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Par Missnefer13500 le 4 Avril 2018 à 12:26
Hattie Hoffman a passé sa vie à jouer de nombreux rôles : la bonne élève, la bonne fille, la bonne petite amie. Mais Hattie rêve d’autre chose, quelque chose de plus intense… et qui se révèle extrêmement périlleux. Lorsqu’on découvre son corps sauvagement poignardé, une redoutable onde de choc traverse la ville de Pine Valley.
Très vite, il apparaît que Hattie entretenait une relation secrète, hautement compromettante et potentiellement explosive. Quelqu’un d’autre était-il au courant ? Et dans ce cas, jusqu’où cette personne était-elle prête à aller pour mettre fin à cette relation ?
Riche en rebondissements, Qui je suis retrace une année de la vie d’une jeune femme dangereusement fascinante, au cours de laquelle surgissent les secrets les plus sombres d’une petite ville, tandis que Hattie se rapproche peu à peu de sa mort.
Suggestif et tranchant, ce roman examine la frontière entre l’innocence et la culpabilité, l’identité et la duperie. L’amour conduit-il à la découverte de soi… ou à la destruction ?Editeur : Mazarine
Genre: Thriller
Date de sortie: 21/03/2018
Prix du livre papier : Broché 20,00€
Version numérique: 15,99 €
ISBN: 286374359Comment répondre à cette question face à une Hattie aux mille visages ? Alors que la jeune femme ne le sait pas elle-même.
Qui est-t-elle vraiment au point d'avoir mis son existence en péril et finir sauvagement assassinée et mutilée ? Victime ou responsable d'un enchaînement d 'événements qui pousseront, un individu, un proche, un inconnu dont elle a croisé la route à l'assassiner ? Hattie est-elle victime d'un crime lié au hasard ou d'une vengeance personnelle ?
C'est ce que le lecteur découvrira au fil des chapitres dans ce récit à plusieurs voix, et tout au long de l'année qui précédera sa mort.
Del, le shériff et ami de la famille connait Hattie depuis toujours, tout le monde connait Hattie dans ce petit village de Pine Valley au fin fond du Minnesota. Pourtant il doit mener cette enquête avec toute l'objectivité possible , en ignorant ses sentiments envers Bud et Mona les parents et Hattie elle même.
Hattie la jeune fille sage de 18 ans, que le sherrif a vu grandir, Hattie la jeune fille qui rêve de New-York et de gloire, Hattie la brillante étudiante particulièrement douée pour la comédie, Hattie la comédienne qui endosse des rôles mais pas que sur scène. Hattie c'est la jeune fille aimante que voit ses parents, l'amie fidèle de Portia, la petite amie parfaite de Tommy et l'amante passionnée qui sait ce qu'elle veut, capable de tout pour celui qu'elle aime et qui l'aime en retour malgré les risques d'une relation compromettante qui le détruirait.
"-Je t'observe, Hattie. Tu cancanes avec Portia avant les cours, tu encourages toutes ses idées ridicules, tu lui racontes des bobards. tu laisses Tommy te tripoter à la cafétéria (...) Tu joues à l'élève parfaite avec tous les profs avec qui j'ai parlé "
Ce récit psychologique est narré à plusieurs voix, celle des personnages principaux engagés dans cette aventure, c'est entre présent et passé que le lecteur découvrira la vérité. Ainsi il fera la connaissance de la vraie Hattie, mais en existe-t-il une seule et unique ? N'est-elle pas une somme de plusieurs facettes ? Hattie déroute son public et plus particulièrement celui a qui elle en montre le plus.
"je ne sais toujours pas comment t'appeler. Avec tous tes noms . Toutes tes identités.
C'est à travers les révélations de la jeune fille que nous appréhenderons la personnalité complexe d'une adolescente a plusieurs visages, qui s'adapte et joue le rôle que l'on attend d'elle , la fifille à ses parents, l'amie complaisante, la petite amie ... en fonction de critères sociaux, de codes et de règles auxquels nous devons tous nous plier pour ne pas être marginalisés, ce qui rend cette histoire crédible. Cependant à trop jouer ne risque-t-on pas de perdre son identité et que pourront être les conséquences quand certains découvrirons qu'ils ont été dupés, comme c'est le cas ici ?
C'est pour moi un des messages forts de l'auteure. De nos comportements et nos interactions avec d'autres peuvent naître des conflits ou tout au contraire, nos actions pourront les éviter. De ce fait la question que se pose le lecteur tout au long de cette intrigue c'est celle-ci : Hattie est-elle victime ou coupable ? De part ses actes n'est-elle pas responsable de sa propre mort et de l'effet boule de neige qui en découle ? Certains vont s'en convaincre mais l'avouer est difficile.
"- Je pense que Hattie est responsable (...) J'aimais cette fille, j'en aimais chaque parcelle d'effronterie et d’impertinence"
Pour d'autres le coupable n'est pas forcement celui qui a tenu le couteau, mais celui qui l'a séduite compromettant son avenir, le sien et celui de sa propre famille.
Cette vision des choses que nous propose Mindy Mejia est déroutante et effrayante. Comment peut-on incriminer une jeune fille assassinée, la juger responsable de sa propre mort ? Tout ceci nous prouve que rien n'est simple, ni tout blanc ni tout noir, mais Hattie est-elle la seule coupable, qu'en est-il de la responsabilité de son amant, adulte sensé et responsable qui aurait pu mettre un terme a cette relation destructrice et éviter ce drame ? Mais peut-on lutter contre l'amour qui fait perdre toute raison ? Efface-t-il les sacrifices, les mensonge et les trahisons ?
A chaque lecteur de trouver en lui les réponses à ses questions.
Le style de l'auteur est fluide, plaisant et addictif. Mindy Mejia instille le doute en nous et le lecteur se persuade de connaitre le meurtrier et ses motivations, cependant l'auteure va nous scotcher avec un dernier rebondissement inattendu alors que le coupable ayant avoué son crime est condamné.
Je remercie Net Galley et les Editions Mazarine pour m'avoir permis de découvrir la plume et l'imagination de Mindy Mejia avec ses personnages bien campés qui suscitent chez le lecteur de multiples émotions. Presque un coup de cœur pour ce premier roman de cette auteure que je conseille de découvrir et que je vais suivre.
Une belle couverture et un titre intriguant avec un résumé qui tient ses promesses.
Extraits citations
"voilà ce que vous allez montrer au public ce week-end : les conséquences des penchants les plus laids d'un homme"
"quelque soit le personnage que j'endosse, aucun ne peut combler le vide que je ressens au plus profond de moi quand je ne suis pas avec toi"
"Tu dis que c'est de la comédie, mais en réalité, tu te fractures en mille pièces, et chaque fois que j'en découvre une nouvelle, tu es delà ailleurs "
"- Non. Les actions d'une personne façonne ce qu'elle est. (...) dans ton cas, tes actions additionnent pour former une personne unique. "
"Mon désir était ma perte, je le savais et malgré cela, je ne pouvais lui tourner le dos. Nous nous désirions au-delà toute prudence, quelques que soient les conséquences."
© M. Mejia
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Par Missnefer13500 le 4 Avril 2018 à 12:22
"Les perles du collier, entraînées dans un sillon de sang et d'eau de pluie, englouties par la bouche d'égout, seront vomies dans le fleuve purificateur après un voyage dans les entrailles de la ville." Par une nuit pluvieuse, le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, se penche sur le cadavre d'une femme tuée par balle et qui a apparemment fait le saut de l'ange depuis le 7ème étage d'un immeuble de la rue des Fantasques.
En remontant La piste de ce qui semble être un contrat, Farel fait sortir du bois quelques personnages sulfureux dont une redoutable femme d'affaires, quelques uns de ses nombreux amants, plusieurs mafieux géorgiens et, entre autres, un ministre en exercice... Grand banditisme, arnaque à la taxe carbone, banques maltaises et réseaux criminels, qui tire les ficelles de tout ce beau monde ? Des comparses abattus, des serments trahis et une course poursuite dans le gigantesque réseau souterrain de la ville obligeront Farel à révéler au grand jour les dérives de ceux qui nous gouvernentEditeur : Jigal
Genre: Polar
Date de sortie: 8/02/2018
Prix du livre papier : Broché 19,00€ (264 pages)
pas de version numérique:
ISBN: 2377220320Vous ne connaissez pas encore le commandant Farel de la PJ de Lyon ? Non ? J'avoue que moi aussi j'ignorais l'existence de ce personnage récurrent, jusqu'à ce que je fasse sa connaissance à travers cette série policière d' André Blanc.
Je le découvre donc à travers ce tome, 4e d'une série qui commence en 2013 avec Tortuga'Bank, si j'ai bien compris. Pour autant bien qu'il soit préférable de commencer par le 1e tome, rien n'empêche le lecteur de faire connaissance de ce policier hors norme, par celui-ci. Quelques références aux aventures précédentes n'alourdissent pas l'intrigue, ni ne gênent à la compréhension de l'histoire.
André Blanc brosse le portrait d'un flic à l'autorité naturelle, un homme de convictions, obstiné, un flic talentueux, un ex-commando dont les actions du passé viennent parfois le titiller un peu trop pour son bien être personnel. Un flic comme les fans de polar les aiment, moi la première.
Des personnages donc bien campés, un groupe d'amis et une équipe auxquels le lecteur s'attache tellement c'est réaliste.
Quant à l'intrigue particulièrement bien ficelée, elle fait assez froid dans le dos, fait travailler votre petite cervelle et instruit le lecteur sur un volet très particulier, celui des arnaques financières via la toile.
Tous les ingrédients sont là, argent, pouvoir, manipulation, rêve d'ascension sociale, crime organisé,et sexe, pour une mayonnaise qui prend particulièrement bien.
Quel lien donc entre une femme défenestrée, des hommes de pouvoir de la sphère ministérielle, la loi Carbone et la mafia russe ?
Dans ce polar somme toute assez classique dans sa construction, avec un style assez factuel, le lecteur cherche plutôt à comprendre les tenants et aboutissants, les motivations de Mara Tessador, sa personnalité. Un jeu de questions réponses qui me laissera un peu insatisfaite.
Outre l'enquête, le lecteur plonge avec Farel dans son introspection personnelle.
Si le démarrage semble assez poussif au début alors que tout se met en place, le rythme s’accélère et le lecteur se laisse séduire et surprendre par les rebondissements à point nommés.
Un polar passionnant, bien documenté, méthodique et semble si pro que l'on se demande dans quel univers l'auteur évolue dans la vie. Mais non André Blanc, n'est ni flic, ni juge... juste un auteur qui s'applique à rendre son roman réaliste avec des personnages aux personnalités travaillés, des ambiances bien brossés avec des interrogatoires, des scènes d'actions vivantes qui donnent au lecteur l'impression d'y participer. Quant au plan diabolique avec ses malversations, ses histoires de commanditaires, sa fraude à la TVA (basée sur des faits réels ), il n'est que plus effrayant encore tant il est crédible et mettant à mal les représentants de l' Etat que l'auteur égratigne au passage dans une mise en scène, reflet d'un quotidien bien réel.
Un opus qui donne envie de suivre le commandant Farel dans ses enquêtes à venir, avec cette fin ouverte et les précédentes aussi qui me permettront d'en apprendre d'avantage sur ce personnage récurrent d' André Blanc.
Merci à Masse Critique Babelio et aux Editions Jigal pour ce SP qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur Français de polar. Je conseille aux fans du genre de lire les aventures du Commandant Farel.
Extraits citations
"tu es malade de cette femme Samir, tu hais la France, tout le monde, sans savoir pourquoi. Tu respectes rein, alors comment veux-tu que les autres te respectent ? Soigne toi. et guéris. si tu en ai capable, je t'attendrai et te donnerais de beaux enfants"
"- je n'ai jamais dit ça. J'ai dit tout le monde... Vous connaissez le postulat policier : tout le monde à quelque chose à cacher."
"- je devrais parce que vous êtes flic, c'est le jeu... Mon père disait que le pouvoir d'un homme ne se mesure pas à ses muscles ou sa fonction, mais à son respect... Je n'attends rien de la vie, seulement aider mon fils. Alors soyez réglo avec mon fils, commandant et je le serai"
"- bien je vois que vous avancez, mais je suis comme vous. Je doute. On commence par un crime lambda et tout doucement vous et moi on tire sur un fil et détricotons un pull-over..."
"- (...) On a deux cadavres, des arnaques, un contrat non terminé. donc oui, nous prenons des précautions. l'Expérience a prouvé qu'il est impossible d’arrêter des hommes déterminés. On le voit bien avec les attentats actuellement. le mec résolu, fou furieux, qu'il soit psychiatrique ou religieux arrive toujours à passer"
"- (..) Mauvaise journée : tout le monde aime la police et j'ai rencontré Judas."
© A. Blanc
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Par Missnefer13500 le 27 Mars 2018 à 20:07
Cassandra est mariée depuis un an avec Matthew, et leur bonheur semble sans nuages.
Jusqu'à ce qu'un orage, un soir, pousse Cass à emprunter une route qu'elle n'aurait jamais dû prendre, à travers la forêt.
Trop isolée, trop sombre, trop dangereuse.
Tellement dangereuse, d'ailleurs, que lorsqu'elle dépasse une voiture arrêtée sur le bord de la chaussée, Cass choisit de ne pas s'arrêter pour proposer son aide à la femme qui se trouve à l'intérieur.
Mais lorsqu'elle apprend, le lendemain, que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité.
Et les coups de fil anonymes qu'elle reçoit désormais chez elle transforment ses angoisses en terreur.
Elle en est persuadée : quelqu'un l'a vue, ce soir là. Quelqu'un qui continue de l'observer. Quelqu'un qui pourrait bien être l'assassin.
Pourtant ni Matthew, ni Rachel, sa meilleure amie, ne prennent ses craintes au sérieux.
Et Cass elle-même commence à douter : comment être sûre de quoi que ce soit alors qu'elle perd chaque jour un peu plus la mémoire, oubliant le code de l'alarme, sa place de parking, ce landau qu'elle a commandé même si elle n'a pas d'enfants, et ce que peut bien faire dans sa cuisine ce couteau ensanglanté qu'elle ne reconnaît pas.Editeur : Hugo Thriller
Genre: Thriller psychologique
Date de sortie: 04/01/2018
Prix du livre papier : Broché 19,95€
Version numérique: 12,99 €
ISBN: 9782755636512Après son premier roman, Derrière les portes, énorme coup de cœur pour un contre la montre stressant, je me demandais si B.A Paris parviendrait encore à me surprendre avec un nouveau thriller psychologique palpitant. C'est avec des sentiments ambivalents que je me suis lancée dans cette lecture. J 'étais partagée entre la crainte d'être déçue (peut-on faire mieux ou aussi bien que pour le dernier ?) et l'espoir que cela le soit.
Je me suis trouvée surprise avec cette impression de déjà lu dans les premières pages, la situation me rappelant le début de La disparue de Noel de Rachel Abbot, mais très vite cette comparaison disparaît, hormis le fait que Cass emprunte une route isolée et croise une voiture arrêtée le reste est totalement différent et l'auteure nous transporte dans son univers.
C'est à travers le récit de Cass que l'auteure nous plonge dans une ambiance anxiogène et que lecteur vit les émotions de l’héroïne.
Un personnage qui perd ses repères suite au stress et la culpabilité qui la ronge et Cass s'enfonce jour après jour dans la paranoïa, avec le récit journalier de son quotidien et de son calvaire. Rongée par une culpabilité effroyable notre héroïne sombre jour après jour dans un gouffre sans fond duquel elle ne parvient pas à sortir.
Mais le lecteur de s'interroger : A quel point la culpabilité peut-elle être destructrice ? Est-ce crédible ? Qu'aurions nous fait et ressenti à sa place ? Probablement qu'influencé par le contexte actuel et toutes les mises en garde contre les manigances et les agressions serions-nous passés ce soir là sans rien faire. Mais pour autant nous sentirions aussi coupables de la mort de Jane ? Certainement pas. Alors une intrigue crédible ? Mais nous ne sommes pas Cass avec son profil psychologique fragile, son stress, sa fatigue après une année scolaire épuisante et surtout ses antécédents médicaux. En fait, le décor est planté et tout se joue, B.A Paris nous ayant bien harponnés avec une intrigue addictive qui ne vous lâche pas jusqu'à ce que vous ayez atteint la dernière porte.
L'histoire est particulièrement bien menée avec les défaillances psychologiques de notre personnage principal qui nous touche et nous émeut dans sa détresse.
La méthode de l'auteure est efficace, elle distille le doute insidieusement, nous entraînant dans des pistes possibles, puis tire le tapis, incitant le lecteur a tout remettre en question. Quelles sont les chances qu'un assassin la harcèle ? Pour autant pourquoi les appels n'ont lieu que quand son mari est absent ? Est-elle vraiment épiée ou juste paranoïaque ? Qu'en est-il de sa santé mentale ?
Oui le tout est particulièrement bien ficelé et le lecteur assiste impuissant à la dégradation physique et psychologique de notre héroïne. On s'étonne cependant du peu de soutien de sa meilleure amie tandis que l'auteure brosse un portrait réaliste des comportements d'un mari aimant pris dans un engrenage infernal.
L'ambiance est étouffante, oppressante et le lecteur est avide de souffler un peu, mais B.A ne lâche rien jusqu'au dénouement.
Un dénouement somme toute attendu, sans l'être, c'est toute la subtilité et le talent de B.A Paris, avec un rebondissement de dernière minute assez surprenant car malgré ce que peut imaginer le lecteur en suivant les petits cailloux semés par l'auteure, rien n'a quand même étayé cette piste.
L'auteur maîtrise les codes du thriller psychologique et nous offre une intrigue pourtant logique à laquelle on songe très rapidement mais B.A parvient toujours à instiller le doute.
Pour autant même si j'ai très apprécié cette lecture, j’émets quelques réserves avec quelques points que j'aurais aimé voir davantage développés et que je ne peux vraiment pas aborder ici sans spolier. Une petite discussion avec ma jumelle de lecture s'impose. J'ai d'avoir l'avis de mes partenaires de lecture.
En conclusion je dirais que c'est un excellent thriller psychologique dans lequel on se laisse facilement emporter, particulièrement bien construit qui vous tient en haleine, entre manipulations, mensonges et trahisons. C’est angoissant, prenant et étouffant à souhait et particulièrement addictif. Mais pour l'heure Derrière les portes reste un coup de coeur.
Une auteure à suivre (qui continuera à nous surprendre ), que j'ai eu la chance de rencontrer au Salon de Livre et avec qui j'ai pu discuter. Une auteure Anglaise qui parle parfaitement le français.
Avec Anne, Gaelle et Marie
Extraits citations
"il est dur de croire que la décision instinctive de prendre le raccourci par la foret ce vendredi soir fatidique a eu un effet aussi dévastateur dans ma vie. Jane était peut-être au mauvais endroit au mauvais moment, mais moi aussi, Moi aussi."
"les larmes me piquent aux yeux. Je ne vois pas comment cette culpabilité pourrait disparaître et la pensée de d'avoir à la porter le restant de mes jours me semble trop cher payé pour un instant d’égoïsme. Mais la vérité est là : si j'avais pris la peine de sortir de ma voiture elle serait peut-être encore en vie.
"-oui merci, ça va aller.
En refermant la porte derrière elle, je sais que non, pas encore. Mais un jour j'irai bien. A la différence de Jane, j'ai toute la vie devant moi"
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Par Missnefer13500 le 14 Mars 2018 à 11:31
Pire que la peine de mort : la réclusion à perpétuité…
28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la « Louisette ».
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d’honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir…
Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l’avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.
Une fois, Max m’a dit quelque chose que j’ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu’il y aura des incohérences, des trucs qui n’iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J’ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J’ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.
Ce livre raconte la vérité… La vérité selon Jefferson Petitbois… Un homme trop jeune pour mourir.Editeur : Belfond
Genre: Suspens Thriller
Date de sortie: 25/01/2018
Prix du livre papier : Broché 19,00€
Version numérique: 12,99€
ISBN: 2714478344Je remercie tout d'abord les #Editions Belfond dont je suis une grande fan et #NetGalleyFrance pour m'avoir permis de lire ce roman en SP.
La couverture sombre et mystérieuse ainsi que le résumé m'attiraient depuis un petit moment déjà.
Mon premier sentiment a été la surprise. Je pensais entrer d'emblée dans l'énigme dans un flash-back immédiat nous plongeant dans les raisons de cette condamnation. Mais très rapidement le lecteur se laisse prendre et se perd dans un huis-clos saisissant et angoissant, s'interroge, frissonne, s'indigne et s'émeut.
Jeff, 17 ans condamné à la peine capitale, la mort encore en application dans les années 80 qui s'applique même aux mineurs ? Jugeait-on ainsi les ados de la façon que les adultes ? La sanction pour un meurtrier sanguinaire est la même quelque soit l'âge semble-t-il, c'est passer par la Louisette un des surnoms donnée à la guillotine.
C'est à travers cette histoire que le lecteur découvrira, s'il l'ignore encore, que l'abolition de la peine de mort sera votée en 1981. Pour Jeff cette décision n'a aucune importance puisque le Président entrant la gracié, le condamnant à la réclusion à perpétuité. Est-ce un cadeau ? La mort immédiate n'est pas plus enviable qu'une mort lente et inéluctable ?
Jeff 17 ans mérite-t-il son sort fait de conditions indignes d'internement, de brimades, d'humiliations, de provocations, de passages à tabac à la moindre excuse par des matons cruels et racistes ?
C'est ainsi que dans cette première partie le lecteur toujours ignorant des méfaits du jeune homme , s'insurge devant ces comportements inhumains et indignes de l' Homme, se prend d'affection, s'émeut et éprouve ainsi de l'empathie pour un assassin qui a admis ses crimes. Mais de quels crimes s'agit-il ? C'est en partageant l’introspection de Jeff que nous vivons, ses peurs, son passé et ses rêves. C'est une expérience sensorielle unique qui prend le lecteur aux tripes vivant comme Jeff dans un sentiment d'urgence particulièrement marqué par le style de l'auteur, par ses phrases courtes et incisives.
Christian Blanchard nous confronte à un meurtrier dans son univers carcéral, brossant des conditions de ce milieu, impitoyables et inhumaines. Comment un jeune homme peut-il survivre dans un tel univers simplement rythmé par les repas,la douche une fois par semaine et les courtes promenades ? Rien pour l'occuper ni livres, ni musique, ni TV. Aucun contact avec le monde extérieur. Comment ne pas sombrer, comment vivre avec soi-même pour seule compagnie, hors celle de Germaine la petite souris. Elle et Martin le maton m'ont fait songer à des personnages de La ligne verte. Ici, Jean, tout comme nous va se pendre d'empathie pour le jeune homme. On se demande comment tout ceci est possible. Peut-on s'attacher à un assassin ? Eh bien c'est ce que l'auteur parvient à faire. Il nous lie à lui dès le début et cette empathie perdurera malgré les révélations par la bouche du jeune sur l'histoire d'un gamin égaré devenu un monstrueux assassin. La rencontre avec Max son mentor et Iboga justifie-t-elle tout ? Explique-t-elle la cruauté et l'absence de remords du jeune Jeff ? Et qui sont Max et Iboga ?
C'est suite à la rencontre avec la psychologue que tout va se déclencher ? Qui est-t-elle ? Quels sont ses objectifs ? Son comportement est-il vraiment altruiste comme celui de Jean ? Ou son but ultime est-il simplement de comprendre là ou d'autres ont échoué avec un but plus personnel ? Questions que je me suis posé suite à son arrivée inattendue.
Poussée par elle, si on peut dire, Jeff ouvrira pour nous les tiroirs de sa mémoire. Nous ferons connaissance de Max le mentor, la confiance de Jeff envers lui. Mais si tout ceci n'était que manipulations par l'intermédiaire d' Iboga ? Iboga et le titre prend tout son sens.
Dès lors le rythme s’accélère. Le lecteur s'approche du dénouement de tous les possibles ? Mais un possible happy-end est-il envisageable ?
Christian Blanchard parvient à nous surprendre, bien que l'issue finale soit la plus logique tant elle correspond à Jeff dont le souhait ultime est de pouvoir faire ses propres choix, enfin !
Quelques questions trouvent réponse après que Jeff est partagé avec sa psy Sa version de la vérité, comme elle se plait à insister, mais La Vérité pour Jeff. Quant est-il vraiment ? Y croirons-nous ? Penserons-nous aussi qu'elle n'est QUE LA VÉRITÉ de Jeff ?
De ce fait la fin reste, tout au moins pour moi, ouverte, du pourquoi de l’intérêt purement altruiste d'une psy pour un meurtrier. Et quand est-t-il de Max ? Quant à Jeff, meurtrier à 17 ans, Suffisamment grand pour tuer, assez vieux pour mourir ?
Un thriller psychologique particulièrement addictif, mené de main de maître par Christian Blanchard dont le style incisif ne laisse pas le lecteur indifférent.
Un coup de cœur pour moi. Et un auteur à suivre.
Extraits citations
"- laissez-moi décider de ma fin. Je ne sais pas si je mérite cette faveur mais c'est mon souhait le plus cher"
" Elle est en train de me dire que je suis, comme toujours, sous la dépendance ou le joug de quelque chose. Jamais, je n'ai été en capacité de prendre une seule décision."
" Tuer un homme est mal mais le libérer est bien..."
" la souffrance de la chair est une preuve de mon existence. J'ai mal donc je vis."
" Lorsque l'epoir a disparu, que reste-t-il ? Mourir n'était pas vraiment un choix ? Je cherchais à ne plus souffrir. "
" Connaitre la date de sa mort, est-ce une torture insoutenable ou un soulagement ?"
" J'ai ôté la liberté, la vie à des êtres humains, on va prendre la mienne. Le libre arbitre de la justice. Une forme d'égalité."
" Trop jeune.
Pas à 17 ans.
Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...
Les jurés en ont décidé ainsi."
© C. Blanchard
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Par Missnefer13500 le 12 Mars 2018 à 17:37
La pièce empeste les oeufs pourris. L'air est lourd de la fumée des tirs. Tout le monde est transpercé de balles, sauf moi. Je n'ai même pas le moindre bleu.
Stockholm, sa banlieue chic. Dans la salle de classe d'un lycée huppé, cinq personnes gisent sur le sol, perforées de balles. Debout au milieu d'elles, Maja Norberg, dix-huit ans à peine, élève modèle et fille de bonne famille. Son petit copain, le fils de la plus grosse fortune de Suède, et sa meilleure amie, une jolie blonde soucieuse de la paix dans le monde, figurent parmi les victimes, ainsi que Samir, brillant fils d'immigrés décidé à s'affranchir de sa condition.
Neuf mois plus tard, après un battage médiatique qui a dépassé les frontières suédoises, le procès se tient. Mais qui est Maja ? Qu'a-t-elle fait, et pourquoi ?Editeur : Les Presses de la cité
Genre: Thriller psychologique
Date de sortie: 08/03/2018
Prix Broché 21,00€ NUmérique : 7,99€
ISBN: 2258143489Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les Presses de la cité pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette auteure suédoise. Ma dernière lecture dans ce genre littéraire nordique n'était pas vraiment concluant malgré le prix qui lui était attribué. Celui-ci est également primé, mais n'allais-je pas être à nouveau essuyer une nouvelle déception ?
Le résumé est prometteur, le titre surprenant et l’intérêt de Netfix intriguant et ma curiosité l'emporte et on ne refuse pas une masse critique privilège. Et cerise sur le gâteau ma binôme a aussi reçu ce livre Go pour une nouveau partenariat.
Une fois encore je suis étonnée de constater que Malin Persson Giolito est au départ avocate et que ce n'est pas son premier roman. Elle brosse le contexte politico- économique du pays comme bien d'autres auteures que j'ai pu lire, il semble que se soit un sujet de préoccupation et source de nombreux problèmes en Suède. Mais quel peut-être le rapport dans cette intrigue dans laquelle une jeune fille sort indemne d'une folie meurtrière dans un lycée ? Une jeune fille victime ou bourreau ?
Le lecteur ne sait que penser et 1000 questions se bousculent dans sa tête. Dans un premier temps nous nous comportons comme des jury de base et soumis à nos préjugés nous penchons pour la culpabilité de Maja. N'est-elle pas incarcérée suite à l'enquête ? Elle donc forcement coupable. Oui facile de se répéter cette maxime : innocente jusqu'à la preuve du contraire . Maintient-on un mineur innocent en prison ? Il semble que oui dans le système judiciaire suédois et l'argent ne peut rien y faire pas de libération sous caution comme aux USA.
C'est à travers le point de vue de l'accusé au cours du procès et de son incarcération que le lecteur découvre les événements qui ont précédés le drame. A travers le récit de Maja nous suivons ce thriller psychologique sociétal. Et nos certitudes s'envolent.
L'intrigue et les thèmes abordés sont très contemporains et effrayants avec cette tuerie, une de plus impliquant des ados. Mais quel malaise hante nos jeunes pour qu'ils en arrivent à de telles extrémités ?
Nous suivons donc Maja dans son quotidien, une jeune fille reconnue coupable par la société, complice, incitatrice de meurtre mais le lecteur se demande au fil des chapitres si elle n'est pas simplement une victime collatérale ?
Au fil du récit nous découvrons le passé de notre personnage principal, une jeune fille assez passive dans sa relation avec Sebastian ce fils à papa, ce petit ami que tout le monde lui envie,qui flatte son propre ego, une relation qui fait la satisfaction de ses parents que j'ai trouvé bien tolérants et eux même effacés. Mais personne ne voit donc rien ? L'auteure brosse ici un tableau très désolant des relations parents/enfants des interactions et des impacts sur la vie des uns et des autres.
Ainsi nous faisons la connaissance de Sebastian, un jeune homme qui peut tout se permettre sans aucun filtre ni aucune limite. Son pouvoir sur autrui est immense, c'est effrayant. Il est envié souvent, et détesté parfois. Mais l'argent ne fait pas le bonheur, cette maxime se confirme. Sebastian a beau s’étourdir de fêtes, de voyages au bout du monde sur un coup de tête, il est malheureux, rejeté par son père et semble s'accrocher à Maja comme à une bouée de sauvetage, mais le poids de ses chaines ne risque-t-il pas d’entraîner cette derrière dans sa noyade ? A moins que ce ne soit Maja qui le pousse à des décisions inéluctables ? N'est-elle pas responsable de ce chaos ? Tous les échanges semblent le prouver.
De rebondissements en rebondissements nous avançons vers le dénouement. Et le lecteur n'est sur de rien, comme Maja elle même. Nous découvrons les rôles de chacun, dont certains très déterminants, ceux de Samir, d' Amanda la meilleure amie, Dennis, les parents. J'avoue être restée sur les fesses devant la petite bombe de l'auteur. Et de m'interroger, la réalité est-elle telle que ce que nous l'imaginons ? Sommes nous influencés par le récit des autres et leurs points de vue ? J'ai conclu que surement. la démonstration de l'avocat de Maja est assez concluante. Et quand est-il de Rien de plus grand que l'amour ? La réponse est évidente. Et le titre prend tout son sens.
C'est durant le procès que nous découvrons les tenants et les aboutissants de ce drame, vivons les émotions de Maja qui dessine pour nous la personnalité de tous les protagonistes. L'auteure nous tient en haleine , nous interpelle, nous sommes jury, procureur, avocat de la défense, témoins. Le lecteur se pose sans cesse des questions.
Maja nous intrigue, qui est-elle vraiment ? Quel est la place de Samir dans cette histoire ? Comment tout ceci va-t-il se terminer ?
Quelle fin possible pour ce polar psychologique angoissant ? Existe-t-il une chance que Maja soit libérée ? Existe-t-il un doute raisonnable sur sa part de responsabilité dans les meurtres de Dennis, Sebastian, Amanda, Samir, le professeur victime collatérale de cette folie ?
Pour cela il faut aller jusqu'au bout pour le savoir.
La plume de l'auteure ainsi que son style narratif est plaisant, original, additif. Malin Persson Giolito nous plonge dans les méandres du monde judiciaire et carcéral Suedois. L'argent n'offre pas à notre héroïne des conditions de vie plus souples, et l'auteure nous attache davantage à cette jeune fille touchante pour qui on éprouve beaucoup d'empathie.
Pour moi une auteure à suivre et une interprétation ciné à voir.
Avec Gaelle
Extraits citations
" S'il est difficile de déterminer qui ment qui dit la vérité, que fait-on ? (...) Une histoire pourrait être à la fois authentique et inventée, selon la personne que l'in interroge ? Si l'on estime que cette personne est digne de confiance, on pourrait décréter que les événements se sont déroulés comme elle le raconte ?"
"vu ce que j’ai fait, elle a une excuse pour tout y compris les kilos"
" Comme si mes actions n'avaient aucun rapport avec Sebastian. Comme si on pouvait les distinguer des autres, les extraire, les découper, les trancher, les laver. La procureure, appelle-moi Lena pense que tout es lié. je pense que je devrais écrire sur mon calepin qu'elle a raison."
" Il est essentiel, a expliqué Sander( car il y a beaucoup de chose essentielle dans le monde de mon avocat) que le tribunal apprenne quelle personne est Maja."
" Nous reconnaissons cette partie de la description des faits. Cela signifie que c'est vrai. J'ai tué Amanda. j'ai tué Sebastian. Et pas par amour. on peut appeler ça comme on veut, mais je l'ai quand même fait"
" Les gens se moquent de ce que les autres disent ou ressentent, de ce qu'ils ont traversé, appris. Les gens ne s’intéressent qu'à ce qu'ils sont déjà certains de savoir"
" le bonheur est le cocktail parfait dont personne ne connait la recette"
" Le seul problème c'est que je n'avais pas la moindre idée du sens de "tout" Car il n'y a rien de plus grand que l'amour, jusqu'au moment où autre chose le surpasse."
" Et pourquoi ? est infiniment vaste, requiert une sincérité absolue qui exige quant à elle plus de prudence que jamais dans mes réponses. Car chaque mot, des que je l'aurai prononcé, deviendra vrai"
" Quelqu'un a dit que le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito"
" Le hasard c'est la preuve que Dieu n'existe pas, ai-je envie de dire. L'abomination peut être avoir été voulue. Mais elle peut Etre le fruit du hasard. Etre nez d'une situation à la limite de la banalité"
" la procureure dit que j'ai commis ces actes par amour pour Sebastian. Que rien ne comptait plus pour moi que cet amour. Elle se trompe. L'amour n'est rien face à la peur de mourir "
© M. Persson Giolito
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