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Par Missnefer13500 le 6 Septembre 2019 à 22:06
« Miss Stein et moi étions encore bons amis lorsqu'elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l'allumage de la vieille Ford T qu'elle conduisait, et le jeune homme qui travaillait au garage et s'occupait de sa voiture - un conscrit de 1918 - n'avait pas pu faire le nécessaire, ou n'avait pas voulu réparer en priorité la Ford de Miss Stein. De toute façon, il n'avait pas été sérieux et le patron l'avait sévèrement réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé :« Vous êtes tous une génération perdue. » « C'est ce que vous êtes. C'est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue. »
Editeur : Folio
Genre: Autobio
Date de sortie : première édition chez Gallimard 26/10/73
Prix du livre papier : Broché : 21,00€ Poche : 8,40
Version numérique: 7,99
Nombre de pages : 352Gertrude Stein n'avait, peut-être, pas tort quand elle disait à Hemingway que la plupart de ses textes étaient "inacrochables"( j'avoue avoir trouvé ce terme marrant comme si l'on pouvait comparer une oeuvre littéraire à un tableau).
Auteur mondialement célèbre, encensé par le lectorat, il n'empêche que personnellement je n'ai pas accroché du tout à cette oeuvre, et plutôt même décroché rapidement.
Tout d'abord avec un titre si prometteur, je m'attendais à un récit pétillant, un feu d'artifices d'émotions tant tout laisse à croire que l'auteur vouait une passion profonde à Paris. Oui, on ne peut douter de son attachement à cette ville dans laquelle il a vécu longtemps. Cependant le style épuré, factuel, dirais-je, ne laisse transparaître que peu d’émotions. Ces petites scénettes, sans lien parfois apparent, sont parfois difficiles à suivre et dans certains dialogues j'ai quelques fois perdu le fil de la conversation, ne sachant parfois qui parle. L'approche tient plus du journal intime que du roman et c'est assez linéaire et froid.
Bref, je n'ai probablement pas su saisir la beauté du texte, vu les avis que j'ai pu lire sur Babelio, je vais faire office d'extra-terrestre. Malgré certains cotés intéressants, je ne me suis pas passionnée pour l'histoire intime de l'auteur. Seules quelques pensées profondes, qu'il nous fait partager, dont cette faim constante (terme à ne pas prendre qu'au sens littéral, bien qu'il en ait parfois souffert physiquement), ses méthodes de travail d'écrivain, la nostalgie d'un passé faite de rencontres enrichissantes avec une élite intellectuelle et d'artistes peintres, ont suscité chez moi de l''intérêt, imaginant, aisément, le plaisir et la chance de croiser des personnages tels qu'un Scott Fitzgerald et cette fameuse Miss Stein, personnalité peu ordinaire, dont j'avoue, sans fausse honte, avoir entendu parler pour la première fois, ici. La curiosité m'a poussé à aller découvrir le personnage.
Pour le reste, j'ai pris plaisir à marcher dans les pas d'Ernest Hemingway à travers ce Paris que j'aime explorer à chacune de mes virées dans la capitale. Même si plusieurs décennies séparent les 2 périodes, on retrouve encore quelques lieux mythiques : Le Panthéon, le jardin du Luxembourg, entre autres et certains bars tels que Lipp, les 3 magots....
Malgré cette plaisante promenade parisienne durant le parcours chaotique de l'écrivain en recherche de notoriété et en grande difficulté financière, j'ai peiné et échoué lamentablement à parvenir au bout du récit. Rien ne m'incitait à poursuivre une aventure sans rebondissements ni finalité à simplement suivre les états d’âmes d'Hemingway partagés bien platement et froidement. J'ai donc, abandonnée ma lecture en cours de route, soit à 40% de la fin.
Pour autant, je ne pense pas que l'on puisse juger le talent de l'auteur sur cette oeuvre posthume, et j'envisage re-tenter l'expérience avec un autre de ses romans. J'ai lu il y a longtemps Le vieil homme et la mer, dont je ne garde qu'un souvenir diffus. Un 3e livre devrait me permettre de me faire une opinion plus marqué sur l'auteur.
Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Oak Park, Illinois , le 21/07/1899
Mort(e) à : Ketchum, Idaho , le 02/07/1961
Biographie :
Ernest Miller Hemingway est un écrivain et journaliste américain.
Fils d'un médecin, gynécologue obstétricien, et d'une fille de commerçant, chanteuse d'opéra, avec qui il fut toute sa vie en conflit, il est le 2ème de six enfants. En 1913, il entre au lycée et délaisse la pêche et la chasse pour le sport. Ses premiers écrits paraissent dans la revue littéraire de l'école. En 1917, il refuse de suivre des études universitaires et entre comme journaliste au Kansas City Star.
Lorsque la guerre éclate, il n'est pas incorporé à cause d'un œil défaillant. Il se fait engager par la Croix-Rouge et rejoint le front où il est blessé aux jambes par une explosion de mortier : essayant de sauver un camarade, il est mitraillé mais parvient quand même à revenir au centre de secours. Ces événements vont servir de fondement à son roman "L'Adieu aux armes" (1929).
En 1922-23, il vient vivre à Paris avec sa première épouse. Au cours de cette période, il rencontre et subit l'influence des écrivains et des artistes modernistes des années 1920 connus sous le nom de Génération perdue. Son premier roman, "Le Soleil se lève aussi", est écrit en 1926. Divorcé et remarié de nouveau, il part pour l'Espagne et prend position en faveur des républicains durant la Guerre civile espagnole en tant que journaliste, ce qui lui permet d'écrire "Pour qui sonne le glas" (roman qui le rend d'autant plus célèbre, publié en 1940 après la victoire des Franquistes en Espagne). C'est pendant cette période qu'il rencontre Malraux.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au débarquement et à la libération de Paris. Il était alors marié pour la troisième fois. Mariage qui se termine après la guerre. En 1946, il se remarie une quatrième et dernière fois.
Il reçoit le Prix Nobel de littérature (1954, «pour le style puissant et nouveau par lequel il maîtrise l'art de la narration moderne, comme vient de le prouver "Le Vieil Homme et la Mer"») et le Prix Pulitzer (1953, pour "Le Vieil Homme et la Mer"). Il laisse aussi des recueils de nouvelles dont "Les Neiges du Kilimandjaro".
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Par Missnefer13500 le 28 Juillet 2019 à 10:35Dans la nuit du 12 septembre 1943, l'agent français André Rondenay atterrit sur le sol de la France occupée. Ce jeune polytechnicien de 30 ans, évadé des camps de prisonniers allemands, vient d'être formé par les services secrets anglais, après son recrutement par le BCRA qui le considère comme l'un de ses meilleurs atouts.
Les missions de celui qui va devenir le représentant de la France libre auprès de la Résistance intérieure pour l'ensemble de la zone Nord sont de la plus haute importance : direction du plan Tortue visant à retarder d'au moins huit heures l'arrivée des Panzers sur les lieux du futur débarquement, destructions d'industries vitales pour l'armée allemande, sabotages de chemins de fer...
Mais sa mission la plus difficile sera d'unir les maquis du Morvan, divisés en organisations aux orientations politiques parfois diamétralement opposées, pour en faire un des plus puissants bastions de la Résistance française. Dans cette entreprise à haut risque, il devra faire face aux pires calomnies venant de son propre camp, jusqu'à ce que, trahi et arrêté, il soit exécuté par les agents de la Gestapo, de l'Abwehr et de la Milice qui l'avaient traqué sans relâche, à quelques jours de la libération de Paris.
En suivant le parcours d'un héros de la guerre de l'ombre, Joël Drogland nous emmène au plus près de la vie des combattants clandestins, retraçant leurs victoires, mais aussi leurs défaites et leurs luttes fratricides.Editeur : Vendémaire
Collection : RésistanceDate de sortie: 21/3/2019
Prix du livre papier : 23,00€
Nombre de pages : 300Certains résistants sont restés dans l'ombre tandis que d'autres sont à jamais dans la mémoire commune, pour ne citer que Jean Moulin.
Pourtant à la lecture de ce livre, et je remercie au passage Masse Critique et les Editions Vendémaire pour m’avoir permis de découvrir un héros de notre histoire; André Rondenay méritait bien que l'on reconnaisse sa valeur et son rôle important dans la lutte clandestine qui nous a permis d'être libres aujourd’hui.
Pour comprendre ce qui a amené à son arrestation, suite à une trahison bien évidement, il nous faut tout d'abord découvrir les fonctionnements des réseaux maquisards, de leurs lien avec un état major menant des opérations de grande envergure depuis Londres.
C'est dans les méandres d'un complexe réseau que nous plongeons d'abord et j'avoue que finalement, malgré l’intérêt que je porte à l'Histoire, en général, je ne savais que peu de choses sur l'organisation des divers maquis disséminés à travers la France et m'étonnais au cours de cette lecture de découvrir une rivalité et animosités au sein de la Résistance Française, ce qui servi à l'agent double Dupré ( et sans nul doute à d'autres hommes du même acabit), et comme il a été facile dès lors de faire passer André Rondenay pour un traître.
La lecture est assez complexe et pas vraiment le genre de livre à découvrir avec un temps limité , à savoir 1 mois, pour répondre aux règles de Masse Critique.
De ce fait, j'avoue que prise dans un créneau de lecture, je ne l'ai pas vraiment apprécié à sa juste valeur, mais j'y reviendrai certainement tant il est riche culturellement. J'émettrais un petit bémol concernant les références qui nous contraignent à nous rendre à l'index, alors qu'il aurait été plus facile de l'avoir sur la page que l'on est en train de lire.
Un livre d'une grande valeur historique qui à travers l'éloge de ce maquisard au nom souillé par des traîtres à la patrie, d'une grande valeur culturelle pour les passionnés de la 2 guerre mondiale et en particulier le volet Résistance, nous dévoilant à travers ce travail de recherche, les références et les extraits, les enjeux politiques, la difficulté des équipes clandestines et les meneurs d'hommes collaborant avec De Gaulle et les alliés britanniques.
On ne peut que féliciter Joel Drogland d'avoir mis à l'honneur un homme dont l'investissement pour la cause de son pays reste probablement encore méconnu, et par la même occasion fait revivre d'autres individus ayant eux mêmes oeuvrés pour notre liberté. On ne peut donc que s'interroger sur tous ces personnages de l'ombre, homme ou femme dont l'engagement et les sacrifices sont ignorés de tous où oubliés désormais.
Nationalité :
Biographie :
Joël Drogland est agrégé d'histoire et vice-président de l'Association pour la recherche sur l'Occupation et la Résistance dans l'Yonne. Il a collaboré à plusieurs ouvrages collectifs, dont le Dictionnaire biographique des fusillés et exécutés par condamnation et comme otages ou guillotinés pendant la Seconde Guerre mondiale (L'Atelier, 2015).
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Par Missnefer13500 le 30 Mars 2019 à 11:15
Racontée comme un roman, la vie inspirante de Geneviève de Gaulle-Anthonioz dont les combats et le sens de la fraternité sont plus que jamais d’actualité.
Nièce du général, bien moins connue que cet oncle qui l’aimait beaucoup, Geneviève de Gaulle-Anthonioz a pourtant tracé un chemin exemplaire.
À 20 ans, résistante déportée à Ravensbrück, elle fait l’expérience de la fraternité, de la solidarité qui sauve. De ces heures noires et d’un inébranlable sens du devoir et de la justice, elle tire la force de dédier sa vie à la défense des plus pauvres. Engagée pendant trente ans auprès d’eux à travers ATD Quart Monde, elle est aussi, ce qu’on ignore, à l’origine de la loi anti-exclusion adoptée par le Parlement en 1998.
Voici donc le portrait intime d’une Française courageuse, d’une « petite dame » à la volonté d’acier, d’une épouse amoureuse et mère attentive, d’une femme entière qui, face aux injustices, a toujours refusé de détourner le regard.Editeur : Calmann-Levy
Genre: Biographie
Date de sortie: 13/03/2019
Prix du livre papier : Broché 18,90€
Version numérique: 1,99€
Nombre de pages: 310De nombreuses bio sont parfois soporifiques, indigestes, grandiloquentes. Eh bien, celle-ci n'en est rien. Elle se lit comme un roman dont Geneviève de Gaulle en est l’héroïne, sauf que ce n'est ni une fiction, ni une comédie romantique. Geneviève est une Héroïne au sens noble du terme.
L'auteur y brosse le portrait d'une femme extraordinaire, avec comme fil conducteur son internement au camp de Ravensbruck, dont malgré les conditions de vie elle ressort très affaiblie, mais en vie alors que tant d'autres y ont péri. Elle aurait pu, oubliée dans une cave sinistre alors qu'en tant que nièce de Général, Himmler espérait voir en elle une monnaie d'échange. Mais la fraternité qui règne au camp entre les femmes est un puissant moteur de survie.
Cette épreuve marquera a jamais sa personnalité déjà combative, puisque à tout juste 20 ans elle s'engage dans la résistance. De fait ses croyances et ses valeurs, mais ses espoirs et sa foi en l'humanité seront renforcées.
Son nom elle le portera en étendard. Etre la nièce de de Gaulle ouvre des portes, ce qui l'aidera dans ses actions mais toujours avec altruisme. Jamais pour elle. Cette bourgeoise ne recherche pas la notoriété, ni un époux aisé, ou porteur d'un Nom.
À travers ce récit nous découvrons une personne humble et engagée dans des missions humanitaires auprès des plus démunis. J'avoue que je connaissais peu ce personnage qui repose aujourd’hui au Panthéon de manière symbolique. C'est dans Si c'est une femme, vie et mort à Ravensbrück, témoignage poignant de le vie dans le camp, que j'ai croisé, lors de ma lecture Geneviève, cette nièce de De Gaulle. Ce qui a titillé ma curiosité et donné l'envie de postuler pour ce livre lors du Masse critique Babelio.
Je n'ignorais rien des atrocités que les prisonnières avaient subi, personne ne l'ignore, même si l'on entend encore par-ci, par là des détracteurs sur l'existence des camps. Cependant ce dont on parle peu c'est de l'après. Le retour à la vie normale. Et là, j'avoue avoir été particulièrement touchée par les conditions de vie de ces femmes, vivantes mais démunies, sans foyer pour les accueillir, sans famille...
Au fil des chapitres, l'on s’émeut donc et l'on suit le combat de Geneviève, pour elle, puis plus tard pour d'autres défavorisées par la vie, les familles d'autres camps. Son engagement est touchant et l'on ne peut que féliciter Bernadette Pécassou-Camebrac du bel hommage rendue à cette résistante, cette belle femme combative, dévouée, aimante qui s'est reconstruite et battue pour la Liberté dans tous les sens du terme. Le volet familial n'est pas oublié, il ne pourrait tant il est lié à la personnalité de Geneviève.
Coup de cœur pour le style, la construction de cette bio, dont je ressors un peu chamboulée. Je remercie Babelio et les éditions Calmann-Lévy pour cette belle découverte.
Item lire une biographie ou une autobiographie traitant de l'ensemble d'une vie
Nationalité : France
Biographie :
BERNADETTE PECASSOU- CAMEBRAC est originaire d’Ibos, à quelques Kilomètres de Lourdes. Journaliste, elle a réalisé nombreux reportages et documentaires, dont une soirée thématique sur Lourdes su Arte. Son premier roman historique « La belle chocolatière «
paru chez Flammarion en 2001 a connu un vif succès.Par ailleurs les recherches de Bernadette Pécassou –Camebrac ont été salué par les historiens et universitaires de
de Midi Pyrénées, pour avoir notamment mis en évidence le rôle des femmes dans le dynamisme régional.Extraits citations :" Mais les dorures n'impressionne pas Geneviève de Gaulle. L'honneur et l'amour, voilà ce qu'on lui a appris à respecter, aussi tout en montant les marches pas lents dans le silence retrouvé, elle songe seulement à Bernard""- ne vous en faites pas, lui dit le jeune diplomate qui conduisait la voiture, notre pays va se remettre plus vite que vous ne le croyez. La nature est plus forte que les obus et que toutes les guerres.Elle n'osa pas lui dire que le prix à payer était bien lourd, il se montrait si aimable si optimiste.- la vie mène depuis la nuit des temps un combat qu'elle n'a jamais perdu, reprit-il, elle gagne toujours.Il disait vrai. La mort faisait son oeuvre, mais la vie renaissait, sous les décombres, entre les cailloux, sous la pierre, l'herbe repoussait toujours plus vite qu'on ne l’imaginait"" Mais dans le camp de Ravensbrück Dieu n'était pas. Il était resté à l’extérieur "" Pour Geneviève l'amour d' Anise signifie qu’elles sont revenues à une vie normale. Celle où on aime et pù on peut espérer avoir des enfants. C'est un cadeau inespéré."" L'homme n'est rien d'autre que la somme de ses actes, il est libre et responsable de ses choix. Dieu n'existe pas, à chaque homme d’assumer ses responsabilités. " JP Sartre"Il a vite compris que seul on n'est rien. Alors il rassemble." -Si nous devons continuer à dire la vérité, a dit Germaine, nous devons aussi la dire quand cela nous coûte. Dire le vrai ne suffit pas, il faut aussi dire le juste."-mais, madame la ministre, est-ce qu'on fait de la politique en fonctions des lobbys, ou en fonction de ses convictions ?"" je suis une usurpatrice, l'entend toujours dire sa fille Isabelle, je parle à la place des pauvres, et je ne suis pas des leurs .""On ne réfléchit jamais au comment se font les avancées humaines, on croit qu'elles sont toujours le fruit d'une volonté comme ne d'une opération du St Esprit. jamais ! Cela n'arrive jamais. Elle sont toujours issues de combat des femmes et des hommes qui les portes. Geneviève et le père Joseph sont de ceux là""Partout la vie traverse les pires cataclysmes, renaît de ses cendres.Il y a juste au coeur des hommes des blessures qui ne s'effacent pas et dans celui de Geneviève, malgré la voie et malgré le bonheur de ce soir de mai, elles saignent en silence"" Quand aujourd’hui, Geneviève y repense, et quand elle pense au monde qui se dessine, ou la beauté a perdu son sens originel d’harmonie pour devenir synonyme de luxe et d'argent, elle frémit. Elle voit bien que la frénésie de consommation a atteint des niveaux jamais égalés. Et elle se demande quand cela finiraCet argent tout-puissant, seul critère de réussite,seul but c'est sa hantise"© B. Pecassou
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Par Missnefer13500 le 28 Septembre 2018 à 10:26
En France, 14% des enfants ne se sentent pas en sécurité au collège. 10% sont victimes de harcèlement. Certains finissent par en mourir.
Jonathan est encore à l'école primaire lorsque les brimades, les insultes, les coups commencent. On se moque de lui, de son physique, de son nom de famille. Puis on le menace, on lui demande de l'argent, on lui dit qu'on va tuer ses parents. La peur et la honte l'empêchent de parler. Les adultes ne voient rien ou lui assènent que c est un jeu. Jonathan est seul face à ses bourreaux. Le calvaire qu'il a enduré, jusqu'à s'immoler par le feu parce que la mort lui semblait être la seule solution, d'autres enfants le vivent tous les jours. Ils n'osent pas parler, sont en butte au déni des adultes et perdent tout espoir. Jonathan a été brûlé à 72%. Il a passé trois mois dans un coma artificiel, a subi dix-sept opérations et continue de souffrir de douleurs incessantes.Pour lui, aujourd'hui, la reconstruction passe par le partage de son histoire, afin que les enfants victimes osent enfin parler. Et que les adultes ouvrent les yeux.
Editeur : Editions XO
Genre: Témoignage
Date de sortie: 3/10/2013
Prix du livre papier : Broché 16,90€ Poche : 5,90 €
Version numérique: 9,99 €
Nombre de pages : 183Merci à Lucy qui m'a permis de lire ce témoignage émouvant.
Ce récit narré à plusieurs voix, celle de Jonathan Destin, ses parents ses sœurs, sa sauveuse Florence et Alexandre, un jeune homme d'une trentaine d'années qui lui apportera beaucoup de soutien, témoigne du drame vécu par le jeune ado et sa famille, et de ses conséquences sur sa vie future.
Condamné à se tuer pour échapper à ses harceleurs qui le menaçaient lui et ses proches, Jonathan, 16 ans commet l’irrémédiable en choisissant de s’immoler. Car Jonathan a bien réfléchi, pour lui la mort viendrait rapidement ! Mais il ne mourra pas. Et le calvaire ne fait que commencer.
" Je croyais que mon cœur brûlerait en premier. Et si mon cœur brûlait, je mourrais très vite. "
Son témoignage, ainsi que ceux de ses proches, témoigne de sa souffrance et son combat. Lui qui pensait que la mort serait un soulagement regrette son acte à son réveil.
Malgré les souffrances endurées, Jonathan soutenu par ses parents, malgré leur incompréhension face à cet acte, va faire preuve, une fois libéré du lourd fardeau du secret, d'une grande détermination et se battre pour s'en sortir. Brûlé au 3e degré sur 72% du corps, il subira de nombreuses interventions chirurgicales et tel un phénix renaîtra de ses cendres. Il le dit à Alexandre.
"-pour moi, le fait d'avoir fait cet acte c'est comme une renaissance. À partir de maintenant, ce sera une nouvelle vie "
Il souhaite que son témoignage aide de jeunes enfants en difficultés, leur faire comprendre que lâcher prise c'est laisser gagner les harceleurs. C'est un des messages qu'il souhaite faire passer afin qu'ils ne commentent pas l’irréparable.
" Si un élève veut mourir comme je l'ai fait, il faut qu'il écoute ce que je dis. Ça ne sert à rien de mourir. Quand on meurt, c'est les autres qui gagnent. Et puis les autres, je veux qu'ils aillent en prison"
Il dénonce l'inertie du corps enseignant qui se désintéresse ou nie, comme c'est le cas des représentants de son collège ( ce qui m'a donné envie d'hurler), l’existence de harcèlement au sein de la communauté scolaire.
En tant qu'adulte de la génération de Frédéric, le père de Jonathan, je comprend qu'il est pu passer à coté de certains signes, ne pas imaginer l'impensable. De "notre temps", dirai-je, les railleries, les moqueries, on a connu bien sur ! Mais pas d'une telle intensité et avec un tel degré de violence. Tout d'abord les enseignants ne l'auraient pas permis. Ils avaient plus de liberté d'action et les punitions ne manquaient pas. Quant ils affrontaient un parent, ce n'était pas au risque de se faire insulter, à minima, violenté dans dans les pires des cas. On en vient donc, au problème de base, l 'éducation des enfants à la maison avec des principes de bases. L'apprentissage du respect et de la tolérance. Accepter que quelqu'un soit différent et apprendre à ne pas le stigmatiser. D'un autre coté, nous évoluons dans une société de parents démissionnaires, souvent et d'un autre coté de ceux qui ne voient en leurs enfants que des petits anges, incapables de la cruauté dont on les accuse. Il est peut-être de se remettre en question !
Force donc est de constater la part de responsabilité dans le harcèlement. Chacun d'entre nous y a sa part. Que se soit par passivité ou déni. À partir de là notre rôle à jouer est primordial. Ne sommes nous pas les adultes sensés protéger les enfants ?
Il faut don, à mon avis, par commencer à arrêter de minimiser les actes, aussi petits soit-ils, et encore moins les réactions des enfants ou ados qui peuvent nous sembler excessives. Nous ne vivons pas ce qu'ils subissent. Nous ne sommes pas à leur place, n'éprouvons pas leurs émotions, ne réagissons pas tous de la même manière devant un même situation. Certains sont plus forts que d'autres. la preuve Jonathan est persuadé que son père s'en serait sorti et il a honte de ne pas parvenir a le faire, c'est une des raisons qui le pousseront à se taire.
Après avoir lu 13 reasons why, une fiction sur le harcèlement scolaire, j'ai pu constater dans beaucoup de retours de lecture que de nombreux lecteurs trouvaient le geste d' Hannah excessif. Ils minimisaient l'impact des paroles blessantes, des rumeurs sur elle. Eh bien, à mes yeux c'est comme ça que dans la réalité on laisse passer des comportements inadaptés répétitifs qui vont ensuite monter crescendo.
Je me suis révoltée du comportement des enseignants dans le cas de Jonathan, de leur déni, du peu d'aide que on lui a apporté quand il a tenté une approche. Jonathan, enfant en difficulté est la cible type pour les railleries. Il est différent intellectuellement avec un peu d’embonpoint. Faut-il sortir de St Cyr pour pressentir les risques, alors que le harcèlement scolaire est connu de tous . Faut-il former les enseignants à voir ce qui me semble une évidence ?
C'est pourquoi, j’insiste sur notre responsabilité d’adulte, en enseignant la tolérance, au respect de la différence. Et sur l'importance de la communication.
Il y a 30 ans en arrière, on ne parlait pas de harcèlement scolaire. Cependant le racket existait déjà et quelques petites fortes têtes malmenaient parfois les plus faibles. C'est pourquoi j'ai exigé de mes enfants que quoi qu'il se passe ils devaient m'en informer. Nous n'avons pas eu de soucis. Mais les choses étaient claires. Pour autant, j'ignore si sous certaines menaces, mes enfants n'auraient pas faiblis. C'est pourquoi, je comprend aussi la culpabilité des parents de Jonathan, qui n'ont suspecté qu'une crise d'adolescence chez un enfant déjà taciturne de nature.
Aujourd'hui Jonathan, moqué pour son nom, le porte haut et fort. Car il a choisi son Destin. Il est sorti grandi de cette épreuves et décider que son aventure et son témoignage aidera à d'autres harcelés de tomber dans un engrenage fatal !
Merci à lui, et à sa famille, de nous rappeler que nous sommes tous acteurs, à notre manière afin de lutter contre le harcèlement scolaire pour que plus jamais un enfant ne soit condamné à se tuer.
Une histoire narré dans le respect des mots de Jonathan, dans un style basique qui donne plus de force à ce récit. Le jeune homme et sa famille nous émeuvent en nous racontant le calvaire de Jonathan, mais nous donne une sacré de leçon de vie et d'espoir !
Comme beaucoup harcelés qui luttent aujourd'hui pour mettre fin à la tyrannie, Jonathan et sa famille ont crée une association Tous ensemble pour Jonathan.
Vous trouverez d'autres d'autres liens en fin de lecture pour aider ceux dans le besoin, qu'ils soient parents où enfants.
Gros coup de cœur et je souhaite de toute mon âme que Jonathan Destin réalise ses rêves.
Agir contre le harcèlement à l'école
Non au harcèlement à l'école (éducation.gouv)
Définition du harcèlement
le harcèlement est une violence répété. Elle peut être verbale, physique, psychologique. On la retrouve à l'école lorsque les enfants sont insultés, menacés, molestés, frappés ou dénigrés, sur les réseaux sociaux par exemple.
Le harcèlement réponde à 3 caractéristiques
- la violence : rapport de force domination
- la répétitivité ; les violences perdurent dans le temps
- l'isolement de la victime : peu, faiblesse physique la rende incapable de se défendre , d'en parler
Alors ne restons pas simple spectateur. Agissons !
Extraits citations
" mes parents se disaient c'est l'âge bête. Ils ne comprenaient pas. ce n'est pas leur faute si j'étais si coincé"
" On se pose surement pas assez de questions sur les autres. parfois quand on se parlait je lui demandais : "Est-ce que ça va ? " Comme il répondait oui, il n'y avait pas de soucis. Quand il a commencé à maigrir on s'est inquiété. Il a perdu très vite une dizaine de kilos. On se rassurait en se disait qu'il avait beaucoup grandi"
" je croyais qu'il m'avait laissé une lettre. J'ai fouillé toutes les poches pour la trouvé, mais rien. C'est ce rien qui fait mal "
" Je croyais que mon cœur brûlerait en premier. Et si mon cœur brûlait, je mourrais très vite. Mais là, à l'instant, je ne sais plus comment je vais mourir"
" quand j'ai pris ma décision, j'ai pensé que je reverrais mes parents plus tard, la-haut. maintenant je me dit que l'autre monde n 'existe pas . On meurt c'est tout !
" Si un élève veut mourir comme je l'ai fait, il faut qu'il écoute ce que je dis. Ca n sert à rien de mourir. Quand on meurt, c'est les autres qui gagnent. Et puis les autres, je veux qu'ils aillent en prison"
© J. Destin
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Par Missnefer13500 le 9 Juillet 2018 à 08:52
Ce voyage littéraire et photographique vient bousculer les clichés et toutes les idées reçues que l'on peut avoir sur l'autisme. Tous les sujets de la vie sont abordés : L'école, le sport, la musique, la famille, l'amour, l'environnement...dans une volonté de sensibiliser le plus grand nombre, tout en découvrant les visages de l'Autisme Pluriel d'aujourd'hui.
Ce livre témoigne d'une révolution lancée par les familles d'enfants autistes. Des familles qui luttent pour intégrer leurs enfants autistes dans la société et faire respecter leurs droits fondamentaux. Olivia Cattan, journaliste, mère d'un enfant autiste, et Présidente de SOS autisme France, a voulu montrer leur quotidien et abordé tous les sujets de la vie : La famille, les Pères, les Mères, la Fratrie ; La santé, l'école, l'emploi, l'Art, le sport, l'amour, la croyance, la vieillesse, la précarité.
Dans cette enquête poussée, elle alerte les pouvoirs publics sur le manque de Médecins spécialisés et de personnel formé, l'absence de prise en charge adaptée et d'Education, et de programmes de Recherche sur l'autisme. Elle soulève également les interrogations qui pèsent sur le lien entre l'autisme et l'environnement. L'autisme qui touche en France 600 000 personnes; 1 enfant sur 100.Editeur : Max Milo
Genre: Santé, Reportage
Date de sortie: 3/5/2018
Prix du livre papier : Broché 24, 90€
ISBN: 2315008670Qu'est-ce que l'autisme, quelles sont nos connaissances sur le sujet, nos à priori ?
L'auteur remonte à l'attribution de ce terme, aux causes présumés de l'autisme. Génétique ? La relation mère enfant ? La cause environnementale est à ce jour la plus plausible tandis que celle de la mère tend à reculer.
De la même manière l'étiquette de pathologie mentale, qui a longtemps maintenu ses enfants dans des institutions spécialisés, voire psychiatriques, tend aussi à disparaître et redonner la vraie place à ses enfants différents auxquels il faut donner les moyens de trouver une place dans la société et leur offrir un avenir possible.
Ainsi l'auteure démontre que des dépistages précoces sont bénéfiques aux enfants afin de l'aider rapidement. De même il nous faut poser un autre regard sur l'autisme sur lequel la population ne porte toujours pas un regard bienveillant ( mais c'est aussi le cas pour tous les autres handicaps). L'individu a besoin de se reporter à la NORME et de nous interroger alors sur cette normalité établie par qui et au nom de quoi ?
Ce livre vous pousse aux questionnements : qu'est ce qui nous empêche d'être bienveillants envers les autres, ces autres dont on ne comprend leur mode de fonctionnement et qu'il faut décoder . Est-ce notre propre peur de ne pas réussir à les comprendre, à les aider ? Pour ce qui en est de l'autisme, comme pour tout, il nous faut sortir de nos préjugés et cesser de mettre des individus dans des boites. Accepter cette différence. Après tout ne s'enrichit-on pas l'un de l'autre justement dans la différence, car nous sommes tous uniques donc forcement parfois insaisissables ? Ouvrons donc nos esprits parfois étroits, et oublions nos préjugés pour avancer, et nous développons, ou apprenons, la tolérance.
On ressort de cette lecture choqué et furieux de voir autant de discrimination qui ne fait qu'ajouter ainsi de multiples barrières aux possibilités de voir progresser un autiste et au parcours du combattant des parents. C'est ainsi que l'on découvre que les sports, la danse, la musique qui leurs sont bénéfiques leur sont refusés, souvent, par des individus bien pensant qui ne voient que le risque d’éléments perturbateurs, par méconnaissance et manque de moyens aussi, ces enfants ayant besoin d'un accompagnement pour les aider.
On s’étonne de constater une disparité entre la prise en charge de ces enfants en France et dans les pays anglo-saxons et de se demander pourquoi ?
Les chapitres sont courts et concis. Ils expliquent, proposent des solutions, mettent en avant les parents, les soutiens. Le tout est agrémenté de magnifiques photos, d’anecdotes.
C'est émouvant, enrichissant, et révoltant aussi, nous mettant en colère contre cette société discriminatoire, qui peine à mettre en place ses propres lois.
Certains témoignages sont perturbants et touchants. On ne sort pas indifférent de cette lecture quand on constate que les droits des autistes sont bafoués au pays des droits de l ' Homme. Cherchez l'erreur.
Une lecture qui donne envie de s 'investir dans une cause juste, pour l'avenir d'enfants. Et étonnement on ne songe qu'à l'autiste enfant, on en oublie qu'ils deviennent adultes et que les difficultés d'intégration dans une société dans laquelle on fait peu de cas de leur devenir. Pourtant il est prouvé que les autistes sont de par leur mode de "fonctionnement" très recherchés par les chasseurs de tête dans certains pays, tous bien sur ne sont pas des génies, mais la preuve est qu'il faut leur donner une place dans la société comme tout un chacun.
Je remercie Masse Critique Babelio et les éditions Max Milo pour ce magnifique livre.
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