leurs problèmes personnels qui ressemblent aux nôtres. Et l'on réalise que n'importe où sur la planète, nos préoccupations sont les mêmes.

    C'est ce que j'aime dans cette approche qui donne un sentiment de crédibilité avec ces personnages fictifs qui semblent si réels.

    Cet opus date de 2013, nous sommes donc bien en retard par rapport à la publication suédoise, j'ai lu dans sa biblio que 3 autres tomes sont parus, hâte de les découvrir, car c'est toujours un très agréable moment de lecture, même si ce tome n'est pas un coup de cœur. J'ai vu aussi que Viveca Sten et sa fille se sont lancé dans l'écriture d'une saga fantastique jeunesse : L'île des disparus. 

    Je pense que ma binôme et moi allons nous pencher bientôt sur ce roman.

     

    Retour sur l’île LC

     

    Avec Gaelle

     

    Extraits citations 

     

    - " Pourquoi as-tu décidé de devenir policier ? " avait-il plutôt demandé. 
    Aram avait baissé les yeux, l'air gêné.
    " Je crois que c'était par gratitude, avait-il fini par dire. Pas pour me faire remarquer ou quoi… je n'essaie pas de jouer les héros. Mais je voulais en somme… remercier d'avoir pu venir ici, que ma famille ait trouvé un havre de paix."

     

    "Elle entendit par la fenêtre le bruit de l'Audi qui sortait du garage. Il faisait déjà nuit noire, alors qu'il était à peine trois heures de l'après-midi."

     

    " Pourvu qu'elle arrive à Sandhamm, tout irait bien. Nulle part elle ne sentait plus en sécurité"

     

    © V. Sten

     

     


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  • Inexorable LCVous ne rentrez pas dans le moule ? Ils sauront vous broyer.
    Inexorables, les conséquences des mauvais choix d'un père.
    Inexorable, le combat d'une mère pour protéger son fils.
    Inexorable, le soupçon qui vous désigne comme l'éternel coupable.
    Inexorable, la volonté de briser enfin l'engrenage...
    Ils graissent les rouages de la société avec les larmes de nos enfants.

     

    Editeur :  Robert Lafont Collection La bête Noire
    Genre: Thriller
    Date de sortie: 11/10/2018
    Prix du livre papier :  Broché : 20,00€ 
    Version numérique:  13,99€
    Nombre de pages: 384

     

     

     

     

     

    Inexorable LCClaire Favan est une des auteures fétiches de ma binôme de lecture. Alors quand elle vous demande de laisser tomber les livres prévus pour la suivre sur cette LC, je fonce sans réfléchir.

    De cette auteure je n'ai lu, à ce jour, que Dompteur d' Anges. J'avoue que Claire Favan m'avait séduite et que d'autres romans sont dans ma PAL.

    L'auteure précise en introduction que ce thriller n'est pas comme les autres. Personnellement n'ayant lu qu'un texte, ça ne me dérange pas.   Mais très rapidement on comprend pourquoi elle préfère en informer ses lecteurs.

    Ce thriller est plus intimiste car il s'appuie sur l'expérience personnelle de l'ostracisme envers les enfants différents et leur conséquence sur la dynamique familiale. J'ignore de quoi souffre son fils, Gabriel, et son âge, toujours est-il qu'il en a écrit la préface et  l'on comprend très vite d'où lui vient l'inspiration pour ce roman, personnel dans lequel elle lance un appel à tolérance face à la différence, et soulève également beaucoup d'interrogations et suscite  des remises en questions.

    Cette histoire vous chamboule au delà du possible, avec une histoire addictive et douloureusement plausible et effrayante car elle est si crédible qu'elle peut, du jour au lendemain toucher tout le monde.

    J'ai donc eu beaucoup de mal à le lire d'une traite, il m'a fallu me distraire avec d'autres lectures plus légères car l'histoire de Milo est particulièrement angoissante et émouvante.

    On ne peut rester indifférent devant la chute inexorable de ce petite bonhomme de 4 ans vers le coté sombre. C'est un roman d'une noirceur sans nom et l'on ne peut envisager un happy-end. Tout ce combine pour pousser encore et encore Milo vers un trou sans fond, dont au bout de quelques tentatives, il ne fait même plus d'efforts pour en sortir. Il accepte son inexorable destin.

    Le plus perturbant dans cette lecture, c'est qu'on s'interroge sur la part de responsabilité de tout un chacun :

    • Un système scolaire défaillant et qui met Milo à l'écart des autres ne sachant pas comment le gérer
    • La société qui vous met dans une case, vous colle une étiquette dont on ne peut plus se défaire quelques soient vos efforts.
    • L'individu qui vous rejette parce que vous êtes différents sans chercher à vous comprendre et qui ne vous donne aucune 2e chance.
    • Des parents qui font de mauvais choix.
    • Une mère isolée qui ne sait plus comment faire, ni vers qui se tourner.
    • les a priori qui vous stigmatisent et font de vous le coupable désigné même si vous ne l'êtes pas.

     

    Milo se retrouve donc victime du système, un système qui broie tout sur son passage. Mais doit-on ne  ne prendre en compte que la part de l’inexorable rouages de la société ? Ne serait-ce pas,  peut être, un peu trop réducteur ?   Ne sommes nous pas responsables de nos choix. Est-il raisonnable alors d'incriminer les autres pour les mauvais chemins que l'on prend. Dans la vie ne faut-il donc pas assumer les conséquences de ses  décisions, quelques qu'elles soient ? 

    On s'interroge, donc, sur la place du facteur X, cet inconnu qui vous pousse dans un sens plutôt qu'un autre et c'est que l'on en vient à se poser cette question, après coup : Et SI ?

    Et si Milo avait obéi à sa mère ? Pris une autre décision que celle de rejoindre sa bande d'amis. Peut-on imaginer un autre dénouement ? Une nouvelle question se pose :  Milo  est-il victime ou acteur de sa déchéance ?

    Ce thriller stressant, nous émeut, nous attache à Milo et à sa mère. Un mère qui est capable de tout pour le sauver. Et nous jusqu’au irions nous, malgré la perte de confiance, et ce doute insidieux qui vous dit que tout porte à croire que votre fils est un meurtrier.

    Tout comme Alexandra, le lecteur s'interroge devant ce puzzle qui s’emboîte parfaitement pour désigner Milo comme coupable. Le délit de faciès en plus. Milo est un petit délinquant dont le père a été arrêté pour braquage. Les chiens ne font pas des chats ? Non ? Milo est un violent depuis l'âge de 4 ans. Alors que penser ?

     Le dénouement et les rebondissements vous laissent avec quelques interrogations. Claire Favan en dit trop et pas assez. La culpabilité de Milo, suite au suicide de Manu reste sujette à interprétation. Mais elle parfaite pour moi.

    Un roman parfaitement maîtrisé par cette reine du polar qui a choisi, cette fois-ci la France et un milieu modeste, des problématiques contemporaines,  pour un thriller différent et pour moi c'est un défi relevé haut la main.

    Je kiffe à 100% la couverture avec ses rouages qui a la fois vous broient et qui poursuivent leur cycle inexorable.

    Coup de coeur.

     

    Inexorable LC

     

     

     

     

    Avec Gaelle

     

    Extraits citations

     

    " Si certains membres de la bande d'origine ont retrouvé la raison avant qu'il ne soit trop tard , eux 6 sont restés soudés dans l'échec " 

     

    " Avoir foi en son  fils ? Franck est-il bête au point de ne pas voir que c'est la crainte qui régit ses rapports avec Milo  ?"

     

    " Même quand les arguments de sa mère finissaient par le toucher et par le remotiver et qu'il parvenait à redresser la barre pendant quelques heures, sa réputation anéantissait tous ses efforts "

     

    " Il aura toujours  une image altérée de lui, celle d'un gosse qui malgré tout l'amour qu'il lui portait, ne valait rien pour son père "

     

    " est-ce normal que les échecs du système vous privent à ce point de ce qui est naturel et inné ?"

     

    " Comme elle aimerait tailler à coups de hache  tout ce qui dépasse pour que son fils  rentre enfin dans le putain de moule e l' Education nationale"

     

    On le surveille comme le lait sur le feu. On ne lui pardonne rien et les réactions des adultes sont disproportionnes, à la mesure de leur incapacité à le comprendre et à le calmer.' 

     

    © C. Favan

     

     


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    Même si on se quitte  SPDans un petit village du Loiret, Lara doit dorénavant s acquitter seule des dettes de la clinique vétérinaire depuis que son époux, vétérinaire et joueur de poker, a subitement disparu quelques jours avant Noël. Raphaël, son ami d enfance, commandant de gendarmerie, veille amoureusement sur elle. Une nuit, après une intervention difficile sur une jument, elle sauve de la noyade Dimka Chernikoff, le célèbre et séduisant entraîneur russe du PSG. Cette rencontre marquera le début d une nouvelle vie pour cette femme pleine de surprises, mais les fantômes du passé resurgiront vite de ce voyage entre la France et la Russie. Chacun d entre nous cache des secrets plus ou moins avouables qui rongent pernicieusement nos âmes. Lara, Raphaël et Dimka n échappent pas à la règle.

    Editeur :  Incartade(s) Editions
    Genre: Thriller 
    Date de sortie: 11/10/2018
    Prix du livre papier :  Broché : 20,00€ 
    Version numérique:  4,99€
    Nombre de pages: 300

     

     

    Même si on se quitte  SPTout d'abord un grand merci, à Incartade(s) Editions pour avoir accepté ce partenariat qui débute avec ce premier service presse.

    Un thriller qui ne correspond pas à mes standard en matière de thriller, plus centrée au prime abord sur la romance entre Dimka Chernikoff et Lara. Une histoire d'amour qui se noue,  bien trop rapidement à mon goût entre nos deux protagonistes.

    Mais en dehors de la romance, l'auteure aborde des sujets contemporains et graves comme les violences conjugales, l'addiction au jeu, les secrets qui en découlent, les mensonges, l'amitié indéfectible, les relations familiales, le désamour et surtout les effets post traumatiques liés à des violences perpétré sur un être humain.

     Un savant mélange de thèmes qui donne de la force au récit et brossant de ce fait un contexte réaliste. Babsy Bisiaux nous intrigue avec la disparition du mari et l'on s'image que le roman va tourner autour de cette disparition insolite,  au vu des menaces d'hommes inquiétants qui réclament leur dû. Mais au fil des chapitres tandis que Raphael, l'ami fidèle, veille sur Lara, avec beaucoup d'empressement et de possessivité, l'intrigue prend un virage inattendu.( Je me garderais  de développer au risque de spolier ) Malgré quelques soupçons, j'étais loin de connaitre toutes les réponses.  Babsy Bisiaux sème le doute dans votre esprit. Certaines idées s'avèrent totalement fausses tandis que d'autres se confirment en cours de lecture.

    La plume de l'auteur, fluide et plaisante et l'histoire addictive. Son style narratif est agréable. Ses sujets maîtrises, quels qu'ils soient et particulièrement développés.  A travers son récit elle nous instruit de manière ludique sur le monde du football, les soins vétérinaires, les enjeux politiques de certains pays, leur culture. Tout ceci pourrait sembler digressif, mais la manière de l'auteure de l'inclure dans le récit est originale et les détails ne sont pas ennuyeux. Au contraire ils plantent le décor.

    C'est à travers les dialogues, finement menés, que Babsty Bisiaux nous brosse le passé des protagonistes, et les rends les personnages plus tangibles. de plus ces informations sont importantes pour le présent. De même elle s'attache à dépeindre les ambiances et les émotions de nos protagonistes principaux.

    Les personnages sont bien campés, mais je ne suis pas parvenue à m' y attacher hormis Raphael, son soutien sa présence constante m'a touchée.

    Le dénouement ne sera pas surprenant, malgré les rebondissements parfaitement dosés, car l'auteure a déposé, pour nous, des petits cailloux tout le long du chemin. L'issue est donc inéluctable et en adéquation avec le titre parfaitement choisi.  

    Un très bon moment de lecture, même si j'ai trouvé que la romance, entre Dimka et Lara, prenait trop d'importance. Quelques séries d’événements m'ont fait un peu tiqué, coté cohérence, (eh oui je m'attache à des petits points de détails plus que la majorité des lecteurs, tout le monde le sait ).

      En conclusion  Je m'attendais à un roman thriller classique on est un peu plus dans de la romance avec un mystère en toile de fond. Un peu trop romancé à mon gout, mais une belle plume, une bonne construction de l'histoire et des thèmes contemporains bien documentés, des ambiances bien rendus

    Babsy Bisiaux est une auteure à découvrir et Un jour le printemps reviendra est dans ma PAL, le résumé m'a intrigué. 

     

    Même si on se quitte  SP

     

     

     

    Extraits citations 

     

    " Elle se forçait à croire qu'elle avait agi dans l’intérêt de son fils, qu'il puisse grandir dans une famille unie, mais elle reconnaissait qu'elle avait trop souvent fait preuve de soumission et de lâcheté" 

     

    " Elle aimait les responsabilités, les obstacles, même  hauts, à surmonter car ils signifiaient qu'elle était libre . Libre de se coucher lorsqu'elle en avait besoin, libre de se réveiller lorsqu'elle le décidait, libre de lire, d'écouter la musique, de blasphémer, libre de s'habiller selon ses envie et non suivant les appétences ou les convenances de Guillaume "

     

    " - C'est dur de ne pas savoir, et je sais de quoi je parle. Ne pas savoir, c'est tout imaginer, du meilleur comme du pire"

     

    © B. Bisiaux


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